Title: Les Accidents dExposition dans le cadre de la mdecine durgence
1Les Accidents d Expositiondans le cadre de la
médecine durgence
- Dr Laurence Bentz
- Dr Sara Ferrando
- 20 Novembre 2008
2- I. Les AES sanguins
- en milieu professionnel
3Définition des AE sanguins
- Toute exposition percutanée
- (accident percutané, ou APC)
- ou
- tout contact avec la peau lésée, les muqueuses
de la bouche ou des yeux (contact cutanéo -
muqueux, ou CCM) - avec
-
- du sang ou un liquide biologique potentiellement
contaminant
4Y a til eu des contaminations professionnelles
au VIH en France ?
Total de 48 cas (effectifs cumulés) 34 cas
possibles et 14 cas prouvés
- 25 infirmières et élèves IDE
- 6 médecins dont internes et externes
- 4 biologistes et laborantins
- 3 agents hospitaliers
- 2 aides-soignantes
- 1 chirurgien
- 1 aide-opératoire
- 2 dentistes et 1 assistant dentaire
- 1 laborantin
- 1 secouriste
- 2 inconnus
INVS, Données au 31 décembre 2007, F. Lot et
coll.
5- Sur les 14 cas VIH prouvés en France au
31/12/2007 - Facteurs de risques
-
- Patient source SIDA ou stade B 12 cas sur 14
(charge virale élevée) - Piqûre aiguille creuse 13 cas sur 14
- Évènements
- Primo-infection clinique chez le soignant 11
cas sur 14 - TPE pris correctement 4 cas déchecs de
traitement (1990 à 1997) - Dernière séroconversion survenue en 2004 chez un
secouriste
6Y a til des contaminations professionnelles au
VHC en France ?
- 59 cas documentés en France (effectifs cumulés)
- Depuis 2005, le nombre annuel de séroconversions
VHC peut être estimé entre 2 et 5 - 70 survenus chez des infirmier(es), 10 médecins
- Spécialités en cause Hémodialyse, hépatogastro,
- urgences/SAMU, chirurgie, néphro, psychiatrie,
gériatrie -
- INVS, Données au 31 décembre 2007
7Y a til toujours des contaminations
professionnelles au VHB en France ?
- 600 cas / an avant 1981 (tous types confondus)
- vaccin VHB disponible depuis 1981, obligatoire
chez les médicaux et para - médicaux depuis 1991 - Risque résiduel pour les personnes non ou mal
vaccinées (environ 1,5 des professionnels) - Taux protecteur dAC antiHBs gt 10mU/ml
- Preuve de limmunisation aux mains des soignants,
pour s y référer en cas d AES
8ESTIMATION DU RISQUE
- Risque lié au VIH 0.3
- Risque lié au VHC 3
- Risque lié au VHB 30
9Les gestes les plus à risques
- Prélèvements veineux
- Pose ou dépose de cathéters
- Prélèvements pour hémocultures
- Soins sur chambre implantable
- Abiteboul F et al, BEH 51, 2002
- Grande fréquence des AES liés à l usage du
conteneur - 2/3 des piqûres surviennent à la phase d
élimination du matériel
10ESTIMATION DU RISQUE LIE AU VIH AE au sang
- Statut VIH de la source
- Positif (PTA en ) Inconnu
- Piqûre profonde, aiguille 0.18-0.45 Tt oui
uniquement si creuse Tt oui source ou
situation - après geste en IV ou IA à risque cad()
- Piqûre avec aiguille à suture, 0.18-0.45
- IM, SC ou coupure par Tt oui () Tt non
- bistouri
- Expositions par contact 0.006-0.19
- dune quantité importante de sang Tt oui si
Tt non - sur muqueuse ou peau lésée durée dexpo
- gt15mn
- --------------------------------------------------
--------------------------------------------------
-------------------------------- - () Personne UDIV q présentant ou ayant
présenté une IST ulcérante au cours de sa vie
homme ayant des relations sexuelles avec dautres
hommes issue des communautés africaines
subsahariennes hétérosexuelle ayant des rapports
sexuels non protégés avec des partenaires
occasionnels de statut sérologique inconnu - Situation à risques prise de substances
psychoactives
11-
- Les accidents dexposition à risques
- sexuels
12ESTIMATION DU RISQUE SEXUEL
- Le risque de transmission existe pour
- le VIH
- le VHB risque de transmission plus élevé que
pour le VIH (de lordre de 30 à 80) - toutes les autres IST
- dans une moindre mesure pour le VHC, mais de
façon significative dans le cadre de relations
sexuelles sanglantes et traumatiques
13Evaluation du risque lié au VIH selon le type
dexposition AE sexuels (rapports non
protégés, ou ruptures de préservatifs)
- Statut VIH de la source
- Positif (PTAS en ) Inconnu
- Rapport anal Réceptif 0,3-3 Tt oui en
fct de Insertif 0,01-0,18 la source ()
Tt oui - Rapport vaginal Réceptif 0,05-0,15 Tt
oui en fct de Insertif 0,03-0,09 la source
() Tt oui - Fellation réceptive Réceptif 0,04
Tt à discuter () - avec éjaculation Tt oui
-
- __________________________________________________
______ - () Personne UDIV q présentant ou ayant
présenté une IST ulcérante au cours de sa vie
homme ayant des relations sexuelles avec dautres
hommes issue des communautés africaines
subsahariennes hétérosexuelle ayant des rapports
sexuels non protégés avec des partenaires
occasionnels de statut sérologique inconnu - Situation à risques prise de substances
psychoactives -
-
14Épidémiologie des AE sexuels
- Le tt d urgence après une exposition sexuelle
est une situation privilégiée pour renforcer un
comportement de prévention -
- Laccompagnement de la personne, notamment dans
la dimension déducation du patient, est un
élément pour la réussite de la prise en charge
et la prévention des récidives
15Risque et exposition sexuelle(suite)
- Facteurs de risques
- IST ou lésions génitales chez lun ou lautre des
partenaires - ectropion du col chez la femme exposée
- présence de saignements (règles / violences)
risque x 3 chez la femme exposée, par 5 chez
lhomme exposé - A linverse, réduction du risque de transmission
- Partenaire sous tt ARV qui globalement diminue la
CV, sans quil soit possible de déterminer de
valeur seuil de la CV plasmatique en dessous de
laquelle le risque est annulé - La circoncision diminuerait des 2/3 le risque de
transmission chez lhomme
16Ne pas oublier les risques liés à la syphilis
- Résurgence depuis fin 2000, principalement en Ile
de France (IDF) - Etude INVS sur environ 50 sites (CDAG, médecins
de ville, cs hospitalières) - 25 syphilis primaire
- 46 syphilis secondaire
- 30 latente précoce
- 80 dhomo/bisexuels, dont plus de la moitié
étaient séropositifs au VIH - Pratique la plus citée fellation non protégée
avec la personne source probable de l infection
17- III Accidents d exposition au sang
- chez
- les usagers de drogues intra-veineuses
18Épidémiologie
- Amélioration constante des pratiques des usagers
depuis 1988 - Partage des seringues minoritaire dans les
pratiques - Mais persistance de la réutilisation malgré une
diminution du nombre dutilisations successives - Encore plus de la moitié de partage de produit,
cuillère, coton, citron ou eau
19Evaluation du risque lié a VIH selon le type
dexposition AE chez les usagers de drogues
Statut VIH de la source Positif (PT en
) Inconnu Partage de seringues/ PT
0,67 Tt oui aiguilles/préparation Tt
oui Partage du reste PT non quantifié Tt
non du matériel (cuillère, Tt
oui Filtre, eau de rinçage) ------------------
--------------------------------------------------
-------------------------- Facteurs augmentant le
risque de transmission caractère immédiat du
partage (par rapport à un partage différé) et le
cadre collectif. Facteurs diminuant le risque
nettoyage du matériel avec, par ordre
defficacité lalcool à 70, leau de javel, et
enfin le simple usage de leau.
20 21Exposition par piqûre avec des seringues
abandonnées
- Concernent les enfants
- Squares, jardins publics, voie publique, plages,
cages d escaliers - Aucun cas de contamination par le VIH prouvé dans
la littérature
22Cas particulier des violences sexuelles
-
- En général, agresseur non identifié
- Statut sérologique non connu
- Facteur d augmentation du risque, du fait des
lésions muqueuses fréquentes - Fréquence élevée de traumatismes psychologiques
- Peur d avoir contracté une MST, et surtout le
VIH - Mais viol souvent rapporté tardivement
23Evaluation du risque selon le type dexposition
Autres expositions
- Statut VIH de la source
- Positif (PT en ) Inconnu
- Piqûre avec seringue X Tt non ()
- abandonnée
- Contact dune quantité PT 0,006-0,19
Tt non () - importante de sang Tt recommandé si
- sur muqueuse ou peau lésée durée dexpogt15 mn
- Autres cas morsures, griffures, Tt non
Tt non () - contact de qq gouttes de sang
- sur peau lésée, contact avec un
- autres liquide biol. (ex salive)
24- Conduite à tenir en urgence
- face à une personne exposée
25Evaluation du risque par le médecin
- En cas daccident professionnel, y a til eu
désinfection immédiate ? - Lavage à l eau courante et au savon, puis
rinçage - Désinfection AU MOINS 5 mn dans du soluté de
Dakin - En cas de projection sur une muqueuse (il)
rincer abondamment, au moins 5 mn, avec du sérum
physiologique ou de leau - Quelles informations à collecter auprès du
patient source ? - Eléments cliniques, thérapeutiques, sérologiques
VIH, VHB, VHC - Avec information et consentement éclairé
- Test sérologique rapide si besoin, après avoir
prévenu le service de virologie - Délai entre AEV et consultation médicale lt 4 h
si possible !!! - ou lt 48 h
26Conduite à tenir en cas dAES professionnels
- Collecter des informations sur le patient source
- recueil des informations dans le dossier patient
clinique, thérapeutique, sérologies VIH, VHB,
VHC - Si absence de sérologies le médecin doit
informer le patient, et obtenir son consentement
pour une sérologie en urgence (confidentialité)
recherche de FDR
27Evaluation du risque par le médecin (suite)
- AE au sang risque infectieux évalué en fonction
- de lheure
- du type et de la profondeur de la blessure, du
type de matériel en cause - de la clinique du patient source, de ses
sérologies et bilans biologiques (CD4, CV), de
ses traitements - des antécédents de vaccination contre lHBV du
sujet exposé
28Evaluation du risque par le médecin (suite)
- AE au sang risque infectieux évalué en fonction
- de lheure
- du type et de la profondeur de la blessure, du
type de matériel en cause - de la clinique du patient source, de ses
sérologies et bilans biologiques (CD4, CV), de
ses traitements - des antécédents de vaccination contre lHVB du
sujet exposé
- AE sexuel
- Prise en compte des facteurs de risques
- nature du rapport à risque et heure
- infection ou lésions génitales chez les deux
partenaires - Caractéristiques du partenaire (occasionnel,
stable, groupe à risque augmenté) - présence de saignements (règles / violences)
29Conduite à tenir en cas dAES professionnels
- Le médecin référent proposera
- un bilan sanguin
- comprenant les sérologies VIH, VHC, VHB
(sérologies initiales avant J8, constatées
négatives) - un traitement par trithérapie durant un mois
délai de 4h - (si risque VIH élevé ou intermédiaire) avec une
consultation daccompagnement à l observance - un suivi clinique et sérologique durant 3 / 4
mois - (Arrêté du 1er août 2007 (J.O n 185 du 11 août
2007) relatif au suivi virologique des personnes
victimes daccidents du travail)
30Indications de prophylaxie post-exposition
- En fonction de lestimation du risque et du délai
entre AE et démarrage de traitement - 48 premières heures
- idéalement 4 premières heures
- Si gt 48 heures
- démarche de diagnostic précoce de linfection
- orientation vers service spécialisé
-
- Validé Monothérapie par AZT
- La prise dAZT seul diminue le risque de
contamination par le VIH après accident
per-cutané de 80 (Cardo DM et al, NEJM,
1997337 1485-90) - France Préférentiellement trithérapie, avec
association de 2 INTI 1 IP - (Circulaire DGS/DHOS/DRT/DSS n2003/165 du 2
avril 2003)
31Conduite à tenir en cas dAES professionnels
- Le médecin référent pratiquera
- une vaccination
- contre lHVB si non faite, avec injection dune
dose dIg - un test de grossesse
- pour les femmes exposées en âge de procréer
- un certificat médical d AT
- avec les coordonnées d un témoin
32Conduite à tenir en cas dAES
- Si consultation initiale auprès dun médecin
urgentiste - Réévaluation de la prescription dans le 48 h
auprès dun médecin référent - Sortie du patient de la consultation initiale,
avec rendez-vous pré-établi dans le service de
suivi -
33Conduite à tenir en cas dAES
- Après un AES, le médecin référent recommandera
- davoir des rapports sexuels protégés avec des
préservatifs durant 3 mois / 4 mois en cas de
prise de tt ARV - déviter de donner son sang durant 3 mois / 4
mois en cas de prise de tt ARV
34- Prophylaxie post-exposition
35Si la personne source nest pas connue mise en
uvre dun schéma thérapeutique standardisé
- Composition de la trousse à définir par la
Commission du Médicament, en fonction des
recommandations officielles et du COREVIH local - 1 IP 2 NRTI pendant 28 jours
- Au CHU de Nice
- TRUVADA KALETRA cp à 200/50 mg
- 1 cp/j 2 cp X 2/j
36Si le sujet source est VIH et que son
traitement est connu le schéma thérapeutique
sera à adapter
37Indications de traitement
- Si prescription initiale par lurgentiste,
prescription d une durée - maximum de 3 à 4 j, puis réévaluation des
modalités de tt - par un médecin référent
38Bilan biologique à J0 après exposition au sang
- AES traité
- NFS, ALAT, amylase, créatinine
- Sérologies VIH, VHC
- AC anti HbS si vacciné sans taux connu
- ßHCG
- AES non traité
- Sérologie VIH
- Sérologie VHC ALAT
- AC anti HbS si vacciné sans taux connu
- Vaccination HVB Si non vacciné ou Ac
anti-HBs négatifs - Immunoglobulines spécifiques
- Vaccin Hépatite B
39Bilan biologique à J0 après exposition sexuelle
- Exposition sexuelle traitée
- NFS, ALAT, amylase
- Sérologie VIH
- AC anti-HbS, anti-HbC
- TPHA, VDRL
- ßHCG
- Exposition sexuelle non traitée
- Sérologie VIH
- AC anti HbS si vacciné sans taux connu, ou
anti-HbC - TPHA, VDRL
- Vaccination HVB Si non vacciné ou Ac
anti-Hbs négatifs - Immunoglobulines spécifiques
- Vaccin Hépatite B
40- L accompagnement
- en post - exposition
41L accompagnement en post - exposition
- Des difficultés pour le patient exposé
- Un problème de sous - déclarations
- Le stress initial chez le patient
- La mise sous traitement
- mauvaise compréhension
- effets secondaires
- les risques darrêt
- Insuffisance de suivi sérologique
- La prévention des récidives
- Les problèmes de prévention (sexualité/don du
sang) -
42Laccompagnement en post - exposition
- Des difficultés pour le médecin référent
- Évaluer le risque
- Prescrire ou pas un traitement
- Rassurer la personne
- Laider à mettre en place un plan individualisé
de réduction des risques - Laider à prendre un traitement sans avoir eu le
temps de sy préparer - Prescrire un suivi
- Formalités administratives
43Laccompagnement en post - exposition
- Les objectifs de laccompagnement dans la
consultation post AES - Gérer la crise engendrée par lexposition au
risque - Aider la personne à adopter un plan individualisé
de réduction des risques - Orienter la personne en cas de repérage de
dépression, dalcoolisme, dUDIV, dun syndrome
de stress post-traumatique - Soutenir lobservance du traitement
- Soutenir le suivi médical et sérologique
44Laccompagnement en post - exposition
- Effectuer un suivi durant 4/6 mois
- clinique et biologique (effets secondaires)
- thérapeutique
- sérologique
45(No Transcript)
46- Cadre légal de déclaration
- en cas
- d AE sanguin en milieu professionnel
47AE sanguins et cadre légal
-
- Déclaration initiale d AT par le médecin
référent, - mentionnant
- le caractère potentiellement contaminant de
la lésion - la nécessité d un suivi sérologique VIH,
VHB, VHC - Sérologie initiale avant J8, constatée négative
- Sérologie à M3/ M4 et M6
48Mesures préventives chez les professionnels de
santé
- Être vacciné contre l HBV
- Planifier les gestes à effectuer dans le calme
- Porter des gants
- Éliminer laiguille dans un conteneur
- Choisir un matériel sécurisé chaque fois que cela
est possible - Veiller à former les étudiants à la sécurité des
gestes - Porter des chaussures couvertes
- Déclarer l AES, et analyser les causes de
survenue
49Vaccination contre lhépatite B chez les
professionnels de santé (Circ. Avril 1998)
- Adoption dun schéma unique en 3 doses M0, M1,
M6 - Si la primovaccination est faite avant 25 ans,
pas de rappel à faire (qq soit le taux dAC) - Si elle a lieu après 25 ans
- dosage des AC anti-HBs lt 10mU/ml rappel à 5
ans, et contrôle sérologique 2 mois plus tard - dosage gt 10mUml pas de rappel
- Taux de séroconversion denviron 90
- Immunisation durable elle peut être gt à 10 ans
50Coordonnées
- Service Infectiologie Hôpital LArchet
- CHU de Nice
- Hôpital de Jour
- 04/92/03/54/67
- http//www.revihop06.org/annuaire/aes.php