Nouvelles directions de recherche en sociologie conomique

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Nouvelles directions de recherche en sociologie
économique

• Le cas de la gestion monétaire dans la famille

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Stage S.E.S.,15/11/05 Lycée G. Clémenceau, Reims

• Jean-Yves Trépos
• Professeur de sociologie
• Erase
• Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales
• Université Paul-Verlaine, Metz

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0. ACCUEIL

• présentations, attentes, objectifs et façons de
  travailler 
• introduction au thème  renvoi au dossier de
  IDEES, mars 2004 ( La sociologie économique ) 
  
• choix du thème privilégié ici 
  l encastrement de la gestion de largent au
  quotidien.

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PREMIERE PARTIERegards sur les nouvelles
conceptualisations en sociologie économique

• ENCASTREMENT ET DECOUPLAGE DES RELATIONS
  MARCHANDES

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1.Rappels

• -ambivalence de la notion d encastrement
  (embededdness) chez Polanyi (La grande
  transformation, Gallimard, 1944-1983  Trade
  and market in the Early Empires, Free Press,
  1957) 
• -reprise par Granovetter (Le marché autrement,
  Desclées de Brouwer, 2000). Vers une pluralité
  dencastrements  M. Weber, Léthique 
  Boltanski et Chiapello, Le Nouvel esprit du
  capitalisme, Gallimard, 1999  M. Abolafia,
  Making Markets, Harvard U.P., 1996)  Bourdieu,
  Les structures sociales de léconomie, Liber,
  2000, M.F. Garcia,  La construction sociale dun
  marché parfait , ARSS, 65, 1986).

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2.Approfondissements théoriques et nouvelles
conceptualisations

• Vers une conception plus dialectique des
  relations marché / sociétés

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Cadrage et débordement

• Nouvelles conceptualisations cadrage /
  débordement (M. Callon (ed.), The Laws of the
  Markets, Blackwell,1998.
• Récapitulatif cf. tableau ci-après, tiré de M.
  Grossetti, M.P. Bès,  Encastrements et
  découplages dans les relations science-industrie 
  , RFS, 42-2,2001.

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Linscription sociale de léchange
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3. Lapport de Viviana Zelizer

• une nouvelle sociologie de l argent

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Viviana A. Zelizer

• Viviana A. Zelizer (1946) Professeur de
  sociologie économique à Princeton.
• uvres The Social Meaning of Money, Princeton
  U.P., 1997 (La signification sociale de
  l argent,trad. C. Clerc, Seuil /Liber/, 2005)
   Payments and Social Ties , Sociological Forum,
  n11, 1996  The proliferation of Social
  Currencies , in M. Callon (ed.), The Laws of
  the Markets, Blackwell, 1998  Transactions
  intimes , Genèses, 42, 2001.

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Présupposés à propos de l argent

• Deux présupposés courants quant à l argent 1/
  c est un pur calcul 2/ il dépersonnalise les
  interactions.
• Les théoriciens (ex. Simmel) partagent sur ce
  point les vues du commun des mortels (l argent
  corrompt pas de questions d argent entre amis)

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Le marquage social de la monnaie

• Les gens sont pourtant très ingénieux pour
  différencier les monnaies selon les relations
  sociales.
• L argent qu on gagne est traité très
  différemment dans la famille selon qui le gagne
  il est marqué (earnmarking).
• Idem pour la dépense le prêt à sa fille / le
  pourboire à la serveuse / le paiement d une
  prostituée/   l argent des vacances .

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Contre l idée d un marché découplé

• L euro une face pour l universel (l Europe),
  une face pour le particulier (la nation).
• L argent comme le vêtement, un moyen de donner
  du sens à des relations sociales.
• Plus la forme physique de la monnaie est
  homogène, plus les usages sociaux s en
  différencient l essor des monnaies locales
  (carte Leclerc...) et affinitaires (gay money,
  SEL) est contemporain des cybermonnaies.

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À propos des monnaies électroniques

• Comment les monnaies électroniques vont-elles
  influencer l usage des monnaies? Est-ce la plus
  universelle des monnaies? On ne le sait pas bien.
• Paradoxe elles permettent de mieux suivre
  (contrôler) l utilisation.
• Pour l instant aucun contrôle d État n est
  exercé sur la création de monnaies électroniques
  par les compagnies d ordinateurs.

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Deuxième partieL argent au quotidien

• L argent dans le couple

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1.Éléments de théorisation(Carolyn Vogler,
 Money in the household some underlying issues
of power , The Sociological Review, vol 46, n4,
1998)
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Le pouvoir des ressources

• 1.Le partenaire qui a les revenus les plus
  importants domine la décision.
• 2.Plus les femmes (épouses) ont de ressources
  liées à l emploi, plus elles ont de pouvoir sur
  la gestion de l argent (et d autant plus
  qu elles ont eu ces ressources plus longtemps)

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L incidence du genre

• Critique de la théorie du pouvoir des ressources
  ne tient pas compte de l économie domestique et
  des facteurs idéologiques (théorie de l homme
  soutien de famille).
• Il faut tenir compte des inégalités de genre sur
  le marché du travail et des usages inhibés de la
  monnaie.

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Vers une théorie du pouvoir domestique

• D. Rottman le mariage comme relation délégataire
  d interaction contrôlée où l épouse agit comme
  agent de l époux les inégalités passent par
  l existence d un cadre et d un calendrier (un
   agenda ) de prise de décision qui obligent
  l épouse à faire face à l aléa.
• Modèle tri-dimensionnel de pouvoir de Lukes
  pouvoir explicite pouvoir voilé pouvoir
  idéologique (ou d hégémonie)

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Vers une théorie du pouvoir domestique (suite)

• Conception du pouvoir inspirée de Foucault le
  pouvoir n est pas seulement une coercition ou
  une propriété, il est un Discours qui construit
  le sujet le Discours du soutien de famille
  (l homme gagne -pain) est en balance avec le
  Discours égalitaire (on ne tient pas compte des
  contributions respectives).

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2. Argent, pouvoir et inégalités dans les modes
de vie
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Des recherches convergentes (UK)

• Toutes les recherches convergent vers un constat
  et une hypothèse
• -quand le fait de payer est une corvée plutôt
  qu un pouvoir (bas revenus), c est l épouse
  qui tend à l assurer (et inversement dépenses
  ostentatoires)
• -la délégation de paiement à l épouse évite à
  l homme de se confronter au réel d un revenu
  insuffisant pour le ménage (accusation de
  mauvaise gestion devient possible).

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Une enquête britannique...

• Enquête auprès de 1200 couples dans 6 villes de
  UK en 1994 (Vogler et al.)
• on peut dégager 6 formes de management
  domestique, selon la différence entre le contrôle
  stratégique de l argent et le management
  quotidien de cet argent.

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Une typologie du management domestique

• -Management féminin du revenu global (female
  whole wage m.)
• - Management masculin du revenu global (male
  w.w.m.)
• -Allocation d entretien du ménage (housekeeping
  allowance)
• -Pot commun (joint pooling)
• -Pot commun à gestion féminine (female managed
  pool)
• - Pot commun à gestion masculine (male managed
  pool).

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Résultats de l enquête britannique
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Quelques constats issus de l enquête

• NB 2 ont un independant money management (IMM).
• Le management des budgets domestiques fait
  apparaître les inégalités de genre.
• Trois groupes I/ les utilisateurs du pot commun
  II/ les utilisateurs du management masculin
  (global, gest. masc. du pot, allocation) III/
  les utilisateurs du management féminin.
• I/ est le plus égalitaire (sauf IMM) la décision
  semble conjointe dans III/, mais les hommes ont
  plus de dépenses personnelles.

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Quelques explications

• Classe et genre sont intriqués (en termes de
  causalité)
• Le management le plus égalitaire est lié à
  l éducation, à l attitude par rapport aux rôles
  de genre, à l expérience d un passé de gestion
  similaire mais aussi à l emploi à temps plein
  de l épouse.
• -Le management le plus inégalitaire (allocation)
  est associé à des maris à faible niveau scolaire,
  aux attitudes traditionnelles par rapport aux
  rôles et ayant une expérience d enfance
  similaire femmes sans emploi ou à temps partiel.

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Le rôle de la variable idéologique

• L attitude par rapport au rôle du  soutien de
  famille  de l époux est médiatrice entre
  ressources économiques et comportements de
  gestion.
• Les couples imprégnés de cette idéologie (quels
  que soient le type d activité de la femme et
  l attitude de l homme) vont 3,5 fois plus vers
  l allocation et ont 40 de chances en moins
  d aller vers le pot commun.

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3. Vers de nouveaux paramètres cohabitation et
remariage
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Études sur les cohabitants

• -I-
• Vivienne Elizabeth,  Managing money, managing
  coupledom a critical examination of
  cohabitant s money management practices , The
  Sociological Review, vol 49, 3, 2001

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Joindre ses ressources?

• Constat fréquent d une tension entre égalité
  (répartition des ressources indépendamment des
  contributions) et équité (tenir compte des
  contributions, y compris non-monétaires).
• Selon Singh et Lindsay (96), on passe de
  cohabitation money à marriage money,
  lorsqu augmente l être-ensemble (achat de
  maison, mariage).
• Les cohabitants pratiquent le joint money m.
  (JMM), l independant money m. (IMM) ou un pot
  commun partiel.
• Enseignements d une étude sur 20 cohabitants
  néo-zélandais au début des années 90 (cadre
  théorique Foucault).

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Que signifient l IMM et le JMM?

• Glezer et Mills (91) trouvent que 52 des
  cohabitants contre 23 des mariés choisissent
  l IMM.
• L IMM favorise-t-il des relations de genre plus
  égalitaires ou est-ce une modification qui rend
  l inégalité plus supportable?
• Le JMM compliance au diktat du partage? croyance
  dans la longévité du couple? réaction à la perte
  d un salaire? à l arrivée d enfants?
• Le partenariat conteste la prééminence du
  pourvoyeur, mais n empêche pas
  l auto-limitation (équitégtégalité).

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L IMM une voie alternative vers l égalité?

• L égalité des contributions signifie-t-elle
  l égalité du contrôle? Comment définir ce qu il
  est  raisonnable  de dépenser?
• Une pratique du  à chacun selon ses besoins 
  entre contributeurs très inégaux, peut entraîner
  une  économie de la gratitude  (Hochschild,
  89) sécurité émotionnelle contre sécurité
  économique (sachant que la sécurité émotionnelle
  est moins valuée que la sécurité éducationnelle,
  ménagère, etc.).
• L IMM conduit-il à la dépendance?

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Études sur les cohabitants

• -II-
• Carolyn Vogler,  Cohabiting couples rethinking
  money in household at the beginning of the twenty
  first century , The Sociological Review, vol 53,
  1, 2005

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Les cohabitants des précurseurs?

• La plupart des études transnationales (Treas
  Widmer, 2000 étude sur 23 pays) montrent que,
  toutes choses égales d ailleurs, les cohabitants
  ont plus tendance que les mariés à des gestions
  séparées de l argent.
• Mais il faut pourtant distinguer entre
  différentes sous-catégories de couples
  cohabitants, avant de les considérer comme
  Giddens ou Beck, comme les précurseurs de
  nouvelles relations intimes à l ère de
  l hyper-modernité et de la société du risque.

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La persistance de clivages de classe

• Distinguons donc
• -des couples mariés et des cohabitants (avec ou
  sans enfants), avec les hommes retraités ou
  actifs ou de professions intermédiaires, qui
  optent pour le female whole wage ou housekeeping
  allowance.
• -des cohabitants sans enfants, avec femmes cl.
  moyennes ou prof. libérales et hommes de moins de
  55 ans partial pool ou IMM.
• En outre, les cohabitants, s ils sont tous deux
  à temps plein et s ils ont des revenus
  similaires ont tendance au joint pooling et
  tendance à l IMM ou au partial pool si revenus
  inégaux.

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3. Étude sur les remariésCarole Burgoyne et
Victoria Morison,  Money in remarriage keeping
things simple - and separate  , The Sociological
Review, vol 45, 3, 1997
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L IMM comme évolution ou comme précaution?

• L idéologie du partage complet (joint pooling),
  associée au premier mariage, est absente ici.
• Les hommes continuent à contrôler la relation,
  mais les femmes ont souvent réussi à préserver
  une part d autonomie. Aucun conflit n est
  rapporté.
• Pourquoi en est-il ainsi? Est-ce lié à des cursus
  de vie ou à des expériences antérieures
  négatives? C est peut-être la vérité de ce qui
  est visé dans le premier mariage, mais indicible,
  car attaquant l idéologie de la confiance.

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Troisième partieMatériaux pour la classe

• Repères pour une grille d entretiens

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Questionnement pour un entretien

• Ce qui est attendu nest pas tant le
  renseignement de ces indicateurs, que les
  appréciations que les interviewés portent sur les
  pratiques quils restituent. Chaque indicateur
  est un point de départ de la discussion.

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Quelles disponibilités ?

• Classes de revenus mensuels (couple)
• Répartition du revenu (compte commun  compte
  commun comptes séparés  comptes séparés)
• Financement des dépendants (enfants  parents
  âgés)  argent de poche ? pensions ?

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Qui paie quoi ?

• Répartition des tâches de paiement au sein du
  couple ?
• Existence dun budget ? Nature des postes
  budgétaires ? Répartition des attributions
  budgétaires ?

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Comment ? Quand ?

• La monnaie (liquide, chèques, cartes bancaires)
  est-elle fléchée (monnaie conditionnée par la
  nature de la dépense) ?
• Répartition des dépenses (jour, semaine, mois,
  autre) ?
• Temps consacré à la gestion ?

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Avec quel état desprit ?

• Corvée ? travail ? plaisir ?
• Largent est-il une source de tensions dans le
  couple ?
• Souvenir des modes de gestion financière des
  parents ?