Histoire des faits - PowerPoint PPT Presentation

1 / 43
About This Presentation
Title:

Histoire des faits

Description:

Histoire des faits conomiques et de l entreprise Th me 3 : LES CRISES Arnaud Diemer, Universit d Auvergne, 1 re ann e Licence Economie – PowerPoint PPT presentation

Number of Views:78
Avg rating:3.0/5.0
Slides: 44
Provided by: oeconomia
Category:

less

Transcript and Presenter's Notes

Title: Histoire des faits


1
Histoire des faits économiques et de lentreprise
  • Thème 3 LES CRISES

Arnaud Diemer, Université dAuvergne, 1ère année
Licence Economie
2
  • Introduction
  • I. NATURE ET CARACTERISTIQUES DES CRISES
  • A. La crise dans le cycle Juglar
  • B. Les cycles longs  Kondratief 
  • C. Perspectives historiques des crises
  • II. LINTERPRETATION THEORIQUE DES CRISES
  • A. Lécole libérale et la crise de loffre
  • B. Lécole keynésienne et la crise de la
    demande
  • C. Lécole de la régulation et la crise du
    modèle fordiste
  • D. Schumpeter et la création - destruction
  • III. LES CRISES CONTEMPORAINES
  • A. La crise de 1929
  • B. La crise de 1975
  • C. La crise de 1992
  • D. La crise de 2007

3
  • INTRODUCTION
  • Cest avec lavènement du capitalisme comme
    système économique dominant dans lAngleterre du
    19ème siècle, quil convient dassocier la notion
    de crises.
  • La dynamique du capitalisme, marquée par
    laccumulation du capital et la croissance
    économique, nest pas linéaire. Elle est sujette
    à des rythmes qui lui sont propres et qui
    sexpriment en particulier par des crises
    économiques dont il convient danalyser le
    caractère, la spécificité, la nature
  • Au sens étymologique, le mot crise renvoie
    à un moment paroxystique dans lévolution dune
    maladie. Il est cependant possible de dissocier
    les  petites  crises (dites conjoncturelles)
    des  grandes  crises (dites structurelles),
    lesquelles remettent en cause le modèle
    économique, à limage de la crise de 1929 ou de
    la crise de 2007.
  • Dans le langage économique, la crise
    désigne le moment de retournement de la
    conjoncture économique, le temps de passage
    dune période dexpansion ou dessor assez
    soutenue à celui dun phase de dépression ou de
    contraction plus ou moins longue.

4
  • Dans la suite de cet exposé, nous
    analyserons le phénomène des crises sous en trois
    temps.
  • ? Dans un premier temps, nous commencerons
    par observer la nature et les caractéristiques
    des crises à laide des travaux de Juglar et
    Kondratiev. Nous pourrons ainsi comprendre
    lémergence de ce concept.
  • ? Dans un second temps , nous reviendrons
    sur les différentes interprétations théoriques
    des crises. En effet, il ny pas dobservation
    sans théorie et de théorie sans observation.
    Ainsi les différents remèdes préconisés dépendent
    du schéma de pensée retenu..
  • ? Dans un troisième temps, nous examinerons
    la place prise par certaines crises dans
    lhistoire du capitalisme. Si la crise de 1929
    est présentée comme la grande crise du XX siècle,
    il semblerait que léconomie mondiale soit
    soumise à une multiplication des crises depuis
    1974.

5
NATURE ET CARACTERISTIQUES DES CRISES
6
  • Lobservation des crises a permis de
    cerner leur origine, leur nature et leurs
    caractéristiques. Les monographies ont donné lieu
    à une interprétation en termes de cycles
    conjoncturels ou cycles longs puis une analyse
    des crises financières.
  • A. La crise dans le cycle Juglar
  • Au XIXème siècle, léconomiste français
    Clément Juglar montra que lactivité économique
    est constituée dune succession de phases
    lexpansion, la crise, la dépression et la
    reprise. Clément Juglar est frappé par la
    régularité de ces phénomènes et il considère que
    la reproduction de ces phases se produit au cours
    des cycles dune durée de huit ans en moyenne.
  • De fait, 13 cycles Juglar se sont
    produits de 1825 à 1938.

7
Phase de dépression 3 La baisse des prix, de la
production et des revenus se poursuit
Phase dexpansion 1 Hausse de la production,
des prix et des revenus Dvpt excessif des crédits
PIB
Phase de reprise 4 Arrêt de la baisse des prix
et des revenus Reprise de la production
Phase de crise 2 Retournement de
conjoncture Baisse des prix Réduction des
crédits Recul de la production
Durée du cycle 8 ans
8
  • Parallèlement, dautres cycles plus
    courts furent observés, les cycles mineurs ou
    cycles Kitchin dune durée moyenne de 40 mois,
    ainsi que des cycles spécifiques à certaines
    activités cycle de bâtiment, cycle agricole
    (cycle du porc)....
  • Cependant à partir de 1945, le phénomène ne
    sobserve plus de la même manière dans les
    économies occidentales. Ainsi, aux périodes
    dexpansion, succèdent des périodes de récession
    caractérisées, non par la réduction de la
    production, mais par la réduction des taux de
    croissance.
  • En outre, bien que des baisses de prix,
    notamment sur les produits de base, puissent se
    produire, il ny a plus, au cours des phases de
    stagnation économique, de baisse du niveau
    général des prix. Au contraire, la persistance de
    linflation accompagne souvent la récession, on
    appelle ce phénomène la stagflation. Enfin, on
    nobserve plus de périodicité régulière des
    fluctuations.

9
  • B. Les cycles longs  Kondratiev 
  • Cet en 1922 que léconomiste russe N.D
    Kondratiev met en évidence lexistence de
    mouvements longs et concordants des prix et de la
    production (cycle dune durée moyenne de 50 ans
    environ). A ces variations de prix
    correspondaient des variations de même sens des
    profits et de lactivité économique. Schumpeter a
    désigné ces ondes longues du nom de  cycle
    kondratiev  ou plus simplement de Kondratiev.
  • Les prix et la production connaîtraient
    une succession de périodes dexpansion longue et
    de périodes de dépression longue, périodes encore
    désignées par François Simiand de phase A et de
    phase B du Kondratiev.
  • Les phases longues ascendantes (25 ans
    environ) sont liées à la mise en oeuvre dune ou
    de plusieurs grandes innovations exemple de la
    machine à vapeur (1780 - 1810/1817), du chemin de
    fer et de lacier (1844/1851), (1870/1875), de
    lélectricité, du moteur thermique et de la
    chimie (1890/1896), (1914/1920). Les innovations
    majeures donnent naissance à des branches
    motrices, elles sont à lorigine de vagues
    dinnovations ou de grappes dinnovations qui
    sont copiées par les entrepreneurs en dehors même
    des branches dorigine. Elles sont en effet
    loccasion de profits supplémentaires et elles
    déclenchent de nombreux investissements.

10
  • Les phases longues de déclin (25 ans
    environ) succèdent aux phases ascendantes lorsque
    les branches motrices liées aux innovations
    principales arrivent à maturité ou entrent en
    déclin et lorsquil ny a plus de possibilités
    nouvelles dexploitation de ces innovations. Il
    ny a donc au cours de ces phases une raréfaction
    des occasions dinvestissement et de profit
    tandis que la concurrence entre les entreprises
    se fait de plus en plus destructrice.
  • Trois Kondratiev ont été ainsi repérés dans
    lhistoire du capitalisme jusquà la seconde
    guerre mondiale

PHASE A PHASE B
1er Cycle 1789/1793 1816 1816 1847
2e Cycle 1847 1873/1874 1873/1874 1896
3e Cycle 1896 1920 1920 1945/1945
11
  • La dépression longue des années 1970
    1980, survenant après une période de croissance
    accélérée denviron un quart de siècle (les
    trente glorieuses) tend à accréditer lidée selon
    laquelle cette succession assez remarquable
    constituerait les deux phases classiques dun
    cycle long (4e cycle).

Phase A Phase B
4e Cycle 1945 1970 1970 1990-1991
Entre 1991 et 2000, léconomie américaine a connu
lexpansion la plus longue depuis 1945, dépassant
même celle de 1961 1969. Elle a été suivie
dune nouvelle récession et dune phase
dépressive au début du XXI siècle. Certains
nhésitent pas à parler du 5e cycle Kondratiev.
12
  • C. Perspective historique des crises
  • Il na pas de capitalisme sans crises
    financières. Charles Kindleberger a retracé sur
    longue période (du XVII siècle jusquà 1987) les
    grands épisodes qui ont déstabilisé les marchés,
    ruiner les institutions et redistribuer les
    richesses, on peut ainsi citer
  • La crise des bulbes de tulipe (1634 1637)
  • La crise de la South Sea Company et de la
    Compagnie des Indes (1720)
  • Les crises engendrées par les guerres (huit entre
    1713 et 1820)
  • La crise des chemins de fer et de canaux au 19ème
    siècle

13
Année Reprise Pays à lorigine Industries motrices Caractéristiques de la crise
1825 1831 Angleterre Début du chemin de fer, Exportation vers lAmérique du Sud Spéculation sur les investissements latino-américains, crise boursière
1836 1843 Angleterre Constructions ferroviaires, canaux, sidérurgie, houillères Spéculation financière, crise financière
1847 1852 Angleterre Constructions ferroviaires, industrie textile, métallurgie Spéculation, crise du change
1857 1858 USA Constructions ferroviaires, navales, production dor Spéculation, crise boursière
1866 1869 Angleterre Industries métallurgiques et houillères Spéculation, crise bancaire
1873 1878 Allemagne Constructions ferroviaires, essor industriel allemand et américain Krach boursier à Berlin, Vienne, New york
1882 1886 France Constructions ferroviaires, minières, métallurgiques Crise boursière, panique aux USA
14
  • En dissociant les quatre grandes périodes
    suivantes (étalon or, lentre deux guerres,
    Bretton Woods, laprès Bretton Woods) et les
    quatre types de crises (boursières, bancaires,
    cambiaires, jumelles), Bordo et al (2003), Dehove
    (2003), Boucher (2003), Boyer, Dehove et Plihon
    (2004) ont mis en avant les résultats suivants
  • ?La fréquence des crises financières
    (bancaires ou cambiaires) sest accrue depuis
    labandon du système de Bretton Woods (1971).
    Ainsi la probabilité de subir une crise de change
    ou une crise bancaire pendant la période 1973
    1997 sélevait à 10 ou 13. On voit ainsi
    réapparaître les crises bancaires et les crises
    doubles (bancaire et cambiaire)
  • ? Les pays émergents (crise asiatique
    1997-1998) sont touchés par les crises de change
    et les crises jumelles (notamment ceux ouverts à
    la globalisation financière). Il sagit dune
    combinaison de spéculation intense contre la
    monnaie nationale (méfiance dans la stabilité du
    taux de change) et dune vague de défaillances
    bancaires (méfiance à légard de la liquidité ou
    de la solvabilité des intermédiaires bancaires).
    On assiste ainsi à une contagion régionale et une
    extension de lespace géographique des crises
  • ? Les crises boursières présentes dans les
    années 30, réapparaissent de manière importante
    dans les années 2000 (valeurs technologiques en
    2001, Subprime en 2007).

15
Fréquence des crises bancaires, crises de change,
crises doubles 1890-1997
14 12 10 8 6 4 2 0
Crises bancaires Crises de change Crises
jumelles Toutes crises
1880-1913 1919-1930 1945-1971
1973-1997 1973-1997

21 pays 56 pays
La fréquence des crises est égale au nombre de
crises divisé par le nombre dannées multiplié
par le nombre de pays pour chaque période. Source
Bordo et al (2001)
16
Fréquence des crises boursières aux Etats-Unis
1900 - 2003
17
? Lorsquune crise financière se déclenche,
lexpérience montre que lEtat sabstient
rarement dintervenir, quelle que soit son
orientation politique, son niveau de
développement. Les crises bancaires sont ainsi
coûteuses en terme de budget public (montant
moyen des sommes engagées par les Etats entre
1970 2000 12.8 du PIB)
Indonésie (1997) Chili (1981) Thaïlande
(1997) Uruguay (1981) Corée (1997) Côte dIvoire
(1988) Venezuela (1994) Japon (1992) Mexique
(1994) Malaisie (1997) Slovaquie
(1992) Philippines (1983) Brésil (1994) Équateur
(1996) Bulgarie (1996) République tchèque
(1989) Finlande (1991) Hongrie (1991) Sénégal
(1988) Norvège (1987) Espagne (1977) Paraguay
(1995) Sri Lanka (1989) Colombie (1982) Malaisie
(1991) Suède (1991
50 40 30 20 10 0
En du PIB
Source Honoban, Klingebiel, 2000
18
  • ? Les crises financières ont un impact fortement
    récessionniste. Le FMI (1998) a estimé à 11.5
    limpact des crises bancaires récentes sur le PIB
    des économies frappées et à 14 celui des crises
    jumelles.

1880-1913 1919 1939 1945 1971 1973 1997 21 pays 1973 1997 56 pays
Durée moyenne des crises (en années) Durée moyenne des crises (en années) Durée moyenne des crises (en années) Durée moyenne des crises (en années) Durée moyenne des crises (en années) Durée moyenne des crises (en années)
Crises de change Crises bancaires Crises Jumelles Toutes Crises 2.6 2.3 2.2 2.4 1.9 2.4 2.7 2.4 1.8 - 1.0 1.8 1.9 3.1 3.7 2.6 2.1 2.6 3.8 2.5
Pertes cumulées de PIB Pertes cumulées de PIB Pertes cumulées de PIB Pertes cumulées de PIB Pertes cumulées de PIB Pertes cumulées de PIB
Crises de change Crises bancaires Crises jumelles Toutes crises 8.3 8.4 14.5 9.8 14.2 10.5 15.8 13.4 5.2 - 1.7 5.2 3.8 7.0 15.7 7.8 5.9 6.2 18.6 8.3
Source Bordo et al (2001)
19
  • Les crises financières seraient dorénavant
    systémiques et non plus isolées. Leurs
    conséquences dépendent donc du degré
    dintégration financière des économies à
    léconomie mondiale (globalisation financière
    initiée dans les années 80). Les crises les plus
    ruineuses se sont déroulées dans des pays ayant
    bénéficié dun afflux massif de capitaux
    étrangers.
  • Les déséquilibres fondamentaux (déficit
    extérieur, déficit public, taux dendettement)
    apparaissent de moins en moins comme les causes
    directes des crises des pays nouvellement
    financiarisés.
  • La contagion est lun des traits marquants des
    crises financières.
  • Crise du SME 1992 1993 (Finlande, Italie ?
    Autres pays)
  • Crise mexicaine de 1994
  • Crise asiatique de 1997 (Philippines, Thaïlande,
    Indonésie, Corée)
  • Crise russe de 1998

20
II. LINTERPRETATION THEORIQUE DES CRISES
21
  • A. Lécole libérale et la crise de loffre
  • Aux yeux des économistes classiques qui
    dominent la pensée économique de la première
    moitié du XIX siècle, les crises apparaissent
    comme des accidents de nature conjoncturelle. A
    la fin du XIXe siècle, le courant dit
    marginaliste (Stanley Jevons, Carl Menger, Léon
    Walras) continuera à entretenir cette idée.
  • Ainsi, dans le modèle néoclassique,
    léquilibre est automatique et la crise est
    logiquement impossible. Les déséquilibres
    observés ne peuvent provenir que de facteurs
    exogènes venant entraver le libre jeu de marchés
    supposés autorégulateurs. Doù la condamnation
    par les économistes néoclassiques des
    dysfonctionnements de certains marchés ainsi que
    de la plupart des interventions publiques.
  • ? Les crises sont des crises de loffre dues
    à lexcès des coûts de production résultats de
    salaires trop élevés ainsi que de charges
    sociales et fiscales trop lourdes.
  • ? Les déficits publics provoquent la hausse
    des taux dintérêt. Les décisions changeantes en
    matière de politique monétaire accentuent
    linstabilité de léconomie.
  • ? Les réglementations portant atteinte aux
    lois de la concurrence (salaire minimum ou
    monopoles des services publics...) retardent les
    ajustements nécessaires.

22
  • B. Keynes et linsuffisance de la demande
  • Pour lEcole Keynésienne, les mécanismes de
    marché sont souvent imparfaits et la plupart des
    marchés sont en déséquilibre.
  • La correction de ces déséquilibres par le
    libre jeu de loffre et la demande est impossible
    le chômage ne peut être résorbé grâce à
    linstauration dune liberté complète sur le
    marché du travail.
  • La crise (notamment de 1929) est une crise
    dinsuffisance de la demande, causée par les
    nouvelles politiques salariales (indexation des
    salaires), le développement du chômage, la crise
    de linvestissement et la préférence des
    entreprises pour les placements financiers, ainsi
    que les politiques libérales de réduction des
    déficits publics.

23
Niveau de la Technique Niveau des
salaires Importance de loutillage et de la main
dœuvre inemployés Situation des marchés et de
la concurrence
Consommation Epargne
Propension à consommer
Revenu
Marché de la monnaie offre et demande de monnaie
Taux dintérêt
Propension à investir
Efficacité marginale du capital
Offre Globale
Demande Globale
Demande effective
Intervention de lEtat sous la forme dune
variation des dépenses publiques ou des recettes
publiques (fiscalité)
Volume de la production
Volume de lemploi
Niveau général des Prix
24
  • C. Ecole de la régulation et crise du
    modèle fordiste
  • Pour lEcole de la Régulation (Aglietta,
    Boyer, Mistral...), lévolution historique du
    régime daccumulation rythme lévolution
    économique.

25
Trois régimes daccumulation se sont ainsi
succédés depuis le début du XIXème siècle
(i) le régime daccumulation à dominante
extensive fondé sur la coopération simple dans le
travail, de faibles gains de productivité et
limportance de la production de biens
déquipement  (ii) le régime
daccumulation intensive sans consommation de
masse, fondé sur le taylorisme, de forts gains de
productivité, la mise en place dun secteur de
biens de consommation mais la persistance de
rapports sociaux anciens  (iii) le
régime daccumulation intensive avec consommation
de masse fondé sur des rapports salariaux de type
nouveau, caractéristiques du Fordisme, où
lexistence de salaires élevés au rendement
permet dassurer simultanément la progression de
la production et de la consommation.
26
  • La crise actuelle serait une crise du
    Fordisme sous divers aspects
  • ? remise en cause de lOST,
  • ?remise en cause des normes de consommation
    du fait de la progression de la demande de
    services et de la diversification des besoins,
  • ?remise en cause de la production de masse
    standardisée,
  • ?remise en cause du bouclage macroéconomique
    fordiste fondé sur les hauts salaires permettant
    de soutenir la consommation et déviter la
    surproduction,
  • ?remise en cause de lancienne division
    internationale du travail et du rôle régulateur
    de lEtat-Nation confronté à la mondialisation,
  • ?remise en cause de lEtat-Providence en
    raison du poids des déficits publics et des
    prélèvements obligatoires

27
  • C. Schumpeter et la création - destruction
  • Dans son ouvrage Business Cycles, Joseph
    Schumpeter (1939) a centré son analyse sur
    linvestissement et sur le processus de
    linnovation. Il sagit ici de linnovation
    technique quil convient de distinguer de la
    découverte linnovation correspond à la mise en
    œuvre effective, opérationnelle, dune
    découverte, qui peut survenir longtemps après
    elle.
  • Cest linnovation qui, par
    lintervention de lentrepreneur et de
    linvestissement, engage léconomie dans un
    processus évolutionniste. Les innovations
    surviennent pas grappes et se généralisent par un
    effet de diffusion à partir des entrepreneurs les
    plus dynamiques qui ont largement recours au
    crédit. La mise en œuvre et la diffusion de
    linnovation génératrice de profit correspondent
    à la période de lexpansion.
  • Le boom des investissements innovants va
    cependant progressivement sestomper et les
    perspectives de profit se détériorer. La crise
    puis la dépression vont survenir.
  • Le capitalisme serait ainsi associée à de
    puissantes vagues de destruction création.

28
  • Dans la seconde moitié du XX siècle, la
    thèse de Schumpeter sera reprise par un grand
    nombre déconomistes
  • ? Pour K.G Zinn, lessor de 1945 à 1975
    sexplique par le rôle de lEtat-Entrepreneur
    dans le domaine des transports, de lénergie, et
    la libéralisation des échanges qui a permis la
    diffusion internationale de linnovation. La
    crise correspond à larrivée aux limites des
    innovations en matière de produit mais aussi des
    méthodes dorganisation qui avaient provoqué
    lessor.
  • ? Pour C. Freeman, la crise provient dune
    transition dun ancien régime technologique fondé
    sur le pétrole à bon marché vers un nouveau
    régime technologique fondé sur les éléments micro
    électroniques à bas coût de revient.

29
III. LES CRISES CONTEMPORAINES
30
  • Si la crise de 1929 constitue par son
    ampleur, la grande crise du XX siècle, il
    convient de rappeler quun grand nombre de crises
    se sont succédées.
  • A. La crise de 1929
  • La crise de 1929 souvre aux Etats-Unis
    par la gigantesque débâcle boursière de Wall
    Street, le jeudi noir (24 octobre). Près de 13
    millions de titres sont vendus en une seule
    journée. Cette catastrophe financière est le
    reflet décalé dun début de repli des taux de
    profit (déclin de lindice de la production
    industrielle dès juin 1929) dans une conjoncture
    spéculative.

31
  • Léconomiste John Kenneth Galbraith (1961)
    a présenté une interprétation de la crise de 1929
    à partir dun ensemble de faits marquants du
    capitalisme américain.
  • Le retournement de la conjoncture économique
    de 1929 serait essentiellement dû à lécart entre
    lélévation de la productivité du travail
    industriel ( 43) et la quasi-stagnation des
    salaires et des prix. Ceci entraîna
  • ? un accroissement des profits (dépenses
    classes aisées)
  • ? une spéculation boursière
  • ?un niveau dinvestissement élevé et une
    consommation populaire faible
  • Dans un contexte où linvestissement
    productif est stimulé par la spéculation, le
    rythme de la production industrielle commence à
    dépasser la demande de biens de consommation et
    de biens déquipement. Le recul du taux de profit
    et le coup darrêt donné aux dépenses
    dinvestissement entraîne à leur tour une baisse
    de la demande et de la production, déclenchant
    ainsi une crise.

32
  • Galbraith ajoute que léconomie
    américaine était fondamentalement  malsaine ,
  • ? Une répartition très inégalitaire des
    revenus (5 de la population percevait le 1/3 du
    revenu total)
  • ? Les effets pervers de la forme dominante
    des structures industrielles dans une conjoncture
    spéculative (les holdings, sociétés de capitaux,
    détournent de linvestissement, les profits des
    entreprises du groupe, pour rémunérer leurs
    actionnaires (distribution de dividendes).
  • ? Le rôle des facteurs monétaires et
    financiers, Galbraith insiste sur ce quil
    appelle  lorgie financière  Chacun pense
    quil pourra toujours revendre des titres à un
    prix plus élevé sur le marché. La spéculation
    boursière est encouragée par les intermédiaires
    financiers (notamment par le crédit).
  • ? Le caractère non pertinent des mesures de
    politique économique visant à stopper la
    déflation.

33
  • Avec le krach boursier, la dépression
    samorce brutalement aux Etats Unis et se répand
    progressivement aux autres pays capitalistes.
  • Charles Kindleberger a attribué la
    propagation internationale de la crise au fait
    que la période était marquée par labsence de
    leadership, léconomie devenue dominante les
    Etats Unis ne lexerce pas encore alors que
    lAngleterre y prétend toujours.
  • Entre 1929 et 1932, la production
    industrielle mondiale reculera de plus de moitié,
    les prix de gros industriels de plus dun tiers
    le nombre des chômeurs atteindra 30 millions de
    personnes en 1933 au sein des pays
    industrialisés. Aux Etats Unis, le chômage touche
    près dun quart de la population.

34
  • B. La crise de 1975
  • En 1975, la crise a été déclenchée par la
    hausse du prix du pétrole qui avait quadruplé en
    1973. Ce choc a affecté doublement léconomie.
  • La hausse du prix du pétrole a en effet
    entraîné une augmentation des coûts de production
    et des prix de vente, ainsi quune baisse du
    revenu disponible après règlement des dépenses
    dénergie... Ce qui a provoqué une baisse de la
    demande et une hausse des salaires nominaux, donc
    de linflation.
  • Cependant, on accorde aujourdhui à
    penser que la crise du pétrole na été que le
    détonateur de la crise économique en effet, la
    hausse des coûts (de lénergie, de la main
    doeuvre) a coïncidé avec la saturation de la
    demande sur certains marchés (textile, chantiers
    navals...) pour provoquer une chute de la
    rentabilité des entreprises et un cercle vicieux
    dépressif.
  • Ainsi la crise de 1975 a été caractérisée
    par la réduction des marges des entreprises et un
    partage salaires-profits favorables aux
    salariés  linflation par les coûts et la
    récession économique  la dégradation de la
    situation de lemploi. Cette situation
    paradoxale, conjuguant à la fois la stagnation
    économique et linflation a alors été qualifiée
    de stagflation.

35
Baisse du revenu disponible après règlement des
dépenses dénergie
Baisse de la demande
Hausse du prix du pétrole
Hausse des salaires nominaux et inflation
Hausse des coûts de production et des prix de
vente
Baisse des revenus distribués
Crise de linvestissement productif
Crise du secteur des biens de production
baisse de la rentabilité
36
  • C. La crise de 1992 1993
  • La crise qui a affecté en 1992-1993
    léconomie européenne dans son ensemble et
    léconomie française en particulier, a présenté
    dautres caractéristiques. Le choc initial a été
    provoqué par la politique monétaire.
  • Après la chute du Mur de Berlin (1989),
    la réunification allemande a contraint le
    gouvernement allemand à emprunter des capitaux
    pour financer la reconstruction des Länder de
    lEst, ce qui a provoqué la hausse des taux
    dintérêt.
  • Parallèlement, le refus de recourir
    exagérément au crédit et à la création monétaire
    par peur de linflation a renforcé le mouvement
    de hausse des taux dintérêt largent est
    fortement demandé, il reste rare, il coûte donc
    cher. Pour éviter une fuite des capitaux en
    Allemagne et une baisse du Franc par rapport au
    Mark sur le marché des changes, le gouvernement
    français a été contraint de relever ses taux
    dintérêt nominaux. Dans ces conditions, les taux
    dintérêt réels (taux dintérêt nominaux - taux
    dinflation), qui étaient de lordre de 1 à 2
    dans les années 1960 et 1970, sélevèrent à 6
    environ, bloquant lexpansion économique au
    travers de plusieurs mécanismes.

37
Arbitrage des entreprises en faveur des
placements financiers
Baisse de linvestissement
Hausse des taux dintérêt réels
Baisse de valeur des actifs réels, et crise de
limmobilier
Crise du Bâtiment qui se transmet à dautres
secteurs
Partage de la valeur ajoutée défavorable aux
salaires pour restaurer la profitabilité menacée
par la hausse des charges financières
Perte de valeur du patrimoine
Baisse de la consommation
38
  • Ainsi, la crise de 1993 est caractérisée
    par
  • ? une tendance à la déflation au japon et
    une inflation très faible en Europe (suite à la
    baisse des prix des matières premières et de
    limmobilier, une modération des hausses de
    salaires, et une politique monétaire stricte) 
  • ? limportance des phénomènes spéculatifs qui
    fragilisent les agents économiques et les
    économies nationales
  • ? laggravation du chômage (progression
    presque continue du chômage depuis 1974) et de la
    précarité (lemploi devient précaire,
    développement des CDD, de lintérimaire...).

39
  • D. La crise des  subprime  2007-2008
  • Cette crise a pour origine des prêts
    accordés aux ménages américains présentant de
    trop faibles garanties pour accéder aux emprunts
    normaux dits prime. En 2006, ce type de crédits
    représentait près de 45 des nouveaux prêts
    hypothécaires.
  • Dans ce système, tout le monde y
    trouvait son compte. Les ménages les moins
    solvables étaient séduits par une politique
    bancaire qui leur permettait daccéder à la
    propriété (cette politique tablait sur des
    remboursements faibles durant les premières
    années, puis un alourdissement progressif de la
    charge de la dette). Les conseillers financiers
    et immobiliers empochaient des commissions
    importantes. Les établissements bancaires
    sortaient ces créances  douteuses  de leur
    actif pour les convertir en titres vendus sur les
    marchés financiers (cest ce que lon nomme la
    titrisation). Des investisseurs achetaient ces
    titres qui offraient des rémunérations élevées.

40
  • Toutefois, la machine commença à se gripper
    au 4ème trimestre 2006. Un nombre croissant de
    ménages ne pouvant faire face à leurs échéances,
    les taux de défaut sur les prêts dits subprime
    augmentèrent dans des proportions importantes.
    Certains ménages furent ainsi amenés à revendre
    leur bien immobilier sur le marché désormais en
    pleine déprime. Au 1er trimestre 2007, ce fût le
    tour des établissements spécialisés qui sétaient
    trop engagés sur ces produits. Près dune
    vingtaine détablissements durent fermer leurs
    portes.
  • La crise prit une nouvelle dimension au
    cours de lété 2007, lorsque deux fonds
    spéculatifs (hedges funds) de la banque
    dinvestissement Bear Stern furent incapables de
    faire face aux demandes de retrait de leurs
    déposants et que leurs créanciers refusèrent de
    reconduire leurs crédits. Bien quil ny ait pas
    déquivalent du marché des subprime en Europe,
    les banques européennes qui avaient pris de
    nombreuses positions sur des titres adossés à du
    subprime, furent également touchées. Deux banques
    allemandes, IKB et SachsenLB, ne durent leur
    salut quaux lignes de crédits dégagées par la
    banque publique allemande Kreditanstalt für
    Wiederaufbau (soit près de 9 milliards d) et un
    groupe de banques régionales Landesbanken (soit
    plus de 17 milliards d).

41
  • Une dernière étape fût enfin franchie
    durant le mois daoût 2007. La crise des subprime
    se transforma en crise de liquidité (le taux au
    jour le jour passa de 4 à 4.7). La disparition
    de toute transaction sur certains segments du
    marché de la titrisation aux Etats-Unis conduisit
    à une absence de prix de référence et à une
    illiquidité quasi totale des actifs figurant dans
    les portefeuilles des fonds.
  • Le 10 août 2007, BNP-Paribas, leader
    français bancaire, annonça la suspension
    temporaire du calcul de la valeur liquidative de
    trois fonds composés dAsset Backed Securities
    (ABS), des titres adossés à des portefeuilles de
    créances, notamment hypothécaires Parvest
    Dynamics ABS, BNP Paribas ABS Euribor, BNP
    Paribas ABS Eonia. En septembre 2007, ce fût au
    tour de lAngleterre dentrer dans la tourmente.
    La Northern Rocks, 5ème banque anglaise de crédit
    hypothécaire (77 de ses actifs étaient des prêts
    immobiliers, la moitié concernait des
    particuliers), commença à éprouver des
    difficultés importantes pour se refinancer sur
    les marchés. Elle neut dautre choix que de se
    tourner vers la Banque dAngleterre (la BoE) qui
    lui accorda un financement durgence. Les banques
    centrales américaine, européenne,
    japonaisefurent ainsi amenées à prêter largement
    aux banques commerciales (respectivement 35
    milliards de dollars  95 puis 61 milliards
    deuros sous la forme dun appel doffres à trois
    jours  1 000 milliards de yens) afin de
    rapidement rétablir la confiance entre acteurs
    financiers et sauvegarder le financement de
    léconomie.

42
  • CONCLUSION
  • Les crises, notamment celle de 1929 et
    2007, ont révélé plusieurs contradictions
    internes au capitalisme
  • ? Une crise des débouchés (insuffisance de la
    demande adressée aux entreprises, émergence de
    nouveaux pays exportateurs).
  • Un endettement croissant des ménages (plus de
    120 aux USA et près de 68 en France) face à une
    stagnation du pouvoir dachat.
  • Des normes de rentabilité (Return on Equity
    15) très élevées qui supposent elles mêmes des
    taux de croissance importants
  • Les innovations financières (produits dérivés,
    titrisation des créances bancaires) secrétées par
    le capitalisme financier, ont été présentées
    comme des outils de gestion du risque or ils sont
    également de puissants instruments de
    spéculation.
  • Un échec de lhypothèse defficience des marchés
    financiers (contexte dincertitude, J.M Keynes)
    et les conséquences de la globalisation
    financière mal maîtrisée (J. Stiglitz)

43
  • BIBLIOGRAPHIE
  • Boyer R., Dehove M., Plihon D. (2004), Les
    crises financières, La Documentation Française.
  • Dockès P., Rosier B. (2003), Les théories
    des crises économiques, Repères, La découverte.
  • Plihon D. (2008), Une perspective
    historique des crises financières, Université
    dété dATTAC, filière 5, août, 25 p.
Write a Comment
User Comments (0)
About PowerShow.com