Title: Usage de drogues de synthse et de cocane dans le canton de Vaud
1Usage de drogues de synthèse et de cocaïne dans
le canton de Vaud
Présentation à la plateforme Nightlife du
GREATYverdon, 2 juin 2005
Sanda Samitca Sophie Arnaud Frank Zobel Unité
dévaluation de programmes de préventionInstitut
universitaire de médecine sociale et préventive,
Lausanne
2Plan de la présentation
- Contexte
- dynamiques de la problématique de la drogue en
Suisse - lévaluation du dispositif dans le canton de VD
- Méthode
- approche
- questions de recherche
- sources de données
- Résultats
- Synthèse
- Recommandations
3Principales problématiques de la consommation de
drogues en Suisse
- La consommation dhéroïne et linjection de
drogues - La consommation de drogues de synthèse et de
cocaïne - La consommation dalcool et de cannabis chez les
jeunes
4Evaluation mandatée par le canton de Vaud
quatrième période
- Suivi des structures financées par le canton
- ambulatoire
- bas-seuil
- résidentiel
- Situation épidémiologique
- consommation en population générale et chez les
personnes dépendantes - état de santé
- répression
- Investigations particulières
- enquête chez les pharmaciens
- consommation de drogues de synthèse et cocaïne
5Consommation de drogues de synthèse et de cocaïne
- Objet de létude
- la consommation de drogues de synthèse et de
cocaïne dans un espace géographique donné le
canton de Vaud - la population des adolescents et des jeunes
adultes - les milieux festifs
- Objectif
- proposer une analyse de la situation de
consommation des drogues de synthèse et de la
cocaïne en milieux festifs - proposer des recommandations concernant les
interventions ou recherches à mettre en place - Moyen
- une enquête exploratoire dans le canton
6Méthode de rechercheInspirée de la Rapid
Assessment and Response Method (RAR)
- Quoi ?
- réaliser un diagnostic communautaire (besoins et
ressources) - Comment ?
- formuler un ensemble de questions pertinentes
pour la compréhension de la problématique - identifier les données existantes (enquêtes,
statistiques, études) et faire une analyse
secondaire de celles-ci - compléter cette analyse avec des informations
provenant des professionnels locaux qui sont
confrontés à la problématique - triangulation (validation croisée) des données
quantitatives et qualitatives
7Questions
- Quelles sont les substances concernées et comment
se présente le marché de celles-ci ? - Quelle est la prévalence de la consommation de
ces substances en population générale ? - Quels sont les milieux ou les catégories de
loffre de loisirs nocturnes où ces substances
sont consommées ? - Que sait-on des patterns (modèles) de
consommation de ces substances ? - Que sait-on des conséquences de ces consommations
? - Quelles sont les mesures existantes (prévention,
réduction des risques, traitement) pour réduire
ces conséquences ?
8Données utilisées
- Données existantes
- Enquêtes sur la santé (ESS, ESPAD, HBSC, SMASH,
données de EMCDDA) - Enquêtes en milieu festif dans le canton de VD,
en Suisse et en Europe - Statistiques sanitaires (traitements) et de la
police (VD et CH) - Littérature scientifique
- Données complémentaires (interviews auprès
dinformateurs clefs) - Terrain Prevtech, Hémostaz, groupe nightlife du
GREAT, ISPA - Police brigades des stupéfiants (VD et LS),
Observatoire de la sécurité de Lausanne, Institut
de police scientifique, IUML, UMTR - Santé UMSA, CSM et projet Départ, CHUV
(urgences), CITB, AVMCT - Social travailleurs de rue et/ou de proximité,
CAP, centres de loisirs - Milieu festif clubs (3), Balélec, jeunesses
campagnardes, Paléo
9Sources dinformation
10Résultats
11Quelles substances et quel marché?
1. La cocaïne
- Provient essentiellement de Colombie en
empruntant différents circuits (Afrique,
Caraïbes) et ports dentrée (Espagne, Pays-Bas) - Europol estime quenviron 200 tonnes sont
introduites chaque année dans lUE et que 26
tonnes sont saisies (CH env. 200kg) - Les indicateurs (prix, pureté, évolution des
dénonciations) renvoient tous à une forte
présence de la cocaïne sur le marché suisse et
vaudois - Le marché semble être diversifié multiples
réseaux pour différentes clientèles - La lutte contre le trafic de cocaïne constitue
une priorité de la police et de la justice
vaudoise (opération STRADA)
12Quelles substances et quel marché ?Evolution
des dénonciations pour consommation de cocaïne
en Suisse (Source OFP)
13Quelles substances et quel marché ?
2. Les drogues de synthèse
- Les drogues de synthèse sont fabriquées dans des
laboratoires clandestins en Europe (Pays-Bas,
Belgique, Pologne, etc.) - Environ 80000 pilules sont saisies chaque année
en Suisse (20 millions dans lUE) - Lecstasy (MDMA) est la substance la plus
présente, puis on trouve les autres amphétamines.
On observe périodiquement lapparition de
nouvelles substances, parfois très toxiques - Actuellement, les comprimés decstasy sont
relativement purs, les additifs toxiques sont
plutôt rares et les hauts dosages assez peu
fréquents - Le trafic se fait apparemment à relativement
petite échelle par des consommateurs-vendeurs
actifs à proximité des milieux festifs - Ce trafic ne constitue pas une priorité pour la
police et la justice
14Prévalence de la consommation durant la vie en
Suisse ?
- Ecoliers (15-16 ans)
- Lexpérimentation reste un phénomène relativement
limité 2-3 pour lecstasy et la cocaïne, avec
une très légère tendance à la hausse (HBSC) - Ecoliers et apprentis (16-20 ans)
- Lexpérimentation se diffuse 8,2 pour les
stimulants synthétiques et 6 pour la cocaïne. Le
sexe, la filière de formation et lâge
influencent ce comportement. La tendance sur dix
ans est en nette hausse (SMASH) - Population générale (15-39 ans)
- Expérimentaton limitée (2,9 ont déjà consommé de
la cocaïne et 2,2 de lecstasy), situation
stable (ESS) mais à vérifier
15Enquête chez les écoliers de 15-16 ans
(HBSC/ISPA) légère tendance à la hausse
16Enquête chez les ados et jeunes adultes (SMASH)
expérimentation de lhéroïne stable ou en baisse
17Prévalence autres observations
- Chez les écoliers et apprentis 15-20 ans
- existence dun petit groupe (qui peut être estimé
à env.1 à 2 de la population) qui déclare
consommer de façon régulière des drogues de
synthèse et/ou de la cocaïne - Attention la prévalence de la consommation chez
les jeunes qui sont hors des filières de
formation nest pas connue - La situation dans le canton de Vaud ne paraît pas
différente de celle au niveau national, qui
elle-même sinscrit dans la moyenne européenne
18Diffusion de la consommation dans quels
milieux/contextes ?
Les drogues de synthèse
- La scène techno est le berceau de la consommation
de drogues de synthèse. Environ 30-50 des
personnes qui fréquentent les soirées techno ont
déjà consommé de lecstasy - Dans dautres milieux (rock, hip-hop, milieux
universitaires, jeunesses campagnardes,
injecteurs, etc.) ces substances semblent moins
ou pas du tout présentes. - Dautres milieux (professionnels, sportifs) ont
également été évoqués pour la consommation
damphétamines, mais il nexiste pas de données à
ce sujet
19Diffusion de la consommation dans quels
milieux/contextes ?
- La cocaïne
- La cocaïne semble présenter un profil de
diffusion plus étendu, touchant une plus grande
variété de milieux - milieu techno
- injecteurs
- Mais aussi
- milieux branchés
- milieux sportifs et professionnels
- autres (ex. milieu Hip-Hop ?)
On manque toutefois de données fiables à ce sujet
et il serait utile de pouvoir investiguer plus
sérieusement cette question de la diffusion de la
cocaïne
20Quels modèles (fréquence, quantités, mélanges,
etc.) de consommation ?
Dans les soirées techno, on observe quatre types
de consommateurs qui sont, par ordre dimportance
- Le non-consommateur de drogues de synthèse et de
cocaïne qui peut toutefois avoir une consommation
dalcool et/ou de cannabis. - Le Poly-Drug Occasional User (Tossmann) un
individu dont la consommation peut être élevée
(quantités, mélanges), mais qui est épisodique. - Le Poly-Drug Frequent User idem mais qui
affiche une consommation souvent élevée et tous
les week-ends. - Le Poly-Drug Daily User idem mais qui consomme
tous les jours ou presque. Dans ce cas, la
cocaïne est systématiquement présente dans le
profil des substances consommées.
21Quels modèles (fréquence, quantités, mélanges,
etc.) de consommation ?
- Enjeux pour la santé publique
- La réduction globale de lusage et du multi-usage
des substances - La réduction des risques auprès des personnes
qui sengagent dans des consommations élevées,
occasionnelles ou régulières, de substances - La détection et prise en charge précoces des
personnes qui perdent (ou commencent à perdre) le
contrôle sur leur consommation (surtout cocaïne)
ou qui ont des problèmes liés à celle-ci
22Quelles sont les conséquences liées à la
consommation de ces substances ?
Conséquences identifiées dans la littérature
scientifique
- Consommation de cocaïne décès, dépendance,
psychoses, problèmes cardio-vasculaires,
problèmes sociaux, effets neurotoxiques, etc. - Multi-consommation (alcool, cannabis, drogues de
synthèse, cocaïne) occasionnelle ? - Drogues de synthèse (ecstasy amphétamines)
perte de concentration, états dagitation,
épuisement déshydratation, dépendance
psychique, effets neurotoxiques à long terme, etc.
Conséquences observées sur le terrain
- Quelques (rares) cas de déshydratation,
dépuisement et/ou de délires enregistrés dans
les soirées et aux urgences du CHUV - Rien ou presque chez les médecins de premier
recours (dépistage ?) - Quelques cas cités dans les services pour
personnes dépendantes (surtout abus de cocaïne)
23Quelles sont les conséquences liées à la
consommation de ces substances ?
- Enjeux pour la santé publique
- Sassurer que le dépistage de la consommation
problématique de ces substances soit réalisé au
sein du réseau de soins - Sintéresser aux nouvelles entrées dans les
centres de traitement ambulatoire pour personnes
dépendantes et les consultations pour adolescents
pour vérifier lexistence de nouveaux profils de
consommations problématiques - Sintéresser aux conséquences de la (multi-)
consommation du samedi soir en interrogeant les
consommateurs eux-mêmes (ex étude
SUPEA/Prevtech)
24Quelles sont les principales interventions
existantes ?
- Prévention et réduction des risques
- Campagnes de prévention (ex campagne
alcoolcontre la consommation épisodique
excessive) - Stands sur les lieux festifs (VD Prevtech)
- Brochures/flyers sur les substances et les
risquesqui sont liés à leur consommation - Chartes pour organisateurs de soirées/clubs qui
permettent de réduire les risques en milieu
festif. - Développement dinterventions de dépistage
précoce (DEPART) - Traitements
- Recherches sur le traitement de labus de
cocaïne
25Synthèse pour les 6 questions
- La cocaïne et les drogues de synthèse semblent
très disponibles et ce depuis au moins une
dizaine dannées. - Lexpérimentation de ces substances se diffuse
vers lâge de 18 ans et touche plus les individus
de sexe masculin et dans la filière de
lapprentissage. Un petit groupe dadolescents
est déjà engagé dans des consommations
régulières. - Cest dans les soirées techno que la consommation
dite festive de ces substances est la plus
diffusée. Toutefois, il existe aussi dautres
milieux qui sont concernés. En particulier pour
la cocaïne, il serait utile dinvestiguer cette
diffusion. - Les modèles de consommation font apparaître deux
problèmes principaux le mésusage de fin de
semaine (mélange, quantités) et la perte de
contrôle (abus, dépendance). - La littérature identifie de nombreuses
conséquences, mais celles-ci sont peu observées
au niveau du terrain. Il faut lexpliquer. - Les interventions concernant cette problématique
sont relativement limitées et peuvent être
développées.
26Recommandations
- Soutenir et stabiliser les acteurs qui
interviennent déjà sur cette problématique - Développer un concept de sécurisation et de
réduction des risques de la vie nocturne,
particulièrement dans les villes coordonner les
acteurs (organisateurs de soirées, services
médicaux, intervenants de prévention) pour créer
des milieux à faible risque (stands de prévention
(y.c. testing) et de détection précoce des
personnes en difficulté, opérations de type Nez
rouge, lieux de repos, présence de soins médicaux
durgence). - Investiguer les questions qui nont pas de
réponses dans quels milieux la consommation de
cocaïne est-elle diffusée, existe-t-il de
nouveaux profils dabus ou de dépendance et les
services existants sont-ils en mesure dy faire
face?