Title: Diapositive 1
1 LHomme et la Terre le regard du
géographe Variations sur lécologie humaine
Lionel Dupuy Doctorant en Géographie Université
de Pau et des Pays de lAdour - France
2Lécologie humaine une géographie des espaces
cachés
3Une géologie complexe où les continents
séloignent, ou se rapprochent, les uns des
autres
4(No Transcript)
5Les grands foyers de peuplement
6Lhomme et la terre une géographie cachée qui
se révèle la nuit
7Les questions au fondement des problématiques
abordées en géographie et en écologie
humaine La terre, environnement à lévidence
bien adapté à lhomme et à la vie organique,
est-elle une création intentionnelle ? (Homère,
Hésiode, Ptolémée). Ses climats, ses reliefs,
la configuration de ses continents ont-ils
influencé la nature morale et sociale de ses
habitants, et ont-ils déterminé le caractère et
la nature humaine elle-même ? (Hippocrate,
Bodin, Montesquieu). Dans sa longue occupation
de la terre, lhomme la-t-il modifiée par
rapport à ses hypothétiques conditions
originelles ? (Platon, Club de Rome). Clarence
J. Glacken. Histoire de la pensée géographique,
1967. gt Relations Homme / Nature gt Lire Edgar
Morin Le Paradigme perdu la nature humaine
8Jusquau XVIIIème siècle, des problématiques
confondues Jusquau XVIIIème siècle, toutes ces
questions, ces problématiques, sentrecroisent.
Aucune discipline véritablement définie ne
repose encore sur ce paradigme. Du milieu du
XVIIIème siècle au milieu du XIXème siècle, une
période axiale unit encore à cette époque la
géographie et ce qui sera appelé plus tard
lécologie (humaine). Deuxième moitié du XIXème
siècle Mise en évidence du couple Nature (17
S.) / Culture (19 S.).
9Lapparition de lécologie au XIXème
siècle Charles Darwin (1809-1882) De lorigine
des espèces au moyen de la sélection naturelle
(1859). Ernst Haeckel (1834-1919) Écologie
(1866). Lécologie (du grec ?????, oïkos,
maison, habitat et ?????, logos, science,
connaissance) est la science des relations des
organismes avec le monde environnant,
cest-à-dire, dans un sens large, la science des
conditions dexistence (Haeckel, 1874). Au
XIXème siècle sopère aussi le passage dune
approche idiographique (?d??? propre, spécial,
létude du particulier) à une approche
nomothétique (??µ?? la loi, qui tente de
dégager des lois). Mise en place, affirmation
dun paradigme évolutionniste.
10Une écologie explicitement darwinienne
Loecologie ou distribution géographique des
organismes, la science de lensemble des rapports
des organismes avec le monde extérieur ambiant,
avec les conditions organiques et anorganiques de
lexistence ce que lon a appelé léconomie de
la nature, les mutuelles relations de tous les
organismes, vivant en un seul et même lieu, leur
adaptation au milieu qui les environne, leur
transformation par la lutte pour vivre, surtout
les phénomènes du parasitisme, etc (Haeckel,
1868). Par oecologie, on entend le corps du
savoir concernant léconomie de la nature
létude de toutes les relations de lanimal à son
environnement in-organique et organique ceci
inclut, avant tout, les relations amicales ou
hostiles avec ceux des animaux et des plantes
avec lesquels il entre directement ou
indirectement en contact en un mot, loecologie
est létude de ces interrelations complexes
auxquelles Darwin se réfère par lexpression des
conditions de la lutte pour lexistence.
(Haeckel, 1870).
11De lécologue au géographe Ernst Haeckel crée
donc le mot Écologie en 1866. Les géographes
créent à la fin du XIXème siècle le terme de
géographie humaine . Le terme d écologie
humaine apparaît pour la première fois en 1916
(R.E. Park, Professeur de Sociologie à
lUniversité de Chicago La ville ). Au
début du XXème siècle, les notions d écologie
humaine et de géographie tendent à se
confondre. Néanmoins Lécologie relève
historiquement des sciences de la vie et de la
terre. La géographie relève historiquement des
sciences de lhomme et de la société.
12De lécologue au géographe Lécologue étudie
les écosystèmes (biotope biocénose Tansley,
1935). Le géographe étudie les milieux
géographiques anthropisés (lHomme et la Terre).
gt Comment combiner alors létude de ces deux
systèmes où lhomme évolue dans un environnement
complexe (écosystème milieu géographique) ?
gt Lécologie humaine se situe parfaitement à
linterface entre géographie et écologie. gt
Lécologie humaine nest pas une discipline (le
devrait-elle cependant ?). gt Lécologie humaine
étudie les rapports complexes de lhomme avec son
environnement, de lhomme dans son milieu
(physique, économique, social et humain). gt Son
approche est fondamentalement transdisciplinaire.
13Quest-ce quun milieu géographique ? Au sens
large, ensemble cohérent des conditions
naturelles ou sociales, visibles ou invisibles,
qui régissent ou influencent la vie des individus
et des communautés dans un espace donné. Pour le
géographe, le milieu nexiste pas en soi il se
définit par rapport à un lieu, une activité, un
groupe, un individu. Lemploi du terme induit
un paradoxe puisquil se rapporte, non pas à ce
qui est situé au centre de lespace étudié, mais
à lenvironnement au milieu duquel vivent,
évoluent les individus et communautés cest le
lieu (ou le sujet) qui est au milieu du milieu,
lequel lui est extérieur. On pourra aussi parler
denvironnement qui, au sens large, est synonyme
de milieu. Dans une acception différente et
plus restrictive, le milieu renverra plutôt
au milieu naturel désignant lensemble
cohérent des conditions naturelles dans un
écosystème donné milieu forestier, littoral,
marin, rural, etc... Il sagit alors dune des
composantes de lenvironnement. Source
http//geoconfluences.ens-lsh.fr/notions/index.htm
14Dun anthropocentrisme à lautre
monde Géographie et écologie humaine procèdent
toutes les deux dune approche anthropocentrique
où lhomme agit au cur dun système (un
oïkosystème). Mais anthropocentrisme ne
signifie pas forcément que lhomme doit demeurer
au centre du système Lhomme nest pas au
centre du système, il est dans le
système. Lhomme ne doit plus être considéré
comme évoluant simplement au milieu dun
environnement, mais comme participant de cet
environnement. Il faut donc changer de regard,
passer de lUmwelt (autour du monde) au Mitwelt
(avec le monde).
15Écologie (biologique)
Géographie (humaine)
Socio/anthropologie
Écologie humaine
TRANSDISCIPLINARITÉ
COMPLEXITÉ
16La codisciplinarité concerne l'étude d'un objet à
partir souvent de deux disciplines tellement
imbriquées l'une à l'autre qu'il est impossible
de procéder autrement par exemple, on ne peut
pas étudier la 2 Guerre Mondiale en histoire
sans y associer la géographie, ou encore
l'évolution des espèces sans tenir compte de
l'influence de la paléontologie sur la géologie,
etc... De nombreuses disciplines sont dailleurs
enseignées sous ce double vocable
histoire-géographie, biologie-géologie,
physique-chimie. LHistoire de lenseignement est
là pour nous rappeler à quel point déjà certaines
disciplines ne peuvent faire léconomie dune
soeur, dune mère, aussi proche. Pour autant,
dun point de vue de la recherche purement
disciplinaire, ces deux disciplines finissant
parfois par nen former plus quune seule, les
résultats obtenus sont souvent limités, certes
intéressants, mais dun apport épistémologique,
conceptuel et méthodologique bien pauvre. Le seul
intérêt réside dans le croisement des approches,
mais en réalité cela n'apporte pas concrètement
plus d'informations et de compréhension que ce
nous possédons déjà
17Au niveau de la multidisciplinarité/pluridisciplin
arité, échelon supérieur dune approche qui se
veut transversale, le principe retenu est bien
sûr le même. Simplement, au lieu de passer par
deux disciplines imbriquées lune dans lautre,
nous passons à 3, 4, 5 voire plus. Cest souvent
le principe du plan à tiroirs, une technique qui
consiste finalement à envisager un objet détude,
quel quil soit, uniquement par la juxtaposition,
la superposition de points de vue éloignés les
uns des autres, sans dégager de véritable unité,
de lien, de liant entre les disciplines. Lobjet
détude se retrouve souvent appauvri par ce genre
dapproche qui consiste en un empilement
danalyses, de remarques, de résultats nayant
souvent aucun rapport entre eux. Cette technique,
souvent employée dans les monographies du siècle
précédent, est lapanage des élèves (et même des
étudiants à luniversité !) qui souhaitent faire
un dossier sur tel ou tel évènement, personnage.
Ce morcellement des approches et des résultats
produit souvent une confusion dans lesprit de
lauteur qui en définitive ne sait plus quelle
finalité donner à son travail !
18Cest au niveau de l'interdisciplinarité que la
méthode devient plus intéressante et
fonctionnelle. Il s'agit, à partir d'une
discipline considérée, de se demander et de voir
ce que les disciplines connexes apportent de plus
en terme de connaissance, de manière
d'appréhender les choses. Il en résulte un
croisement fertile à la fois des démarches
abordées et des résultats observés en vue de
l'enrichissement des informations collectées, et
par conséquent une compréhension plus complète,
voire systémique, de l'objet étudié.
L'interdisciplinarité croise les démarches
scientifiques de chaque discipline en vue
d'étudier le même objet, mais dans une
perspective plus globale. Certes, le chercheur
demeure centré sur un objet détude en
particulier et en partant dune discipline bien
précise, mais sa distance critique est bien plus
pertinente, ayant intégré initialement les
problématiques des autres disciplines mises à
contribution.
19Quant à la transdisciplinarité, elle se nourrit
énormément d'interdisciplinarité. L'apport
principal consiste en la volonté de traverser
toutes ces approches, ces résultats, ces points
de vue, etc, dans la perspective de dégager des
éléments transversaux à toutes les disciplines.
Il s'agit évidemment d'une utopie, mais le
principe même d'essayer permet de trouver des
résultats très intéressants. La
transdisciplinarité veut déborder les champs
disciplinaires afin d'envisager l'objet d'étude
dans sa complexité et surtout dans son caractère
absolu (tel un système). La finalité de la
transdisciplinarité ne reste pas inscrite dans la
recherche disciplinaire proprement dite, à
l'instar de l'interdisciplinarité qui va puiser
autour d'elle pour enrichir son propre champ
disciplinaire. Car, comme lindique son préfixe
trans , la transdisciplinarité est la posture
scientifique et intellectuelle qui se situe à la
fois entre, à travers et au-delà de toute
discipline. Ce processus dintégration et de
dépassement des disciplines a pour objectif la
compréhension de la complexité du monde passé,
présent et futur, envisagé dans une perspective
transversale, à la fois dans lespace et dans le
temps.
20Quelle échelle pour quel objet ? Et pour quel
homme ?
21Quelle échelle pour quel homme ?
22Quelle échelle pour quel homme ?
23Quelle échelle pour quel homme ?
24Les principaux biomes dans le monde
25(No Transcript)
26(No Transcript)
27Où est le milieu ? Le milieu nest pas
forcément au centre Et le centre peut parfois
être à la périphérie Les limites de
lanthropo-géo-centrisme
28Extrait de lHarmonia Macroscomica dAndreas
Cellarius, 1660/61. Figure montrant les signes du
zodiaque et le système solaire avec la Terre en
son centre, selon le système de Ptolémée.
29Modèle géocentrique de Ptolémée de lUnivers
d'après le cosmographe et cartographe portugais
Bartolomeu Velho (Bibliothèque Nationale de
France, Paris, 1568).
30Système de Ptolémée. Peter Apian, Cosmographia,
Antwerp, 1539
31Heinrich Bünting (1545-1606), Die ganze Welt in
einem Kleberblat in Itinerarium Sacrae
Scripturae, 1581 Die ganze Welt in einem
Kleberblat Welches ist der Stadt Hannover meines
lieben Vaterlandes Wapen. Le monde entier
dans un trèfle qui est la forme de lécusson
darmes de ma chère patrie, la ville de Hanovre.
32(No Transcript)
33(No Transcript)
34(No Transcript)
35(No Transcript)
36La Carta Marina, Olaus Magnus, 1539.Légende
carte marine et la description des terres
septentrionales, de leurs merveilles, tracee avec
diligence a Venise en l'an 1539 avec l'assistance
genereuse du tres honorable seigneur Hieronimus
Quirino.
37 Cosmographia Universalis (1507).Première
carte du monde où le nouveau continent est appelé
América (Bibliothèque Municipale de
Saint-Dié-des-Vosges).
38(No Transcript)
391510 Révolution copernicienne Nicolas Copernic
(1473-1543) - Héliocentrisme
40(No Transcript)
41Du centre géographique au centre économique la
dialectique du centre et de la périphérie
42Aux marges de lkoumène ne signifie pas toujours
être à la périphérie la marge peut également
être au centre (Stromboli).
Le centre est à la périphérie et la périphérie
est au centre tel est le paradoxe de
lécologie humaine
43La Terre dans lespace
44Les grandes zones climatiques
Cercle Polaire Arctique
Tropique du Cancer
Equateur
Tropique du Capricorne
Cercle Polaire Antarctique
Zone Polaire
Zone Tempérée
Zone Intertropicale
45Les milieux tempérés Le climat océanique Le
climat méditerranéen Le climat continental Les
milieux intertropicaux Le climat équatorial Le
climat tropical Le climat désertique Les milieux
froids Le climat montagnard Le climat polaire
46Les grandes zones climatiques
47Les grands foyers de peuplements
48Lhomme et la terre lanthropisation des milieux
49Les milieux naturels faiblement ou pas
anthropisés Les milieux désertiques et
semi-désertiques (Sahara, Sahel, Savane), Les
milieux polaires et circum-polaires (Toundra), La
Forêt boréale (Taïga), Les milieux montagnards
(La montagne alpine), Les mers et océans. Les
milieux naturels moyennement ou fortement
anthropisés Les milieux temperés, Les fleuves
et bords de mers, Lespace méditerranéen, Les
prairies et pampas, Les villes et espaces
péri-urbains.
50Géographie et Écologie Humaine Les Voyages
Extraordinaires Jules Verne (1828-1905)
51Jules Verne 1828-1905
Mon but a été de dépeindre la Terre, et pas
seulement la Terre, mais lunivers,car jai
quelquefois transporté mes lecteurs loin de la
Terre dans mes romans Jules Verne, 1894
52Géographie et Écologie Humaine LHomme et la
Terre Élisée Reclus (1830-1905)
53Élisée Reclus 1830-1905 La Géographie nest
autre chose que lHistoire dans lEspace, de même
que lHistoire est la Géographie dans le Temps.
54LHomme et la Terre (1905) Lhomme est la
nature prenantconscience delle-même Il y a
quelques années, après avoir écrit les dernières
lignes dun long ouvrage, la Nouvelle Géographie
Universelle, jexprimais le voeu de pouvoir un
jour étudier lHomme dans la succession des âges
comme je lavais observé dans les diverses
contrées du globe et détablir les conclusions
sociologiques auxquelles javais été conduit. Je
dressai le plan dun nouveau livre où seraient
exposées les conditions du sol, du climat, de
toute lambiance dans lesquelles les événements
de lhistoire se sont accomplis, où se montrerait
laccord des Hommes et de la Terre, où les
agissements des peuples sexpliqueraient, de
cause à effet, par leur harmonie avec
lévolution de la planète. Ce livre est celui
que je présente actuellement au lecteur.
55Johannes Vermeer Le Géographe 1669
56Johannes Vermeer LAstronome 1668