Title: Les infections transmises par les aliments
1Les infections transmises par les aliments
- JP Stahl
- Infectiologie - CHU de Grenoble
- Une partie de l iconographie a été fournie par
C. Rabaud - (infectiologie.com)
2La situation épidémiologique
- - Plus de 200 pathologies différentes
- - USA 90 000 décès/an
- 182 000 hospitalisations/an
- - France Déclaration 2001
- . 559 foyers de TIAC
- . 6742 malades
- . 679 hospitalisation (10 )
- . 3 décès (4/10 000)
3Les toxi-infections alimentaires
- Epidémiologie (BEH 2002)
- Salmonelloses
- . 57,7 des TIAC
- . 1726 malades déclarés/an ( 174 foyers)
- . Enteritidis 57.5
- . Typhimurium 17.8
- . Autres 7.6
- . Indéterminés 16.9
- Staphylococcus aureus
- . 20.7 des TIAC
4Les toxi-infections alimentaires
- Epidémiologie (BEH 2002)
- Clostridium perfringens
- . 6,9
- Bacillus cereus
- . 4,6
- Shigella
- . 0,3
5Les toxi-infections alimentaires
- Epidémiologie (BEH 2002)
- ? Lieu de survenue
- 61 restauration collective
- 35 milieu familial
- Collectif 39 en milieu scolaire
- 21 en restauration commerciale
- ? Aliment en cause
- Agent responsable isolé dans les aliments dans
- 31 des foyers
- Salmonella œufs et préparation à base d œufs
(57 ) - S.aureus produits laitiers, plats avec
manipulation - C. Perfringens plats en sauche
6Les toxi-infections alimentaires
- Epidémiologie (BEH 2002)
- ? Facteurs de risque
- Matière première contaminée 50
- Contamination par environnement 55
- (personnel 2
- équipement 53)
-
- Erreur dans la préparation 46
-
- Délai préparation - consommation 35
-
- Non respect des températures 49
7Toxi-infections alimentaires Les arguments
pour le diagnostic
- ? Incubation
- Courte S. aureus 2 Ã 6 h
- B. cereus 1 Ã 5 h
- Moyenne Salmonelle 12 Ã 36 h
- C. perfringens 12 Ã 36 h
- Yersinia 24 Ã 36 h
- Longue Campylobacter 2 Ã 5 j
- Virus 36 h à 7 j
8Toxi-infections alimentaires Les arguments
pour le diagnostic
- ? Signes cliniques principaux
- Nausées - vomissement Toxines diffusées par
- S. aureus, B. cereus
- Diarrhée cholériforme C. perfringens, B. cereus
- E. coli, cholera
- Enterocolite inflammatoire Salmonella, Shigella,
- Campylobacter, E. coli, Yersinia
- Fièvre Salmonella, Shigella, Yersinia
9Toxi-infections alimentaires Quel
traitement ?
- 1 - Réduction de la diarrhée
- - Poursuivre l alimentation
- - Aliments  léstés (carotte) ou
- pansements utilité non démontrée
- - Ralentisseurs du transit (opiacés, élixir
paregorique, atropinique) déconseillés - - Favoriser les antisécrétoires (Tiorfan)
10Toxi-infections alimentaires Quel
traitement ?
- 2 - Traitement anti-infectieux
- - Indiqué si symptômes gt 48 h, si
salmonellose, syndrome dysentérique
d origine bactérienne, choléra - - Objectifs
- . Réduire intensité et durée
- . Réduire les risques de diffusion extra-
- intestinale
- . Limiter la contagiosité des selles
11Toxi-infections alimentaires Quel
traitement ?
- - Durée 3 à 7 jours
- - Premières intentions
- . Salmonella Fluoroquinolone
- . Shigella
- . Campylobacter Macrolide (14 j)
- . Yersinia Doxycycline
- Cholera
12Toxi-infections alimentaires
Recommandations pour la prévention
- - Déclaration précoce pour une investigation
correcte - - Respect des chaînes du froid et du chaud
- - Utilisation des préparations industrielles en
restauration collective (poudre d œufs, etc) - - Œufs placés immédiatement au réfrigérateur
conservés 2 semaines maximum - - Pas d œufs crus ou peu cuits pour
immunodéprimés - - Mayonnaise et autres préparations avec œufs ou
crème préparés proches de la consommations - - Viandes hachées et volailles cuites  à cÅ“urÂ
13Listériose un peu de clinique
- - Formes périnatales 23
- - Formes non périnatales 77
- . Bactériémies 66
- . Neuro 26
- . Autres 11
- - Infections nosocomiales rares
- - Age gt 60 ans 65
14Pronostic de la grossesse en fonction du terme au
moment du diagnotic de listériose. France 1999.
- Terme de la Diagnostic Evolution
- grossesse Mort fœtale ou décès
- lt 20 semaines 10 6 60
- 20-27 semaines 9 7 78
- 28-31 semaines 8 3 37
- 32-37 semaines 25 1 4
- gt 37 semaines 9 0 0
- Inconnu 5 0
- TOTAL 66 17 26
15Distribution des formes neuro méningées et des
décès par listériose non materno-néonatales selon
le terrain du patient. France 1999.
- Nombre Formes Décès
- total de cas neuroméningées
- Sans terrain 32 24 75 3 9
- Terrain 139 36 26 37 27
- Ã risque
- Autre 19 3 16 7 37
- pathologie
- Inconnu 14 4 29 0 0
- TOTAL 204 67 33 47 23
16Listeria
- Durée de survie dans l environnement
- . 180 Ã 2000 jours dans ensilages
- . 150 jours dans la terre
- . 800 jours dans l eau (2 à 8C)
- Portage sain
- . 10 Ã 30 des ovins, bovins, porcins, poulets
- . 80 si élevage industriel
- Alimentation animale
- . Ensilage 5 Ã 10 000 Listeria/g
- . Mouton consommation de 1,5 kg d ensilage/j
- . Vache 20 kg
- gt Ingestion de 10 M Ã 100 M Listeria/j
17Listeria quelques modes de contamination
- - Lait mammite des vaches
- traite
- manipulation après pasteurisation
- - Viande crue lors de l abattage
- - Fromages Lait contaminé
- Environnement de la laiterie
- Hygiène lors de fabrication
- ou affinage
- - Végétaux sols, engrais
-
- Pour tous, contamination lors du stockage ou de
la distribution
18Listeria quelques aliments contaminés
- - Après 1992 -gt Plan de surveillance
- - 8343 aliments examinés 10,3 contaminés par
L. monocytogenes - . Charcuterie 45
- . Viande hachée crue 36
- . Fromage à pâte molle 10
- . Fromage à lait cru 9
- . Fromage au lait pasteurisé
- - 10 sont contaminés par la distribution
- - 98 des aliments contaminés contiennent moins
de 100 Listeria par gramme - - Durée de vie longue, consommation sans chauffage
19Temps approximatif nécessaire à une population de
L. monocytogenes de souche courante pour
passer de 10 Ã 100 cellules en fonction de la
température, du pH et de la teneur en sel
(d après Food MicroModel)
- pH Teneur 1C 3C 5C 8C 10C
- en sel
- 6,0 1 375 h 230 h 145 h 78 h 53 h
- 5,0 1 919 h 352 h 127 h
- 6,0 3 596 h 234 h 87 h
20Listeria un peu de réglementation
- - Production absence de bactérie dans 25 g
- - Distribution absence dans 25 g
- au maximum 100 bactéries/g
- - Le producteur doit assurer une surveillance
du vieillissement de ses produits - - La notion de délai de péremption est
primordiale
21Listeria en Fance un peu d évolution
Epidémiologie (BEH 2002)
- 1989 416 souches
- 1990 311 souches
- 1997 228 souches
- Episodes épidémiques
- 1975 gt 100 ?
- 1992 279 Langue de porc
- 1993 39 Rillettes
- 1995 33 Brie
- 1997 14 Pont l Evêque
- 1999 14 Epoisses
- 1999 En cours Rillettes ?
22Evolution des cas de listérioses CHUG 1987-1999
23Listeria Prophylaxie antibiotique ?
- Avis du Conseil Supérieur d Hygiène 29 juin 1999
- Pas de donnée pour apprécier le risque réel
après consommation d aliment contaminé - Nombre de cas après contamination toujours
faible - Aucun pays ne recommande dantibioprophylaxie
- Recommandation de consultation médicale
- -gt Il n y a pas lieu de prescrire une
antibioprophylaxie systématique - -gt Une information doit être délivrée aux
personnes à risque
24Listeria Le traitement (1)
- Le standard
- Aminopénicilline aminoside
- Alternative
- Cotrimoxazole
- (6 Ã 8 mg/kg/j trimethoprime
- 30 Ã 40 mg/kg/j Sulfamethoxazole)
25Listeria Le traitement (2)
- Traitement par cotrimoxazole
- validation par petites séries
- Lazonas et al. 36 cas (1991)
- Ann. Med. Interne
- Spitzer P.G. 1 cas revue
- littérature (1986)
- Pinède L. 28 cas (1993)
- Presse Med.
26(No Transcript)
27(No Transcript)
28(No Transcript)
29(No Transcript)
30Encéphalite à Prions
- Les hypothèses
- 1. Hypothèse virale
- - aucun virus identifié à ce jour
- - aucune réaction biologique en rapport avec une
virose chronique classique - 2. Hypothèse protéique
- - anomalie du métabolisme protéique
- 3. Susceptibilité génétique
- - localisation sur le chromosome 20 Cordon 129.
Les homozygotes méthionine sont les plus
sensibles.
31Encéphalite à Prions
- Problème de santé publique
- 1. Début de l ESB en Grande-Bretagne 1985-86
- A ce jour, plus de 180 000 cas animaux
- 2. Avril 1996 10 patients britaniques
présentent un lien avec la maladie animale. - 3. A ce jour 74 malades britaniques
- 2 malades français (3 ?)
- 1 malade irlandais
- 4. La relation est établie
- . Similitude anatomopathologique
- . Clinique spécifique
- . Pas d antécédents chirurgicaux
- . Profil électrophorétique de la protéine
32Encéphalite à Prions
- Chronologie (1)
- Nov 86 Royaume Uni Identification de l ESB
- Déc 87 Royaume Uni Mise en cause des farines
- Juin 88 Royaume Uni Destruction des animaux
atteints - Juillet 88 Royaume Uni Interdiction des farines
- Juillet 89 Europe Interdiction des bovins
anglais nés avant juillet 88 - Août 89 France Interdiction des farines
anglaises - Janvier 90 Royaume Uni 5 cas chez antilopes
- Février 90 Royaume Uni Transmission à la souris
- Mai 90 Royaume Uni Cas chez un félin
33Encéphalite à Prions
- Chronologie (2)
- Juillet 90 France Interdiction de protéines de
- mammifères pour les bovins
- Septembre 90 Royaume Uni Inoculation au porc
- Janvier 91 France 1er cas
- Mars 91 Royaume Uni 1er cas chez animal NAIF
- Juin 92 Royaume Uni Début d infléchissement de
la courbe des cas - Juin 94 Europe Interdiction des protéines de
- mammifères pour l alimentation animale
34Encéphalite à Prions
- Chronologie (3)
- Décembre 94 France Extension des interdictions
- alimentaires à tous les ruminants
- Mars 95 Royaume Uni 1er cas humain
- Juin 96 France Incinération obligatoire des
- cadavres d animaux
- Juillet 96 Europe Reconnaissance du risque de
- contamination des ovins
35Encéphalite à Prions
- Deux préalables indispensables
- à la compréhension
- 1. Pas d identification précise de l agent
infectieux, donc pas de test diagnostique
applicable à grande échelle, en phase
d incubation - 2. L encéphalite bovine est capable d infecter
l espèce humaine, par le biais de
l alimentation
36(No Transcript)
37(No Transcript)
38Encéphalite à Prions
- Projections de santé publique
- Evolution des décès 100 à 136 000 en Grande
Bretagne - Varie selon la durée de l incubation
- Si durée entre 30 et 60 ans, nombre de décès
estimé 6000 - Varie en fonction de la validité de l hypothèse
génétique
39Encéphalite à Prions
- Transmissibilité de l agent infectieux
- Présent dans le cerveau
- Présent dans les amygdales
- Présent dans l appendice
- D où l hypothèse d une présence dans
- le sang -gt problème de la transfusion
40Encéphalite à Prions
- Résistance de l agent infectieux
- Chaleur sèche 3 ans à 20C
- 24 h à 160C
- 1 h à 360C
- Chaleur humide 20 mn à 134C
- Agents cliniques résistance totale à la plupart
d entre eux
41Encéphalite à Prions
- Classifications des tissus à risque
- Catégorie I Haute infectiosité
- Cerveau, moelle épinière, hypophyse, œil,
méninges, - liquide céphalorachidien
- Catégorie II Moyenne infectiosité
- Rate, amygdale, ganglions lymphatiques, iléon,
colon proximal - Catégorie III Faible infectiosité
- Nerf sciatique, surrénales, colon distal,
muqueuse nasale - Très faible infectiosité
- Thymus, moelle osseuse, foie, poumon, pancréas,
placenta - Catégorie IV Infectiosité non détectable
- Muscle squelettique, cœur, glande mammaire,
colostrum, - lait, caillot sanguin, sérum, fécès, rein,
typhoïde, glande - salivaire, salive, ovaire, utérus, testicule,
vésicule séminale
42Encéphalite à Prions
- Les données actuelles
- 1. La phase cliniquement muette ne correspond pas
à une absence d infectiosité - 2. La maladie clinique est liée à l accumulation
d une protéine résistante à la proteinase
naturelle (PR P-res) - 3. Cette protéine est la protéine de l individu
infecté, et pas la protéine des fractions
infectantes - 4. Il n y a pas d acide nucléique spécifique
- 5. Les procédés dénaturant les protéines
diminuent l infectiosité, pas ceux qui dénature
les acides nucléiques