Title: Le
1Leçon 1 IntroductionRecherches sur la
perception précoce de la parole
- http//www.ulb.ac.be/cours/leybaert
2Plan du cours de la naissance à 7-8 ans
- Introduction Les questions théoriques
- Les habiletés de perception précoce de la parole
- Le développement des habiletés de production de
la parole - Le babillage théories motorique (évolutionniste)
et linguistique - Les bases biologiques dacquisition du langage
- Le lexique précoce
- Les 50 premiers mots, lexplosion lexicale
linfluence de la langue dapprentissage - Acquérir le sens des mots sousextensions,
surextension - Approche pragmatique précurseurs du langage et
interactions précoces - attention conjointe, tours de parole, routines
dinteraction, le langage adressé aux enfants - Lacquisition des structures syntaxiques
- Les holophrases, la théorie pivot
- La grammaire universelle (Chomsky) lhypothèse
meaningbased (Tomasello) - Et les chimpanzés ?
- Approche computationnelle lacquisition du passé
3Et encore
- La compréhension du discours, la cohésion
(références), les métaphores - Les pathologies dacquisition du langage oral
- Troubles spécifiques du langage
- Lacquisition de la langue des signes
- Le bilinguisme précoce
- Processus universels et processus liés à
lapprentissage dune langue particulière - Potentialités dacquisition des langues chez les
enfants
4Organisation
- Exposés
- Lectures (en français généralement) relatives à
chaque thème - Examen Ecrit en janvier sur le cours questions
ouvertes
5Quelques ouvrages de référence en français
- Kyra Karmiloff Annette Karmiloff-Smith (2001).
Comment les enfants entrent dans le langage.
Paris, Ed. Retz. - (de la vie in utero à ladolescence)
- Michèle Kail Michel Fayol (Eds.) (2000).
Lacquisition du langage. - Vol. 1. Le langage en émergence De la naissance
à 3 ans. Paris, Presses Universitaires de France. - Vol. 2. Le langage en développement. Au-delà de 3
ans. - Bénédicte de Boysson-Bardies (1996). Comment la
parole vient aux enfants. Paris, Ed. Odile Jacob - (De la naissance à deux ans)
- Steven Pinker (1994). Linstinct du langage.
Paris, Ed. Odile Jacob - Jean Rondal X. Seron (Eds.) (1999). Troubles du
langage Bases théoriques, diagnostic et
rééducation. Sprimont (Belgique) Pierre Mardaga
6Un peu de théorie(s)
- 1. Années 50 domination du behaviorisme
(Skinner, Watson) sur les sciences sociales le
comportement sexpliquait par quelques lois
dapprentissage par des mécanismes de
stimulus-réponse et renforcement sur une tabula
rasa (voir J.P. Bronckaert, Théories du
langage, Mardaga, 1977)
7- 2. Années 60 Chomsky LAD (language
acquisition device), inné (voir M. Kail
Perspectives sur lacquisition du langage) - pauvreté de linput Les inputs ne peuvent
suffire à rendre compte de lacquisition dune
grammaire complexe, ne fournissent pas assez
dexemples pour que le cerveau construise les
structures grammaticales en partant de zéro - Générativité Lenfant doit être équipé de façon
innée dun plan commun aux grammaires de toutes
les langues, une grammaire universelle ,
ensemble de principes qui sous-tend chacune des
langues présentes dans le monde - paramètres , déclenchés par les informations
linguistiques particulières quils reçoivent
8- Chaque phrase entendue ou prononcée est une
combinaison nouvelle de mots qui apparaît pour la
première fois dans lhistoire. Donc un langage
ne peut pas être un répertoire de réponses à des
stimuli. Le cerveau doit contenir un programme (
grammaire mentale ) capable de construire un
ensemble de phrases illimité à partir dune liste
de mots limitée. - Lenfant développe cette grammaire complexe
rapidement et sans enseignement formel. En
grandissant il arrive à interpréter des
constructions de phrases nouvelles quil na
jamais rencontrées auparavant. - Quand lenfant tu Tu me gigotes ou Jai
prendu les bébés lapins , cela ne peut pas être
de limitation (ltgt behaviorisme) - Les mécanismes cérébraux supportant le le langage
sont innés et propres à ce domaine - Pinker (1994) Linstinct de langage
9- Pinker les exemples montrent que la grammaire
complexe existe dans tout léventail des habitats
humains. Point nest besoin davoir quitté lâge
de la pierre, ni dappartenir à la classe
moyenne, ni de bien réussir à lécole,..Vos
parents nont pas besoin de vous immerger dans le
langage, ni même de bien maîtriser une langue.
Vous navez pas besoin du bagage intellectuel
Vous pouvez posséder tous ces avantages, sans
pourtant être un utilisateur compétent du
langage, sil vous manque seulement les bons
gènes ou les bons fragments du cerveau - Quen pensez-vous ??
10- 3. Point de vue cognitiviste Piaget
- Lien entre le développement du langage et le
développement conceptuel - Ex permanence de lobjet sous-tend les débuts de
lutilisation du mot - Capacités demboîtement (poupées russes lune
dans lautre) fondement de la compréhension de
lenchâssement des phrases (H. Sinclair) - Ce sont des mécanismes généraux dapprentissage
(développement cognitif) qui sappliquent au
traitement de linput linguistique
11- 3. Point de vue interactionniste (Vygotsky,
Bruner, Tomasello) - Rôle de lattention conjointe, du tour de rôle
- Le but de ladulte et de lenfant est darriver à
se comprendre pour pouvoir réaliser ensemble des
activités et partager des états mentaux
(intentionnalité) - Notion de format dinteraction (Bruner)
structure de base dun échange prototypique,
comme dire au revoir , coucou les énoncés
produits par les interlocuteurs sont des éléments
du format répétition
12- Le langage humain est unique, conduit par qq
chose dinné. Cest la capacité à lacquérir qui
est innée la très longue période
dapprentissage postnatal peut jouer un rôle
adaptatif considérable. Le langage nest vraiment
nouveau du point de vue de lévolution que
dans la mesure où il permet de nouvelles
utilisations de capacités plus anciennes. Les
circuits spécialisés pour le traitement du
langage nont donc rien dinné ils émergent au
cours du développement de linteraction du
cerveau avec lenvironnement linguistique. Le
langage devient une fonction spécialisée du
cerveau humain . (K KS, pp. 245-246) - Discussion INNE/ACQUIS . Y compris pour la
circuiterie cérébrale - Chaque option théorique influence à la fois les
hypothèses que lon construit et la manière dont
on interprète les données de la recherche
13Plan de la leçon 1
- QQs phénomènes intéressants à propos de la
perception des phonèmes - Labsence dinvariants acoustiques
- La perception catégorielle
- La perception catégorielle fait-elle partie de
léquipement linguistique inné du bb humain ? - Les catégories naturelles, universelles
- Expérience de Eimas (1971) sur la perception du
voisement - PC pour les autres contrastes lieu,
manière,nasalité - PC pour les contrastes non-natifs
- Les mécanismes sous-jacents auditifs ou
linguistiques ? - Changements de la sensibilité à certains
contrastes phonétiques - Changements dans la perception des contrastes
non-natifs Werker Tees, 1984 - Quelle explication pour ce déclin ?
- Changements développementaux dans la perception
des voyelles - Sensibilité des bbs aux voyelles prototypiques de
leur langue (Kuhl et al., 1993) - Etude inter-langue sur les bébés de 6 mois
- Le Perceptual Assimilation Model (Best, 1993)
- Conclusion sur les capacités précoces de
perception de la parole des bébés
14Plan leçon 1
- Apprentissage par sélection
- Quest-ce qui attire lattention des bbs vers la
parole ? - Expérience pré-natale
- Le visage humain un stimulus attractif
- Sensibilité des bbés à la cohérence
audio-visuelle à 4 mois, à 2 mois - Expérience de Kuhl Meltzoff
15Organisation
- Lectures
- J. Bertoncini De Boysson-Bardies (2000) La
perception et la production de la parole avant
deux ans . In M. Kail M. Fayol
Lacquisition du langage , Paris, PUF - De Boysson-Bardies, B. (1996). Le nourrisson ne
parle pas, mais In Comment la parole vient
aux enfants (chap. 1). Ed. Odile Jacob - P. Jusczyk (1997). Early research on speech
perception et How speech perception develops
during the first year . In The discovery of
spoken language, M.I.T., chapitres 3 4.
16Des phénomènes intéressants à propos de la
perception des phonèmes
171. Labsence dinvariants acoustiques
- Laboratoires Haskins (1950) Alvin Liberman F.
Cooper développement dune machine à lire pour
les aveugles - Détecter les propriétés acoustiques invariantes
qui correspondent à chaque phonème dans une
langue donnée et mettre en ordre les séquences
correctes de phonèmes pour chaque mot - Les conséquences de la co-articulation dans les
syllabes CV - Pas de portion du signal correspondant à la
consonne seule - Pas de propriétés communes à une consonne à
travers tous les contextes vocaliques (voir Fig.
3.1) - le cas du phonème /d/ le second formant
(au-dessus) a une transition ascendante dans
certains contextes vocaliques, et descendante
dans dautres - Le premier formant nest pas un invariant
acoustique de lidentité de la consonne il est
identique pour /b/, /d/, /g/ dans un contexte
vocalique donné
182. La perception catégorielle (PC)
- Contrairement à ce qui se passe pour beaucoup de
signaux acoustiques pour lesquels la capacité de
discrimination inter-stimuli excède lhabileté à
assigner des noms différents, les habiletés des
récepteurs à distinguer des contrastes de
consonnes plosives ne sont pas meilleures que les
habileté à assigner les stimuli à des classes
phonémiques différentes - Lhabileté à discriminer deux stimuli appartenant
à la même catégorie phonémique est faible (cf
Fig. 3.3) - Phones, allophones, phonèmes
- Les invariants se trouvent dans les capacités
perceptives, pas dans le signal
19PC est-elle speech specific ?
- La PC est dabord considérée comme
speech-specific les locuteurs perçoivent les
mêmes différences acoustiques de façon
catégorielle dans un contexte parole et de
façon continue (donc meilleure discrimination des
différences intra-) dans un contexte de
non-parole -
- PC appauvrissement de la perception ?
- Utilité les sons de la parole sont produits par
tractus vocaux de différentes longueurs, formes
la PC permet de ne pas tenir compte des
variations du son de la parole qui sont
non-pertinentes pour distinguer des mots avec
signification différentes - La découverte de la PC a orienté les recherches
vers comment les adultes, les bébés
identifient-ils les phones (plutôt que les mots)
lhypothèse sous-jacente la reconnaissance des
mots dépend dun stade antérieur didentification
phonémique
20la PC fait-elle partie de léquipement
linguistique inné de lêtre humain ?
- Contexte théorique arguments de Chomsky (1965),
Fodor (1966), Lenneberg (1967) certaines
habiletés linguistiques ont une base innée plutôt
quissue de lexpérience - Expérience de Eimas et al. (1971) habiletés de
discrimination du contraste de voisement
/pa/-/ba/ chez des bébés de 1 et 4 mois (avant
lapparition du babillage) technique de succion
non nutritive (HAS) - voisement intervalle de temps entre le
relâchement de la fermeture du conduit vocal et
la vibration des cordes VOT (voice onset time) - En anglais
- Pour les intervalles où les cordes commencent à
vibrer moins de 25 msec. après le relâchement
/b/, voisée - la vibration vient plus de 25 msec. après le
relâchement de la fermeture /p/, non voisée
21-70 (/deu/)
2210 (/teu/)
23Pour le VOT, on distingue trois catégories
universelles, ou naturelles, ou prélinguistiques
(Lisker Abramson, 1964)
En français, /b/ est pré-voisé, càd que la
vibration des cordes vocales précède le
relâchement de la fermeture du tractus vocal
24Eimas et al. (1971)
- Contrastes qui franchissent la frontière
/ba/-/pa/ - Autres contrastes, avec la différence de
voisement de même amplitude, qui donnent lieu à
la perception du même phonème chez ladulte (deux
/ba/ ou deux /pa) - Comparaison de la perception des contrastes
intra- et inter-catégories . Prédictions ?? - Les bbs de 4 mois (voir Fig. 2)
- peuvent déjà discriminer des contrastes de parole
- de manière catégorielle
- Indépendamment des capacités de production
- Aussi à 1mois, qqs jours
- Eimas La PC (speech-specific) fait partie de
léquipement biologique du bb humain pour le
langage
25PC pour les consonnes autres contrastes
- Le phénomène de PC chez les bébés a été démontré
pour - Lieu darticulation (absence dinvariant
acoustique pour les distinctions de lieu à
travers les différents contextes vocaliques) - les syllabes /ba/ et /ga/ sont discriminées à 5
mois (Moffit, 1971) et à 2 mois (Morse, 1972)
lexposition à la parole durant les premiers mois
de la vie nest pas nécessaire (Bertoncini et
al., 1987) - Distinction Plosive/semi-voyelle /ba/-/wa/ à
6-8 mois, ensuite à 2 mois - Distinction orale/nasale /ba/-/ma/ à 2 mois
et 4 mois - Distinction /ra/-/la/ (acquise tard dans la
production) à 2-3 mois chez les bébés
américains (et les japonais??)
26PC pour les contrastes non-natifs
- Intérêt Pour savoir si les capacités de
discrimination sont déterminées de façon innée ou
basées sur lexpérience dune langue particulière - Les bbs Kikuyu (dont le langage comporte le
contraste pré-voisement voisement) de 1 à 4
mois sont capables de distinguer les paires
voisées/non-voisées de langlais, malgré leur
manque de familiarité avec ce contraste
(Streeter, 1976) - Les bbs guatémaltèques (4 mois ½ à 6 mois)
exposés à lespagnol à la maison, discriminent
les contrastes -60/-20, 20/60 et pas le
contraste -20/20 Leurs performances ressemblent
à celles des anglais, mais pas à celles des
adultes espagnols (sensibles à -20/ 20, car 0
msec contraste de voisement en espagnol)
Interprétation ?? (Lasky, Syrdal-Lasky, Klein
(1975) - Autres études confirmant que les bbs perçoivent
contrastes non-natifs (Jusczyk., p. 55)
27PC dispositions précoces
- les possibilités de catégorisation des contrastes
de la parole par les bébés reflètent une
sensibilité à des frontières générales de
voisement les contrastes Kikuyu et anglais sont
mieux discriminés parce quils sont plus proches
des frontières perceptives innées des bébés que
le contraste espagnol - La discrimination du contraste de voisement
espagnol (et français !) nécessite un
ré-alignement (Aslin Pisoni, 1980) des
catégories perceptives du bébé, sur base de
lexpérience de la langue (idem en français) - Cf mémoire Ingrid Hoonhorst, 2004 (rythme
cardiaque chez les bébés francophones, sensible
aux frontières de voisement 0 et 30 msec.)
28PC conclusions
- Les bébés naissent avec la capacité de
discriminer les contrastes qui peuvent apparaître
dans toutes les langues du monde - Lexpérience linguistique contribue au placement
de nouvelles frontières perceptives pour des
locuteurs dune langue donnée
29Les mécanismes sous-jacents capacités auditives
générales ou spécifiques au traitement de la
parole ?
- Lhypothèse dun traitement spécialisé des sons
de la parole a été mise en cause par deux types
de données - Les chinchillas, les macaques, perçoivent les
différences de voisement de façon catégorielle
(Kuhl Miller, 1978 Kuhl Padden, 1982) des
cailles japonaises ont été entraînées à
catégoriser les contrastes de lieux
darticulation (Kluender, Diehl Killeen, 1987) - Perception catégorielle pour certains bruits
non-parole (corde pincée, guitare vs frottée,
violon)
30Conclusions sur la PC
- la PC est une propriété inhérente du système
auditif des mammifères pour le traitement de sons
complexes (Studdert-Kennedy, 1993) et non
caractéristique de perception phonétique
propre au domaine de la parole - Des mécanismes spécifiques à lespèce peuvent
être impliqués dans la perception de la parole
par lhumain, car - Cailles nécessitent des milliers dessais, alors
que les bbs manifestent le phénomène en quelques
minutes - Macaques discriminent différences lieux
darticulation mais ont besoin de différences
plus larges que les bbs humains - apprentissage guidé par linné se
caractérise par la vitesse à laquelle des
comportements relativement complexes se
développent en présence de linput approprié
durant une période sensible dans le développement
(Jusczyk, 1997)
31Les changements dans la perception des contrastes
non-natifs
- Quand linput langagier commence-t-il à affecter
les capacités à percevoir les contrastes ? - Idée de période critique dans lacquisition du
langage qui se termine au début de ladolescence
(Lenneberg, 1967) premières études focalisées
sur la perte de sensibilité entre la première
enfance et lâge adulte - Werker et Tees (1983) groupes de sujets
anglophones de 4 ans et adultes sur deux
contrastes natifs du Hindi voisement /th/ /dh/
et lieu darticulation / Ta/ /ta/ les enfants
anglophones ont perdu la sensibilité aux
contrastes non-natifs, alors que les adultes
Hindi et les bébés de 7 mois témoignent de cette
sensibilité
32Werker Tees, 1984
- Testing de bbs de différents âges sur des
contrastes non-natifs - De 6 à 8 mois, les bbs distinguent tous les
contrastes - De 8 à 10 mois, seuls certains bbs discriminent
tous les contrastes - Entre 10 et 12 mois, quasi aucun ne témoigne de
la discrimination de contrastes non-natifs au
même âge, les bbs nont aucune difficulté à
discriminer les contrastes de leur langue - Même patron dans étude longitudinale déclin
systématique de sensibilité aux contrastes
non-natifs entre 6 et 12 mois - Cest le contexte dapprentissage de la langue
qui semble déterminer si les bbs discriminent ces
contrastes (et non un déclin général de la
sensibilité de tous les enfants à ces contrastes
particuliers)
33Quelle explication pour ce déclin ?
- English-learning infants were moving from a
phonetic classification of speech sounds to a
phonemic classification that reflected the
organization of the native language they were
acquiring (Werker Lalonde, 1988) - Mais pas de perte permanente de la capacité de
discrimination. Avec un entraînement approprié,
les adultes récupèrent lhabileté à distinguer
des contrastes non-natifs processus davantage
attentionnel que atrophie de la base neuronale - Ce déclin ne se produit pas pour certains
contrastes non natifs, tel que le click latéral
vs médial en Zoulou les bbs de 6-8 mois, 8-10
mois, 10-12 mois et 12-14 mois (et même les
adultes anglophones) sont tous capables de faire
la distinction - Tsushima et al. (1994) à 6-8 mois les bbs
japonais distinguent le contraste natif /wa/-/ya/
et le contraste /ra/-/la/ à 10-12 mois, ils sont
incapable de distinguer la paire /ra/-/la/
34Changements dans la sensibilité aux contrastes
phonétiques
- Diminution de la sensibilité aux contrastes non
natifs durant la 2ème moitié de la première année
les enfants sadaptent rapidement aux
caractéristiques de linput auquel ils sont
exposés - Cette diminution ne se produit pas de façon
uniforme pour tous les contrastes donc
lexplication du passage de la perception
phonétique à phonémique ne suffit pas - Best (1993, 1995) Perceptual Assimilation Model
- les contrastes non natifs qui soit ressemblent à
des contrastes natifs différents (1), soit ne
ressemblent à aucune catégorie native (4) vont
être bien discriminés - Les distinctions associées à une seule catégorie
phonémique native sont difficiles à discriminer
35Changements développementaux dans la perception
des voyelles
- Kuhl (1991, 1993) suggère que les catégories de
voyelles sont organisées autour dexemplaires
prototypiques du langage natif à lâge de 6 mois - Les voyelles prototypiques sont des attracteurs
perceptifs ( perceptual magnets ) qui diminuent
la distance perceptive entre le centre et les
frontières de la catégorie de voyelle (cf Fig. 2)
36Sensibilité des bbs aux voyelles prototypiques de
leurs langue (Kuhl et al., 1993)
- But démontrer que la perception des prototypes
phonétiques des voyelles est spécifique au
langage dès le 6ème mois - On demande à des adultes de juger des exemplaires
individuels dune voyelle /i/, et le meilleur
exemplaire est qualifié de prototype (P) un
lieu particulier dans lespace correspondant à la
voyelle /i/ - On choisit aussi un non prototype (NP) aussi
prononcé /i/ - On créé 32 variants de chacune des 2 voyelles en
altérant F1 et F2, qui forment 4 anneaux autour
de chaque voyelle, à une distance contrôlée par
rapport au stimulus central - Test de discrimination entre chaque exemplaire et
son référent (P ou NP) le prototype est-il
perçu comme plus similaire aux variants que le
non-prototype ? - Résultats le prototype produit un effet
magnet chez les adultes et les bébés de 6 mois,
mais pas chez les macaques effet spécifiquement
humain, lié à une catégorie phonétique non
acoustique
37Etude inter-langue sur les bébés de 6 mois
- Des bbs américains et suédois sont testés sur des
exemplaires P de la voyelle /i/ américaine et /y/
suédoise. Prédictions ?? - Résultats
- les bébés américains perçoivent le prototype /i/
américain plus similaire à ses variants que le
prototype /y/ suédois - les bébés suédois perçoivent le prototype /y/
suédois plus similaire à ses variants que le
prototype /i/ américain - Donc, à 6 mois, les bbés semblent catégoriser les
voyelles selon leur langue maternelle
38Conclusions sur les capacités précoces des bébés
(1)
- Les bbés possèdent les habiletés perceptives
sous-jacentes à la discrimination des contrastes
phonétiques de tout langage naturel, comme le
voisement, le lieu, et la manière dans le cas des
consonnes, ainsi que des contrastes vocaliques - Les bbs démontrent une constance perceptive (cf
développement cognitif) pour les sons de la
parole. Ils tolèrent le type de variabilité
acoustique qui accompagne les changements de
vitesse délocution ou les différences de voix
des locuteurs
39Conclusions sur les capacités précoces des bébés
(2)
- A ce stade, on ne peut pas affirmer quil
sagisse dhabiletés spécifiques au traitement du
langage lalternative étant la mise en œuvre de
capacités auditives générales dans un domaine
particulier - On ne peut pas conclure que les bébés aient une
perception innée du phonème leur sensibilité
aux différences phonémiques peut reposer sur une
perception globale des différences bug
diffère de dug globalement
40Apprentissage par sélection
- À partir dune capacité générale à distinguer
tous les contrastes phonétiques, processus de
sélection des contrastes pertinents pour une
langue donnée - Cf modèle Changeux (LHomme neuronal) le système
nerveux contient dabord une surabondance de
connexions qui sont ensuite élaguées dans le
développement - Cf densité synaptique pic maximal autour de 1
an dans le cortex auditif (5 ans dans le cortex
visuel et plus tard dans cortex pré-frontal) - Les changements ont lieu très rapidement
(deuxième moitié de la première année), parce que
les sons de la parole attirent plus lintérêt de
lenfant que dautres types de signaux
acoustiques
41Origine du biais attentionnel des bbs vers la
parole
- Rôle de lexpérience pré-natale
- Le système auditif commence à fonctionner durant
le dernier tiers de la gestation - Le signal qui passe le mieux in utero est la voix
de la mère, et principalement ses
caractéristiques prosodiques hauteur et rythme
(la barrière utérine tend à atténuer à à filtrer
le signal acoustique) - Les nouveaux-nés sont capables de reconnaître la
voix de leur mère quelle ait ou non été filtrée
(DeCasper Fifer, 1980)
42le bb un être en recherche de stimulation en
interaction avec des faces qui parlent (John
Locke, The childs path to spoken language, 1993)
- Le visage un stimulus naturellement très
attractif pour les bbs, compétents pour traiter
des stimuli à signification biologique malgré
immaturité développementale - Préfèrent les stimuli qui ressemblent à un visage
- Reconnaissent rapidement le visage de leur mère,
lodeur, la voix - Conscients des mouvements du visage, en
particulier des mouvements de la bouche (Meltzoff
Moore, 1978), qui fournit des informations sur
le lieu darticulation des phonèmes - Attirés par les yeux plus que par toute autre
partie du visage (Haith et al., 1977 importance
dans la communication sociale émotions,
intentions)
43Sensibilité des bbs de 3-4 mois à la
correspondance entre activité de la bouche et
activité vocale
- Dodd (1979) 10/12 bbs (10 à 16 semaines)
passent plus de temps à ne pas regarder le visage
dune femme qui raconte des comptines, lorsque le
son et limage sont désynchronisés de 400 msec
que lorsquils sont synchrones
44Kuhl Meltzoff (1982)
- Deux groupes de bbs de 18 à 20 semaines voient un
film dune locutrice qui prononce /i, i, i/ ou
/a, a, a/ - Un groupe entend la même voyelle que celle
articulée ou une voyelle différente ils
regardent plus longtemps le visage cohérent avec
la voyelle entendue - Lautre groupe entend des stimuli contrôle qui ne
contiennent pas de formants, mais même durée et
amplitude pas de préférence
45Les bébés (24/32 pourcentage moyen 73.6)
préfèrent regarder le visage dont le geste
articulatoire est apparié au phonème entendu (pas
de préférence si les sons ne sont pas
linguistiques 54.6) Imitation 10 bbs qui ont
entendu les voyelles ont émis des sons
ressemblant aux voyelles, contre 1 bb qui a
entendu les sons purs Spécialisation
hémisphérique les bbs imitent davantage lorsque
le visage est ds HVD (HG)
46apprentissage guidé de manière innée
- Mécanismes perceptifs généraux, plus certains
biais à prêter attention à certains types de
stimuli et à les traiter plus en profondeur - Intérêt pour le visage qui parle , qui
apparaissent dans le contexte dune interaction
sociale
47- La discrimination des langues effets du rythme
et de la familiarité - Les indices prosodiques
48La semaine prochaine
-
- Le développement des habiletés de production
- le babillage théorie motorique vs
linguistique - le babillage en langue des signes
- les enfants sourds, les aveugles ..
- Lecture De Boysson-Bardies Lémergence de la
parole. In Comment la parole vient aux enfants.