Title: Rseau pour lExcellence de lEnseignement Suprieur en Afrique de lOuest REESAO Sminaire sur le LMD: en
1Réseau pour lExcellence de lEnseignement
Supérieur en Afrique de lOuest
(REESAO)Séminaire sur le LMD enseigner
autrementCotonou les 7 et 8 Septembre 2006
2Bienvenue Do nu mi, mi kwabo, e kaabo, Mi a
wézon,Na ka yo
3- bambara A ni sogoma A ni sen
- Peul Jan waali, simila moodone
- Wolof Nya ga deuf, eksil akdieun
- Houasa Sanu de zoua, Inaa kuana
- ltdjerma Kani baani, Fonde kayo
4Bienvenue
5Exposé n1
- Le système denseignement actuel et lacquisition
des connaissances et des compétences - par Cyprien GNANVO,
- Doyen de la Faculté des Sciences et Techniques
- Université dAbomey-Calavi (Rép. Du Bénin)
6Introduction
- Quatorze (14) universités de sept pays
appartenant à la zone dinfluence française en
Afrique de lOuest se sont constituées en réseau
et ont entrepris de procéder à une analyse
commune de lenseignement supérieur dans ces pays
et dans la sous région , en vue de faire la
réforme importante qui consiste en ladoption du
système LMD pour ce ordre denseignement. - Ces universités ont en commun quelques
caractéristiques parmi lesquelles on peut noter
7- elles ont été crées entre 1970 et 1975, 1990 et
1995, ou 2000 et 2005 - elles sont toutes héritières de la tradition
universitaire française - elles sont toutes dans ces pays de lAfrique
quon classe parmi les moins avancés du monde - depuis leur création, elles ont connu peu de
réformes profondes et durables alors quelles
connaissent une crise quasi-permanente.
8- La réforme LMD semble donc être une sérieuse
opportunité pour placer le système denseignement
supérieur de ces pays sur lorbite dun progrès
durable !. Le séminaire Enseigner autrement est
un des cinq séminaires préparatoires de la mise
en uvre de cette réforme - Dans le cadre de ce séminaire, il apparaît
nécessaire de jeter un regard critique sur le
système actuel afin den souligner les limites
réelles. Le thème système actuel et acquisition
des connaissances et des compétences sinscrit
dans cette démarche.
9Nous proposons donc dintroduire ce débat en
abordant
- le cadre conceptuel et institutionnel dans lequel
se fait actuellement lappropriation, la
transmission et lacquisition des connaissances
et des compétences de niveau supérieur les
missions et les objectifs énoncés - le cadre organisationnel et fonctionnel les
structures et les contenus - les acteurs concernés et les facteurs ou
conditions de mise en uvre - le mode dappropriation et/ou de création des
connaissances et compétences à transmettre - le mode de transmission et dacquisition de
connaissances et compétences - les résultats et les conséquences
10- Je mappuierai pour lessentiel sur le cas de
luniversité dAbomey-Calavi (Bénin) qui est
celle que je connais le mieux
11- Le cadre conceptuel et institutionnel pour
lacquisition des connaissances et des
compétences de niveau supérieur les missions et
les objectifs tels que énoncés - Lacquisition des connaissances et des
compétences au niveau formel le plus élevé se
fait ici dans les établissements denseignement
supérieur, généralement les universités. - Les universités sont des institutions de
formation supérieure dont les fonctions
principales sont fixées par des textes
législatifs ou réglementaires (lois, décrets ou
arrêtés).
12- De façon générale, il est indiqué que ces
institutions soccupent de lélaboration,
lappropriation, la transmission des
connaissances et la formation des cadres
supérieurs selon les perspectives définies par la
politique nationale en la matière - Mais naturellement, la politique nationale ne dit
pas en quoi consiste ces connaissances dans nos
pays, elle ne précise pas plus quel type de
cadres sont nécessaires et prioritaires - De ce fait, la définition des profils est laissé
à linitiative des acteurs et sopère globalement
sans une adéquation suffisante avec la situation
réelle
13- Chacun sefforce de reproduire ce quil a appris
au cour de sa formation supérieure souvent
ailleurs - La demande de formation se fait quasi
spontanément en fonction de la pression
démographique et en fonction de la vision que les
prétendants ont de lutilité de la formation
disponible - Lévaluation même des performances est faite à
postériori
14- Le cadre organisationnel et fonctionnel le
contexte, les structures et le contenu des
programmes - Luniversité dEtat comprend
- des établissements de formation générale et/ou
fondamentale qui sont souvent des facultés
lettres et langues, sciences humaines et sciences
sociales, sciences juridiques et politiques,
sciences économiques et de gestion, - des établissements de formation spécialisées
et/ou professionnalisées en art et animation
sociale et culturelle (cest rare!),, en
administration et gestion, en sciences, art et
professions de la santé et du sport, en
agronomie, en technologie industrielle et
sciences de lingénieur
15- Pour les établissements de la première catégorie,
établissements auxquels nous donnons le nom
générique de FACULTE, laccès est libre à toute
personne titulaire dun bac ou titre équivalent - Pour les établissements de la seconde, appelée
ECOLE, laccès est plus ou moins soumis à des
concours ou test de sélection - Ce cadre organisationnel et fonctionnel de nos
établissements denseignement supérieur est dans
lensemble une copie frelatée du système français.
16- Au titre des facultés, donc détablissement de
formation générale et fondamentale, il y a - Les facultés de lettres, langues, arts et
sciences humaines (FLASH) - Les facultés des sciences juridiques et
politiques (FADESP) - Les facultés de science économiques et de gestion
(FASEG) - Les facultés des sciences et techniques (FAST)
- Les profils dans ces facultés sont, à peu chose
près, les mêmes que ceux quon avait dans les
facultés françaises des années 1970. -
17- pour la FLASH, on a philosophie, sociologie,
anthropologie, langues et littérature étrangères
(anglais, espagnole, allemand,), histoire et
archéologie, lettre moderne, langage et
communication, psychologie et science de
léducation, géographie et aménagement du
territoire - pour la FADESP administration générale, sciences
politiques et relations internationales et droit
des affaires et carrières judiciaire - pour la FASEG on a analyse économique, gestion
(marketing, management des organisations),
comptabilité et finances - pour la FAST on a mathématiques, physique,
chimie, sciences naturelles, biochimie, géologie,
physiologie
18- Rien nempêche de faire de la professionnalisation
dans ces facultés, les profils de type général
dominent et il est bien nécessaire de distinguer
dans un domaine donné, lapprentissage du savoir
faire de lacquisition des connaissances - exemples
- art dramatique ou plastique et histoire ou
critique de lart, - maths et physique et modélisation ou sciences
daide à la décision
19- Au titre des écoles donc des établissements qui
sont censé conférer une compétence spécifique et
professionnelle, on a - Les écoles, instituts ou faculté dingénieurs en
génie industriel et génie biologique - Les facultés ou écoles dagronomie, de médecine,
de pharmacie, dassistance sociale - Les écoles des métiers du sport et de lanimation
sociale - les ENS ou équivalent, les ENA, ENAM ou
équivalent - Les instituts de langues
- Les écoles ou instituts déconomie et de gestion
- Des instituts ou école de formation à la
recherche de haut niveau
20- Les profils dans ces écoles sont moins obsolètes
mais manque toujours souvent dune liaison avec
le type dacteur dont on a besoin concrètement
dans la société et avec le travail à faire dans
la réalité. Cela conduit à linadéquation ou à la
redondance. Ainsi - Pour le génie industriel on a génie civil,
génie mécanique et énergétique, génie électrique,
génie informatique et télécommunication, génie
des procédés chimiques - Pour le génie biologique, on a génie de la
biologie humaine, génie de lenvironnement, génie
de la technologie alimentaire, génie de la
production et de santé animale - Pour lagronomie, on a sciences et techniques de
la production animale, sciences et techniques de
la production végétale, nutrition et sciences
alimentaires, aménagement et gestion des
ressources naturelles, économie et sociologie
rurale
21- Pour les métiers du sport et lanimation sociale
on a sciences et techniques des activités
physiques et sportives, jeunesse et animation
socio-éducative (andragogie, récréalogie,
développement communautaire) - Pour l ENA, ENAM ou équivalent, on a
administration générale, administration des
finances, secrétariat de direction, sciences et
techniques de linformation et de la
communication, magistrature - Pour léconomie et la gestion, on a management
des entreprises, gestion des transports et
logistique, finances et banque, gestion
commerciale, informatique de gestion,
statistique, planification démographie - Pour les sciences de la santé on a des filières
classiques médecine, pharmacie, santé publique,
assistance sociale
22- Les écoles normales ainsi que les écoles de
formation à la recherche de haut niveau sont,
soit peut nombreuses, soit mal définies il y a
ici deux ENS pour la formation en pédagogie et
lIMSP, le CIFRED, la CUSTE, le CEFORP, le CAHE
pour les centre de formation à la recherche - Il y a parfois aussi des instituts de langues,
par exemple lILACI, le CEBELAE à lUAC.
23- De façon générale, lorganisation et le
fonctionnement de nos universités ou assimilés ne
sont pas déterminés sur une base rationnelle et
par une analyse approfondie - des besoins réels des pays (pas clairement
identifiés, ils dépendent du contexte
socio-économique) - de la demande (libre, elle dépend de la pression
démographique et de la perception que les acteurs
ont de lutilité de la formation) - De la disponibilité (quelle capacité?, quel
potentiel denseignement et de formation?, quelle
connaissance est acquise et disponible à
luniversité ?,quelle compétence ?) - La liaison avec le milieu réel et le processus du
développement technologique est faible. - Il sagit plutôt dune reproduction altérée du
système français (Faculté avant 1968, UER en
1968, UFR en 1984) qui ne cadre pas toujours avec
le contexte sociologique et matériel de nos pays
24- Le contenu des connaissances et des compétences
nest pas mieux identifié. - On ne sait pas pour qui et par rapport à quoi est
défini le contenu de ce quon enseigne et de ce
quon apprend ! - Alors même que la particularité de lenseignement
et de la formation à luniversité est de
sapproprier , de découvrir, ou dinventer les
connaissances, le savoir et le savoir faire à
transmettre, nous constatons - notre grand retard dans lappropriation et la
maîtrise des connaissances et compétences
universellement établies - notre carences dans les connaissances et
compétences spécifiques à nos sociétés, - labsence des connaissances et compétences de
niveau les plus élevé de nos communautés dans ce
que avons à transmettre
25- Cest dans un tel contexte que les acteurs
concernés par la transmission et lacquisition
des connaissances et des compétences,à savoir les
enseignants et les apprenants vont engager leurs
actions sous des contraintes imposées aussi bien
par les ressources humaines et financières que
par les infrastructures et les équipements
26- Les acteurs concernés et les facteurs qui sont
les conditions de mise en uvre - Il y a principalement deux catégories
- ceux qui transmettent les connaissances et les
compétences à savoir les enseignants - Et ceux à qui sont transmises ces connaissances
et les compétences - comment les recrute-t-on et comment ont ils les
connaissances et surtout les compétences à
transmettre et à acquérir ?
27- Lacquisition des connaissances et des
compétences par les enseignants et les formateurs
est liée à la politique de la recherche et la
qualité des recrutements des enseignants - Elle induit la qualité de ce qui est transmis et
donc de lacquisition des connaissances et des
compétences - Les enseignants du supérieur, pour être à même de
transmettre les connaissances les plus élevées,
sont principalement recrutés normalement parmi
ceux qui ont fini leur formation universitaire
initiale
28- Mais après cette formation initiale, le mode
privilégié dappropriation et/ou de création des
connaissances à transmettre à ce niveau est la
recherche scientifique - La recherche conduit naturellement à la
découverte et à la création - La recherche-développement conduit à de nouvelles
technologie, à linvention et à la maîtrise de
compétences nouvelles
29- Deux écueils peuvent entraver cette activité
- Les chercheurs doivent se convaincre que la
pertinence de la recherche ne peut se mesurer
uniquement à la quantité de publications faites
sans se préoccuper des liens avec les problèmes
que se pose la société - Les décideurs doivent savoir que si on savait ce
quon on connaît ce quon chercherait on ne
chercherait plus, donc quil est nécessaire
dinvestir à fonds perdu en attendant le jour
où! - Le problème cest comment distinguer les vrais
travaux qui sont susceptible dêtre utile des
bluffs
30- La deuxième catégorie dacteurs concernés est
constituée par les apprenants, ceux à qui sont
principalement transmises les connaissances et
les compétences. - Comment les choisit-on ? comment choisissent-ils
leur voie ? - Comment transmet-on ces éléments et comment les
reçoivent ils ?
31- L'identification des caractéristiques de la
scolarisation dans lenseignement supérieur
s'ordonne autour des points suivants - les politiques d'admission des apprenants,
- l'analyse de leurs flux,
- la rétention des étudiants dans le système,
- leur devenir sur le marché du travail.
- Le deux premiers sont liés à la façon dont sont
choisis les apprenants et comment ils évoluent,
les deux derniers étant relatifs aux résultats.
32- Les politiques d'admission des apprenants
- L'éventail des possibilités, relativement à
l'admission des étudiants dans les différentes
filières des établissements d'enseignement
supérieur public, est large. - S'agissant de l'inscription dans les Facultés, il
y a la liberté totale sous réserve de la
détention du diplôme de baccalauréat de
l'enseignement du second degré ou de tout autre
diplôme équivalent. - Pour les candidats à l'entrée des établissements
professionnels, il y a des concours sur la base
d'un quota de places donnant droit
automatiquement à une bourse nationale. A côté de
ces concours, il existe des critères de choix
d'un système d'accueil plus ou moins extensible.
33- Les établissements professionnels accueillent sur
la base de la sélection environ 20 de l'effectif
total des étudiants inscrits à l'université
tandis que les facultés dites traditionnelles en
accueillent 80.
34- L'analyse des flux des apprenants
- Depuis dix ans un nombre moyen de 7.000
bacheliers de l'enseignement du second degré,
frappent chaque année à la porte de nos facultés,
écoles et instituts. Ainsi de 1994 à 2005,
l'effectif des étudiants au Bénin a plus que
triplé, passant de 11.007 à plus de 40 000
étudiants ce qui donne un taux de croissance
annuel moyen de 10 à 12 ! Et Il convient de
préciser que cette croissance s'est accentuée à
partir des années 1999, avec une moyenne de 17
par an - Une tendance constante à l'accroissement
conduisant à des effectifs pléthoriques.
35Réseaux Électriques de Distribution et Recherche
de Défauts
36- Mais à côté de ces effectifs pléthoriques les
conditions matérielles (infrastructures et
équipements matériels et documentation,
ressources financières ), ces facteurs
déterminants dans lacquisition des connaissances
et des compétences sont largement insuffisants
les effectifs es promotions font parfois plus de
5 fois les capacités des infrastructures, la
carence de salle de TP et de matériel conduit à
réduire de plus des 2/3 les TP à exécuter
37- Le mode de transmission et dacquisition de
connaissances et compétences le mode
denseignement et de formation - la restitution de ce quon a appris et le
syndrome du perroquet la voie de son maître - Dans un contexte où lenseignant doit
sapproprier , découvrir, ou inventer la
connaissance à transmettre, leffectif
pléthorique, linsuffisance de locaux et de
maîtres conduisent à un affaiblissement
intrinsèque de lacquisition des connaissances et
des compétences - Si de plus le maître se met dans la position de
apprenez ce que je connais , le rendement est
fatalement médiocre et tout le monde y perd -
- Enfin si la documentation était plus accessible
cela atténuerait les effets, mais
paradoxalement, il y a une pénurie scandaleuse
document écrit dans lenseignement actuel où son
rôle paraît décisif! - Lévaluation mêmes des performances est faite à
postériori
38- Il ne sagit pas de nier les efforts qui sont
faits ou en cours, mais objectivement, le tableau
est défavorable au progrès - Non respect du calendrier académique
- mauvais encadrement pédagogique
- Carence des travaux pratiques et des stages
- Carence de la documentation
- Mauvaise insertion dans léconomie nationale
- Une gestion administrative sans mémoire peu de
séries statistique empêchant une analyse
prospective pertinente
39Conclusion
Au terme de ce survol du système
dacquisition des compétences et des
connaissances tel que cela se fait actuellement,
on est conduit naturellement à conclure quune
réforme sérieuse simpose si on veut rompre le
cercles vicieux faiblesse socio-énomique -
faiblesse de la formation- reproduction de la
faiblesse générale Cette est possible
maintenant si on en décide à cause du contexte
mondial qui nous impose dêtre en compagnie dun
monde qui na pas de considération particulière
pour les plus faibles. Le fabuleux développement
des techniques modernes dinformation et de
communication nous offre une opportunité moins
coûteusenous en saisissons ou nous choisissons
dêtre isolé, donc marginalisé et broyés à terme
40- Merci pour votre attention