Title: Diapositive 1
1(No Transcript)
2Introduction (1)
- Le Cercle Santé Société et le Groupe Europ
Assistance lancent un baromètre annuel sur la
relation et les pratiques des citoyens européens
à légard de leurs systèmes de santé . -
- Les résultats de ce baromètre seront débattus
lors des Entretiens du Cercle Santé Société,
organisé au Sénat le 25 janvier 2007. - Lobjectif de cette étude est de mesurer la
sensibilité des Européens aux problématiques de
la Santé et ses enjeux sociétaux. - Aujourdhui, la question nest plus tant de
débattre sur le montant des dépenses de santé
mais de savoir comment les Européens souhaitent
voir ces dépenses affectées au plus près de leurs
besoins. Ces besoins évoluent en effet fortement,
du fait du vieillissement de la population dune
part, de lémergence des nouvelles technologies
dautre part et aussi du fait de lévolution des
structures sociales, aussi bien au niveau du rôle
de lEtat que des entreprises. Le secteur de la
santé joue aussi un rôle économique à part
entière quelle en est aujourdhui la perception
quen ont les Européens, particulièrement au
moment où les frontières souvrent de plus en
plus et que la mobilité devient un concept
central ? - Ce baromètre a été constitué à partir dune
enquête téléphonique menée par linstitut CSA
auprès dun échantillon de 2 011 individus
représentatifs de la population des 18 ans et
plus, répartis sur cinq pays (Allemagne, France,
Grande-Bretagne, Italie, Suède), entre le 25
octobre et le 2 novembre 2006. - Cinq thèmes ont été abordés sur cette première
vague - Le système de santé évaluation de
lorganisation et de la qualité des soins. - La mobilité enjeux et attentes
- Le vieillissement solutions et prises en
charge - Les exigences sociales et les priorités de
financement - Les nouvelles technologies opportunités et
limites - Et deux questions dactualité
3Introduction (2)
Les cinq pays étudiés ont une organisation
différente au niveau de leur système de santé.
Ces différences peuvent expliquer des façons de
penser divergentes voire opposées chez les
Européens. Ces pays se distinguent notamment en
terme daccès à la protection sociale Alors
que la France, lItalie et lAllemagne ont
développé une logique bismarckienne de protection
sociale - la sécurité sociale est conçue comme
une assurance permettant au travailleur de
pallier un moment de défaillance - la Suède et le
Royaume-Uni ont une conception plus beveridgienne
où lappartenance à la société suffit pour
justifier aide et assistance en cas de
besoin. daccès aux médecins en cabinet Tous
les Européens des pays étudiés ont la possibilité
de consulter un médecin généraliste en cabinet,
sauf les Suédois. Dans ce pays, 92 des médecins
exercent en hôpital.
4I - Le système de santé organisation et qualité
des soins
Lanalyse du Cercle Santé Société
Si les Européens des cinq pays étudiés ont, dans
leur ensemble, une opinion majoritairement
positive de lorganisation, la qualité des soins
à lhôpital et la qualité des soins lors dune
consultation, leurs niveaux dappréciation de ces
différents éléments varient sensiblement dun
pays à lautre. La France et la Suède sont les
deux pays où le niveau de satisfaction se révèle
le plus élevé, tandis que les Italiens se
montrent les moins satisfaits de leur système de
santé.
Cest plus lorganisation économique de la santé
qui pose problème (surtout en Allemagne et
Italie), que la dimension strictement médicale.
La médecine de ville est appréciée partout en
Europe, le chiffre suédois reflétant la
difficulté et les délais dattente pour le
traitement des affections bénignes. Le médiocre
score de lItalie sexplique sans doute par de
fortes disparités régionales, contraignant les
Italiens à la mobilité, principalement vers la
Lombardie.
Les Italiens et les Allemands ont une moins bonne
image de lorganisation générale de leur système
de santé et pour les Italiens de la qualité des
soins prodigués lors dune hospitalisation. La
qualité des soins en cabinet obtient un score
particulièrement élevé en France.
5I - Le système de santé quelles inquiétudes ?
Lanalyse du Cercle Santé Société
- Si linsuffisance du financement public et les
délais dattente avant dêtre soigné arrivent
globalement en première position, la perception
des préoccupations diffère sensiblement dun pays
à lautre. Ainsi - Linsuffisance du financement public est ressenti
dans tous les pays, sauf en Suède. - Les délais dattente avant dêtre soigné sont
surtout cités en Italie et en Suède (63 ). - La pénurie de médecins inquiète essentiellement
les Français (51), dans une moindre mesure les
Suédois (36) et les Allemands (36). - Les risques dinfection à lhôpital sont
présents surtout dans lesprit des Britanniques
(44), derrière le manque de financement public
(48 ). - Les erreurs médicales et les nouvelles épidémies
représentent des menaces moins fortes selon les
personnes interrogées dans tous les pays.
Ces chiffres confirment que les inquiétudes des
Européens sont plus dordre économique
(financement, délais dattente, pénurie de
médecins) que médicales (risques dinfection,
erreurs médicales, nouvelles épidémies). Le
financement public de la santé plafonne entre 7
et 8 du PIB dans les pays étudiés tandis que la
dépense totale représente entre 10 et 12 du PIB
(11,1 pour la France en 2005). La densité
médicale varie fortement en Europe (1,5 pour 1000
habitants au Royaume-Uni contre 5,5 en Italie,
3,1 en Suède, 3,2 en France, 3,5 en Allemagne).
6I - Le système de santé quelles inquiétudes ?
Lanalyse du Cercle Santé Société
La crainte dune pénurie de médecins en France
est sans doute liée aux disparités de densité
médicale sur le territoire. En Suède, où le taux
de financement public est élevé, les habitants ne
redoutent pas linsuffisance du financement des
dépenses de santé mais leur inquiétude se reporte
cependant sur les délais dattente.
7II La mobilité face aux soins
Lanalyse du Cercle Santé Société
La médecine de proximité une attente forte En
cas de déménagement dans une autre région ou un
autre pays, les Européens des cinq pays dans leur
ensemble accordent, à une très large majorité
(72), beaucoup dimportance à la présence d'un
environnement médical dense et facilement
accessible à partir de leur nouveau lieu de
résidence, et les femmes plus que les hommes.
Dans une situation de délocalisation de longue
durée, la sécurité sanitaire retrouve une place
essentielle et joue donc un rôle important dans
lattractivité des territoires. Comme on
lobserve habituellement dans les enquêtes, les
femmes, plus souvent concernées par les problèmes
de santé familiaux, sont plus sensibles que les
hommes à la proximité des soins médicaux.
Accorde beaucoup dimportance à la proximité
8II La mobilité face aux soins
Lanalyse du Cercle Santé Société
Les vacances et la santé Quant à la prise en
compte des conditions sanitaires dans le choix
dune destination de vacances, 45 de
léchantillon (50 des femmes 60 ans) lestime
très importante, les Italiens (66) et les
Français (64) arrivant loin en tête et les
Suédois derniers (19).
Même si la qualité de lenvironnement médical
reste importante pour les vacanciers, cette
importance satténue dans une situation de
déplacement temporaire dans laquelle le
rapatriement peut être envisagé et même prévu.
9II La mobilité face aux soins
Lanalyse du Cercle Santé Société
La mobilité pour des soins spécialisés Oui,
pour une qualité supérieure Si dans tous les pays
les personnes interrogées se déclarent
majoritairement (52) prêtes à se déplacer loin
de chez elles pour bénéficier de soins
spécialisés, les Italiens (68) et les Allemands
(63) se montrent les plus mobiles alors que les
Français (45) et les Britanniques (39) sont les
plus attachés à la proximité. Sur ce point, lâge
et le sexe sont également différenciant. On
observe que les hommes et les plus jeunes sont
plus enclins à se déplacer loin de chez eux pour
bénéficier de soins spécialisés. A linverse, les
femmes et les plus âgées sont moins mobiles. La
meilleure disposition des Italiens et des
Allemands à la mobilité est corrélée à leur
appréciation moins positive que les autres
Européens interrogés de lorganisation de leur
système de santé.
La qualité des soins, la haute technicité, voire
un meilleur rapport qualité/coût est devenu un
facteur de mobilité en Europe. Les soins
transfrontières qui existent déjà de façon
localisée (pour la chirurgie de lAngleterre vers
la France, du Sud de lItalie vers la France,
vers la Hongrie pour les soins dentaires, etc.)
vont sintensifier avec ladoption dune
directive européenne en vue de créer un cadre
communautaire des services de santé et la volonté
de donner aux patients linformation la plus
complète pour quils puissent choisir les
meilleurs soins. Lobjectif malades européens
sans frontières devrait favoriser dici
quelques années lémergence de pôles spécialisés
dexcellence et, plus généralement, améliorer
lefficacité de tous les systèmes de santé
nationaux de lUnion européenne.
Sont plus mobiles mobiles...
10II La mobilité face aux soins
Lanalyse du Cercle Santé Société
Pour quoi se fait-on soigner ailleurs ? A propos
des raisons qui poussent les individus à se faire
soigner dans les autres pays, les avis divergent.
Tandis que les Allemands (72) et les Français
(70) pensent que lon va se faire opérer à
létranger pour de la chirurgie esthétique, les
Italiens optent majoritairement pour des
interventions médicales (71). Britanniques et
Suédois sont partagés, près dun quart des
personnes interrogées chez eux ne se prononcent
pas. Peu dEuropéens ont lexpérience des soins
dans un autre pays. Ces chiffres reflètent leur
niveau dinformation et de connaissances et non
leur expérience vécue.
Les déplacements internationaux pour raison
médicale sont encore dimportance limitée, les
agences de voyages sanitaires commencent
seulement à se développer et les mesures
européennes facilitant la mobilité sont très
récentes. Il ne faut donc pas sétonner que les
Européens (mis à part les Italiens déjà habitués
aux déplacements vers la Lombardie et la France)
naient pas une idée claire des enjeux de cette
mobilité nouvelle et en limitent la portée
principalement à la chirurgie esthétique mise en
avant par la publicité et les médias.
11II La mobilité face aux soins
Lanalyse du Cercle Santé Société
Lattrait des techniques médicales
innovantes Sil sagit de se déplacer à
l'étranger pour avoir accès à une technique
médicale qui semble supérieure et qui n'est pas
disponible dans le pays dorigine, 65 des
personnes interrogées se déclarent prêtes à la
mobilité, avec en tête les Italiens (75) et en
dernier les Français (54). Les jeunes (18-39
ans) se déclarent en moyenne beaucoup plus
mobiles (gt 75 vs 65).
Les jeunes Européens, plus mobiles dans lespace
de la formation et dans celui du travail, plus
habitués à la recherche dinformation sur
Internet, sont également plus ouverts aux
potentialités sanitaires de la mondialisation.
Se déplaceraient à létranger pour accéder à des
techniques innovantes
12II La mobilité face aux soins
Lanalyse du Cercle Santé Société
Une confiance dans les médecins non européens Sur
la confiance accordée aux médecins ayant obtenu
leur diplôme en dehors de la Communauté
Européenne, 73 considèrent que les soins
prodigués sont identiques à ceux dun médecin
diplômé dun pays dEurope. Cependant, les
Suédois se détachent de la moyenne des autres
pays, avec un taux de 32 dindividus (vs 21 )
estimant meilleurs les soins dun médecin avec un
diplôme Européen.
Les Européens semblent accorder aux diplômes
médicaux une valeur indépendante du pays
dorigine. Cest à la fois la marque dune
confiance dans léquivalence des diplômes et
peut-être aussi lindication que la confiance
sétablit sur dautres critères relatifs à la
pratique et à la réputation. Mais la situation
des médecins qui nont pas de diplôme européen
(il y en a entre 6 et 7000 en France) reste
précaire car ils nont en général quun statut de
vacataire.
13II La mobilité face aux soins
Lanalyse du Cercle Santé Société
Un accueil favorable des patients étrangers
payants Concernant laccueil de patients
étrangers payants, 61 de lensemble des
personnes interrogées se déclarent daccord,
majoritairement en France (70), en Italie (70)
et en Allemagne (67), tandis que Suédois (53)
et Britanniques (46) se montrent plus réservés.
Laccueil globalement favorable déjà réservé aux
patients étrangers payants devrait se marquer
plus nettement encore lorsque la mobilité
sanitaire deviendra plus massive et rendue plus
facile par lUnion européenne.
14II La mobilité face aux soins
Conclusion Ces différents éléments démontrent le
fort attachement des Européens à des soins de
qualité dans un environnement proche, mais aussi
un fort attrait pour les nouvelles technologies.
Ce recours aux technologies de soins innovantes
et de qualité peut alors justifier une mobilité.
On observe enfin un esprit douverture, notamment
dans les pays fondateurs de lUnion, tant à
légard des compétences extra-européennes que de
laccueil des patients payants venant dautres
pays.
15III Les technologies de linformation et la
Santé
Lanalyse du Cercle Santé Société
A. La Santé et Internet 55 des 18-39 ans
consultent régulièrement ou occasionnellement des
informations santé sur Internet (41 au global).
LAllemagne (47) est le pays où la consultation
dinformations santé sur Internet est la plus
courante. La France (31) et lItalie (36) sont
les pays les moins utilisateurs. Sur la question
des consultations médicales par Internet, les
Suédois se montrent les plus positifs (59 versus
38 dans lensemble) devant les Italiens (49)
tandis quon observe un rejet fort en France
(17) et dans une moindre mesure en Allemagne
(32) et Grande-Bretagne (36). Sans surprise,
les jeunes y sont proportionnellement plus
favorables dans lensemble des pays.
Bien que léquipement Internet soit aujourdhui
comparable dans les grands pays européens, il
reste un écart dans les usages entre la France et
lItalie dune part, lAllemagne et la Suède
(plus généralement les pays scandinaves) dautre
part. Par ailleurs, on sait quen France
lautomédication est sensiblement inférieure (6)
à ce quelle est en Angleterre (12) ou en
Allemagne (14). Il faut ajouter que la
consultation santé sur Internet nest pas sans
risque (informations obsolètes, trompeuses ou
commerciales) et quune labellisation des sites
médicaux, inspirée par exemple du modèle suisse
Health on the Net , devrait être mise en place
rapidement.
Sont plutôt pour les consultations médicales par
Internet
Les jeunes Européens semblent bien avoir perçu la
complémentarité entre le contact direct avec le
médecin pour poser un diagnostic et prescrire un
traitement et lutilisation dInternet comme
vecteur dinformation accessible et rapide pour
approfondir leur niveau de compréhension.
16III Les technologies de linformation et la
Santé
Lanalyse du Cercle Santé Société
B. Le diagnostic à distance La plate-forme
technique montre un certain potentiel 39 de
léchantillon dans son ensemble est favorable au
développement dune plate-forme technique dont le
but est danalyser les résultats dexamen et fait
le diagnostic à distance. 49 des Suédois se
déclarent confiants, alors que 27 des Allemands
se montrent réticents.
La télémédecine, dont le télédiagnostic est la
composante principale, ne sest vraiment
développée que depuis quinze ans avec les progrès
des réseaux de communication (et dabord aux USA
et en Norvège). Les pays scandinaves ont été les
premiers en Europe à utiliser ces technologies
qui sappuient sur une bonne articulation des
réseaux de soins (ambulatoires et
dhospitalisation) et, en retour, la
renforcent. Les réserves à légard de dispositifs
encore récents et mal connus sexpliquent sans
doute par la crainte quils se substituent à des
relations personnelles de proximité et
contribuent à une forme de relégation et de
traitement automatique des patients.
17III Les technologies de linformation et la
Santé
Lanalyse du Cercle Santé Société
C. Les interventions chirurgicales par
vidéotransmission Des avis favorables à la
liaison des médecins en visioconférence 64 des
personnes interrogées se déclarent favorables au
développement des interventions chirurgicales en
liaison directe par vidéotransmission avec un
grand spécialiste. Les plus favorables sont les
Allemands (72), devant les Suédois (69). La
confiance des Italiens et des Britanniques (59
et 52 de pour) reste majoritaire. 66 des
Français se prononcent pour.
Pour les interventions chirurgicales qui ont de
plus en plus une composante de haute technologie,
les Européens font logiquement confiance au
recours à la vidéotransmission et à la
supervision par un spécialiste quelle rend
possible.
18IV - Le budget alloué au financement de la santé
et de la recherche médicale
Lanalyse du Cercle Santé Société
A. La recherche médicale 81 des Européens
considèrent que le montant des investissements
alloués à la recherche médicale doit être
augmenté, sentiment accentué chez les Italiens
(66 pour considérablement augmenter, versus 30
chez les Français), tandis que les Français sont
plus réservés (51 jugent quil faut plutôt
augmenter le budget de la recherche
médicale). La recherche médicale doit être
financée par des investissements publics Au
global, 67 des Européens sont plutôt pour
financer la recherche médicale par des
investissements publics, une opinion
essentiellement défendue en Allemagne et en Suède
(72), suivis par la France (67). Le Royaume-Uni
(58) se montre moins affirmatif, mais il est à
noter quune personne sur cinq ne se prononce pas.
Tous les pays européens souhaitent un
accroissement sensible de leffort de recherche
médicale. Et demandent une implication plus forte
de lÉtat dans ce domaine. La position plus
réservée des anglais se fonde peut-être sur leur
perception positive des partenariats public/privé
qui se développent avec succès au Royaume-Uni.
19IV - Le budget alloué au financement de la santé
et de la recherche médicale
Lanalyse du Cercle Santé Société
B. Le financement des soins Léquilibre entre
montant des prélèvements et financement des
soins des opinions tranchées 32 des individus
jugent le montant des prélèvements vraiment
supérieur au montant des prestations, 35 le
jugent sensiblement équivalent, 22 vraiment
inférieur et 11 nont pas davis une tendance
observée dans tous les pays sauf la France, où
48 des individus perçoivent un équilibre entre
les montants prélevés et les prestations.
Il est aisément compréhensible que les Européens,
dans leur ensemble, jugent que les prélèvements
sont supérieurs ou équivalents aux prestations
reçues dans leur vie quotidienne cest
effectivement la réalité puisque une grande part
des dépenses de santé sont concentrées en fin de
vie. En outre, la fiscalisation croissante en
Europe depuis les années 80 des dépenses
sociales, rend plus difficile lappréciation des
prélèvements à la charge des ménages. Compte tenu
de cette répartition des dépenses au cours de la
vie, on peut dire que les Européens perçoivent
leurs systèmes de santé comme équitables, en
particulier les Français dont un tiers seulement
estiment que les prélèvements sont supérieurs aux
prestations. La part des dépenses de santé à la
charge des ménages varie de 15 en Suède à 24 en
Italie et France (21 en Allemagne, 17 au
Royaume-Uni).
20IV - Le budget alloué au financement de la santé
et de la recherche médicale
Lanalyse du Cercle Santé Société
Léquilibre entre montant des prélèvements et
financement des soins des opinions tranchées
(suite) Lappréciation de léquilibre entre le
montant des prélèvements (ce que lon paie) et le
financement des soins (ce que lon peut recevoir)
semble sous-tendue par la perception du système
de santé dans chaque pays. Ceux qui ont une bonne
image de leur système de santé estiment plutôt
ces montants équivalents ou à leur avantage.
Ainsi en France, où le système de santé est bien
jugé, cette opinion prévaut. À linverse, ceux
qui ont une moins bonne image de leur système de
santé ont limpression quils payent plus que le
montant des prestations dont ils bénéficient.
Lappréciation de léquilibre entre prélèvements
et prestations ne se fait pas de façon comptable
(évaluation dailleurs difficile) mais en tenant
compte de la dimension dassistance (de
redistribution) qui accompagne la dimension
dassurance santé. Cest pourquoi lappréciation
positive de cet équilibre sexplique en grande
partie par la bonne opinion que les habitants
dun pays ont de leur système de santé dans son
ensemble. La bonne image que les Français ont de
leur assurance maladie est confirmée par de
récents sondages.
21IV - Le budget alloué au financement de la santé
et de la recherche médicale
Lanalyse du Cercle Santé Société
Le mode de financement souhaité des disparités
entre pays.Le Royaume-Uni (38) et la Suède
(51) se montrent plutôt favorables à
laugmentation des cotisations sociales
obligatoires. LAllemagne (50), la France (47)
et lItalie (39) montrent une nette préférence
pour le paiement dun supplément au cas par cas.
Les pays relevant du modèle Beveridge marquent
une préférence pour la hausse des prélèvements
obligatoires la Suède confirme son adhésion à
une prise en charge publique et le Royaume-Uni
manifeste sans doute un souhait de rattrapage
dans ce domaine. Les pays de tradition
bismarckienne manifestent une préférence pour
plus de personnalisation et de liberté de choix
sur les modes de financement. Cette disposition à
payer plus directement une partie des dépenses de
santé est confirmée par des enquêtes récentes en
France et la hausse du ticket modérateur (en
Allemagne et en France) sinscrit dans la même
évolution.
.
22IV - Le budget alloué au financement de la santé
et de la recherche médicale
Lanalyse du Cercle Santé Société
Les Européens sont attachés à la liberté de choix
et sont prêts à payer pour la conserver ou
laugmenter. La liberté dans le choix du
professionnel de santé entraîne un accord
consensuel dans tous les pays. Les jeunes de
18-39 ans (61) et les catégories
socioprofessionnelles supérieures (60) sont plus
intéressées que la moyenne.
Les Français qui bénéficient dune liberté de
choix relativement élevée sont moins disposés à
payer pour laugmenter que leurs voisins
européens.
23IV - Le budget alloué au financement de la santé
et de la recherche médicale
Lanalyse du Cercle Santé Société
Le remboursement du deuxième avis une
attente pour quatre des cinq pays européens
étudiés 63 des individus trouvent justifié le
remboursement dune seconde consultation chez un
autre médecin pour un même problème. Une tendance
plus marquée en Suède (78) et plus modérée en
Allemagne (40).
Le remboursement dun second avis, qui participe
à la liberté de choix, représente comme on
pouvait le prévoir, une attente forte des
Européens. Plus particulièrement en Suède, ce
qui semble marquer un souhait pour plus de
souplesse dans un système de soins relativement
contraint.
24V - La médecine préventive
Lanalyse du Cercle Santé Société
Le dépistage des disparités de pratiques selon
les pays LAllemagne est le pays dans lequel les
individus ont recouru le plus à des examens de
dépistage (71) au cours de ces cinq dernières
années. Cest également le pays où les dépistages
sont effectués le plus souvent à linitiative du
patient (52), notamment des femmes beaucoup plus
actives dans ce domaine que les autres
Européennes. La France (49) et la Suède (46) se
situent après lAllemagne en termes de
prévention. Les individus ayant réalisé un examen
de dépistage lont fait essentiellement parce
quon le leur avait demandé. Les Italiens (34)
et les Anglais (28) ont peu recours au dépistage.
LAllemagne apparaît comme relativement
exemplaire en matière de médecine préventive.
Beaucoup de progrès peuvent être faits en Europe
dans ce domaine, en particulier en direction des
hommes. La gratuité des examens ne suffit pas
(ce que montrent en particulier les taux
dexamens de dépistage en France même quand ils
sont gratuits) et doit saccompagner dune
politique active de santé publique.
Ont réalisé un examen de dépistage au cours des 5
dernières années
25V - La médecine préventive
Lanalyse du Cercle Santé Société
Un programme de surveillance de sa santé tout au
long de sa vie ? Surtout sil est offert La
moitié des Européens sont réceptifs à cette idée
mais 44 sont réfractaires à ce type de service.
Les Suédois sont les plus intéressés et prêts à
payer pour ce programme (30). Français (42) et
Italiens (40) sont les plus favorables lorsquil
nest pas question de payer pour ce service. Les
Britanniques sont les plus réfractaires (54
contre).
La plupart des Européens sont réceptifs à un
programme de santé publique, en particulier les
hommes de 18 à 59 ans. Mais la disposition à
payer reste faible (sauf en Suède) et les
Anglais, qui ont peu recours au dépistage, sont
majoritairement réfractaires.
Sont intéressés
26VI - Le vieillissement
Lanalyse du Cercle Santé Société
Un sentiment général de défaillance des États
dans la prise en charge des personnes âgées et
dépendantes.
Dans lEurope des 25, le pourcentage de la
population des personnes âgées de 80 ans et plus
est passé de 1,5 en 1960 à 4 en 2005. Le coût
de la dépendance représente déjà en 2005 8 des
dépenses sociales en Europe (28 pour les
dépenses de santé). Tous les experts estiment que
les problèmes liés au vieillissement, en termes
de dépenses de santé et de coût de la dépendance,
sont les plus difficiles et les plus
urgents. Lopinion des Européens rejoint
massivement lavis des experts sur ce point et
leurs inquiétudes se concentrent sur le maintien
à domicile des personnes dépendantes. Cest
particulièrement le cas en France où la prise en
charge de ces personnes repose surtout sur les
familles dans des conditions difficiles.
La prise en charge des personnes âgées et
dépendantes est jugée moyenne ou mauvaise par 63
des Européens. Ce chiffre sélève à 76 en
Italie, 67 en Grande-Bretagne et 66 en
France. Ce sentiment général porte
particulièrement sur le maintien à domicile des
personnes âgées et dépendantes. Les Français
(80) sont ceux qui jugent le plus laide de
lÉtat comme insuffisante pour maintenir les
personnes âgées et dépendantes à domicile, suivis
par les Italiens (67). En revanche, 46
dAllemands et 38 de Suédois sont satisfaits de
laide publique.
27VI - Le vieillissement
Lanalyse du Cercle Santé Société
Aide aux personnes âgées priorité aux aides à
domicile et à la création de nouvelles maisons de
retraite, mais des attentes divergentes selon les
pays Si créer de nouvelles maisons de retraites
fait lobjet dune attente consensuelle en Suède
(58), la priorité pour les Français, les
Italiens et les Britanniques est laugmentation
du nombre daides à domicile (respectivement 43,
38 et 30). Les Allemands pour leur part
privilégient le développement des aides
financières aux familles (32)
Si les Suédois préfèrent plus de maisons de
retraite et les Allemands une aide financière aux
familles accrue (ces deux pays sont les moins
critiques quant à laction publique face au
vieillissement), les trois autres pays
privilégient laugmentation des aides à
domicile. Des formules telles que le CESU (chèque
emploi service universel) mis en place en France
sinscrivent dans cette perspective de
progression des emplois à domicile.
Les Français privilégient laugmentation du
nombre des aides pour le maintien des personnes
âgées à domicile.
28VI - Le vieillissement
Lanalyse du Cercle Santé Société
Le financement de la prise en charge des
personnes âgées et dépendantes est du ressort de
lÉtat En moyenne, 5 seulement des personnes
interrogées sont favorables à une prise en charge
totalement personnelle, les Français se montrant
les moins défavorables à ce financement (10).
Lattente majoritaire pour lensemble des pays
est une prise en charge mixte avec financement
public et contribution personnelle, surtout pour
lAllemagne (63). Les Suédois attendent
davantage une prise en charge totale par lÉtat
(48). Pour prendre en charge les personnes
âgées, les Français préfèrent un financement
mixte, public et personnel. En majorité
favorables à un système de financement mixte
(54), les Européens entendent plutôt souscrire
une assurance complémentaire facultative
(50). Français (70), Allemands (65) et
Italiens (60) sont plutôt daccord pour
souscrire des assurances facultatives. Suédois et
Britanniques sont plutôt favorables à une
assurance obligatoire (55 et 61 ). Cependant
avec des taux de non réponse atteignant
respectivement 26, 18 et 10, lopinion sur
lobligation de souscrire une assurance
complémentaire est plutôt hésitante en Italie, en
Suède et au Royaume-Uni où lon retrouve le même
clivage que pour le choix du mode financement
(supra).
Tous les pays manifestent une préférence pour un
financement mixte (public/personnel) mais selon
des modalités différentes. La prise en charge
par lÉtat ou lassurance obligatoire sont
privilégiées par la Suède et le Royaume-Uni,
tandis que les autres pays sont plus favorables à
une assurance facultative.
29VI - Le vieillissement
Lanalyse du Cercle Santé Société
Une préférence pour lassurance complémentaire,
notamment en France, pourvu quelle soit
facultative.
On retrouve dans la préférence pour lassurance
obligatoire (Royaume-Uni, Suède) versus
lassurance facultative (France, Allemagne,
Italie) le clivage entre modèle Beveridge et
modèle Bismarck , déjà observé à propos du
financement des dépenses de santé.
30VII La place de la Santé dans la société
Lanalyse du Cercle Santé Société
La santé un secteur qui contribue à la
croissance dans les pays européens Le secteur de
la santé inspire un consensus dans tous les pays
66 de léchantillon estime quil contribue à
la croissance des pays, un jugement plus marqué
en Italie (72) et plus relatif en France
(60).
La majorité des Européens ont une conscience
forte du rôle économique du secteur de la
santé. La France se distingue cependant quelque
peu des autres pays qui perçoivent principalement
ce secteur comme un facteur de croissance
économique 38 des Français y voient une
charge. Effet du discours récurrent sur le trou
de la Sécurité sociale ?
31VII La place de la Santé dans la société
Lanalyse du Cercle Santé Société
La place de la santé dans les débats électoraux
des efforts attendus essentiellement en France et
en Suède 58 de lensemble des personnes
interrogées pensent que la place accordée à la
santé dans les débats électoraux nest pas
suffisante, une position plus marquée en France
(80) et en Suède (69), tandis quà linverse le
Royaume-Uni (63) et lAllemagne (48) se
détachent des autres pays par une présence plus
marquée de la santé dans les débats politiques.
La majorité des Européens (à lexception des
Britanniques) estiment que la santé na pas la
place quelle mérite dans les débats
électoraux. Les Français sont particulièrement
demandeurs dans ce domaine. Ce qui traduit sans
doute leur lassitude face à une succession de
réformes qui esquivent un vrai débat politique
sur les choix de société liés à la santé.
32En conclusion.
Même si les Européens sont globalement satisfaits
aujourdhui du système de santé, ils sont
conscients des problèmes de financement sans pour
autant être daccord sur la façon de les
résoudre. Cependant, lidéal du Welfare State
(Grande-Bretagne et Suède), ou de Sécurité
Sociale (France et Allemagne) reste présent
dans la conscience collective ce qui rend
toujours délicat le recours à des financements
privés, même si dautres modes de financement que
la seule intervention de lÉtat sont aujourdhui
acceptés dans leur principe. Préférant toujours
une médecine de proximité, quand elle est de
qualité, ils se montrent ouverts aux
technologies, pourvu quelles ne soient pas
synonymes de déshumanisation, et prêts à recourir
aux compétences extérieures. Enfin, ils attachent
une grande importance à la santé, tant du point
de vue individuel que collectif, avec lidée que
ce secteur joue un rôle central dans lactivité
et le développement économique de leurs pays.
Cest pourquoi aussi ils souhaitent être associés
plus étroitement aux débats et décisions
politiques qui touchent à toutes ces questions.