Title: Introduction la Neuropsychologie 2005 2006
1Introduction à la Neuropsychologie2005 - 2006
2Lecture conseillée Laurent Cohen, Lhomme
thermomètre,Paris Odile Jacob, 2004
3 Neuropsychologie cognitive et neuropsychologie
clinique
- Objet de la neuropsychologie clinique
- identifier, comprendre et traiter les déficits
psychologiques présentés par les patients qui
souffrent de désordres neurologiques (en
particulier les déficits provoqués par lésion
cérébrale). - Deux volets (1) diagnostic (2) intervention
thérapeutique et rééducation.
4Objet de la neuropsychologie cognitive
- la compréhension des processus cognitifs normaux
en relation avec la structure cérébrale - La pathologie est une source d'information riche
et importante - l'une des meilleures manières d'étudier la
structure et le fonctionnement normal du système
cognitif est d'analyser ce qui se passe quand
certaines de ses composantes sont perturbées ou
détruites
5- La neuropsychologie cognitive fait partie des
neurosciences cognitives qui étudient comment le
cerveau (système physique dont lactivité résulte
de réactions électrochimiques) est organisé, - comment cette organisation permet le traitement
de linformation, de manière plus générale
comment elle permet lactivité mentale, - et comment ce traitement dinformation conduit au
comportement
6Relations entre le cerveau et le système mental
( mind-body problem )
- Dualisme psychophysique parallèles ou
synchrones lun influence lautre
interactionnisme (Descartes, Eccles et Popper) - Monisme psychophysique
- tout est mental (Berkeley, Hegel)
- le mental nexiste pas ou ne peut pas être
étudié (Watson, Quine) - manifestations dune entité unique (Spinoza, W.
James, B. Russell) - le psychisme est un produit du cerveau
- a. Matérialisme réductionniste
- b. Matérialisme émergentiste
7Relations de causalité entre les niveaux
dorganisation et les formes dactivité du
cerveau/psychisme
- Niveaux dorganisation Formes
dactivité du cerveau/psychisme - Organisation fonctionnelle Traitement de
(cognitive) linformation - Organisation cérébrale Activité
éléctrochimique
Flèche en pointillé relation de causalité qui
concerne la phylogénèse
8Depuis Descartes (3 siècles et demi)
- Différenciation des fonctions périphériques
- Lactivité électrique dans le système nerveux
progresse dans un seul sens distinction
anatomique et fonctionnelle entre nerfs
sensoriels et nerfs moteurs gt la nature de la
sensation et le mouvement particulier effectué
dépendent de la localisation dans le cerveau ou
aboutit ou doù part le nerf - Différenciation des fonctions mentales ou
cognitives - La philosophie des facultés (Th. Reid) et la
phrénologie de F.J. Gall gt le débat entre
localisationnistes et holistiques
(léquipotentialité)
9Depuis 50 ans1. Les études de séries et de
groupes de patients tels les split brain 2.
Les études du phénomène de latéralité chez le
sujet normal3. Les études de cas uniques4.
Les études expérimentales associées à des
méthodes neuroscientifiques
10Etude de séries mise en évidence de différences
inter-hémisphériques et intra-hémisphériques au
moyen de la comparaison de groupes différant par
le lobe (ou une autre grande région cérébrale)
lésé
- Études sur des sujets split-brain ou
commissurotomisés - principes sur lesquelles se fonde linférence
dune asymétrie inter-hémisphérique (projection
et contrôle controlatéraux)
11Effets de latéralité
- Les effets dhémichamp visuel
- Les effets de latéralité auditive effets
doreille versus dorigine spatiale - Les modèles explicatifs des effets de latéralité
modèle anatomo-physiologique et modèle
attentionnel (y compris le modèle de balance
inter-hémisphérique - M. Kinsbourne - dans la
distribution spatiale de lattention) - Lutilisation des effets de latéralité dans
létude des capacités perceptives et la notion de
modes de traitement
12Idées sous-jacentes à létude de cas
uniquesIdée de modularitéMarshall (1984)
"La neuropsychologie - le nom couramment à la
mode pour la phrénologie - a adopté de manière
non ambiguë le principe de la modularité"
13En effet, on peut observer par exemple - des
aphasies isolées, simultanément avec une
intelligence non- verbale, des habiletés
visuo-spatiales et des fonctions
d'apprentissage non verbal bien préservées
- des agnosies visuelles sévères chez des patients
sans perte sensorielle et sans détérioration
intellectuelle, et qui peuvent faire des copies
excellentes de dessins géométriques complexes ou
de scènes présentées devant eux - des cas de perturbations sévères de l'orientation
spatiale et de la topologie alors que les
habiletés linguistiques sont préservées, et
quils gardent une bonne intelligence verbale et
une perception normale de figures - des patients dont les habiletés de calcul
arithmétique sont très perturbées alors que la
mémoire et le langage sont normaux.
14Marshall conclut de la manière suivante Gall a
pu mettre ses organes dans les mauvaises places,
mais il a spécifié les "bons" organes (langage,
forme, localisation, mélodie, nombre).
- Gross (1985) il y a beaucoup d'exemples de
lésions cérébrales ayant un effet spécifique sur
une faculté verticale, mais il n'y a pas
d'indication qu'une lésion cérébrale (ou drogue,
ou stimulation cérébrale) affecte sélectivement
et globalement une faculté horizontale telle que
la mémoire, l'attention, la perception ou la
volonté. - Exemple la mémoire.
- Même des lésions dans la région de l'hippocampe,
qui ont un effet massif sur beaucoup de types de
mémoire, laissent la mémoire des habiletés
motrices intacte. Les lésions de l'amygdale
affectent surtout la mémoire des objets mais pas
la mémoire spatiale, topologique. Les lésions
temporales inférieures affectent les mémoires
visuelles, mais pas la mémoire dans d'autres
modalités.
15Idée de "systèmes fonctionnels" (Luria) - au sens
de processus qui impliquent la participation
intégrée d'un certain nombre de tissus et organes
(comme la fonction de la digestion, de la
circulation et de la respiration)
- Geschwind (1967) Wernicke était l'un des
premiers à voir clairement l'importance des
connexions entre différentes parties du cerveau
dans la construction des activités complexes. - Il a rejeté les deux approches du système nerveux
qui encore aujourd'hui sont souvent présentées
comme les seules possibles. - D'une part, il s'est opposé à la théorie de
l'équipotentialité du cerveau de l'autre il a
rejeté le point de vue phrénologique qui
considérait le cerveau comme une mosaïque
d'innombrables centres distincts. - Il a affirmé que les activités complexes sont
apprises au moyen des connections entre un petit
nombre de régions fonctionnelles qui s'occupent
des activités sensorielles et motrices
primaires.
16Principe de base la désorganisation du système
fonctionnel à la suite d'une lésion cérébrale
entretient une certaine relation avec
l'organisation normale de cette fonction
- De ce principe résultent trois postulats de
transparence, duniversalité minimale, et de
soustractivité
17Postulat de transparence les comportements du
sujet cérébro-lésé vont pouvoir nous informer,
moyennant des précautions d'interprétation, à la
fois sur le fonctionnement du système lésé et sur
celui du système normal
18Postulat d'universalité minimale il y a des
organisations communes à tous les individus et
par conséquent les inférences réalisées à partir
de patients particuliers ont une portée générale
- Il faut néanmoins préciser quelles organisations
et quels types de fonctionnement sont universels,
car les systèmes de croyances, notamment, mais
pas seulement eux, peuvent varier suivant
l'expérience individuelle et les facteurs
socioculturels
19Postulat de soustractivité sa formulation
peut se séparer en une version radicale et une
version nuancéeVersion radicale un
comportement pathologique est le produit du
système normal moins le composant endommagé
Cette version ne tient pas compte de la
réorganisation éventuelle du système suite à la
lésion ni de l'émergence d'opérations
compensatoires (par exemple, les opérations
utilisées par le patient qui fait une lecture
lettre par lettre)
- Version nuancée le cerveau adulte n'est plus
capable de développer des structures nouvelles
pour pallier à la perte des structures
endommagées, mais seulement des stratégies
nouvelles qui utilisent les structures
pré-existantes
20Peut-on inférer les mécanismes normaux des
fonctions cérébrales à partir des effets
comportementaux d'une lésion?Les inférences
qu'on peut faire sont loin d'être directes. Une
lésion à un endroit peut provoquer des effets qui
ne sont pas spécifiques des fonctions ou des
processus normalement réalisés par le tissu
neural atteint.
- Le comportement anormal suite à une lésion peut
refléter soit le fonctionnement anormal du tissu
atteint soit le fonctionnement du tissu restant.
Celui-ci peut réagir négativement ou au contraire
compenser la perte de la fonction, et par
conséquent il peut accroître ou au contraire
minimiser le déficit comportemental. - 2. Une lésion peut produire des modifications
en interrompant des connexions et en libérant
d'autres aires de la facilitation ou de
l'inhibition que l'aire atteinte exerçait sur
elles.
21Exemple Si une lésion interfère avec l'écriture,
cela ne signifie pas nécessairement que l'aire
atteinte constitue le "centre" de l'écriture.
L'écriture est une activité complexe qui exige
beaucoup de processus et beaucoup de fonctions
le contrôle sensoriel et moteur sur le membre qui
écrit la fonction linguistique un degré
important d'attention, etc.
- Quand une personne écrit, les aires du langage et
les aires motrices doivent être coordonnées. Les
lésions qui les déconnectent produisent de
l'agraphie même s'il n'y a pas de déficit
linguistique ni moteur. - Ainsi, une lésion dans le corps calleux peut
déterminer une agraphie de la main gauche, en
déconnectant les aires du langage de l'hémisphère
gauche de l'aire motrice de l'hémisphère droit.
22Principe de double dissociation (Teuber,
1955) Pour démontrer la spécificité du
déficit de discrimination visuelle il ne suffit
pas de montrer que la discrimination dans une
autre modalité, par exemple la somesthésie,
n'est pas affectée.
- Une simple dissociation pourrait indiquer
simplement que la discrimination visuelle est
plus vulnérable aux lésions temporales que la
discrimination tactile. Ce serait le cas d'une
hiérarchie de fonctions plutôt que d'une
localisation séparée. - Ce qui est nécessaire pour une preuve concluante
c'est la 'double dissociation', c'est-à-dire
l'observation que la discrimination tactile peut
être perturbée par une autre lésion sans perte
dans des tâches visuelles et à un degré de
sévérité comparable.
23Teuber (1959) "la double dissociation exige
que le symptôme A apparaisse lors de lésions dans
une structure mais non dans une autre, et que le
symptôme B apparaisse lors de lésions dans la
dernière structure mais non dans la première.
Chaque fois qu'une telle dissociation manque, la
spécificité des effets des lésions n'a pas été
démontrée.
- De manière générale la double dissociation entre
tâches exige qu'une certaine variable affecte la
tâche 1 mais pas (ou significativement moins) la
2, alors qu'une autre variable produit les
résultats inverses.
24Une double dissociation peut être comparée,
mathématiquement, à une interaction croisée dans
une analyse de la variance. On ne peut donc pas
la faire disparaître, mais seulement modifier son
allure, en manipulant l'échelle de l'ordonnée
(c'est-à-dire, de la performance), alors que de
telles manipulations peuvent conduire à faire
disparaître une interaction simple.
- En outre, l'interaction simple pourrait dans
certains cas être due à un artefact du type effet
plancher ou effet plafond.
25Luria a introduit le principe de la dissociation
dans l'analyse des syndromes ou constellations de
symptômes "En présence d'une lésion locale qui
cause directement la perte d'un certain facteur,
tous les systèmes fonctionnels qui incluent ce
facteur en souffrent, tandis que, en même temps,
tous les systèmes fonctionnels qui n'incluent pas
le facteur perturbé sont préservés.
26Par exemple
- Une atteinte dans la région temporale gauche
provoque une perturbation de l'analyse des
phonèmes et de toute fonction qui exige cette
analyse (répéter ce qu'un autre a dit, écrire
sous dictée), mais non des fonctions qui
n'exigent pas une telle analyse, comme la
perception spatiale (de relations spatiales entre
objets). - Réciproquement, une atteinte pariéto-occipitale
épargne toutes les fonctions qui dépendent de
l'analyse phonémique mais perturbe toutes celles
qui dépendent du traitement des données spatiales.
27Discours / mot oral
Texte / mot écrit
Analyse visuelle/orthographique
Analyse auditive/phonologique
Conversion grapho- phonologique (contrôlée et
séquentielle)
Système sémantique
Lexique phonologique de sortie
Lexique orthographique de sortie
Conversion phono-graphique
Buffer des unités phonologiques
Buffer des unités graphémiques
Articulation
Réalisation graphique
28 Techniques dimagerie PET Scan (Tomographie
par Émission de Positrons TEP)Technique qui
permet d'obtenir par computation une vue analogue
à une coupe dans le cerveau
- La production d'une impulsion électrique dans le
cerveau coûte de l'énergie et pour produire de
l'énergie il faut consommer quelque chose - Cela entraîne par conséquent une consommation
accrue de glucose. Cette consommation de glucose
constitue le plus important des processus
métaboliques fournisseurs d'énergie
29Les isotopes employés - par exemple le fluor 18 -
émettent des particules chargées positivement ou
positrons qui, une fois émises, se propagent sur
des distances de quelques millimètres,
rencontrent un électron négatif et à ce moment
explosent en deux grains de lumière, deux
photons, qui partent en directions diamétralement
opposées (180)
- La caméra employée détecte des deux photons
simultanément grâce à une multitude de cellules
photosensibles qui enveloppent le crâne du sujet.
Un ordinateur branché sur la caméra effectue les
calculs de triangulation requis pour localiser le
point démission des deux photons. Et il présente
le résultat sur un écran de télévision, sous la
forme d'une image à deux dimensions. - Les régions les plus riches en isotopes
apparaissent colorées en rouge sur les tranches
successives du cerveau (images tomographiques).
Ce sont les régions les plus actives
électriquement. La caméra à positrons permet de
visualiser l'état d'activité des neurones à
l'intérieur du crâne.
30(No Transcript)
31On utilise une molécule voisine du glucose qu'on
injecte par voie intraveineuse, le désoxyglucose
qui, à la différence du glucose, n'est pas brûlé
par la respiration, et s'accumule à l'intérieur
du neurone.
- En principe, le désoxyglucose permet de suivre
l'activité d'un seul neurone. - Marqué au fluor 18 (émetteur de positrons), il
est transporté dans les neurones par le même
système de transport que le glucose et il est
examiné avec la caméra à positrons. - Malheureusement, le positron parcourt quelques
millimètres avant de produire les deux photons
la résolution est donc encore faible (1 cm2)
profondeur de 10 à 15 mm dans un plan de 7 à 10
mm.
32Avec les stimulations visuelles simples, les taux
métaboliques de glucose augmentent dans le cortex
visuel primaire, cette augmentation dépendant de
l'intensité du stimulus.
- Si on présente une scène complexe, on observe une
augmentation très importante qui s'étend sur le
cortex d'association visuelle (Phelps, Kull et
Mazziotta, 1981). - Un bruit non spécifique entraîne une augmentation
bilatérale égale des régions temporales. - Par contre, pour une stimulation verbale, on
observe que l'augmentation est très forte à
gauche.
33L'écoute d'accords de composition harmonique
différente (test de timbre) entraîne activation
prédominante de l'hémisphère droit.
- Dans un autre test d'écoute de stimuli musicaux,
on a observé chez des sujets naïfs,
non-musiciens, une augmentation dans l'hémisphère
droit, tandis qu'une augmentation dans
l'hémisphère gauche apparaissait chez des sujets
musiciens (Mazziotta, Phelps, Carson et Kuhl,
1982). - Enfin, lorsque le sujet a les oreilles bouchées
et les yeux bandés, l'activité diminue, et en
situation de privation sensorielle complète, les
taux sont les plus bas, avec une asymétrie,
l'activité étant plus marquée à gauche (Mazziotta
et coll., 1982).
34Autres utilisationsEtude de la dépression
majeure (troubles des contenus de la pensée, du
sommeil, de l'appétit et de l'activité
psychomotrice). Drevets et al. (1992) ont
constaté, par rapport à des sujets contrôle, une
augmentation du flux sanguin dans le cortex
préfrontal gauche (en phase symptomatique) et
dans l'amygdale gauche (dans les deux phases,
symptomatique et asymptomatique) et une
diminution du flux dans le cortex temporal droit
et dans le cortex pariéto-temporal.
- (Chez les schizophrènes, on constate en revanche
une hypoactivité dans les zones antérieures du
cerveau) - Ces phénomènes reflètent un traitement moins
important des événements extérieurs. Sont
observés à la fois chez des dépressifs, en cas de
tristesse induite expérimentalement chez des
sujets normaux, et en situation de génération de
verbes à partir d'un substantif
35Chaque région participe de plusieurs systèmes
fonctionnels.
- En cas de contribution multiple il faut dissocier
les différents systèmes en déterminant les
régions qui relèvent de l'un de ces systèmes mais
pas des autres. - Ainsi, la génération de verbes est accompagnée
d'activation dans le cortex préfrontal
dorsolatéral gauche, mais les autres situations
(dépression majeure et tristesse induite) ne le
sont pas, alors que celles-ci, mais pas la
première, sont associées à une activation de la
région frontale orbitale moyenne.
36Différenciation entre la dépression majeure et la
tristesse induite seule la dépression majeure
entraîne une activation importante de l'amygdale
(corrélée avec la sévérité du trouble), la
tristesse et la génération de verbes entraînant
plutôt une hypoactivité.
- Pendant le traitement par antidépresseurs, on
constate une corrélation entre l'amélioration des
symptômes dépressifs et la diminution du flux
dans l'amygdale. - Il semble que le l'amygdale intervienne de
manière spécifique dans l'attribution de
significations affectives aux stimuli, au départ
à travers la formation d'associations entre
ceux-ci et les renforcements positifs et
négatifs. - Dans le cas de la dépression, des labels négatifs
seraient associés à tous les stimuli, autrement
dit jamais des labels positifs ne leur seraient
associés provoquant ainsi une anhedonie.
37Activation suscitée par des tâches de fluence
verbale (soit des noms de métier, soit des noms
commençant par une certaine lettre)
- Frith et al. (1991) ont constaté, chez des sujets
normaux, un flux plus important dans le cortex
préfrontal dorsolatéral gauche et dans le gyrus
frontal moyen mais aussi un flux plus faible dans
le gyrus temporal gauche. - gt Il pourrait y avoir une inhibition réciproque
intra-hémisphérique entre ces aires. - Le lexique et les associations sémantiques étant
probablement représentés dans les gyri temporaux,
ces aires devraient être inhibées afin de
permettre que la tâche de fluence soit réalisée
sans interférence - gt l'intérêt potentiel de la TEP pour le testing
d'hypothèses fonctionnelles
38Méthode de soustraction consiste à comparer
l'activation différentielle entre deux tâches,
l'une étant supposée comporter quelque chose de
plus que l'autre.
39Prudence dans l'interprétation des résultats,
car l'analyse des tâches peut être insuffisante.
- Zatorre et al. (1992) paires de syllabes
auxquelles le sujet devait répondre, dans une
condition en alternant la main de réponse quelle
que soit la relation entre les syllabes, et dans
une autre condition en fonction du fait que les
syllabes partageaient ou non la même consonne
finale. - Activation différentielle, surtout dans une
partie de l'aire de Broca. Les auteurs en ont
conclu que cette région est impliquée dans la
perception phonétique. - Cependant, la dernière tâche va au-delà de la
perception phonétique et comporte une analyse
métaphonologique des syllabes. Une tâche
intermédiaire de jugement même-différent des
syllabes aurait dû étre utilisée. - L'utilisation correcte de la méthode de
soustraction implique aussi de pouvoir localiser
les aires activées en les reportant à des images
de IRM obtenues chez le même sujet.
40Méthode de soustraction fondée sur un postulat
dinsertion pure, à savoir que linsertion dune
composante naffecte en rien linsertion des
autres composantes.
- Il faut vérifier si le modèle cognitive de
référence considère explicitement lindépendance
des composantes ou si, en revanche, il admet une
interaction entre les composantes génératrice
dune nouvelle, laquelle pourrait se manifester
par lactivation supplémentaire dune autre
région cérébrale. - Par ex., linteraction entre la récupération de
la phonologie du nom dun objet et sa
reconnaissance visuelle peut entraîner une
activation spécifique du cortex temporal
inférieur gauche, qui nest pas observée lorsque
la récupération phonologique ne se fait pas dans
le cadre dune reconnaissance visuelle. -
- Dautres méthodes sont nécessaires pour mettre en
évidence soit les interactions soit les
composantes réellement spécifiques.
41Méthode de conjonction (Price et Friston, 1997)
permet de révéler les composantes spécifiques et
autonomes en mettant de côté les interactions
éventuelles avec dautres composantes.
- Plusieurs soustractions en créant plusieurs
paires de tâches, mais avec une seule différence
commune à toutes les comparaisons - Dans Price et Friston (1997), 4 soustractions
- Lecture à voix haute vs. prononciation dun mot
pré-specifié stimuli séquence de faux
caractères (diff orthographe, sémantique,
décodage et récupération de la phonologie). - 2. Dénomination de lettres vs. prononciation dun
mot pré-specifié stimulus un seul faux
caractère (diff orthographe et récupération de
la phonologie). - 3. Dénomination dobjets vs. dire oui aux mêmes
objets (diff récupération de la phonologie) - 4. Dénomination de couleurs vs. dire oui aux
mêmes couleurs (diff récupération de la
phonologie).
42Dans chacune de ces paires il peut y avoir des
interactions, en particulier linteraction de la
récupération de la phonologie avec une ou des
autres composantes. Mais ces interactions ne sont
pas ce que la méthode cherche à révéler. La seule
différence commune à toutes ces paires de tâches
est la récupération de la phonologie.
- Résultats les aires activées non seulement en
une mais en toutes les soustractions sont la base
du lobe temporal pariétal gauche, lopercule
frontal gauche et la ligne médiane du cervelet. - Conforme aux résultats des études sur les effets
des lésions, qui ont montré quune lésion dune
quelconque de ces aires affecte la dénomination
(Mesulam, 1990). - Des questions demeurent. Par ex., la récupération
de la phonologie peut ne pas être le même
processus à partir du dessin dun objet ou dune
couleur et à partir dun mot écrit ou dune
lettre. - Dans le cas de la lecture, la récupération de la
phonologie est probablement un processus bien
plus automatique que dans le cas de la
dénomination dobjets ou de couleurs.
43Le système cognitif nest pas une simple réunion
de processus autonomes. La seule démonstration de
lexistence dun composant autonome laisse dans
lombre des aspects essentiels du fonctionnement
cognitif.
- Paradigme de covariance on part du postulat que
la tâche examinée est réalisée par un réseau de
régions cérébrales qui interagissent via leurs
connexions. - Les corrélations observées peuvent refléter une
connectivité fonctionnelle. Cependant, elles
peuvent aussi résulter du fait que deux régions
reçoivent de linformation dune source commune. -
- Il y a donc un problème dinterprétation pour
lequel on cherche une solution au moyen de
lapplication aux données de modèles
fonctionnels on spécifie les coefficients des
corrélations entre régions, et on cherche le
modèle qui sajuste le mieux à ces données.