Migrations internationales et dveloppement

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Migrations internationales et développement
Papa Demba FALL (IFAN/UCAD de Dakar) Rabia
BEKKAR-LACOSTE (UR 013/IRD)
Communication à lAtelier de formation
OIM-Université Cheikh Anta Diop de Dakar sur le
droit et la migration en Afrique de lOuest.
Dakar, 5 9 mars 2007.
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Contacts

• REMIGRAF IFAN/IRD
• Tél. [phone]
• Fax [phone]
• Papa Demba FALL
• defall_at_ucad.sn
• http//www.matrix.msu.edu/ucad/papadembafall/maou
  my/
• Rabia BEKKAR-LACOSTE
• bekkar_at_ird.sn

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Avertissement

• Notre communication à cet atelier essentiellement
  axé sur les questions juridiques inhérentes à la
  mobilité humaine met davantage laccent sur la
  sociologie des migrations. Elle est le fruit
  dune réflexion conduite par deux chercheurs (une
  socio-anthropologue et un géographe) associés
  dans la cadre dun partenariat Nord/Sud

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Une question ouverte des convictions divergentes

• Deux compréhensions possibles ou deux thèses
• - Les migrations constituent un facteur de
  développement. Affirmation privilégiant le poids
  des transferts financiers et leur impact sur les
  déséquilibres commerciaux Nord/Sud.
• - Les migrations sont un obstacle au
  développement dès lors quelles créent des
  situations de dépendance quasi irréversibles dans
  certains pays du Sud. Les pays daccueil en
  loccurrence ceux du Nord profitent plus des
  apports de la main-duvre que les pays
  démigration. Lidée de co-développement est,
  dune certaine manière, co-substantielle au
  protectionnisme migratoire des pays riches.
• On notera que lon ne prête pas suffisamment
  attention aux pratiques des migrants qui sont
  largement impliqués dans la recherche de
  solutions alternatives dans le cadre dune
  citoyenneté et de stratégies transnationales
  parfois inédites.

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Exposé en deux temps1 -
Analyse macro ou planétaire de la relation
migrations/développement avec un focus sur
lAfrique 2 - Analyse micro ou réflexion
fondée sur des enquêtes menées en décembre 2006
et février 2007 dans la vallée du fleuve Sénégal.
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Les migrations de main-duvre ou migrations de
travail dans le monde considérations générales

• Un fait ancien aux effets positifs notamment dans
  la colonisation des pays neufs comme lAustralie,
  lAfrique du sud, lAmérique du Nord et du Sud
• Une nouvelle dynamique migratoire une
  importance croissante des flux.

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Flux et stocks migratoires mondiaux
8
Statistiques

• En 2005, les pays dAfrique subsaharienne
  comptaient près de 16 millions de migrants
  internationaux soit 2,1 de la population totale
• Trois millions de Ghanéens représentant 15 de la
  population dudit territoire vivent hors de leur
  pays
• Au Sénégal, le nombre de migrants internationaux
  est estimé à 2 millions pour une population de 10
  millions

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Transferts financiers dans le monde une manne
importante. Les transferts financiers constituent
la face visible des migrations de travail
10
TOP 10 africain au sud du Sahara des transferts
de fonds en 2004 (en millions de dollars US)
Il a été démontré que faute de transferts de la
part des mineurs installés en Afrique du Sud, la
pauvreté augmenterait de 15.
11
(No Transcript)
12
Aspects négatifs mis en exergue

• Lexode des cerveaux est largement décrié
• - environ 80 000 personnes qualifiées dont 23 000
  cadres ou professionnels quittent, chaque année,
  le continent africain
• - On estime quen plus des 60 de médecins formés
  au Ghana et qui se sont exilés, 2500 infirmières
  sont parties vers dautres cieux depuis 1992. De
  même, 40 et 60 des postes denseignants sont
  respectivement vacants dans les universités et
  écoles polytechniques du fait de lexode massif
  vers les pays demandeurs de main-d'uvre
  qualifiée.

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Migrations et développement analyse appliquée à
lAfrique de lOuest et au Sénégal

• Migrations de travail historiquement fondées sur
  la complémentarité régionale
• Exemple 1- dans le cadre de lAOF les navétanes
  dont les Mossi (ex- Hte Volta, actuelle Burkina
  Faso) constituaient un précieux apport lors de la
  récolte de larachide au Sénégal (David, 1980)
• Exemple 2- Les ouvriers sénégalais du BTP vers le
  Gabon entre 1970 et 1980 (Fall, 1999-2000).

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Reconfiguration de lespace migratoire et
nouvelles dynamiques

• Contrairement à une idée reçue, les migrations
  interafricaines sont de loin plus importantes que
  les migrations vers les autres continents,
  lEurope en loccurrence
• Le Sénégal est devenu, à laube des années 80, un
  pays démigration

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Nouvelles formes de mobilités et nouveaux acteurs
africains migrations spontanées ou souterraines
liées au commerce et au protectionnisme
migratoire des pays riches

• Cf. ADEPOJU Aderanti , Les migrations
  internationales en Afrique subsaharienne
  problèmes et tendances récentes, Revue
  internationale des sciences sociales, no 165,
  2000. 
• Les migrations subsahariennes sont
  essentiellement intra régionales. Ses acteurs
  sont les travailleurs migrants, les migrants
  sans papiers, les nomades, les travailleurs
  frontaliers, les réfugiés et les spécialistes
  hautement qualifiés.
• Les mutations qui modifient la configuration
  historique des migrations en les
   informélisant  est la crise socio-économique
  et politique.
• Les migrations sélectives des hommes, de la
  famille et, les migrations féminines autonomes
  apparaissent comme autant de stratégies de
  survie.
• Alors que la circulation des compétences
  vers les pôles économiques viables se
  multiplient, les migrations commerciales se
  substituent de plus en plus aux migrations de
  travail.
• Le renforcement des lois d'immigration au
  Nord mais aussi au Sud, provoquent louverture de
  nouvelles destinations USA, Proche et
  Moyen-Orient, Europe du Sud, etc..
• Rien ne laisse présager un recul des flux
  migratoire. La croissance démographique, la
  récession économique, les conflits armés, etc.
  contribuent à son accroissement et à la mise au
  point de stratégies parfois suicidaires comme le
  recours aux pirogues.

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Migration et transferts financiers vers le Sénégal
(en millions de francs CFA)
Sources Données BCEAO Barro, 2004.
17
La gestion politique de la migration le cas du
Sénégal- La création, en 1993, dun Ministère
des Emigrés constitue un fait pionnier dans la
sous région. Elle traduit une volonté
dencadrement des migrants perçus des acteurs du
développement - le Haut Conseil des Sénégalais
de lExtérieur a butté sur des contradictions
politiques et/ou partisanes qui ont miné lorgane
notamment dans le choix des trois personnes
devant siéger au Sénat.

• Limpact spatial et social de la migration
  internationale
• - Le migrant jouit dun prestige et dun rang
  enviable. La noblesse dargent ne modifie
  cependant pas la hiérarchie sociale
• A Moudéri, les binationaux et les retraités de
  retour au village vivent une nouvelle jeunesse
  grâce à de confortables pensions de retraite
  acquises en France
• Touba, doit une grande partie de sa croissance
  urbaine au migrants du bassin arachidier qui
  abandonnent le village traditionnel au profit de
  la ville sainte et de ses équipements
• Les populations du Fouta ont par rapport à leur
  village dorigine un comportement diamétralement
  opposé à ceux des mourides. Le terroir villageois
  reste le premier lieu dinvestissement mais
  également de rapatriement post-mortem.

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Migration et fuite des cerveaux

• Professeurs de mathématique et de physique et
  chimie au Gabon et en Côte-d'Ivoire entre 1980 et
  1990
• Hémorragie scientifique dans les universités
  sénégalaises. Le SAES déplorait il y a peu cette
  situation  En huit ans, plus de 105
  enseignants du supérieur et des chercheurs
  émérites ont fui le Sénégal pour aller monnayer
  leurs compétences à létranger, principalement
  dans les universités françaises et américaines.
  Le Sénégal compte 1099 enseignants et chercheurs
  dans ses universités, dont 1002 à Dakar et 97 à
  Saint-Louis.

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Carte du département de Podor dans la vallée du
fleuve Sénégal
20
Nouveaux territoires, nouvelles citoyennetés

• L'immigré/émigré au sens dhommes et de femmes
  engagés dans une logique de circulation sur une
  territoire éclaté
• Nouvelle conception ou compréhension du terroir
  qui est formé de lespace d'origine et des
  espaces d'arrivée. Le lien se fait à travers les
  outils comme le cellulaire.

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Une recommandation de taille dans lanalyse de la
relation migrations/développement

• Repenser les migrations en termes de circulation,
  de va-et-vient implique de reconsidérer leur
  place aussi bien dans le pays d'origine que dans
  le pays d'accueil cest-à-dire au-delà des
  Etats-nations .

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Acte 1- Prise en charge des problèmes familiaux
notamment les dépenses de nourriture

• Les familles qui comptent un migrant vivent mieux
  que celles qui nen ont pas. Les envois mensuels
  varient entre 25 à 30 000 francs CFA

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Acte 2 - Transformation du cadre de vie
Châteaux de migrants dans deux villages de la
vallée un  Congolais  à Dodel et un
 Zambien  à Diomandou. Dans la langue locale,
les migrants sont appelés nganti fouta (ceux qui
embellissent la province du Fouta)
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Acte 3 - Investissements communautaires les
migrants bâtisseurs
Ecole primaire
NB. La mosquée de quartier ou du village
constitue un investissement symbolique et
incontournable
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Exemples de réalisations dassociations
villageoises ARGF Pélital Thialagua
Ville de Golléré
Village de Thialagua
Source Entretien avec M. Diallo, Ancien
Président de lAssociation de ressortissants de
Golléré en France. Février 2007. Golléré doit
son érection en commune à lentregent de ses
nombreux migrants (plus de 1/5 de la population
en 2007).
Source Entretien avec le Chef de village
assisté des notables, février 2007.
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Evolution du mode de fonctionnement des
associations de migrants cinq étapes

• 1- Lassociation reproduit la hiérarchie
  villageoise
• 2 - Démocratisation et ouverture vers les
  intellectuels. En France les associations
  épousent le modèle loi 1901
• 3 - Mise en place dune concertation entre les
  migrants et les populations restées au village
• 4 - Les associations se regroupent à léchelle
  régionale
• 5 - Les associations les plus performantes
  fonctionnent comme des ONG et recherchent des
  moyens pour les structures moins outillées.

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Investissements privés de migrants dans
limmobilier, le cheptel, les services, etc.
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En guise de conclusion

• Nécessaire dialogue entre pays émetteurs et pays
  récepteurs
• La migration ne saurait être interprétée comme
  une panacée
• Exemples concrets de prise en charge du
  développement local par les migrants qui pallient
  utilement labsence de lEtat
• Les migrants ne se limitent plus à lenvoi de
  mandats aux familles, ils tendent à être des
  acteurs politiques, économiques dont le champ
  daction dépasse le village dorigine pour
  prendre une dimension régionale voire nationale
• Nécessité de protéger les migrants contre
  labsence de protection sociale.

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