Title: CODI III Addis Ababa, 1017 May 2003
1CODI III (Addis Ababa, 10-17 May 2003)
- Bonne gouvernance et information statistique, un
défi pour le secteur privé
Moubarack LO
2Plan de la présentation
- INTRODUCTION
- I/ Importance de la bonne gouvernance des
statistiques officielles pour les entreprises - II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise - CONCLUSION
3 INTRODUCTION
- Le secteur privé est interpellé pour les
questions de bonne gouvernance de linformation
statistique de deux manières - dabord, la qualité de linformation statistique
publiée par les services statistiques publics est
un élément clé de la compétitivité des
entreprises - ensuite, la crédibilité de linformation
financière produite par lentreprise participe de
la gouvernance dentreprise.
4 I/ Importance de la bonne gouvernance des
statistiques officielles pour les entreprises
- La disponibilité de données statistiques fiables
est fondamentale pour les entreprises du secteur
privé qui les utilisent pour faire leurs
projections et déterminer leurs choix
stratégiques, en particulier pour ce qui concerne
les décisions dinvestissement . -
5 I/ Importance de la bonne gouvernance des
statistiques officielles pour les entreprises
(suite)
- Ainsi, les organismes chargés de la statistique
doivent établir les statistiques selon un critère
dutilisation pratique et les rendre disponibles,
en toute impartialité. - Le guide GDDS (Global Data Dissemination System)
elabore par le FMI propose des normes standards
et des "Benchmark" pour les services statistiques
6 I/ Importance de la bonne gouvernance des
statistiques officielles pour les entreprises
(suite)
- La garantie de lindépendance scientifique et
technique des organismes de statistiques devrait
aussi aider à renforcer la confiance des acteurs
privés dans linformation statistique. - Cette exigence dindépendance nest évidemment
pas sans lien avec le statut du service de la
statistique. - Plusieurs modèles sont envisageables, mais de
plus en plus, les pays recourent à des Instituts
nationaux de la statistique, dotés dune forte
autonomie et de moyens humains et materiels
adaptes, et isolés de toute influence politique.
7 I/ Importance de la bonne gouvernance des
statistiques officielles pour les entreprises
(suite)
- Cet Institut doit etre supervisé par une
Commission statistique indépendante (comprenant
les utilisateurs, notamment du secteur privé, la
société civile, des experts reconnus, etc.) - - garante de la qualité de la
statistique produite - - qui se prononce sur la programmation
des travaux statistiques de lannée à venir - - qui sassure que les besoins et attentes
des fournisseurs et des utilisateurs de données
statistiques sont bien pris en charge par
lInstitut de statistique.
8 I/ Importance de la bonne gouvernance des
statistiques officielles pour les entreprises
(suite)
- Pour les statistiques économiques, les données
sur les entreprises en constituent le socle
fondamental permettant délaborer les différents
indicateurs relatifs notamment, à la comptabilité
nationale et aux données financières. - La disponibilité dun Registre central des
entreprises est à cet égard primordiale.
9 I/ Importance de la bonne gouvernance des
statistiques officielles pour les entreprises
(suite)
- Au Sénégal par exemple, un Numéro
dIdentification National et un Répertoire
National des Entreprises et Associations ont été
créés. Cependant, le fichier nest pas complet
pour les petites unités. - Même pour les entreprises inscrites, les données
ne sont pas toujours à jour car le dispositif de
revision du répertoire nest pas régulier.
10 I/ Importance de la bonne gouvernance des
statistiques officielles pour les entreprises
(suite)
- Le problème majeur observé concerne les retards
importants dans les dépôts malgré un suivi très
rapproché des entreprises retardataires. -
- Dans le traitement, dimportants problèmes de
cohérences des tableaux peuvent être relevés sur
certaines déclarations déséquilibre des
comptes, différences de soldes, imputations,
changements dans lactivité déclarée dune année
à lautre, liés à limprécision de la
nomenclature arrêtée ou à linsuffisance des
explications relatives au classement dans la
nomenclature adoptée par le système comptable.
11Le projet de centrale de bilans de la Banque
Centrale des Etats de lAfrique de lOuest (BCEAO)
- La Centrale des bilans a pour objet , entre
autres, de - de mettre à la disposition des entreprises des
données agrégées concernant le tissu productif
des Etats et de l'UEMOA - aider au fonctionnement du marché financier
régional en lui fournissant des données
comptables et financières fiables.
12Le projet de centrale de bilans de la Banque
Centrale des Etats de lAfrique de lOuest (BCEAO)
- Le projet a démarré depuis 1998 dans les pays
membres de l'Union Monétaire Ouest Africaine
(UMOA). - La BCEAO a entrepris un travail préliminaire de
collecte des informations. - Toutefois, elle se trouve confrontée au problème
de la crédibilité et de lexhaustivité des
données collectées, pour des raisons notamment
juridiques.
13 I/ Importance de la bonne gouvernance des
statistiques officielles pour les entreprises
(suite)
- Au total, des efforts doivent être faits en aval
et en amont, aussi bien au niveau de la
gouvernance du service national de la statistique
quau niveau de la qualité et de la pertinence de
linformation recueillie auprès des entreprises. - Outre les problèmes daccès et de la difficulté
de traitement de ces données, se pose aussi le
problème de leur crédibilité.
14 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise
- Tout dabord quest ce que la gouvernance
dentreprise ( corporate governance en
anglais) ? - Le concept de gouvernance sintéresse
généralement au mode de dévolution du pouvoir
dans une institution et aux modalités de
lexercice du pouvoir (procédures,
responsabilités, obligations de rendre compte,
etc.).
15 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- Les principes de lOCDE en matière de gouvernance
dentreprise, publiés en mai 1999, couvrent cinq
domaines - les droits des actionnaires
- le traitement équitable des actionnaires
- le rôle des actionnaires dans la gouvernance
dentreprise - la responsabilité du Conseil dadministration qui
doit rendre des comptes à la société et aux
actionnaires - la divulgation de linformation et la
transparence.
16 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- Concernant la divulgation de linformation et la
transparence, lOCDE pose comme principe que - le cadre de la gouvernance doit veiller à une
divulgation en temps opportun et exacte de
linformation sur toutes les questions
matérielles afférentes à lentreprise, notamment
sa situation financière, la performance, la
propriété et la gouvernance de la société .
17 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- 1) Premièrement, quel est le rôle de
linformation financière pour les acteurs
économiques ? - Lentreprise, en tant quagent économique vendeur
ou producteur de biens et services est au cur de
lactivité économique nationale. - Linformation financière produite et publiée par
lentreprise a trois objectifs principaux
18 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- 1er objectif aider les utilisateurs et les
partenaires (actionnaires, créanciers, salariés)
à mieux apprécier la situation financière et les
activités réalisées par lentreprise - Les actionnaires
- Les créanciers et les partenaires
- Les salariés.
19 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- 2ème objectif de linformation financière
permettre aux dirigeants de lentreprise
(Direction Générale et Conseil dAdministration)
de détecter très tôt les problèmes de gestion et
de performance financière de lentreprise.
20 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- 3ème objectif fournir aux structures publiques
une information financière pouvant servir -
- à la Direction Générale des impôts pour
létablissement de lassiette fiscale de limpôt
à payer par lentreprise, - au Service de la Statistique afin dintégrer
linformation financière publiée par lentreprise
dans les statistiques nationales - aux Banques Centrales qui ont commencé à mettre
en place des Centrales des Bilans.
21 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- 2) Le commissariat aux comptes une mission au
service des entreprises -
- 21) Les principes
-
- Lauditeur ou commissaire aux comptes a reçu
comme mission de donner aux partenaires de
lentreprise une opinion permettant de fiabiliser
les comptes publiés par lentreprise. -
-
22 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- 2) Le commissariat aux comptes une mission au
service des entreprises -
- 21) Les principes (suite)
- Le commissaire aux comptes a une mission légale
que lui confère la réglementation publique et qui
est dexprimer sur linformation publiée par les
entreprises une opinion compétente et impartiale.
- Le but recherché est de renforcer la crédibilité
et la fiabilité de ces informations au bénéfice
des tiers auxquels elle est destinée. - En effet, il existerait ce que certains auteurs
appellent une asymétrie dinformation entre les
différents partenaires de lentreprise. La
mission effectuée par lauditeur ou le
commissaire aux comptes, véritable tiers
indépendant, a ainsi pour but de diminuer cette
asymétrie dinformation
23 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- 2) Le commissariat aux comptes une mission au
service des entreprises -
- 21) Les principes (suite)
- Le Conseil dadministration sappuie sur les avis
et suggestions du commissaire aux comptes pour
arrêter les comptes définitifs de lentreprise. - Les actionnaires, par le biais de lAssemblée
Générale Ordinaire, examinent lopinion délivrée
par le commissaire aux comptes pour décider
dapprouver ou non les comptes de lentreprise.
24 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- 2) Le commissariat aux comptes une mission au
service des entreprises -
- 22) Les limites
- Les recents scandales financiers poussent
certains acteurs économiques à émettre des doutes
sur la crédibilité de linformation financière
publiée par les entreprises et certifiée par les
commissaires aux comptes. - Exemples affaires Enron, World Com, Vivendi
Universal. - Enron que tous les analystes estimaient en très
bonne santé, annonça en octobre 2001 une perte
dun milliard de dollars.
25 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- 2) Le commissariat aux comptes une mission au
service des entreprises -
- 22) Les limites (suite)
- Sous leffet des protestations des actionnaires
et des médiats, les autorités réglementaires
américaines mais aussi européennes se sont
précipitées pour adopter des mesures visant à
renforcer la transparence financière dans la
gestion et dans le contrôle des entreprises.
26 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- 3) Les réformes en cours pour une plus grande
transparence financière - Lobjectif de ces réformes est de restaurer la
confiance perdue sur les marchés financiers qui a
eu pour corollaire une diminution des cours des
principaux indices boursiers.
27 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- 3) Les réformes en cours pour une plus grande
transparence financière (suite) - Aux Etats Unis, la volonté dédicter de nouvelles
règles sest traduite par la loi Sarbanes
Oxley (30 Juillet 2002) - - elle renforce les sanctions à légard de ceux
qui ne respectent pas les principes de fiabilité
des comptes et de transparence de linformation,
en particulier les Directeurs financiers et les
professions comptables - - elle établit des règles précises en matière de
gouvernement dentreprise (instauration de
comités daudit et dadministrateurs indépendants
au sein des Conseils dAdministration) mais aussi
de pratique des professions comptables
(séparation des métiers de conseil et daudit). - La SEC (Securities Exchange Commission),
autorité américaine de régulation des marchés
financiers, est chargée de mettre en application
cette loi. Elle doit en outre mettre sur pied un
comité de surveillance des cabinets daudit
américains.
28 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- 3) Les réformes en cours pour une plus grande
transparence financière (suite) - En France, une loi sur la sécurité financière a
été initiée par le Ministère - de lEconomie et des Finances . Elle sarticule
autour de trois points - une gouvernance dentreprise exigeante
- des normes claires
- une autorité de régulation puissante.
29 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- 3) Les réformes en cours pour une plus grande
transparence financière (suite) - Quelques exemples de bonne pratique en Afrique
- Le NEPAD qui a inscrit le "corporate governance"
parmi ces chantiers prioritaires - les Rapports sur lobservance des Normes et codes
standards (ROSC) préparés dans les pays
africains, avec lappui du FMI et de la Banque
Mondiale - le Syscoa et la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières dAbidjan.
30 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- (i) Le NEPAD
- La Declaration des Chefs d'Etat sur la Democratie
et la bonne gouvernance, adoptee en 2002, a
Durban, en Afrique du Sud, retient le "corporate
governance comme l'un des quatre piliers de la
bonne gouvernance sur le continent.
31 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- (i) Le NEPAD (suite)
- Une bonne gouvernance d'entreprise et une
transparence financière faciliteront lattraction
des capitaux étrangers, quils soient sous forme
dinvestissements de portefeuilles dans les
Bourses de Valeurs Mobilières africaines ou
dinvestissements directs.
32 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- (i) Le NEPAD (suite)
- La Declaration a approuve a cet effet huit codes
et normes prioritaires - - le code sur les bonnes pratiques en
matiere de transparence monetaire et financiere - - le code sur les bonnes pratiques en
matiere de transparence fiscale - - les meilleures pratiques pour la
transparence budgetaire - - les orientations pour la gestion de
la dette publique - - les principes du "corporate
governance" - - les normes de comptabilite
internationale - - les normes internationales d'audit
- - les principes de base pour une
surveillance bancaire efficace. - La declaration a aussi approuve les pricipes sur
les sytemes de paiement, les recommndations pour
lutter contre le blanchiement d'argent, et les
principes de base pour la surveillance des
marches financiers et du secteur de l'assurance.
33 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- (ii) les Rapports sur lobservance des Normes et
codes standards (ROSC) préparés dans les pays
africains, avec lappui du FMI et de la Banque
Mondiale - Des évaluations du dispostif national de
gouvernement dentreprise ont été conduites par
le FMI et par la Banque Mondiale au Zimbabwé et
en Egypte, selon un modèle préparé par la Banque
Mondiale et qui sinspire des principes définis
par lOCDE en matière de Corporate governance.
34 II/ La qualité de linformation financière
produite par les entreprises participe de la
bonne gouvernance dentreprise (suite)
- 3) Les réformes en cours pour une plus grande
transparence financière (suite) - (iii) Les réformes concernant le Syscoa et la
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières dAbidjan
(BRVM) - Dans le cadre de la mise en place par la BCEAO
d'une Centrale des Bilans, un référentiel
comptable uniforme, dénommé Système Comptable
Ouest Africain (SYSCOA), applicable à l'ensemble
des entreprises non financières établies sur les
territoires des Etats de l'Union, a été adopté
sous forme de Règlement communautaire. Il est
entré en vigueur le 1er janvier 1998. - S'agissant de l'environnement institutionnel du
SYSCOA, deux organismes communautaires, le
Conseil Comptable Ouest Africain (CCOA) et le
Conseil Permanent de la Profession Comptable
(CPPC) ont été créés pour connaître des questions
relatives aux normes comptables et aux règles de
déontologie de la profession comptable. - Au surplus, le Syscoa donne au commissaire aux
comptes une mission daudit de la notice
concernant lintroduction à la BRVM des titres
dune entreprise. Les informations financières
figurant dans cette notice et destinées aux
investisseurs de la BRVM, doivent être certifiées
exactes par le commissaire aux comptes. Ceci est
un facteur de transparence et de réduction de
lasymétrie dinformation entre les actionnaires
et les marchés financiers (investisseurs
potentiels).
35 CONCLUSION
- Il est souhaitable que les autorités nationales,
sous-régionales et régionales engagent très
rapidement des initiatives fortes pour renforcer
la législation concernant la gouvernance
dentreprise. Ceci est dautant plus nécessaire
que le NEPAD a fait du "corporate gouvernance" un
facteur-clé de son succès. - Il convient d'aller au dela de la declaration
generale adoptee a Durban et de fixer un corpus
precis de regles en matiere de "corporate
governance".
36 CONCLUSION
- En termes de méthode, les principes de
corporate governance édictés par lOCDE, et
qui sont en réalité universels dans leur grandes
orientations, peuvent servir de guide, pour
élaborer des normes adaptées aux réalités locales
en Afrique. La CEA pourrait proposer un mode
opératoire adapté et le proposer aux responsables
africains. - Mais au delà de la fixation de normes en matière
de bonne gouvernance des entreprises, le plus
important est le suivi qui sera apporté pour
sassurer que les entreprises y adhèrent et les
mettent en oeuvre.
37Et pour finirA la recherche dune bonne
gouvernance statistique
Merci