Title: ENJEUX ET PERSPECTIVES DE LA LRU
1ENJEUX ET PERSPECTIVES DE LA LRU
2Introduction
- Loi sur la recherche (LOPR 2006)
- Loi sur les universités (LRU 2007)
- Nous sommes entrés dans une période de
réorganisation de notre système denseignement
supérieur et de recherche qui va sétendre sur
plusieurs années. - Un ensemble de réformes incomplètes et pas
toujours cohérentes. - Les différents acteurs se réfugient dans des
stratégies défensives.
3Contexte national
- 2003
- - Gel de crédits recherche et suppressions de
postes. Manifestations de chercheurs et
duniversitaires. - Divergence de fond sur les orientations
- - Les chercheurs réclament des moyens.
- - Le pouvoir politique met en cause la lourdeur
du système de recherche et son incapacité Ã
contribuer de façon efficace au progrès
technologique.
4Contexte national
- 2004 Etats Généraux de la Recherche
- 2006 Â Loi dorientation et de programmation de
la recherche - - Création dune agence de programmes (ANR) avec
des moyens considérables mais sans conseil
scientifique. - - Création dune agence dévaluation (AERES) Ã
compétence universelle. - - Remise en cause du rôle des organismes.
5Contexte national
- Dans le système français très centralisé, la
recherche a été dans le passé laffaire des
organismes. - CNRS organisme généraliste sans équivalent
étranger, de 12.000 chercheurs permanents
fonctionnaires. - Universités faibles en moyens et en structures,
souvent mal gouvernées.
6LRU
- 2007  Loi relative aux libertés et aux
responsabilités de des universités , préparée et
promulguée de façon précipitée. - La LRU dote les universités dune nouvelle
gouvernance qui renforce le pouvoir des
présidents. - La LRU accorde aux universités des compétences
élargies en matière de budget et de personnels.
7Objectifs
-  Mettre luniversité au centre de notre
dispositif de recherche, les organismes devenant
davantage agences de moyens quopérateurs . - Rapprocher les universités dun modèle
international  en leur donnant lautonomie qui
est déjà la règle dans tous les grands pays
scientifiques du monde .
8Contexte international
- Les relations entre la société, les pouvoirs
publics et les universités ont changé - - Considérable augmentation du nombre
détudiants. - - Souci des pouvoirs publics de voir les
universités répondre aux besoins économiques et
sociaux. - On attend de luniversité une volonté stratégique
et une réactivité rapide vis-à -vis de ses
partenaires.
9Contexte international
- Tension entre la tradition de la  collégialitéÂ
et lintroduction dune rationalité plus
 managériale . - Aux USA Dans les universités publiques, les
governing boards sont des instances politiques,
essentiellement constituées de membres
extérieurs. Ils ont la responsabilité de la
surveillance et de la politique à long terme, et
désignent les  présidents des campus qui ont
une autonomie importante.
10Contexte international
- En Grande Bretagne les universités ont un
conseil exécutif (university council) avec une
majorité de membres extérieurs. - En Europe introduction dune représentation
externe à des degrés divers suivant les pays. - En France un quart de personnalités extérieures
dans les nouveaux CA, mais les membres élus
restent majoritaires et sont les seuls à élire le
président.
11Au terme dune évolution de 20 ans des
universités françaises
- Démographie Doublement des effectifs
denseignants-chercheurs en 20 ans. - Politique dassociation avec les organismes qui a
structuré la recherche universitaire. - Importance donnée aux écoles doctorales, lieux de
formation de 10.000 docteurs. - Politique de contractualisation, favorisant
lémergence déquipes de direction et de
politiques détablissements. - Cette  réforme incrémentale était arrivée Ã
une limite.
12LRU ? Double évolution
- Dans le rapport de luniversité avec lEtat
- Evolution dune gestion jacobine visant à tout
contrôler, vers un pilotage stratégique. - En interne
- Evolution de la  collégialité vers le
 management - Deux évolutions douloureuses qui représentent un
 changement de culture , au-delà des
dispositions législatives et règlementaires.
13Se rapprocher dun modèle international ?
- La France na pas de  véritables universités ,
comparables à celles du monde anglo-saxon. - Universités sans sélection Grandes écoles
hyper-sélectives. Système hétéroclite sans
visibilité internationale. - Organisation  étatique impliquant
bureaucratie, lourdeurs, déresponsabilisation - Le CNRS, organisme de recherche généraliste
centralisé, avec ses 12.000  chercheurs à vie ,
na déquivalent dans aucun autre pays.
14Dangers de lautonomie ?
- Craintes que  lautonomie des universitésÂ
signifie une plus grande soumission aux
déterminants économiques et aux forces du marché,
et un pilotage politique au nom dune efficacité
économique à courte vue. - Craintes que lautonomie engendre des inégalités
entre les universités ( université à plusieurs
vitesses ).
15Université à plusieurs vitesses ?
- Les universités sont déjà dans des situations
extrêmement diverses du point de vue de la
recherche (facteur discriminant principal) - - 12 universités rassemblent la moitié des
12.000 chercheurs CNRS. - - Les 25 dernières en ont moins de 300 !
- La recherche conditionne le niveau des masters et
induit une hiérarchie des universités.
16Université à plusieurs vitesses ?
- Les inégalités entre universités ne sont pas le
produit de lautonomie, mais dune politique
 dirigiste . - Les inégalités peuvent saccroître avec
lautonomie, mais lautonomie donnera une chance
à celles qui ont une politique scientifique
dynamique. - Dans tous les pays du monde il y a plusieurs
catégories détablissements universitaires, avec
des vocations différentes. - Il faut maintenir de la fluidité, et éviter de
reproduire entre les universités la hiérarchie
sociale figée des grandes écoles.
17Gouvernance universitaire
- Pour les universités la question centrale est
celle de la gouvernance - - Seront-elles capables de définir et de
conduire une stratégie affirmée ? - - Les équipes de direction auront-elles un réel
pouvoir darbitrage ? - Cette question conditionne les partenariats et
les rapprochements.
18Gouvernance universitaire
- La gouvernance universitaire est un problème dans
tous les pays du monde. - La capacité darbitrage passe par un renforcement
du leadership présidentiel. - Laccroissement de lautonomie apparaît Ã
beaucoup comme un accroissement du pouvoir du
président et non comme une liberté donnée à la
communauté académique.
19Critiques de la gouvernance des universités
- Mal gouvernées, paralysées par des conseils
pléthoriques. - Incapables darbitrer entre les intérêts des
différentes composantes. - Difficultés à être des opérateurs de recherche Ã
part entière. - Difficultés à affirmer une politique vis-à -vis de
leurs partenaires.
20Pour une réforme de la gouvernance
- Les  Etats Généraux de la Recherche (2004)
réclamaient une modification des  modalités de
constitution et de fonctionnement des structures
décisionnelles . - Les présidents duniversités ont été
quasi-unanimes à soutenir le principe de la LRU. - - Par goût du pouvoir ?
- - Ou parce quils avaient expérimenté de près
les tares du système de gouvernance ?
21Entre Collégialité et Management
- Trouver un équilibre entre collégialité et
pouvoir présidentiel ( gouvernance partagée ). - Tout ne se résume pas dans le renforcement du
leadership présidentiel. Beaucoup de décisions
importantes relèvent de la liberté académique
(sujets de recherche, contenus de cours). - Importance du  principe de subsidiaritéÂ
prise de décision au plus bas niveau possible, en
prenant en compte les effets  externes de la
décision et les économies déchelle.
22Enjeux de lautonomie
- Quelles sont les caractéristiques dune
université  autonome ? - Elle doit être
- - Opérateur de recherche à part entière.
- - Maître de ses recrutements et de la gestion de
ses personnels. - - Maître de son budget, y compris de la masse
salariale (avec les contraintes du budget
national pour ce qui est des fonctionnaires).
23Enjeux de lautonomie
- Pour être opérateur de recherche à part entière,
il faut - - Avoir la maîtrise de tous ses laboratoires et
de leurs personnels (ce qui suppose un
repositionnement du CNRS et des autres
organismes). - - Disposer de crédits de recherche importants
(crédits structurels, subventions, prélèvements
sur les contrats, fonds privés) - - Mettre en œuvre des procédures solides
dauto-évaluation. - - Avoir un exécutif suffisamment fort pour
répartir des crédits de recherche globalisés, et
tirer les conséquences des évaluations.
24Nouvelles compétences (dici 5ans)
- Globalisation de la dotation dEtat en
distinguant les montants affectés à la masse
salariale, qui sont limitatifs et assortis du
plafond des emplois que létablissement est
autorisé à rémunérer. - Le CA définit la répartition des obligations de
service des enseignants et chercheurs entre
enseignement, recherche et autres missions.
25Nouvelles compétences (dici 5 ans)
- Le président attribue les primes aux personnels
selon les règles fixées par le CA. La PEDR est
attribuée après avis du CS. - Le CA peut créer des dispositifs dintéressement.
- Le président peut recruter des agents
contractuels en CDI ou CDD, pour des emplois
administratifs et techniques de catégorie A, ou
pour des fonctions denseignement et de recherche
(après avis du comité de sélection).
26Autres nouveautés
- LEtat peut transférer aux universités la
propriété des biens immobiliers. - Les universités peuvent créer des  fondations
universitaires .
27Gouvernance universitaire
- Par ses institutions une université française a
été jusquici plus proche dune municipalité que
dune entreprise. - Dans les universités anglo-saxonnes le conseil
exécutif (university council, board of trustees)
a une majorité de membres extérieurs.
28Nouveau Conseil dAdministration
- Un conseil dadministration resserré
- - 20 Ã 30 membres
- - Majorité de membres élus.
- - 4 collèges élus au suffrage direct.Â
- Attributions analogues à lancien CA mais sur des
compétences élargies.
29Nouveau Conseil dadministration
- Professeurs et assimilés 4 à 7
- Maîtres de conférences et assimilés 4 à 7
- Elus au scrutin  de type municipalÂ
- Scrutin de liste par collège avec la moitié des
sièges à la liste arrivée en tête (les autres
sièges étant répartis à la proportionnelle). - Chaque liste doit assurer la représentation des
grands secteurs de formation présents dans
luniversité.Â
30Nouveau Conseil dAdministration
- Personnels administratifs et techniques 2 à 3
- Etudiants 3 à 5 (avec suppléants)
- Elus au scrutin proportionnel.
31Nouveau Conseil dAdministration
- Personnalités extérieures 7 à 8
- Représentants des collectivités territoriales 2
à 3 (dont un représentant du Conseil Régional) - Désignés par les collectivités
- Autres personnalités (au moins un chef ou cadre
dentreprise au moins un autre acteur du monde
économique et social) - Proposées par le président, approuvés par les
membres élus du CA.
32Le président
- Est élu à la majorité absolue des membres élus du
CA. - Il peut être un enseignant-chercheur ou un
chercheur (ou un personnel assimilé). - Il peut être (en théorie) extérieur au CA et Ã
luniversité. - Il peut être étranger.
33Conseil scientifique
- Il est consulté sur
- - Les orientations des politiques de recherche.
- - La répartition des crédits de recherche.
- - Les mutations denseignants-chercheurs.
- - Lattribution de la prime dencadrement
doctoral et de recherche (PEDR).
34Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire
- Il est consulté sur
- - Les orientations des enseignements de
formation initiale et continue. - - Les demandes dhabilitation et les projets de
nouvelles filières. - - Les mesures touchant à lorientation des
étudiants et à leur insertion professionnelle. - Il élit en son sein un vice-président étudiant
chargé des questions de vie étudiante.
35Un mauvais système électoral
- Système qui donne une prime exagérée aux listes A
et B denseignants chercheurs arrivés en tête. - Introduit pour donner une majorité stable au
président, ce qui nest souvent pas le cas quand
les listes A et B majoritaires sont de bords
opposés. - Induit une extrême  politisation des élections
au CA, au profit de lobbies disciplinaires ou
syndicaux. - Nassure pas la représentation équilibrée des
différentes composantes de luniversité.
36Un système  présidentielÂ
- Le CA et le président sont élus pour 4 ans
(élections synchrones) - Le président est rééligible.
- Le président est le leader dune liste
majoritaire au CA. - Confusion des pouvoirs entre CA, président et
comités académiques.
37Une conception ambiguë des pouvoirs universitaires
- Dans lorganisation dune université on pourrait
distinguer 3 niveaux - - Un conseil exécutif qui définit les grandes
orientations, fixe les règles, et a la
responsabilité des grands équilibres matériels et
humains. - - Un président et son équipe, administrateurs au
service de linstitution. - - La communauté des  professeurs qui exerce
ses compétences propres au travers des
départements et des divers comités académiques
38Une conception ambiguë des pouvoirs uiversitaires
- Les choix qui ont été faits ne rapprochent pas la
France du modèle anglo-saxon. - La LRU entretient une confusion entre les
différents niveaux de pouvoirs. - Le lien étroit quelle institue entre lélection
du CA et lélection du président fait de celui-ci
un président  politique et non pas un
administrateur choisi pour sa compétence.
39Une conception ambiguë des pouvoirs universitaires
- Labsence de représentants de lEtat (principal
 commanditaire ) dans le conseil
dadministration est une anomalie. - Le président et le CA empiètent sur les
prérogatives naturelles de la communauté
académique en matière de recrutements, notamment
par le droit qui leur est donné de formater les
comités de sélection.
40Dangers liés aux pouvoirs du président
- Le renforcement des pouvoirs du président peut
engendrer larbitraire en matière de
recrutements, de promotions, de décharges de
service, de primes, dembauche de contractuels - Dans les universités américaines, le
 président est théoriquement tout puissant,
mais il existe un ensemble de procédures qui
associent la communauté universitaire à la
préparation des décisions, et des règles non
écrites de  gouvernance partagée . - Les universités françaises, jusquici habituées Ã
se référer à des instructions ministérielles,
vont avoir à se fixer leurs propres règles.
41Recrutements denseignants chercheurs
- Le recrutement denseignants chercheurs est
soumis à lexamen par un  comité de sélectionÂ
créé par le CA restreint. - Ce comité comprend au moins une moitié de membres
extérieurs. Ses membres sont proposés par le
président et nommés par le CA restreint, après
avis du CS. - Pour le recrutement, le CA restreint transmet un
nom ou une liste de noms classés. - Aucune affectation ne peut être prononcée si le
président émet un avis défavorable motivé.
42Recrutements denseignants chercheurs
- Laffectation des emplois et la définition des
profils demplois sont de la compétence légitime
du président et du CA. - La composition des comités de sélection ne peut
être laissée au bon plaisir du président. - Le droit de veto qui est donné au président ne
devrait pas porter sur la qualité scientifique
des candidats retenus, mais seulement sur la
conformité à la politique de luniversité.
43Universités et CNRS(prospectif)
- Le CNRS ne sera plus le pivot de la recherche
universitaire. - Les universités autonomes voudront être maîtres
de leurs laboratoires et de leurs personnels. - Avec le CNRS, comme avec les organismes
thématiques, il sagira désormais dun véritable
 partenariat , mais plus dune  tutelle mixte
. - Les postes de chercheurs attribués aux UMR
pourraient devenir progressivement des  postes
daccueil pour enseignants chercheurs
(Â chaires CNRSÂ ).
44Universités et Grandes Ecoles
- La dualité universités/écoles nest pas une
richesse. Cest un handicap majeur. - La solution ne consiste pas simplement Ã
rapprocher les deux systèmes en conservant leurs
tares respectives. - Lévolution de la gouvernance des universités
peut être un élément favorable au rapprochement.