Title: La Politique Mon
1La Politique Monétaire et le Choix dun Régime de
Changes
- École des Hautes Études Commerciales (HÉC)
- Février 2001
2Le mécanisme de transmission monétaire
- Par mécanisme de transmission monétaire on entend
le processus par lequel un changement touchant
linstrument de la politique monétaire
(habituellement le taux descompte) affecte le
niveau de la cible intermédiaire (habituellement
la demande globale) de manière à atteindre une
cible finale (habituellement le taux
dinflation). - Dans une économie fermée, on pourrait représenter
le mécanisme de transmission monétaire de la
manière suivante - ? i ? ? ER et ? Crédit ? ? DG ? ? ? (étant donné
? OG) - La banque centrale modifie le taux descompte, ce
qui affecte le niveau des taux dintérêt à court
terme (? i ? r au niveau courant du taux
dinflation). Les nouvelles conditions de crédit
affecte le taux auquel augmentent les encaisses
de règlement, le volume du crédit, la demande
globale et en dernière instance, le taux
dinflation).
3Le mécanisme de transmission monétaire
- Dans une économie ouverte, les choses nen
restent pas ainsi - Caeteris paribus, une variation du niveau des
taux dintérêt locaux implique une variation de
lécart entre les taux locaux et les taux
internationaux - ? (i -i) ?
- Si les entrées de capitaux réagissent à ? (i
-i), la balance des paiements sen trouvera
affectée et dépendamment du régime de changes,
dautres effets se feront sentir. - Afin de comprendre pourquoi, nous devons
retourner à la balance des paiements et
considérer le compte capital et financier.
4La balance des paiements et le compte capital et
financier
- Lorsque nous avons introduit la balance des
paiements, nous avons fait la distinction entre
les transactions du compte courant (les
transactions avec les non-résidents qui génèrent
des revenus et des dépenses) et les transactions
du compte capital et financier (celles qui
impliquent la vente ou lachat dactifs réels ou
financiers). - Lorsque nous vendons des actifs aux
non-résidents, nous obtenons des ressources avec
lesquelles nous pouvons financer nos dépenses. - Les non-résidents nous financent entrées de
capitaux (EC) - Lorsque nous achetons des actifs aux
non-résidents, nous leur fournissons des
ressources avec lesquelles ils peuvent financer
leurs dépenses. - Nous finançons les non-résidents sorties de
capitaux (SC) - Le compte capital et financier (CCF) est égal à
la différence entre les entrées et les sorties de
capitaux - CCF EC - SC
5La balance des paiements et le compte capital et
financier
- Supposons que le compte courant (CC) et le compte
capital et financier (CCF) soient tous deux
mesurés en devise étrangère. - Interprétons maintenant la somme du compte
courant et du compte capital et financier (CC
CCF) - Que signifie une situation où CC CCF 0 ?
- Que signifie une situation où CC CCF gt 0 ?
- Que signifie une situation où CC CCF gt 0 ?
- Si on omet le poste erreurs et omissions de la
balance des paiements, cette somme nous indique
de combien nos entrées de devises étrangères
(offre) dépassent nos besoins (demande).
Lorsque loffre dépasse la demande, le prix de la
devise étrangère a tendance à diminuer à moins
que la banque centrale nachète loffre
excédentaire. Lorsque la demande est plus forte
que loffre, le prix de la devise étrangère a
tendance à augmenter à moins que la banque
centrale ne décide de combler la demande
excédentaire en vendant ses propres réserves de
devise étrangère.
6La balance des paiements et le compte capital et
financier
- Ceci implique
- CC CCF ? R
- Ou vu autrement CC CCF - ? R 0
- Notez que par définition, CA CCF - ? R
représente la balance des paiements. - En conclusion, l équilibre de la balance des
paiements implique - ? R 0 lorsque CC CCF 0
- ? R gt 0 lorsque CC CCF gt 0
- ? R lt 0 lorsque CC CCF lt 0
- Transposons cette analyse sur le marché des
changes.
7Le marché des changes
- Loffre de devise étrangère dépend de la valeur
des exportations ainsi que des autres revenus
externes. Elle dépend aussi de la valeur des
entrées de capitaux. - La demande de devise étrangère dépend de la
valeur des importations et des autres sources de
dépenses externes. Elle dépend aussi des sorties
de capitaux. - O D signifie CC CCF et ? R 0.
- Il ny alors aucune pression sur le taux de
change E qui se maintient à E0
Prix de la devise étrangère (ex. US)
E
O0
E0
D0
Quantité de devise étrangère (ex. US)
8Le marché des changes
- Pour simplifier le diagramme, nous regroupons
les entrées et les sorties de capitaux dans
loffre. - Loffre nette O dépend maintenant des entrées
nettes de capitaux(ENC). - O f (valeur de X plus autres revenus externes,
ENC) - D f(valeur de M plus autres dépenses externes)
E
O f (X, ENC)
E0
D f (M)
Quantité de devise étrangère (ex.US)
9L impact dune diminution des entrées nettes de
capitaux
- Une diminution des entrées nettes de capitaux
entraîne une contraction de loffre nette de
devise étrangère. - Au niveau initial du taux de change, il y a une
demande excédentaire de devise étrangère. - Pour maintenir le taux de change à son niveau
courant, la banque centrale devrait combler cette
demande excédentaire en vendant ses propres
réserves (?R lt 0) - Si la banque centrale choisit de ne pas vendre
ses réserves, le taux de change devra augmenter
pour équilibrer loffre avec la demande (le taux
passe de E0 à E1).
E
O0
D0
Quantité de devise étrangère (ex. US)
10Le mécanisme de transmission monétaire en changes
fixes et flexibles
- Considérons à nouveau la première étape du
mécanisme de transmission monétaire - ? i
- Nous devons maintenant ajouter
- ? i ? ? (i -i) ? soit ? R (change fixe) soit ?
E (change flexible) - Nous allons voir que limpact final sur la
demande globale sera très différent selon que
l économie fonctionne en régime de change fixe
ou flexible. - Pour illustrer notre propos, supposons que la
banque centrale souhaite ralentir la croissance
de la demande globale afin déviter une
augmentation du taux d inflation.
11Le mécanisme de transmission en change fixe et
flexible
- Normalement, la banque centrale serait amenée à
- ? ? i
- ce qui
- ? ? ( i - i )
- S il s agit dun geste unilatéral, on pourrait
sattendre à ce que cela mène à une augmentation
des entrées de capitaux de court terme - Nous arriverons à une importante conclusion
- En régime de change fixe, la banque centrale sera
conduite à aller à lencontre de sa politique
restrictive, ce qui aura tendance à ramener le
taux d intérêt i à son point de départ. - En régime de change flexible, le taux de change
diminuera. Cette diminution du taux de change
constitue un deuxième canal par lequel la
politique restrictive transmet ses effets sur la
demande globale.
12Une politique indépendante de resserrement
monétaire change fixe versus change flexible
- Comme i-i augmente, des entrées nettes de
capitaux de court terme sont stimulées. - Loffre nette de devise augmente et une situation
doffre excédentaire apparaît. - Si la banque centrale veut maintenir le taux de
change à son niveau initial E0, elle doit acheter
loffre excédentaire (?R gt 0) - Si elle ne le fait pas, loffre excédentaire
entraîne le taux de E0 à E1
O0
E
D0
Quantité de devise étrangère (ex. US)
13Change fixe La banque centrale achète loffre
excédentaire de devise
- ACTIFS
-
- Titres du marché monétaire local
- Obligations locales
- Avances nettes aux institutions financières
locales - Réserves en devises étrangères
- PASSIF AVOIR
- Dépôts du gouvernement
- Dépôts des institutions financières locales
- Billets et pièces en circulation
- Avoir net
La banque centrale avait augmenté son taux
descompte pour freiner lexpansion du crédit,
des encaisses de règlement et de la demande
globale. En régime de change fixe, ses
interventions sur le marché des changes offrent
maintenant aux institutions financières une façon
peu coûteuse dobtenir des encaisses vendre à
la banque centrale loffre excédentaire de
devises. La politique restrictive ne fonctionne
pas.
14En régime de change fixe, la politique monétaire
restrictive ne fonctionne pas...
15Qu en est-il d une politique monétaire
expansionniste ? Essayez en régime de change
flexible puis en régime de change fixe.
16Le mécanisme de transmission monétaire en régimes
de change fixe et flexible
- Résumons
- Change fixe
- Lorsque la banque centrale d un pays agit seule
en augmentant ses taux d intérêt, ceci stimule
des entrées de capitaux. Ces entrées de capitaux
doivent être achetées par la banque centrale pour
que le taux de change puisse demeurer constant.
La banque centrale ne peut ralentir lexpansion
des encaisses de règlement. En définitive, ni le
taux d intérêt i ni le taux de change E ne
varient. La banque centrale ne peut conduire une
politique monétaire nationale indépendante. - Change flexible
- La banque centrale n a pas à acheter l offre
excédentaire e devises. Le taux de change
diminue. En plus de la hausse de i, cette baisse
de E contribue au ralentissement de la croissance
de la demande globale. La banque centrale peut
conduire une politique monétaire nationale
indépendante. - Le mécanisme de transmission monétaire est donc
le suivant - ? i ? ? E ainsi que ? ER et ? Crédit ? ? DG ? ? ?
17Changes fixes et flexibles quelques
considérations additionnelles
- Bien entendu, en régime de change flottant, le
taux de change peut varier en raison d une foule
de chocs nayant pas grand chose à voir avec la
politique monétaire. - Un bon exemple serait une variation des termes de
l échange. - Supposons quun pays connaisse une détérioration
de ses termes de l échange. - Nous avons vu que cela affecte de manière
négative sa demande globale.. - Nous allons voir maintenant que cela affecte
aussi son marché des changes. - Pour que lexemple soit particulièrement probant,
supposons que cette détérioration survienne alors
que l inflation est inférieure à la cible fixée
par la banque centrale.
18Limpact dune détérioration des termes de
léchange (ex. PX diminue alors que PM reste
constant)
- La diminution de PX réduit la valeur des
exportations. - offre nette de devises se contracte.
- Si le taux de change était flexible, E
augmenterait. Ceci permettrait datténuer
limpact négatif sur DG de la détérioration des
termes de léchange. - En régime de change fixe, la banque centrale
serait obligée de vendre ses réserves de change,
ce qui impliquerait une politique restrictive.
E
O0
D0
Quantité de US
19Changes fixes et flexibles quelques
considérations additionnelles
- Lorsque les termes de léchange se détériorent,
la banque centrale est forcée de mener une
politique restrictive en régime de change fixe. - Si linflation est déjà en dessous de la cible,
cette politique monétaire restrictive nest
pourtant pas la mieux indiquée. - En fait, on pourrait vouloir mener au contraire
une politique expansionniste. - En régime de change flexible, la hausse du taux
de change permet justement de mener cette
politique puisque la hausse de E stimule la
demande externe tout en compensant partiellement
pour la diminution de labsorption. - Un pays sujet à des variations fréquentes et
importantes de ses termes de l échange pourrait
donc souhaiter accorder une plus grande
flexibilité au taux de change. C est largument
principal de la Banque du Canada en faveur dun
taux de change flexible.
20Taux de change fixe Y a-t-il des avantages à
sattacher les mains ?
- La discussion précédente donne à penser quun
régime de change flexible est toujours
préférable. - Lun des principaux avantages d un régime de
change flexible est quil permet à la banque
centrale de mener une politique monétaire
indépendante. - Le bénéfice que lon en tire dépend bien entendu
de ce que l on fait de cette indépendance. - Par exemple, lArgentine a décidé d abandonner
cette indépendance en 1991 en transformant sa
banque centrale en caisse de conversion au taux
de change fixe de un peso pour un dollar. - Lobjectif était de ramener les anticipations
d inflation à un niveau faible de manière
permanente. - Pour l Argentine, les bénéfices attendus du
change fixe semblaient lemporter sur les coûts.
21Flotter seul ou en groupe l union monétaire
- L Union Monétaire Européenne
- Le modèle européen est-il exportable en Amérique
du Nord ? - (Discussion en classe)
22La Politique Monétaire et le Choix dun Régime de
Changes
- École des Hautes Études Commerciales (HÉC)
- Février 2001