Title: Quest ce que lInternet
1(No Transcript)
2 Addis-Abeba, 28 Avril - 1er Mai 2009
EXPERIENCES DE LA COMMISSION DE LINFORMATIQUE
ET DES LIBERTES DU BURKINA FASO DANS LA
PROTECTION DES DONNEES A CARACTERE PERSONNEL
Alimata OUATTARA/DAH Juriste droit des
affaires Inspectrice du travail et des lois
sociales Présidente / CIL
Avril - Mai 2009
3SOMMAIRE
- Introduction
- Approche contextuel législatif
- DE LA LOI 010-2004/AN portant protection des
données à caractère personnel au Burkina Faso - La mise en uvre des dispositifs législatifs par
les organes chargés à cet effet - La stratégie dapproche des citoyens
- Conclusion
4Point I
Introduction
5- De la liaison informatique et liberté .
- Cette expression suscite beaucoup
dinterrogations. Comment concilier - Informatique et Liberté. Cest pour trouver une
esquisse de réponse à ces - préoccupations que les pouvoirs publics du
Burkina ont encadré laccès à toutes les - informations relatives à lindividu stockées soit
manuellement soit automatisées - Mais comme tous processus de développement, il
est important dencadrer - lévolution de linformatique et des technologies
nouvelles afin que ses effets soient - Le plus profitables à la population plutôt que
linverse - Il est aussi important que cet encadrement tienne
compte du contexte - local, ceci pour quil soit bien appréhendé par
les bénéficiaires et donc avoir des - chances de succès.
- Ces principes de gouvernance ont fortement été
pris en compte par les pouvoirs - publics burkinabé et ont guidé le contexte
législatif dans notre pays.
6Point II
APPROCHE CONTEXTUELLE LEGISLATIF
7- Au départ, il faut noter une prise de
conscience forte des autorités politiques du
Burkina Faso qui ont très vite compris la
nécessité de la protection des données à
caractère personnel et de la vie privée. - En effet, le processus démocratique du début
des années 1990 a aboutit à la nécessité de
mettre en uvre des outils viables de protection
des droits des personnes physiques et morales
dans un environnement où chaque citoyen se sent
libre et donc protégé par lautorité publique. - Ce besoin était dautant plus nécessaire quil
a coïncidé avec trois phénomènes quil est
important de relever .
8 Le contexte national en matière des TIC
- Dès 1970, et pour marquer lintroduction
officielle de linformatique au Burkina Faso le
gouvernement créait le Centre national de
traitement de linformation. - Plus tard le gouvernement adoptait des plans
et stratégies nationaux de développement des TIC
notamment en 2004, une cyberstratégie nationale
dont les objectifs sappuyaient sur ceux du
Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté qui
constitue le principal cadre de référence du pays
en matière de politique de développement.
9 Le contexte national
- La mise en uvre de ces plans et stratégies
nationaux a entrainé le développement de
nombreuses applications informatiques qui ont
suscités des craintes et montrer les dangers que
lon courait sil ny avait pas un cadre
législatif. - Il a permis également la constitution de
grands fichiers contenant des données relatives à
des personnes telles que la chaine pénale, létat
civil, les passeports, la carte nationale
didentité, le fichier électoral, etc. Le
traitement automatisé ou non de ces données à
caractère personnel. -
-
-
10 Le contexte national
- Ces craintes se sont aggravées avec le
développement quasi exponentiel des technologies
de linformation et de la communication par un
fort taux de croissance du parc informatique (35
lan) et de la téléphonie mobile au Burkina
Faso qui est passé de zero téléphone mobile à
2000 à 3 024 150 en fin 2008, sans compter du
nombre croissant de cybercafés et des
fournisseurs daccès qui est passé de cinq (5) en
2001 à 33 en fin 2008. - Les applications de linformatique nétait
plus du seul ressort des autorités publiques, car
le secteur privé, mu par de bons chiffres
économiques, a aussi considérablement augmenté
son parc informatique et les données traitées. On
peut relever par exemple que les banques
commerciales, du fait de leur rôle constant dans
léconomie nationale, ont constitué des données
personnelles importantes.
11 Le contexte national
- Il convient enfin de relever la disposition
desprit des autorités publiques dadapter les
règles de gouvernance aux réalités sociales et
culturelles. Ainsi la notion de protection des
données à caractère personnel existe dans nos
traditions avec un niveau de scolarisation de
60,2 et un taux dalphabétisation de 30,5
(source Ministère de léducation et de
lAlphabétisation 2005) pour une population
denviron 14 millions. -
12 Le contexte international
- En effet, le Burkina Faso, en adhérant à un
certain nombre dorganisations ou dinstitutions
de coopération internationales traitant de
domaines culturels, scientifiques et plus
globalement des instruments de la gouvernance
démocratique, a de fait accepté de traduire dans
sa législation nationale les grands principes
quelles véhiculent. -
- On notera, ainsi sans être exhaustif
- la déclaration de Cotonou adoptée à lissue de la
IIIème conférence ministérielle sur la culture de
juin 2001 a mis en relief le droit dauteur, la
propriété intellectuelle et les biens culturels
qui ne sont pas des marchandises comme les autres - le sommet mondial sur la société de
linformation à Tunis en 2005, les chefs dEtat
ont privilégié lapproche fondé sur la confiance
et la sécurité des données. - la déclaration de Ouagadougou en 2004 adoptée
lors du sommet des chefs dEtat et de
gouvernement de la francophonie qui a marqué
lengagement de garantir le développement du
droit des personnes, de leurs libertés et droits
fondamentaux dans lutilisation des fichiers et
traitements de données à caractère personnel. -
13Point III
DE LA LOI 010-2004/AN portant protection des
données à caractère personnel au Burkina Faso
14De la Loi 010-2004/AN
- Cest en réponse à toutes les préoccupations
soulevées plus haut que le législateur burkinabè
a adopté le 20 Avril 2004 la loi 10-2004/AN
portant protection des données à caractère
personnel. - La question qui peut immédiatement venir à
lesprit est celle de savoir pourquoi avoir fait
le choix dune loi et pas dune autre forme de
texte pour protéger les données personnelles ? - La réponse à cette question tient à la volonté
des pouvoirs publics de donner plus de force au
texte et cela montre leur grand intérêt de
renforcer les droits des personnes dans le cadre
dun Etat de droit démocratique.
15De la Loi 010-2004/AN
- La loi burkinabé portant protection des
données à caractère personnel constitue le cadre
juridique dans lequel doivent sopérer les
traitements automatisés ou non des informations
permettant lidentification des personnes
physiques, en mettant laccent sur les
traitements automatisés. - Elle respecte les principes fondamentaux
universellement acceptés par la communauté
internationale comme bases dune bonne protection
des droits des personnes. Ces principes sont - Le principe de finalité le principe dun
traitement doit être justifié et explicite. Il
est interdit dutiliser les données à dautres
fins que celles pour lesquelles elles ont été
collectées, sauf consentement de la personne
concernée, - Le principe de proportionnalité la loi limite
traite de la collecte et la conservation des
données pertinentes au regard de la finalité
poursuivie, - Le principe de loyauté et de transparence les
données personnelles ne doivent pas être obtenues
ou traitées à laide de moyens illicites ou
déloyaux. La transparence est assurée par - Lobligation qui est faite à celui qui collecte
des données dinformer de manière loyale les
personnes concernées de la finalité poursuivie
par la collecte des données, des destinataires
des données, du caractère facultatif ou
obligatoire des informations données ainsi que
des conséquences éventuelles dun défaut de
réponse. - Lobligation de déclarer les traitements avant
leur mise en uvre à lautorité de contrôle.
16De la Loi 010-2004/AN
- Le principe dexactitude et de sécurité les
responsables de traitements de données doivent
mettre en uvre toutes les mesures techniques et
dorganisation appropriées pour protéger les
données. -
- Le principe du respect des droits de la
personne - Le droit à linformation toute personne peut
avoir des informations sur la nature des
informations qui le concerne. - Le droit de rectification toute personne peut
demander à un organisme détenant des informations
sur elle que celles-ci soient rectifiées (si
elles sont inexactes), complétées ou clarifiées
(si elles sont incomplètes ou équivoques), mises
à jour (si elles sont périmées. - Le droit dopposition toute personne peut
sopposer à ce quil soit fait usage des
informations la concernant à des fins
publicitaires ou de prospection commerciale
17Point IV
LA MISE EN UVRE DE LA LEGISLATION
18La mise en uvre de la législation
- La mise en uvre de la loi est du ressort de
la Commission de linformatique et des libertés.
Elle est chargée notamment - De veiller à ce que les traitements automatisés
ou non, publics ou privés, des informations
nominatives soient effectuées conformément aux
dispositions de la loi 10-2004/AN du 20 avril
2004 portant protection des données à caractère
personnel - Dédicter des mesures législatives ou
règlementaires en vue dadapter la protection des
libertés à lévolution des procédées et
techniques informatiques, - De conseiller les personnes et organismes qui ont
recours au traitement automatisés dinformations
nominatives.
19La mise en uvre de la législation
- Dotée dun pouvoir de sanctions pénales et/ou
pécuniaires (elles vont de lemprisonnement de
trois mois à cinq ans et des amendes de cinq cent
milles à cinq millions de francs CFA) - La commission de linformatique et des
libertés est composée de neuf membres provenant
des structures ci-après - Un magistrat, membre du Conseil dEtat, élu par
ses pairs en assemblée générale - un magistrat, membre de la cour de cassation, élu
par ses pairs en assemblée générale - deux députés désignés par le Président de
lAssemblée nationale - deux personnalités désignées par les associations
nationales uvrant dans le domaine des droits
humains - deux personnalités désignées par les associations
nationales de professionnels de linformatique - une personnalité désignée par le Président du
Faso en raison de sa compétence
20Point V
LA STRATEGIE DAPPROCHE
21 La stratégie dapproche
- Il est indéniable que la protection des
données à caractère personnel constitue un droit
nouveau, notamment dans les pays africains. - Cest un droit nouveau pour les populations
elles mêmes qui découvrent que si les TIC
permettent des gains de productivité, ils
présentent également des risques majeurs de
nature à mettre en péril leurs vie privée. -
22 La stratégie dapproche
- Comme tout droit nouveau, la mise en uvre
requiert une stratégie adaptée, cohérente et
facilement évaluable. Cest dans ce sens que la
Commission de linformatique et des libertés a
choisit une démarche en plusieurs étapes, afin
que les citoyens puissent se sentir concernés par
ce droit nouveau. Ainsi la CIL les actions
suivantes ont été entreprises -
- linformation et la sensibilisation sur le droit
portant protection des données à caractère
personnel des différents acteurs qui sont les
détenteurs et utilisateurs de fichiers et les
personnes concernées. Pour les premiers il sest
agit de porter à leurs connaissances leurs
nouvelles obligations au regard de la loi
précitée. - pour les seconds leur faire connaitre leurs
nouveaux droits en matière de collecte et de
traitement des données qui les concernent. - Cette démarche de concertation vise également
à déterminer la responsabilité de chaque acteur
et à trouver des solutions concertées pour une
meilleure application de la loi.
23 La stratégie dapproche
- Pour ce faire la population a été repartie par
secteur dactivité tel que le secteur des
médias, des TIC, de la santé, des banques, de la
Jeunesse, des acteurs politiques, les
collectivités territoriales, les groupement
féminins - Pour la phase pratique dapplication de la loi
nous avons commencé par organisé un recensement
général des fichiers nationaux qui contiennent
des données personnelles - Ce recensement a été nécessaire car il a
permis de connaitre lensemble des structures
publiques et privées du Burkina qui détiennent
toute forme de fichiers et les caractéristique de
ces fichiers. - A ce jour nous disposons dune base de
données de lensemble des fichiers du Burkina qui
permet de faire la part des choses entre les
traitements qui ne nécessitent que la prise de
normes simplifiées (c.a.d les catégories les plus
courantes de traitements qui ne comportent
manifestement pas datteinte à la vie privée ou
aux libertés), celles qui seront soumises à
déclaration ou à autorisation et celles qui sont
interdites sauf dérogation prévue par la loi
(données relative à la santé, origine raciale,
ethnique, religieuse, etc.)
24 La stratégie dapproche
- La mise en uvre dune politique de communication
efficiente à lendroit du public et des
autorités. Ce plan de communication est basé sur
deux éléments essentiels - Une démarche participative il sagit
dimpliquer tous les acteurs à la mise en uvre
de la loi. Pour ce faire nous mettons
progressivement en place des relais auprès de
ladministration publique, privée et autre. La
commission sappuie également sur des personnes
ressources comme les leaders dopinion, les
responsables politiques, les autorités
coutumières et religieuses, etc.
25Point VI
CONCLUSION
26 Conclusion
- En guise de conclusion nous avons dégagé quelques
- pistes de réflexion que je voulais partager avec
vous sur - lexpérience du Burkina Faso en matière de mise
en uvre du - droit à la protection des données à caractère
personnel - Axe 1 La nécessité de prendre des mesures pour
faciliter lapplication de la loi qui tiennent
compte des réalités de nos pays la protection
des données à caractère personnel et de la vie
privée, contrairement à ce que certains ont pu
bien penser, nest pas seulement une affaire
dintellectuels ou de fiction pour nos pays. Il
faut pour cela impliquer davantage les autorités
coutumières et intégrer leurs analyses pour
quelles soient des relais auprès de leurs
concitoyens
27 Conclusion
- Axe 2 finaliser et adopter les actes
additionnels portant lignes directrices de
protection des données à caractère personnel dans
nos espaces communautaires Africains - Axe 3 mettre en place un groupe Africain de
réflexion pour donner des avis juridiques
harmonisés sur la question - Axe 4 prévoir des mécanismes de sécurisation de
transfert de données dun pays africains à un
autre