Title: BAISSE DE LIBIDO OU PERTE EN PERIMENOPAUSE
1LES COMPOSANTES DE LA REPONSE SEXUELLEASPECTS
MEDICAUX ET SEXOLOGIQUES
Le désir
Hélène Dugré M.D. et Sylviane Larose, Sexologue
74ième Congrès AMLFC
2TROUBLE DU DESIR SEXUEL HYPOACTIFA LA MENOPAUSE
ET CHEZ LHOMME DAGE MUR
Objectifs
Au terme de cette présentation, le participant
pourra
- Reconnaître l'impact des changements hormonaux
sur la réponse sexuelle - Identifier les éléments spécifiques à rechercher
à l'anamnèse et à l'examen pour établir le
diagnostic différentiel - Reconnaître le syndrome de déficience en
androgènes - Connaître les diverses options thérapeutiques et
choisir le traitement approprié.
3PREVALENCE SELON L'ETUDEDE LAUMANN ET AL. (1992)
- Echantillon de 1749 femmes âgées entre 18 et 59
ans - 43 des femmes rapportaient éprouver des
difficultés sexuelles au cours des 12 derniers
mois - 22 Manque d'intérêt pour le sexe
- 14 Trouble d'excitation sexuelle et
lubrification - 7 Dyspareunie
4DEFINITION TROUBLE DU DESIR SEXUEL HYPOACTIFCHEZ
LA FEMME (CONSENSUS AFUD, 1998)
Manque (ou absence) persistant ou répété de
fantaisies sexuelles/pensées et/ou désir pour
l'activité sexuelle et/ou de réceptivité, causant
une détresse personnelle
5IMPACT DES CHANGEMENTS HORMONAUXDE LA MENOPAUSE
SUR LA FONCTION SEXUELLE
- Diminution du niveau d'oestrogènes
- Atrophie urogénitale
- Dyspareunie secondaire
- Baisse du flux sanguin
- Diminution de la lubrification
- Sensation réduite
- Diminution de la testostérone
- Baisse de la libido chez un certain nombre de
femmes, surtout lors de la ménopause chirurgicale
(HAT-SOB) mais rôle dans la ménopause naturelle
moins claire
6SUBSTANCES ENDOGENESAFFECTANT LE DESIR SEXUEL
L'augmentation de la dose ou de l'activité est
favorable la diminution est défavorable
L'augmentation de la dose ou de l'activité est
défavorable la diminution est favorable
- Neurotransmetteurs
- Dopamine
- Norépinéphrine
- Hormones
- Testostérone
- DHEA/DHEA-S
- Oestrogènes (femme)
- Cortisol (aigu)
- Neurotransmetteurs
- Sérotonine (5HT2)
- Hormones
- Prolactine
- Progestérone
- Hormone thyroïdienne (? ou ?)
- Oestrogènes (homme)
- Cortisol (chronique)
7LE DÉSIR (HISTOIRE DE CAS)
- Madame Dupont se présente avec un trouble du
désir. Elle est âgée de 52 ans. Le trouble du
désir est présent depuis quelques années mais
semble sêtre amplifié au cours des deux
dernières années. Son conjoint a pris une
retraite hâtive et Madame a perdu son emploi il y
a 6 mois. Elle refuse maintenant toutes ses
avances.
8ELEMENTS IMPORTANTS A RECHERCHERA L'ANAMNESE
SEXOLOGIQUE
- Trouble primaire vs secondaire
- Si secondaire
- Circonstances concomitantes
- Mode d'apparition
- Mode d'évolution
- Durée
- Situationnel vs global
- Variabilité avec ou sans partenaire
- Selon type d'activité sexuelle
- Souffrance psychologique
9BILAN DE BASE MEDICOSEXOLOGIQUE
- Désir
- Excitation
- Orgasme
- Statut psychologique (anxiété/dépression)
- Statut hormonal
- Conditions médicales et médication
- Style de vie Fatigue, distractions (ex.
Travail, enfants) - Image corporelle
- Fonction sexuelle du partenaire
- Relations interpersonnelles, de couple
- Motivation Désire-t-elle être sexuelle ?
10DIAGNOSTIC DIFFERENTIELDU DESIR SEXUEL HYPOACTIF
- Conditions médicales associées
- Dépression
- Troubles endocriniens
- Syndrome de déficience en oestrogènes
uro-génitale en post-ménopause - Hyperprolactinémie
- Hyper ou hypothyroïdie
- Syndrôme de déficience en androgène chez la femme
11INVESTIGATION
- Bilan hormonal (si perte globale du désir sexuel)
- TSH
- Prolactine
- Testostérone
- Examens psychologiques complémentaires
- Evaluation sexologique/psychologique individuelle
à la recherche Anxiété, dépression, trouble de
la personnalité - Evaluation du couple Communication, pouvoir,
interaction sexuelle
12ÉVALUATION DU TROUBLE DU DÉSIRLES CAUSES
PSYCHOLOGIQUES
- Niveau de stress
- Présence détat dépressif
- Ambivalence ou colère face à lautre sexe
- Secondaire à un traumatisme (violence, viol, abus
sexuel) - Expériences sexuelles ou amoureuses difficiles
13LES CAUSES PSYCHOLOGIQUES (SUITE)
- Peur de lintimité
- Difficulté à accorder de la place au plaisir dans
sa vie - Pauvreté fantasmatique ou anxiété face à ses
fantasmes - Éducation familiale, religieuse ou sexuelle
négative ou rigide (masturbation, plaisir dans
sexualité, notion de péché) - Image corporelle négative
- Pensées négatives face à la sexualité
14LES CAUSES RELATIONNELLES (SUITE)
- Difficultés liées au vécu de lintimité
- indifférence face au partenaire
- conflits importants non réglés
- jeu de pouvoir dans le couple
- difficultés de communication
- peu despace accordé au couple
15LES CAUSES RELATIONNELLES (SUITE)
- La perception du partenaire comme désirable
- attraction face au partenaire
- difficultés liées à lhygiène
- partenaire perçu comme un piètre amant (caresses
absentes ou très limités, relation rapide,
partenaire souffrant dune dysfonction sexuelle)
16LES CAUSES RELATIONNELLES (SUITE)
- Modification du style de vie
- départ des enfants
- retraite changement liés au travail
- crainte dêtre surpris par les enfants
17LES CAUSES SEXUELLES
- Connaissance insuffisante des éléments pouvant
influencer le désir sexuel - Difficulté à percevoir ou à sentir son désir
- Pensée intrusives
18DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
- Trouble de lexcitation
- Dyspareunie
- Anorgasmie
- Le trouble du désir peut être secondaire à une
dysfonction sexuelle
19CAS CLINIQUE 1
Béatrice, 46 ans, mariée depuis vingt ans
- Baisse du désir sexuel global depuis deux ans
RC
- Lubrification normale mais difficulté à atteindre
l'orgasme depuis deux ans - Pas de symptôme anxio-dépressif majeur mais
diminution de l'énergie vitale - Relation conjugale harmonieuse
- HAT-SOB il y a deux ans
- Sous HRT depuis Prémarine 0,9 mg car souffre de
bouffées de chaleur - Sans particularité
Hx
E/P
20SITUATIONS APPROPRIEES POUR CONSIDERERLA
PRESCRIPTION DE TESTOSTERONECHEZ LES FEMMES EN
MENOPAUSE
(recommandations de la S.O.G.C.)
- Baisse de libido suite à une ovariectomie
bilatérale - Baisse de libido suite à une ménopause naturelle
sans autres causes apparentes ou en présence de
d'autres symptômes d'hypoandrogénisme.
21AUTRES FACTEURS A CONSIDERERDANS LA
PRESCRIPTIONDE TESTOSTERONE CHEZ LES FEMMES
(recommandations de la S.O.G.C.)
- La décision de traitement repose sur des facteurs
cliniques et non sur les niveaux hormonaux - Chez les femmes préménopausées, il n'y a
actuellement aucune indication - Ne devrait pas être administrée sans une
administration concomitante d'oestrogènes - La testostérone est partiellement métabolisée en
oestrogènes et devrait donc être opposée par un
progestatif chez une femme qui a son utérus
22PREPARATION D'ANDROGENESDISPONIBLES AU
CANADA(INTRAMUSCULAIRE)
- Intramusculaire
- Enanthate de testostérone (250 mg/ml) 100 mg
toutes les quatre semainesDelatestryl Squibb - Enanthate de testostérone (150 mg/ml) et 7,5
mg/ml de diénantrate d'oestradiol et 1 mg/ml de
benzoate d'oestradiol 0,5 ml toutes les quatre
à six semainesClimactéron Sabex
Plus 10 mg/ml de valérianate d'oestradiol 0,5
ml dans la même seringue toutes les quatre à six
semainesDelestrogen Squibb
- Cypionate de testostérone 100 mg/ml 1 ml toutes
les quatre semainesDepo-testostérone
Pharmacia-UpJohn
23PREPARATION D'ANDROGENESDISPONIBLES AU
CANADA(ORALE ET TOPIQUE)
- Orale
- Undécanoate de testostérone 40mg/capsule 40 mg
par jour ou aux deux joursAndriol Organon - Fluoxymestérone 5 mg 5 mg aux deux
joursHalotestin Pharmacia-UpJohn - Méthyltestostérone 10mg/20mg Dosage
individualiséMetandren Novartis Pharma - Topique
- Propionate ou cypionate de testostérone 2 dans
une gelée de pétrole Application quotidienne
génitale en évitant le clitoris, 1/4 de cuillerée
à thé
24SUIVI DU REMPLACEMENT DES ANDROGENES
(recommandations de la S.O.G.C.)
- Réévaluation des symptômes après un essai
thérapeutique de deux à trois mois. - Si le degré de soulagement des symptômes justifie
de poursuivre le traitement, il est prudent de
réévaluer le profil lipidique après trois à six
mois de thérapie
25CAS CLINIQUE 2
Léa, âgée de 55 ans, en couple depuis 25 ans
- Baisse du désir secondaire global depuis trois ans
RC
- Trouble de lubrification avec inconfort à la
pénétration - Difficulté à atteindre l'orgasme depuis deux ans
- Absence de plaisir et de satisfaction sexuelle
- Tension dans le couple
- Symptômes de dépression majeure depuis un an
- Ménopausée depuis deux ans, non-intéressée à l'HRT
Hx
- Signes légers d'atrophie génitale
E/P
26MEDICAMENTS PSYCHOTROPES ASSOCIESA UNE
DIMINUTION DU DESIR SEXUEL
- Anti-dépresseurs
- ISRS
- Tricycliques
- IMAO
- Lithium
- Anxiolytiques
- Benzodiazépines
- Neuroleptiques
Alternatives Néfazodone Serzone Bupropion
Wellbutrin Mirtazapine Remeron Buspirone Buspar
27INTERVENTION SEXOLOGIQUE
- Développement de la conscience de son corps
- Développement dune image positive de soi
(sensualité, perception de soi et de son désir) - Développement de la communication de couple
28INTERVENTION SEXOLOGIQUE (SUITE)
- Développement de lintimité dans le couple
- Intervention sur les pensées négatives face à la
sexualité - Développement dune image de soi comme sujet
désirable et désirant - Développement dune fantasmatique sexuelle
29Déficience androgéniquechez lhomme vieillissant
30CAS 1 M. SAVARD
- 58 ans, marié
- Troubles de lhumeur
- Irritabilité et léthargie
- Manque de motivation
- Baisse de lénergie mentale
- Symptômes dépressifs
- Symptômes physiques
- Manque dénergie
- Sexualité
- Baisse de la libido
- Dysfonction érectile
- Diminution de lintensité de lorgasme
31M. SAVARD (suite)
- Antécédents médicaux
- Bilan général
- Rien danormal
- Aucun symptôme de dépression majeure
- Problèmes de santé antérieurs
- Hypertension artérielle
- Dyslipidémie
- Médication
- Quinapril, 10 mg par jour
- Atorvastatine, 10 mg par jour
- Mode de vie
- Tabagisme
- Alcool 8 onces par semaine
32M. SAVARD (suite)
- Examen physique
- Complet
- Rien danormal, sauf une obésité abdominale
- Caractéristiques sexuelles secondaires (taille,
pilosité) - Normales
- Organes génitaux externes
- Testicules mous
- Examen rectal
- HBP légère
33M. SAVARD (suite)
- Diagnostic différentiel
- Dépression
- Épuisement (stress)
- Problèmes relationnels ou psychosociaux
- Trouble hormonal
- Hypogonadisme
- Hypothyroïdie
- Hyperprolactinémie
- Dysfonction érectile dorigine vasculaire ou
psychogène
34ANALYSES
- Hormonales
- taux de testostérone biodisponible ou taux
calculé de testostérone libre - TSH
- si testostérone biodisponible a baissé
- LH
- prolactine
- Biochimiques
- glycémie à jeun
- bilan lipidique
- hémoglobinémie et hématocrite
- taux dALT
- créatininémie
- APS
35DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL DE LHYPOGONADISME
- Primaire (dorigine testiculaire)
- Hypogonadisme avec élévation des gonadotrophines
- Taux de LH ou de FSH élevés
- Secondaire (dorigine hypophysaire)
- Hypogonadisme avec baisse des gonadotrophines
- Faible taux de LH ou de FSH
- Hypogonadisme partiel associé au vieillissement
- Taux de LH normal ou légèrement élevé
36PREPARATIONS DE TESTOSTERONEOFFERTES AU CANADA
37CONTRE-INDICATIONS DE LANDROGENOTHERAPIE
SUBSTITUTIVE
- Absolues
- Cancer de la prostate
- Cancer du sein
- Polycythémie (Ht gt 55 )
- Hypertension artérielle non maîtrisée
- Relatives
- Apnées du sommeil
- HBP obstructive
- Insuffisance cardiaque (classe III ou IV de la
NYHA)
38SURVEILLANCE DE LANDROGENOTHERAPIE
- Evaluation clinique
- Questionnaire
- Degré global dénergie
- Sensation de bien-être
- Fonction sexuelle
- Examen physique
- Tension artérielle
- Recherche des signes ddèmedes membres
inférieurs - Toucher rectal
- Analyses sanguines
- APS
- Bilan lipidique
- Fonction hépatique
- Hb et Ht
Après 3 mois, tous les 6 mois pendant 2 ans et
ensuite, chaque année.
39POINTS A RETENIR
- Indications de landrogénothérapie
- Tableau clinique compatible
- Preuves biochimiques dune baisse de testostérone
- Vérification préalable de létat de la prostate
et du taux de APS - Envisager un traitement spécifique de la DE dans
la plupart des cas - Les risques à long terme de landrogénothérapie
substitutive chez les hommes dâge mûr ne sont
pas encore connus, notamment ses effets possibles
sur les maladies cardiovasculaires et sur la
prostate.
40QUAND REFERER AU SEXOLOGUEOU AU PSYCHOLOGUEPOUR
UN COUNSELLING INDIVIDUEL OU EN COUPLE ?
- Dysfonction primaire ou chronique
- Multiples dysfonctions
- Histoire d'abus actuel ou passé (sexuel, verbal,
physique) - Troubles psychologiques sévères
- Etiologie indéterminée
- Pas de réponse au traitement
- Relation maritale problématique
41PRONOSTIC
- Le trouble du désir sexuel est le plus difficile
des troubles sexuels à traiter. - Plusieurs éléments interagissent pour éveiller le
désir sexuel. - Lévaluation des différentes causes possibles du
trouble du désir est la clé de lintervention. - Rarement une intervention court terme
42MOTS CLÉS
- Évaluation médicale
- Évaluation sexologique
- Référence en sexothérapie