Title: Training
1 Communication interactive vers une
prospective Jean Caelen (CLIPS-IMAG) Claude
Henry (LIMSI-CNRS)
2Constat de départ
- Le discours dominant
- la machine est partout
- lusage de la machine va se généraliser dans
tous les domaines qui met en relation lhomme et
le monde, dans le milieu professionnel et dans le
milieu privé - lusage de la machine va se généraliser au grand
public, dans la vie quotidienne (loisirs, achats,
travail), dans la vie familiale (éducation)
3Constat de départ
- Le discours dominant
- la machine est partout
- la machine peut tout
- une grande masse dinformations est disponible
sur Internet, il suffit de se donner les moyens
de latteindre, - lusager est un créateur qui signore, grâce à
la machine il peut composer, dessiner,
4Autre discours dom...
On parle de convergence entre
télécommunications, informatique, tant
centralisée que distribuée, et audiovisuel.
Informatique
5Objectifs
- Comprendre limpact et les limites de ce
discours dominant.
6Objectifs
- Comprendre limpact et les limites de ce
discours dominant. - Alimenter le débat sur les questions de fond
7Objectifs
- Comprendre limpact et les limites de ce
discours dominant. - Alimenter le débat sur les questions de fond
- quelle est la situation réelle de progrès
scientifique, technologique et sociale face au
foisonnement des outils,
8Objectifs
- Comprendre limpact et les limites de ce
discours dominant. - Alimenter le débat sur les questions de fond
- quelle est la situation réelle de progrès
scientifique, technologique et sociale face au
foisonnement des outils, - quel est le rôle de la communauté scientifique
face à cette situation de développement intense,
9Objectifs
- Comprendre limpact et les limites de ce
discours dominant. - Alimenter le débat sur les questions de fond
- quelle est la situation réelle de progrès
scientifique, technologique et sociale face au
foisonnement des outils, - quel est le rôle de la communauté scientifique
face à cette situation de développement intense, - quelles sont les conditions dans lesquelles peut
se réaliser un tel scénario sil se présente,
10Objectifs
- Comprendre limpact et les limites de ce
discours dominant. - Alimenter le débat sur les questions de fond
- quelle est la situation réelle de progrès
scientifique, technologique et sociale face au
foisonnement des outils, - quel est le rôle de la communauté scientifique
face à cette situation de développement intense, - quelles sont les conditions dans lesquelles peut
se réaliser un tel scénario sil se présente, - quelles sont les conséquences possibles dun tel
scénario, (rejets sur le plan des usages et de
l'utilisabilité à cause des conséquences sur le
fonctionnement social, cognitif ou affectif d'une
telle médiatisation de la relation au monde.
11Quels résultats attendus ?
- Il sagit donc de faire émerger les problèmes de
fond posés par l'interaction entre une personne
(ou un groupe de personnes) et le monde via un
système informatisé/automatisé, ce qu'on a appelé
la communication interactive. Par problème de
fond, on désigne les questions soulevées par les
besoins et usages, actuels et potentiels, des
techniques interactives actuellement en cours de
développement, ainsi que celles qui seraient
souhaitables.
12Travail à faire
- Cest là un exercice d'analyse stratégique d'un
contexte scientifique et social, pour proposer un
cadre de réflexion à des communautés
scientifiques travaillant sur ce thème, à la
rencontre des besoins de la société.
13La champ du travail
- La communication interactive pourquoi ce terme
? - Il définit le champ dutilisation dune machine
partenaire ou assistante cest-à-dire
participant à lactivité dun (groupe d)
utilisateur(s) en communiquant et en
interagissant avec lui.
14Composition du groupe
- Membres du CNRS, de lUniversité / Grandes Ecoles
/ CNAM et de quelques cadres supérieurs
dentreprises, qui se sont rassemblés sur la base
du volontariat et représentatifs des Sciences
pour lIngénieur et des Sciences de lHomme et de
la Société. - Jean Caelen, animateur, (CNRS CLIPS-Grenoble)/
Claude Henry, rapporteur, (CNRS LIMSI-Orsay)/
Pierre Falzon (CNAM)/ Armand Hatchuel (CGS Ecole
des Mines de Paris)/ Isaac Joseph (Université de
Nanterre)/ Jean Louis Lacombe (Groupe LAGARDERE)/
Philippe Mallein CNRS CAUTIC Grenoble/ Joseph
Mariani (CNRS LIMSI-Orsay/ Victor Scardigli (CNRS
IRIS Dauphine)/ Jean Noël Temem (SNCF Direction
de la Recherche)/ Jean Pierre Tubach (ENST
Paris)/ Georges Vignaux (CNRS INALF MENRT).
15Germes de départ
- La manifestation marquant le vingtième
anniversaire du Département Sciences pour
lIngénieur du CNRS, en novembre 1995, - Le travail du groupe Nouvelles interfaces de
lOFTA (Observatoire Français des Techniques
Avancées), 1993-1996..
16La méthode de travail
- Le groupe de travail a organisé, sur un peu plus
de 18 mois (mi96-début98), huit séances dune
journée sur des études de cas dutilisation de la
CI (ou de projets dutilisation) dans un contexte
social donné en entreprise. Cette réalisation ou
ce projet était alors analysé de manière croisée
et interdisciplinaire. - A chaque séance se retrouve le groupe de base
mais sont également invités des experts SPI ou
SHS. - Dautres séances ont été conduites pour planifier
le travail et bâtir la réflexion (notamment avec
laide dexperts en prospective).
17Les huit séances
- SNCF, Le système ASTREE
- SNCF, Le système SOCRATE
- Groupe LAGARDERE, Le livre électronique
- SFACT, Le monde aéronautique
- IBM Formation, Les actes dapprendre et
denseigner - Municipalité dIssy les Moulineaux, La vie
citoyenne - Hôpital de Grenoble, Les gestes chirurgicaux
- ART3000, La création artistique
18Qu est-ce que la prospective ?
- Cest une démarche collective pour concevoir le
changement. - Cest une action sur la société à travers un
processus délibératif, provoquée par un groupe
dacteurs. - qui pose des questions pertinentes,
- et associe dautres acteurs à la réflexion.
19Les questions...
- Sont de nature
- scientifique
- - quelle est la place de la CI dans la communauté
scientifique ? - - doit-on satisfaire les utilisateurs ?
- - doit-on satisfaire les entreprises ?
- - doit-on suivre un rythme dinnovation ?
- - si oui lequel ?
- - etc.
20Les questions...
- Sont de nature
- scientifique
- technologique
- - quelles sont les fêlures, ruptures, décalages,
appropriations des technologies par les
utilisateurs ? - - quelles est lutilité, lutilisabilité dun
système ? - - etc.
21Les questions...
- Sont de nature
- scientifique
- technologique
- sociale
- - comment maîtriser la sécurité ?
- - le détournement ?
- - comment accompagner ou limiter ou intégrer un
nouvel usage ? - - etc.
22Les questions...
- Sont de nature
- scientifique
- technologique
- sociale
- politique
- - comment sorganisent les groupes qui
communiquent et interagissent ? - - comment se déplacent les frontières
institutionnelles ? - - comment se re-découpent les secteurs
économiques ? - - etc.
23L analyse stratégique
- Quelques tendances induites par le discours
dominant - 1 / 6
- il est possible de généraliser lusage de la
machine à un grand nombre de domaines (pour ne
pas dire tous) contrôle de processus,
production industrielle, transport sécurisé,
bureautique, robotique, etc.),
24L analyse stratégique
- Quelques tendances induites par le discours
dominant - 2 / 6
- la modélisation de lutilisateur peut permettre
détendre le champ dapplication de
linformatique à tous,
25L analyse stratégique
- Quelques tendances induites par le discours
dominant - 3 / 6
- les outils sont faciles à utiliser et conviviaux,
26L analyse stratégique
- Quelques tendances induites par le discours
dominant - 4 / 6
- le travail coopératif à distance va se développer
de plusieurs manières mise en relation de
groupes par Internet, partage de ressources,
contrôle de lactivité collective,
27L analyse stratégique
- Quelques tendances induites par le discours
dominant - 5 / 6
- lacquisition rapide et pertinente de
connaissances à partir de masses volumineuses de
données peut se faire à laide dalgorithmes
dapprentissage,
28L analyse stratégique
- Quelques tendances induites par le discours
dominant - 6 / 6
- laccès aux connaissances par de multiples canaux
sera efficace.
29L analyse stratégique
- Autres tendances induites
- Ressources partagées et non plus distribuées,
- Inter-opérabilité,
- Systèmes collaboratifs,
- Interactivité adaptative,
- Interactivité multimodale
30Etude des 8 cas
- Linstitution elle influe sur le choix des
métaphores, lorganisation du projet, la méthode
de conception, lexploitation du produit - Le métier déplacement du métier vers une
moindre compétence (surveillance au lieu de
pilotage, juriste au lieu déditeur ou
dimprimeur) ou vers une plus grande
spécialisation (chirurgien) - Les acteurs clients, usagers, utilisateurs,
producteurs, créateurs, chefs de projets,
commanditaires, juriste, hommes du marketing,
ingénieurs du bureau détude, développeurs (de
nombreux rôles et profils)
31Etude des 8 cas
- La situation de travail elle influe sur les
choix technologiques (facteur de sécurité,
facteur de charge cognitive, aptitude des
acteurs, temps de réponse, fiabilité de
fonctionnement, etc.) - Lenvironnement lespace (la gare, la salle de
contrôle), le temps (action collective synchrone
dans les NTE, action collective asynchrone dans
le livre électronique)
32Exemples point de départ du projet
- exploitation commerciale ASTREE
- client SOCRATE
- producteur Livre
- situation Aéro
- utilisateur Formation
- commanditaire Vie citoyenne
- métier GMCAO
- objet technique Art
- Les autres facteurs sont apparus plus
tardivement. Lorsquils ont été mal pris en
compte ou trop tard le projet a échoué.
33Exemples rôle des utilisateurs
- Dans la conception du produit au cours de la
conception - passif ASTREE, SOCRATE, Livre, Vie citoyenne,
GMCAO (patient) - réactif Aéro, Formation
- actif Art, GMCAO (chirurgien)
34Exemples rôle des utilisateurs
- Dans l interaction face au système et par
rapport à la tâche - ASTREE U actif -gt réactif, tâche libre
-gt prescrite - SOCRATE U passif -gt passif, tâche
prescrite -gt contrainte - Livre U passif -gt passif, tâche
prescrite -gt libre - Aéro U actif -gt réactif, tâche
prescrite -gtcontrainte - Formation U actif -gt réactif, tâche
contraint -gt libre - Vie Citoyenne U passif -gt réactif, tâche
libre -gt contrainte - GMCAO U (chirurgie) réactif -gt actif, tâche
prescrite -gt prescrite - Art U passif -gt actif, tâche contrainte
-gt libre
35Premiers résultats
- 1- Le développement technologique est trop
technocentré, - 2- Il sadresse à des groupes limités
dutilisateurs considérés comme des
professionnels, à quelques exceptions près, - 3- Le développement technologique est un
processus sintroduisant dans une organisation
sociale existante, elle-même en transformation,
dans laquelle linstitution (du moins en France)
est forte, - 4- De forts processus identitaires accompagnent
toujours les transformations technologiques
adhésions (précoce, mature, suivisme), hostilité,
détournement - 5- Les niveaux de la structure sociale en
mouvement sont variés (exemple du livre
électronique),
36Les grandes questions relevées
- 1 Lacteur instrumenté est rarement vu comme un
sujet agissant, mais comme un simple utilisateur
on ne se pose pas bien souvent la question Qui,
pour qui ? mais plutôt Quoi, comment ? Par
exemple, pour conduire un dialogue homme-machine
de réservation de billet de train on reste guidé
par la tâche elle-même, plus que par la relation
sujet-tâche-contexte (action située). - 2 Le caractère presque toujours multidimensionnel
de laction est mal pris en charge le sujet
agissant opère sur plusieurs fils d'activité, il
est intégré dans un grand système (sans compter
son environnement immédiat, bureau, terrain,
etc.) et est intriqué dans un système collectif
d'acteurs.
37Les grandes questions relevées
- 3 Lactivité collective nest pas assez étudiée
et donc mal intégrée dans les systèmes
interactifs. - 4 On ne fait pas bien souvent la différence entre
tâche et activité, et les systèmes sont trop
souvent centrés tâche , ils sadressent donc
plutôt à des experts. - 5 Les formes nouvelles dinteractivité sont
encore balbutiantes la multimodalité, la prise
en compte de l'environnement, - 6 la prise en compte des caractéristiques des
acteurs reste limitée à des modèles statiques, ne
rendant pas les systèmes adaptatifs ou évolutifs
mais simplement adaptables.
38Les grandes questions relevées
- 7 L'extrême diversité des personnes et des
acteurs est trop peu prise en compte, surtout
dans les applications grand public. - 8 Létude dune interaction instrumentée reste
souvent prisonnière de la représentation
dominante de linteraction sans instrument et
passe par des métaphores plus ou moins bénéfiques
la métaphore du bureau pour l'ordinateur
personnel, celle de la classe pour les
didacticiels, etc. - 9 Le processus de conception des systèmes
n'anticipe pas suffisamment les usages peu de
sociologues et d'ergonomes participent au
développement des projets avec les concepteurs
on reste dans le schéma classique du "bureau
d étude".
39Quelques pistes de longue portée
- Autour du paradigme automatique - partenaire (ou
délégué) - assistant , le problème de la prise de
décision. - Le modèle de lautomatisation a été la grande
affaire des années quatre-vingt dans les
situations de travail. On sest heureusement
aperçu des dangers dun tel modèle ses coûts
sociaux (sous-emploi, sur-travail) ou économiques
(surinvestissement), les réalisations de
lIntelligence Artificielle, quoique
intéressantes, sont modestes par rapport aux
ambitions premières. - Ceci conduirait depuis quelques années à un
modèle plus pertinent, celui de lassistance ou
de la délégation.
40Quelques pistes de longue portée
- Autour de lopposition réalité représentée /
réalité ressentie - Dans bien des cas on tente de visualiser plus
que de ressentir les effets dune action. - Preignance du paradigme de linterface graphique.
41Quelques pistes de courte portée
- On se limitera ici à citer les divers champs sur
lesquels un effort théorique apparaît vraiment
nécessaire - théorie de laction de laction collective
de l'activité - théorie du contrôle et de la décision
- théorie des faits techniques
- théorie des artefacts et de leur conception
- théorie de linnovation
42Eléments d organisation de la recherche
- 1- Progresser sur les questions difficiles. Pour
bien les repérer et mieux les traiter, - L'effort de construire des passerelles entre
disciplines doit se maintenir. - Un minimum daccord sur la technique et les
faits techniques dans une situation donnée est-il
si difficile à imaginer ? - Faire aussi circuler des informations sur des
cas concrets dinteraction, sur des classes
variées dusagers, sur leurs modèles dusages
correspondants. - 2- Eviter les émiettements de la recherche en
poursuivant un questionnement densemble du type
de celui entrepris ici.
43Eléments d organisation de la recherche
- 3- Assurer aux équipes de recherche le meilleur
contact avec les demandes et les mécanismes
sociaux, mais aussi leur assurer la meilleure
prise de distance leur permettant de garder une
position critique vis à vis des prises de
position institutionnelles. - 4- Les attentes du chercheur SPI concernant le
secteur SHS sont donc forte. Mais peut-être que
ces attentes sont difficiles à satisfaire car
ces disciplines n'ont pas atteint, de leur côté,
un degré de maturité suffisant ? C'est pourquoi
des programmes multidisciplinaires SPI/SHS
doivent être lancés, permettant une plus grande
perméabilité entre elles.
44Questionnement pour la CHM
- Les expérimentations deviennent possibles car la
puissance des machines va encore augmenter
rendant possible l'intégration de nouveaux
dispositifs les architectures logicielles
fondées sur la réutilisabilté des composants vont
permettre des développements rapides et des
expérimentations de solutions moins coûteuses. - Les fonctionnalités des systèmes CHM tendent à
se concentrer sur un même poste en utilisant des
ressources partagées. Elles s'organisent autour
de deux paradigmes (a) l'assistance dans la
tâche, (b) la délégation à des agents
intelligents. Cela pose le problème général de la
prise de décision quelle est la place du sujet
agissant face à la machine ?
45Questionnement pour la CHM
- Les acteurs travaillent de plus en plus manière
collaborative par action concourante (ils
coopèrent à un même but par des actions
distinctes) ou par action conjointe (ils joignent
leurs efforts pour atteindre un même but). - L'espace d'interaction s étend les objets du
monde, l'environnement de travail dans ce monde,
les autres acteurs, la distribution des
compétences, etc. - La multimodalité des connaissances, des
raisonnements, des perceptions, des actions,
n'est pas encore vraiment prise en compte dans
les systèmes d'interaction. On ne sait pas bien
aborder ces questions.
46Questionnement pour la CHM
- Le cycle et les méthodes de conception le
point de départ reste trop centre "tâche" et
n'est pas assez centré "activité" ou centré
"usager". Tous les acteurs de la conception ne
sont pas encore entrés dans le processus de
conception le marketing, les usagers, les
sociologues, les ergonomes, les acteurs de
l'organisation et de la production. - L'utilisation des métaphores dans la conception
d'une interface est certainement à tempérer
quelque peu en tant que schéma dominant de
conception, car elle risque d'entraîner la
conception vers de fausses pistes ou des
solutions inadaptées.
47Autres questions...
- Et nous chercheurs en CI... que sommes-nous ?
- des inventeurs/breveteurs ?
- des découvreurs ?
- des expérimentateurs ?
- des savants ?