Title: MODES DE STRUCTURATION DES CONTENUS PERCEPTIFS VISUELS
1MODES DE STRUCTURATION DES CONTENUS PERCEPTIFS
VISUELS
- Élisabeth PACHERIE
- Institut Jean-Nicod
- CNRS, Paris
2Plan
- Cadre théorique général une approche
non-conceptualiste - Les enjeux du problème
- Deux modes de structuration du contenu perceptif
- Les contenus scénarios
- Au-delà des contenus scénarios
3Cadre théorique général une approche
non-conceptualiste
- Caractéristiques des expériences perceptives
- Indépendance vis-à-vis des croyances
- Finesse de grain
- Richesse informationnelle
- Le contenu des expériences perceptives
- nest pas seulement composé de concepts
- na pas une structure propositionnelle
4Indépendance vis-à-vis des croyances
- Version faible les expériences perceptives ont
leur contenu indépendamment du fait que le sujet
ait des croyances correspondantes. - Exemples Illusions
- Ceci semble montrer que lexpérience perceptive
est non-doxastique, mais ne montre pas que son
contenu est non-conceptuel.
5L'illusion de Müller-Lyer
6Les cercles de Titchener
7L'assimilation des couleurs
8Grille de Hermann
9Illusion de Poggendorf
10Triangle de Kanizsa
11Contraste simultané
12Indépendance vis-à-vis des croyances
- Version faible les expériences perceptives ont
leur contenu indépendamment du fait que le sujet
ait des croyances correspondantes. - Exemples Illusions
- Ceci semble montrer que lexpérience perceptive
est non-doxastique, mais ne montre pas que son
contenu est non-conceptuel.
13Indépendance vis-à-vis des croyances
- Version forte le fait qu'une expérience
perceptive ait un contenu donné est compatible
avec l'absence de n'importe quelle croyance ou
ensemble de croyances de la part du sujet
percevant. - Dretske il existe une forme de vision (la vision
non-épistémique) telle que pour toute proposition
P, 'S voit D' n'implique pas logiquement 'S croit
que P'.
14L'indépendance forte vis-à-vis des croyances
est-elle une condition suffisante de la
non-conceptualité?
- (1) Les expériences perceptives sont des états
représentationnels - (2) Les expériences perceptives sont
indépendantes des croyances au sens fort - (3) La possession de concepts donnés suppose la
possession de croyances particulières - Conclusion les états perceptifs ont un contenu
non-conceptuel.
15Les arguments de la finesse de grain
- Ces arguments exploitent l'idée que nous pouvons
normalement opérer des discriminations
perceptives qui sont beaucoup plus fines que les
discriminations pour lesquelles le sujet a des
concepts correspondants. - Deux types d'arguments dont la logique est
différente - Argument de la discrimination des couleurs
- Argument de la discrimination carré/losange
16L'argument de la discrimination des couleurs
- Les discriminations que nous pouvons opérer entre
les contenus de nos expériences perceptives de
couleurs sont beaucoup plus fines que les
discriminations que nous pouvons faire au moyen
de nos concepts de couleurs. - Le contenu de ces expériences perceptives doit
être non-conceptuel.
17La réplique conceptualiste
Toutes les discriminations perceptives que nous
opérons peuvent être ressaisies conceptuellement
au moyen de concepts indexicaux de couleurs, sans
faire intervenir de niveau intermédiaire
non-conceptuel.
Concepts indexicauxcette couleur, ce rouge, etc
Couleurs dans le monde
18Problèmes avec la stratégie conceptualiste
- Penser à une couleur comme "cette couleur"
manifeste-t-il une capacité conceptuelle? - La maîtrise d'un concept suppose la capacité à
identifier et réidentifier à travers le temps des
échantillons d'une même nuance et non simplement
à discriminer deux échantillons de couleur
présentés simultanément. - Deux nuances de couleurs qui sont juste au dessus
du seuil de discrimination perceptive
lorsqu'elles sont présentées simultanément
seraient-elles discriminées de manière fiable si
elles étaient présentées successivement ? NON
19Discrimination vs. Identification
A
B
20(No Transcript)
21Discrimination vs. Identification
A ou B ?
22L'argument de la distinction carré/losange
- On doit introduire un niveau de contenu perceptif
non-conceptuel pour rendre compte du fait que
deux sujets peuvent percevoir la même forme
différemment, même s'ils utilisent les mêmes
ressources conceptuelles
Paul
Pierre
'Cette forme'
'Cette forme'
Contenu conceptuel
CNC
Monde
23L'argument de la richesse de l'expérience
perceptive
- Richesse ? finesse de grain
- La finesse de grain renvoie au fait qu'il existe
de nombreuses dimensions - couleur, forme,
taille, direction - telles que n'importe quelle
valeur sur ces dimensions peut entrer dans le
contenu de l'expérience perceptive. - La richesse renvoie au fait que l'expérience
perceptive est simultanément porteuse
d'informations sur les valeurs de nombreuses
dimensions. - Les deux caractéristiques sont parfois confondues
sous une étiquette commune 'caractère analogue
du contenu perceptif '
24L'argument de la richesse de l'expérience
perceptive
- L'argument de la finesse de grain et l'argument
de l'indépendance vis-à-vis des croyances visent
à montrer que les primitives représentationnelles
du contenu perceptif ne sont pas des concepts. - L'argument de la richesse vise à montrer que la
structure des représentations perceptives n'est
pas de même type que celle des représentations
conceptuelles propositionnelles.
25L'argument de la richesse de l'expérience
perceptive
- Il semble que lorsqu'un sujet normal voit un
objet, il ne peut pas le voir sans voir à la fois
sa forme, sa taille, sa couleur, sa texture, sa
localisation spatiale et ainsi de suite. - Une représentation de format conceptuel, en
revanche, peut fort bien encoder une propriété de
l'objet sans encoder les autres. - La richesse de l'expérience visuelle est souvent
mise en relation avec le mode d'encodage spatial
de l'information organisation cartographique.
26Enjeux d'une caractérisation de la structure de
l'expérience perceptive
- Les trois arguments qui viennent dêtre rappelés
sont essentiellement des arguments négatifs,
visant à montrer que le contenu dune expérience
perceptive ne peut être entièrement et uniquement
conceptuel. - Il est nécessaire de proposer également une
caractérisation positive du contenu de
lexpérience perceptive qui doit satisfaire à
trois types de contraintes - Montrer que l'expérience perceptive a bien un
contenu représentationnel, même si celui-ci est
non-conceptuel. - Rendre justice à la phénoménologie de
lexpérience perceptive - Montrer comment le contenu perceptif
non-conceptuel peut jouer un rôle dans la
justification épistémique.
27Critères de représentationalité
- Conditions de correction
- Possibilité de méprise représentationnelle
- Rôle dans l'explication du comportement
intégration cognitive avec d'autres états,
reconnaissance de similitudes partielles entre
contenus, possibilité de certaines formes
primitives d'inférences. - Ceci suppose une forme de compositionnalité du
CNC qui est déterminée par la structure de
l'expérience perceptive.
28Le contenu scénario (Peacocke, 1992)
- Un contenu scénario est un type spatial obtenu en
- spécifiant une origine et une série d'axes basés
sur le corps de l'observateur - spécifiant une manière de remplir l'espace autour
de l'origine, i.e., pour chaque point identifié
par sa distance et sa direction relativement à
l'origine, spécifiant s'il y a une surface et si
oui, la texture, la couleur, la saturation, la
brillance qu'elle a en ce point, son degré de
solidité, son orientation, etc. - Un contenu scénario est en outre positionné
lorsque - on assigne à son origine et à ses axes une
position et des directions dans le monde - on assigne un temps.
29Avantages du contenu scénario
- Permet de définir des conditions de correction
une expérience perceptive est correcte ou
véridique si la scène visuelle (le volume du
monde réel autour du sujet, au moment de
l'expérience, avec l'origine et les axes définis
par le scénario positionné) instancie le type
spatial que constitue le scénario. - Rend compte de la richesse informationnelle de la
perception à chaque point du scénario, on peut
associer n'importe quelle valeur de n'importe
quelle dimension - Impose certaines contraintes minimales on ne
peut pas à un point donné d'un scénario associer
deux valeurs différentes sur une même dimension
30Avantages du contenu scénario
- Permet l'appréciation de certaines similitudes
- similitude des valeurs prises par les points de
différents scénarios - similitude par translation de l'origine ou
rotation des axes - Permet une intégration avec certains
comportements moteurs, tels que comportement
d'atteinte (reaching), en vertu du fait soit
d'une identité du référentiel égocentrique
perceptif et du référentiel égocentrique moteur,
soit d'une convertibilité de l'un dans l'autre. - Permet certaines proto-inférences sur les
conséquences perceptives de déplacements moteurs.
31Limitations du contenu scénario
- Limitations phénoménologiques notre expérience
perceptive ordinaire n'est pas pointilliste, elle
est l'expérience d'un monde organisé en objets
dotés d'une certaine permanence et disposés ou se
déplaçant dans l'espace tridimensionnel, non
d'une tempête de confettis. - Nos proto-inférences perceptives portent en
grande partie sur ces objets, leur comportement
et leurs relations. - Nos interactions avec le monde ne se limitent pas
à des déplacements guidés visuellement, ce sont
dans une large mesure des interactions avec des
objets. - Le contenu scénario définit donc au mieux la
trame sous-jacente à l'expérience perceptive à
laquelle se superposent d'autres niveaux
d'organisation.
32Le contenu proto-propositionnel(Peacocke, 1992)
- Je suggère que lexpérience perceptive a une
seconde couche de contenu nonconceptuel. Ces
contenus supplémentaires, je les appelle
protopropositions. Ces protopropositions sont
évaluables comme vraies ou fausses. Une
protoproposition contient un ou plusieurs
individus, ainsi quune propriété ou relation.
Lorsquune protoproposition fait partie du
contenu représentationnel dune expérience,
lexpérience représente la propriété ou relation
comme sappliquant à lindividu ou aux individus
quelle contient également. Je parle de
protopropositions plutôt que de protopensées
parce que les protopropositions contiennent des
objets, propriétés et relations plutôt que des
concepts de ceux-ci. Je parle de
protopropositions parce que dans cette approche
ce nest pas le fait dêtre fixé par un contenu
conceptuel que posséderait lexpérience qui
détermine quelles font partie de son contenu
(Peacocke, 1992 77).
33Avantages du contenu proto-propositionnel selon
Peacocke
- Possède des conditions de correction, est
évaluable comme vrai ou faux. - Représente linformation perceptive à un niveau
plus abstrait et facilite la mémorisation et la
reconnaissance des formes visuelles. - Permet de rendre compte de la différence
carré/losange et ainsi dune forme
dintensionnalité de la perception visuelle. - Constitue une base pour lancrage des concepts
observationnels et permet de rendre compte de
manière non-circulaire de leur possession.
34Le contenu proto-propositionnelNécessité dune
caractérisation plus précise
- Peacocke postule lexistence dun niveau de
contenu nonconceptuel protopropositionnel, mais
nexplique pas comment celui-ci est possible. - Quest-ce exactement qui détermine quune
protoproposition donnée fait partie du contenu
représentationnel dune expérience si ce nest
pas le fait dêtre fixé par un contenu conceptuel
que possède lexpérience? - Quest-ce que représenter non-conceptuellement
des objets, propriétés et relations?
35Le défi des objets
- Les systèmes perceptifs norganisent pas le
monde en unités Le découpage du monde en choses
nous renvoie à ce qui pourrait être lessence de
la pensée et ce qui la distingue essentiellement
de la perception. Les systèmes perceptifs nous
livrent la connaissance dun arrangement continu
de surfaces. (Spelke, 1988 229). - Selon cette conception classique, lorganisation
dune scène visuelle en objets dotés de
propriétés spécifiques ou entretenant les uns
avec les autres des relations données fait
nécessairement intervenir des processus de
conceptualisation. - Une série de travaux réalisés au cours de la
dernière décennie sur la segmentation dune scène
visuelle et sur lattention visuelle permet de
remettre en cause cette idée traditionnelle et de
préciser en quel sens nous pouvons percevoir une
scène comme organisée en objets sans que cela
fasse intervenir des processus de
conceptualisation.
36Unités de sélection attentionnelle lenjeu
- Les unités élémentaires de sélection
attentionnelle sont, par définition, des unités
qui ont été constituées pré-attentionnellement. - Cette organisation pré-attentionnelle du champ
visuel est le fait de mécanismes qui sont
modulaires, ascendants et qui opèrent
automatiquement. Létude des unités de sélection
attentionnelle permet donc de mettre en évidence
certains aspects de lorganisation
pré-conceptuelle du champ visuel. - Si lattention objectale existe, il existe des
objets visuels pré-attentionnels et la
segmentation dune scène en objets ne suppose
pas nécessairement lintervention de processus de
conceptualisation. - Quest-ce exactement quun objet visuel?
Quest-ce que le système visuel traite comme un
objet?
37Unités de sélection attentionnelle dans
lattention visuelle
- Attention spatiale les unités de sélection sont
des régions spatiales du champ visuel. Ex. Le
modèle du projecteur, le modèle FIT de
Treisman. - Attention objectale les unités de sélection
attentionnelle sont des objets ou proto-objets
visuels résultant dune segmentation
préattentionnelle de la scène visuelle.
38Perception des objets et segmentation
préattentionnelle de la scène visuelle
- Un certain nombre de modèles récents (Palmer et
Rock, Kahneman, Duncan, Driver, Scholl, Pylyshyn)
considèrent que le traitement préattentionnel est
relativement développé et que l'attention
visuelle est dirigée sur des 'objets' ou groupes
dérivés d'une segmentation préattentive de la
scène visuelle. - Selon Palmer et Rock, le principe fondamental de
segmentation de scènes visuelles est le principe
de connectivité uniforme la tendance à percevoir
des régions connectées de propriétés uniformes
(luminance, couleur, texture, mouvement,
disparité) comme les unités de base de
l'organisation perceptive. Une fois opérée cette
première analyse en régions, les autres principes
gestaltistes (organisation figure/fond, puis
principes de groupement) peuvent s'appliquer.
39Le modèle de Palmer et Rock
Unités Surordonnées
Groupement
Carte des bords
Carte des régions
Unités de base
Attention
Image
Analyse
Unités Subordonnées
Figure- Fond
Formation de Régions
Détection de bords
40Principes d'organisation figure-fond
- Inclusion (surroundedness) si une région est
entièrement incluse dans une autre, elle est
perçue comme la figure. - Taille la région la plus petite est la figure.
- Orientation la région orientée selon des axes
verticaux ou horizontaux tend à être perçue comme
la figure. - Contraste les régions de plus fort contraste
avec ce qui les entoure tendent à être perçues
comme figures. - Symétrie les régions symétriques tendent à être
perçues comme figures. - Convexité les régions convexes tendent à être
perçues comme figures et les régions concaves
comme fond. - Parallélisme une région comportant des contours
parallèles tend à être perçue comme figure.
41Données empiriques en faveur de lattention
objectale
- Attention divisée
- Diffusion automatique de lattention
- Héminégligence
- Syndrome de Balint
42Attention divisée avantage au même objet
- Principe on présente brièvement à des sujets
deux objets superposés qui chacun peuvent varier
selon deux dimensions. Les sujets doivent juger
deux de ces propriétés. - RésultatsLeur performance est meilleure
lorsquil sagit de propriétés du même objet
(forme et côté douverture de la boîte) plutôt
que de propriétés des deux objets (forme de la
boîte et orientation de la ligne).
43Diffusion automatique de lattention avantage au
même objet
- Principe Le sujet doit détecter une diminution
de luminance à une extrémité dune de deux barres
présentées. On lui donne sur lextrémité en
question un indice préalable valide dans 75 des
cas. - RésultatsLorsque lindice nest pas valide, le
sujet détecte le changement de luminance plus
rapidement sil est situé à lautre extrémité de
la même barre que sil est situé sur une
extrémité équidistante de lautre barre.
I Indice M cible sur même barre D cible sur
barre différente
I
I
D
D
M
M
44Héminégligence
- Héminégligence visuelle Incapacité pour un
sujet, à la suite une lésion unilatérale du
cortex pariétal postérieur, à détecter des
signaux ou à percevoir consciemment des objets ou
parties d'objets situés dans la partie
contra-lésionnelle du champ visuel, généralement
considérée comme un déficit attentionnel. - L'héminégligence est-elle spatiale ou objectale?
45(No Transcript)
46Attention spatiale vs. objectale
4795 de jugements corrects
50 de jugements corrects
D'après Driver et al. (1993)
48Préservation de la capacité à différencier la
figure du fond sur la base de la symétrie
D'après Driver et al. (1993)
49(No Transcript)
50Lattention est sensible aux groupements
perceptifs
(a)
(b)
Driver et al., 1994
51Héminégligence objectale Lattention exploite
des cadres de référence intrinsèques centrés sur
lobjet Behrmann Tipper, 1994
52Lattention exploite plusieurs cadres de
référence
53Syndrome de Balint
- Lésion bilatérale du cortex pariétal supérieur
ayant pour effet - Apraxie oculaire incapacité à changer la
fixation d'un objet à un autre. - Simultanagnosie incapacité à voir plus d'un
objet à la fois. - Désorientation spatiale incapacité à s'orienter
et à localiser les objets correctement, y compris
leur direction égocentrique et leur distance. - Ataxie optique incapacité à atteindre et à
toucher un objet dans l'espace. - La simultanagnosie peut se manifester y compris
pour deux objets superposés (voir les yeux mais
pas les lunettes) - Un patient incapable de détecter deux cercles
présentés simultanément, est capable de les
détecter s'ils sont liés par une barre
54Syndrome de Balint
Les patients simultanagnosiques ne peuvent
déterminer si les lignes en (a) sont de même
longueur, mais peuvent dire que la figure en (b)
est trapézoïde. Ils ne voit quun triangle de
(c) à la fois lorsque les deux triangles sont de
couleurs différente.
55Les leçons de lattention objectale (1)
- Il existe un niveau dorganisation perceptive où
la scène visuelle est segmentée en proto-objets.
Ces proto-objets sont définis sur la base de
propriétés telles que la connectivité uniforme,
la convexité, la symétrie. - Cette segmentation résulte de lopération de
processus de segmentation pré-attentionnels et
pré-conceptuels. - Les proto-objets ainsi définis sont structurés
par des cadres de référence intrinsèques ,
exploitant leurs propriétés (axes, symétries). - Les divers traits et propriétés de lobjet sont
ensuite encodés relativement à ce cadre de
référence. - Ce mode de structuration peut opérer
récursivement, soit au niveau subordonné par une
analyse dun objet en ses parties, soit au niveau
surordonné par des groupements.
56Les leçons de lattention objectale (2)
- Les données sur l'attention objectale mettent en
évidence la possibilité de dissociations entre la
perception dun objet et sa localisation spatiale
(héminégligence et syndrome de Balint) et donc
dune part une relative indépendance des modes de
structuration qui font intervenir CR
égocentriques et CR intrinsèques et dautre part
lexistence dun problème de liage des cadres de
référence.
57PRÉATTENTIONNEL
Segmentation en régions, Organisation
figure-fond (connectivité, continuité
spatio-temporelle)
Individuation de proto-objets
Assignation dun CR intrinsèque (axes
délongation, orientation des contours,
orientation gravitationnelle, direction du
mouvement)
Proto-objet structuré
ATTENTIONNEL
Encodage des propriétés et traits visuels
relativement au CR (couleur, texture, forme,
etc.)
Objet visuel
58Avantages de la structuration en objets
- Ce mode de structuration plus élaboré de
l'expérience perceptive permet des formes
d'intégration cognitive et des proto-inférences
nouvelles par rapport à celles qu'autorisent les
contenus-scénarios - Permet la détection de similitudes locales,
indépendamment du point de vue, à plusieurs
échelles. - Fournit une base pour la construction de concepts
amodaux de formes, la construction de cartes
allocentriques de lenvironnement. - Permet une intégration avec des comportements
moteurs impliquant la manipulation dobjets. - Permet certaines proto-inférences sur le
comportement des objets. - Rend compte dune forme dintensionnalité
présente dans lexpérience visuelle.
59Similitudes locales
- Une structure telle que celle du contenu scénario
permet seulement d'appréhender des similitudes
globales entre scènes perçues. La structure
enrichie permet d'appréhender d'autres
similitudes
La similitude perçue des formes est fonction du
cadre de référence centré sur l'objet
Reconnaissance du même objet vu sous des angles
différents
60Intensionnalité
- Cest seulement à partir d'une conception
enrichie de la structure que nous pouvons compte
d'une forme d'intensionnalité manifestée par le
contenu de l'expérience visuelle. - Un contenu scénario positionné est correct ou
incorrect. Deux contenus scénarios de type
distinct mais identiquement positionnés ne
peuvent être tous les deux corrects. - En revanche, une même scène visuelle peut être
perçue comme organisée de différentes manières,
selon les cadres de référence mobilisés, sans que
l'une de ces manières de la percevoir soit
nécessairement plus correcte qu'une autre. (ex.
carré/losange, différents groupements des objets
perçus) et l'on peut voir une scène (ou un objet)
d'une certaine manière sans la voir de l'autre.
61(No Transcript)
62Expérience dobjets impossibles
63Expérience dobjets impossibles
64La possession de concepts donnés suppose la
possession de croyances particulières
- Pour que l'on puisse attribuer à un sujet la
possession d'un concept, il faut - (1) qu'il connaisse les conditions d'application
de ce concept - (2) qu'il soit capable d'opérer les transitions
inférentielles qu'autorise le concept. - Autrement dit, il faut qu'il ait certaines
croyances (vraies) sur les conditions dans
lesquelles il est approprié d'appliquer le
concept et sur les inférences que permet le
concept. -