Title: Pr
1Présentation de la séquence
- Niveau 4ème
- Objectifs généraux lire une œuvre intégrale
dun grand auteur du XIXème travailler sur le
rôle de la description dans le récit - Place du diaporama dans la séquence
- Le diaporama guide la lecture des élèves (il est
consultable sur lENT) - à chaque partie sont associées des questions à
faire à la maison pour avancer progressivement
dans lœuvre - des résumés permettent aux élèves de passer
quelques pages plus difficiles - une introduction donne des repères sur lœuvre et
sur le contexte historique - Enfin, des œuvres picturales permettent aux
élèves de visualiser certains aspects du récit. - Transformé en paperboard, il est le support de
lanalyse de texte sur TBI.
2- Documents daccompagnement tous les
questionnaires et tous les extraits sont donnés
photocopiés pour ne pas pénaliser les élèves ne
disposant pas dinternet. Ces feuilles seront
aussi le support de lanalyse de textes.
3- Déroulement de la séquence
Séance Dominante Titre / Objectif
1 Lecture Titre Présentation de la séquence et de lœuvre (diapos 4 et 5)
1 Lecture Objectif donner des éléments de compréhension de lœuvre
2 Lecture Titre Portrait de famille Lincipit (p 44) (diapos 6 et 7)
2 Lecture Objectif étudier lorganisation dun portrait de famille
3 expression / images Titre Écrire un portrait de famille
3 expression / images Objectif choisir un portrait (tableau) pour en faire une description
4 Grammaire Titre Les expansions du nom et lapposition
4 Grammaire Objectif revoir les différentes manières denrichir le nom
5 Lecture Titre Latelier du peintre Servin (p 55 à 57) (diapos 8 et 9)
5 Lecture Objectif comprendre comment sorganise la description dun lieu
6 Grammaire Titre Les connecteurs spatiaux
6 Grammaire Objectif revoir les groupes de mots pour organiser une description
7 Lecture Titre Portrait de famille 15 ans après (p 91, 93, 96) (diapos 12, 13 et 14)
7 Lecture Objectif comprendre la fonction symbolique du portrait chez Balzac
8 Grammaire Titre Les accords dans le groupe nominal
8 Grammaire Objectif revoir toutes les difficultés orthographiques liées au GN
9 Lecture Titre La déchéance des héros (p 121-122, p 127-129, p 137) (diapos 17, 18, 19)
9 Lecture Objectif montrer comment la description se met au service du récit
10 Écriture Titre Rédiger un portrait subjectif (diapo 10)
10 Écriture Objectif réinvestir les notions de la séquence et travailler le vocabulaire
Précision Lensemble des activités proposées
dans le diaporama nont pu être menée en classe
(analyse des tableaux annexes), mais chaque
tableau a permis aux élèves de recréer
latmosphère de lhistoire.
4La Vendetta, Honoré de Balzac (1830)
Ce roman fait partie du vaste projet de Balzac,
La comédie humaine, dans les Scènes de la vie
privée. Lhistoire se déroule à Paris sous La
Restauration après la chute de Napoléon.
- Les personnages principaux sont
- Bartholoméo di Piombo, vieux compatriote de
Napoléon. - Ginevra di Piombo, la fille de Bartholoméo di
Piombo - Amélie Thirion, rivale de Ginevra en peinture
- Servin, le maître de peinture de Ginevra
- Luigi Porta, amant de Ginevra
- Mme Servin, femme de Servin
5Comprendre le contexte historique
Chronologie 1769 gt Naissance de Napoléon
Bonaparte en Corse. 1789 gt Révolution
française. 1795 gt Arrivée de Bonaparte au pouvoir
le Directoire. 1796 1797 gt La campagne
dItalie. 1799 gt Bonaparte, premier consul. 1804
gt Napoléon sacré empereur. 1814 gt Fin de
lEmpire. Napoléon exilé à lîle dElbe.
Rétablissement de la monarchie des Bourbons
Louis XVIII, roi de France (1ère
Restauration) 1815 Mars gt Retour de Napoléon au
pouvoir (les Cent-Jours). Juin gt Défaite de
Napoléon à Waterloo. Juillet gt Retour de Louis
XVIII Seconde Restauration.
Cet officier eut beau représenter à Bartoloméo
quon ne voyait pas le Premier consul sans lui
avoir préalablement demandé par écrit une
audience, létranger voulut absolument que le
militaire allât prévenir Bonaparte. ( p 49)
A travers la crevasse, elle avait entrevu
laigle impériale et, sur un lit de sangles
faiblement éclairé, la figure dun officier de la
Garde, Elle devina tout Servin cachait un
proscrit. (p 67)
il est nécessaire dajouter que cette scène
avait lieu vers la fin du mois de juillet 1815,
Le second retour des Bourbons venait de troubler
bien des amitiés qui avaient résisté au mouvement
de la première restauration. (p 61)
Il peignit en traits de feu le grand désastre
de Waterloo. (p 82)
6Partie I p 47 à 83
p 47 à 54 Larrivée à Paris
- Questions daccompagnement de la lecture
- Lisez les pages 47 à 54 puis répondez aux
questions suivantes sur une copie double
présentée. - Où la scène se déroule-t-elle ?
- Quand la scène a-t-elle lieu ?
- Comment sappelle létranger ? A qui veut-il
parler ? - Doù vient-il ?
- Pourquoi Piombo a-t-il tué tous les Porta ?
- Comment sappelle lacte quil a commis ?
- Comment va-t-il vivre avec sa famille à Paris?
En 1800, vers la fin du mois doctobre, un
étranger, suivi dune femme et dune petite
fille, arriva devant les Tuileries à Paris, et se
tint assez longtemps auprès des décombres dune
maison récemment démolie, à lendroit où sélève
aujourdhui laile commencée qui devait unir le
château de Catherine de Médicis au Louvre des
Valois. (p 47)
Palais des Tuileries
7Portrait de famille
Quelle impression se dégage de cette description ?
- Il resta là, debout, les bras croisés, la tête
inclinée et la relevait parfois pour regarder
alternativement le palais consulaire, et sa femme
assise auprès de lui sur une pierre. Quoique
linconnue parût ne soccuper que de la petite
fille âgée de neuf à dix ans dont les longs
cheveux noirs étaient comme un amusement entre
ses mains, elle ne perdait aucun des regards que
lui adressait son compagnon. Un même sentiment,
autre que lamour, unissait ces deux êtres, et
animait dune même inquiétude leurs mouvements et
leurs pensées. La misère est peut-être le plus
puissant de tous les liens. Cette petite fille
semblait être le dernier fruit de leur union.
Létranger avait une de ces têtes abondantes en
cheveux, larges et graves, qui se sont souvent
offertes au pinceau des Carraches. Ces cheveux si
noirs étaient mélangés dune grande quantité de
cheveux blancs. Quoique nobles et fiers, ses
traits avaient un ton de dureté qui les gâtait.
Malgré sa force et sa taille droite, il
paraissait avoir plus de soixante ans. Ses
vêtements délabrés annonçaient quil venait dun
pays étranger. Quoique la figure jadis belle et
alors flétrie de la femme trahît une tristesse
profonde, quand son mari la regardait elle
sefforçait de sourire en affectant une
contenance calme. La petite fille restait debout,
malgré la fatigue dont les marques frappaient son
jeune visage hâlé par le soleil. Elle avait une
tournure italienne, de grands yeux noirs sous des
sourcils bien arqués une noblesse native, une
grâce vraie. Plus dun passant se sentait ému au
seul aspect de ce groupe dont les personnages ne
faisaient aucun effort pour cacher un désespoir
aussi profond que lexpression en était simple
(p 47-48)
Frontispice de La Vendetta, 1852
Annibal Carrache (1560-1609), Tête dun vieil
homme, Florence,
8p 54 à 64 Latelier du peintre Servin
Le narrateur nous présente latelier du peintre
Servin qui propose des leçons de peinture aux
jeunes filles de bonne société. Il nous décrit
ensuite son atelier (p 55-57), La scène se passe
au mois de juillet 1815. des jeunes filles,
réparties en deux groupes rivaux, les Bourgeoises
dun côté, les Ultras de lautres se trouvent
devant leur chevalet et attendent la venue de
deux personnes le maître Servin et la reine de
latelier, Ginevra Piombo. Profitant de ce
retard, Mlle Thirion, monarchiste qui hait
Ginevra qui ne cache pas son admiration pour
Napoléon, déplace le chevalet de sa rivale. Elle
manifeste ainsi sa jalousie pour lélève la plus
douée de latelier (portrait p 63-64).
Latelier du peintre Abel de Pujol, Adrienne
Marie Grandpierre-Deverzy (1798-1869)
Suivez le lien en cliquant sur limage. Il vous
mènera à un site de ressources sur lequel vous
pourrez agrandir limage. Une animation vous
permettra aussi de mieux comprendre la
composition du tableau. En bonus, lextrait de la
page suivante en audio !
9Il avait poussé le scrupule de ses précautions
jusque dans lordonnance du local où étudiaient
ses écolières. Lentrée du grenier qui régnait
au-dessus de ses appartements avait été murée.
Pour parvenir à cette retraite, aussi sacrée
quun harem, il fallait monter par un escalier
pratiqué dans lintérieur de son logement.
Latelier, qui occupait tout le comble de la
maison, offrait ces proportions énormes qui
surprennent toujours les curieux quand, arrivés à
soixante pieds du sol, ils sattendent à voir les
artistes logés dans une gouttière. Cette espèce
de galerie était profusément éclairée par
dimmenses châssis vitrés et garnis de ces
grandes toiles vertes à laide desquelles les
peintres disposent de la lumière. Une foule de
caricatures, de têtes faites au trait, avec de la
couleur ou la pointe dun couteau, sur les
murailles peintes en gris foncé, prouvaient, sauf
la différence de lexpression, que les filles les
plus distinguées ont dans lesprit autant de
folie que les hommes peuvent en avoir. Un petit
poêle et ses grands tuyaux, qui décrivaient un
effroyable zigzag avant datteindre les hautes
régions du toit, étaient linfaillible ornement
de cet atelier. Une planche régnait autour des
murs et soutenait des modèles en plâtre qui
gisaient confusément placés, la plupart couverts
dune blonde poussière. Au-dessous de ce rayon,
çà et là, une tête de Niobé pendue à un clou
montrait sa pose de douleur, une Vénus souriait,
une main se présentait brusquement aux yeux comme
celle dun pauvre demandant laumône, puis
quelques écorchés jaunis par la fumée avaient
lair de membres arrachés la veille à des
cercueils enfin des tableaux, des dessins, des
mannequins, des cadres sans toiles et des toiles
sans cadres achevaient de donner à cette pièce
irrégulière la physionomie dun atelier que
distingue un singulier mélange dornement et de
nudité, de misère et de richesse, de soin et
dincurie. Cet immense vaisseau, où tout paraît
petit même lhomme, sent la coulisse dopéra il
sy trouve de vieux linges, des armures dorées,
des lambeaux détoffe, des machines mais il y a
je ne sais quoi de grand comme la pensée le
génie et la mort sont là la Diane ou lApollon
auprès dun crâne ou dun squelette, le beau et
le désordre, la poésie et la réalité, de riches
couleurs dans lombre, et souvent tout un drame
immobile et silencieux. Quel symbole dune tête
dartiste ! (p 55 à 57)
- Nommez les trois caractéristiques de latelier
auxquelles renvoient les passages en couleur. - Retrouvez-vous ces caractéristiques dans le
tableau de la page précédente. - Quel sens a le mot retraite (l. 2) dans le
texte ? Relevez dans le texte le champ lexical
correspondant. - le beau et le désordre (l. 20) faites un
tableau à deux colonnes et relevez au moins cinq
citations pour illustrer le beau et pour
illustrer le désordre . - De quoi cet atelier est-il le symbole selon le
narrateur?
10A savoir Il sagit du portrait de Ginevra de
Benci peint par Leonard de Vinci vers 1474, Or
cette femme a épousé un homme prénommé Luigi.
Balzac sest sans doute inspiré de ce portrait.
Portrait de Ginevra
On eût dit dune reine dans sa cour.
De toutes les jeunes filles venues jusqualors
dans latelier de Servin, elle était la plus
belle, la plus grande et la mieux faite. Sa
démarche possédait un caractère de noblesse et de
grâce qui commandait le respect. Sa figure
empreinte dintelligence semblait rayonner, tant
y respirait cette animation particulière aux
Corses et qui nexclut point le calme. Ses longs
cheveux, ses yeux et ses cils noirs exprimaient
la passion. Quoique les coins de sa bouche se
dessinassent mollement et que ses lèvres fussent
un peu trop fortes, il sy peignait cette bonté
que donne aux êtres forts la conscience de leur
force. Par un singulier caprice de la nature, le
charme de son visage se trouvait en quelque sorte
démenti par un front de marbre où se peignait une
fierté presque sauvage, où respiraient les mœurs
de la Corse. Là était le seul lien quil y eût
entre elle et son pays natal dans tout le reste
de sa personne, la simplicité, labandon des
beautés lombardes séduisaient si bien quil
fallait ne pas la voir pour lui causer la moindre
peine. Elle inspirait un si vif attrait que, par
prudence, son vieux père la faisait accompagner
jusquà latelier. Le seul défaut de cette
créature véritablement poétique venait de la
puissance même dune beauté si largement
développée elle avait lair dêtre femme. Elle
sétait refusée au mariage, par amour pour son
père et sa mère, en se sentant nécessaire à leurs
vieux jours. (p 63-64)
La dame à lhermine, 1475
- A quoi les deux couleurs du portrait
correspondent-elles ? - Associez un trait de caractère à chacun des
détails physiques suivants la figure, les
cheveux, les cils et les yeux. - Relevez le nom, employé deux fois, exprimant un
sentiment.
11p 64 à 83 La résolution dun mystère
Elle quitta latelier en emportant gravée dans
son souvenir limage dune tête dhomme aussi
gracieuse que celle de lEndymion, chef dœuvre
de Girodet quelle avait copié quelques jours
auparavant. (p 71)
- Questions daccompagnement de la lecture
- Lisez les pages 64 à 83 puis répondez aux
questions suivantes sur la même copie double
présentée. - Ginevra saperçoit-elle que son chevalet a changé
de place ? - Que voit-elle par la crevasse dans le mur ?
Comment a-t-elle su que le cabinet noir
renfermait un secret ? - Pourquoi ce secret ne doit-il pas être trahi ?
- Qui a devinait que Ginevra cache quelque chose ?
- Qui est caché dans le cabinet noir ? Quel est son
nom ? Doù vient-il ? - Que doit-il arrivé à Labédoyère ? Pourquoi ?
- Que veut faire le jeune homme ? Qui len empêche
? - Relevez deux citations qui montrent lamour
naissant de Ginevra pour le jeune Garde.
Soldats de la garde impériale
Litalienne vit paraître un jeune homme grand
et bien fait dont luniforme impérial lui fit
battre le cœur. Lofficier avait un bras en
écharpe, et la pâleur de son teint accusait de
vives souffrances. (p 76)
Le sommeil dEndymion, Girodet, 1791
12Partie II p 83 à 120
p 83 à 91 La fin de latelier
- Questions daccompagnement de la lecture
- Lisez les pages 83 à 91 puis répondez aux
questions suivantes sur une copie double
présentée. - Pourquoi les jeunes filles ne viennent-elles plus
à latelier ? - Pourquoi Les Piombo sont-ils inquiets pour leur
fille ?
Les deux vieillards se regardèrent avec toutes
les marques dune anxiété peu ordinaire. Trop
agité pour rester en place, Bartholoméo se leva
et fit deux fois le tour de son salon assez
lestement pour un homme de soixante-dix-sept ans.
Grâce à sa constitution robuste, il avait subi
peu de changements depuis le jour de son arrivée
à Paris, et malgré sa haute taille, il se tenait
encore droit. Ses cheveux devenus blancs et rares
laissaient à découvert un crâne large et
protubérant qui donnait une haute idée de son
caractère et de sa fermeté. Sa figure marquée de
rides profondes avait pris un très-grand
développement et gardait ce teint pâle qui
inspire la vénération. La fougue des passions
régnait encore dans le feu surnaturel de ses yeux
dont les sourcils navaient pas entièrement
blanchi, et qui conservaient leur terrible
mobilité. Laspect de cette tête était sévère,
mais on voyait que Bartholoméo avait le droit
dêtre ainsi. Sa bonté, sa douceur nétaient
guère connues que de sa femme et de sa fille.
Dans ses fonctions ou devant un étranger, il ne
déposait jamais la majesté que le temps imprimait
à sa personne, et lhabitude de froncer ses gros
sourcils, de contracter les rides de son visage,
de donner à son regard une fixité napoléonienne,
rendait son abord glacial. (p 91)
Portrait de Bartholoméo di Piombo 15 ans après.
Surlignez les termes ou expressions qui montrent
que le père de Ginevra na pas un caractère
facile.
13p 92 à 97 La vie des Piombo
Le narrateur nous raconte la vie de la famille
Piombo à Paris sous le règne de Napoléon et après
sa chute, Il nous décrit les liens forts qui
unissent le père et la fille en insistant sur
leur caractère la fermeté pour le père et la
volonté pour la fille. Ginevra a contracté
lhabitude de dominer ses parents . La mère,
faible et habituée à obéir nintervient que très
peu.
Bartholoméo di Piombo avait acquis, moyennant
la somme assez modique que Madame, mère de
lempereur, lui avait donnée de ses propriétés en
Corse, lancien hôtel de Portenduère, dans lequel
il ne fit aucun changement. Presque toujours logé
aux frais du gouvernement, il nhabitait cette
maison que depuis la catastrophe de
Fontainebleau. Suivant lhabitude des gens
simples et de haute vertu, le baron et sa femme
ne donnaient rien au faste extérieur leurs
meubles provenaient de lancien ameublement de
lhôtel. Les grands appartements hauts détage,
sombres et nus de cette demeure, les larges
glaces encadrées dans de vieilles bordures dorées
presque noires, et ce mobilier du temps de Louis
XIV, étaient en rapport avec Bartholoméo et sa
femme, personnages dignes de lantiquité. Sous
lEmpire et pendant les Cent-Jours, en exerçant
des fonctions largement rétribuées, le vieux
Corse avait eu un grand train de maison, plutôt
dans le but de faire honneur à sa place que dans
le dessein de briller. Sa vie et celle de sa
femme étaient si frugales, si tranquilles, que
leur modeste fortune suffisait à leurs besoins.
Pour eux, leur fille Ginevra valait toute les
richesses du monde. (p 93)
La maison des Piombo
Surlignez les termes ou expressions qui montrent
que les Piombo vivent une vie simple. Quels
éléments du décor sont accord avec leur
personnalité ?
14Portrait de Elisa di Piombo 15 ans après
Surlignez les mots ou expressions qui montrent
combien Elisa di Piombo mérite le nom de
vieillarde . Quels sont effectivement ses
points communs avec les femmes des tableaux
ci-contre ?
Jean-Victor Schnetz (1786-1870), La Jeunesse de
Sixte-Quint
Jean-Victor Schnetz (1787-1870)La Prière des
pélerins italiens, 1823
Déjà septuagénaire, grande, sèche, pâle et
ridée, la baronne ressemblait parfaitement à ces
vieilles femmes que Schnetz met dans les scènes
italiennes de ses tableaux de genre elle
restait si habituellement silencieuse, quon
leût prise pour une nouvelle madame Shandy
mais un mot, un regard, un geste annonçaient que
ses sentiments avaient gardé la vigueur et la
fraîcheur de la jeunesse. Sa toilette, dépouillée
de coquetterie, manquait souvent de goût. Elle
demeurait ordinairement passive, plongée dans une
bergère, comme une sultane Validé, attendant ou
admirant sa Ginevra, son orgueil et sa vie. La
beauté, la toilette, la grâce de sa fille,
semblaient être devenues siennes. Tout pour elle
était bien quand Ginevra se trouvait heureuse.
Ses cheveux avaient blanchi, et quelques mèches
se voyaient au-dessus de son front blanc et ridé,
ou le long de ses joues creuses. (p 96-97)
15p 97 à 120 Le conflit
- Questions daccompagnement de la lecture
- Lisez les pages 97 à 120 puis répondez aux
questions suivantes sur une copie double
présentée. - Depuis combien de temps Ginevra rentre-t-elle
plus tard le soir ? - Pourquoi Bartholoméo nest-il pas heureux que sa
fille soit amoureuse ? - Louis peut-il sortir sans crainte ? (p 105)
Pourquoi ? - Que découvrent les amoureux lors de la rencontre
entre Louis et les parents Piombo ? - Quel danger Luigi court-il après cette découverte
? (p 108) - Qui Ginevra choisit-elle entre son père et son
amant ? Relevez trois raisons quelle donne à son
père pour justifier ce choix. (p 110-111) - Qui vient rendre visite au Piombo ? Pourquoi ?
- Que cherche alors à faire di Piombo ? Pourquoi ?
(p 117) - Pourquoi Ginevra dit-elle mon Luigi nous
navons dautre fortune que notre amour. ? (p
118) - Que Ginevra reçoit-elle de sa mère ?
Sur quelle illustration Bartholoméo di Piombo
a-t-il lair le plus terrible. Justifiez votre
réponse.
16Partie III p 120 à 144
p 120 à 130 La noce et la lune de miel
- Questions daccompagnement de la lecture
- Lisez les pages 120 à 130 puis répondez aux
questions suivantes sur une copie double
présentée. - 1) Relevez trois détails qui montrent combien le
mariage de Ginevra et Luigi est simple. - 2) Pourquoi Luigi pleure-t-il (p 122) ?
- 3) Pourquoi le mariage des deux amants na-t-il
rien dune fête ? - 4) Quels aménagements pour la maison Luigi a-t-il
prévus pour faire plaisir à Ginevra ? - 5) Comment a-t-il payé ?
Ce tableau de Théodore Robinson sintitule La
marche nuptiale et date de 1882. Il nest pas du
tout peint dans le même style que les autres
tableaux auxquels Balzac faisait référence. Ce
nest plus de la peinture réaliste, mais de la
peinture impressionniste, que Balzac na pas
connue Quelles en sont les caractéristiques ?
171) Surlignez de deux couleurs différentes les
éléments qui insistent sur le contraste entre les
deux noces. 2) Quelle figure de style utilisée
pour latelier du peintre retrouvez-vous ici ? 3)
Pourquoi Ginevra sent-elle son cœur se gonfler
devant les autres noces ? 4) En quoi la dernière
phrase annonce-t-elle la fin ?
? La noce
Peu accoutumés aux grimaces sociales, et ne
voyant rien que de très-simple dans le service
quils rendaient à Luigi, ces gens sétaient
habillés proprement, mais sans luxe, et rien
nannonçait le joyeux cortège dune noce.
Ginevra, elle-même, se mit très-simplement afin
de se conformer à sa fortune néanmoins sa
beauté avait quelque chose de si noble et de si
imposant, quà son aspect la parole expira sur
les lèvres des témoins qui se crurent obligés de
lui adresser un compliment ils la saluèrent
avec respect, elle sinclina ils la regardèrent
en silence et ne surent plus que ladmirer. Cette
réserve jeta du froid entre eux. La joie ne peut
éclater que parmi des gens qui se sentent égaux.
Le hasard voulut donc que tout fût sombre et
grave autour des deux fiancés, rien ne refléta
leur félicité. Léglise et la mairie nétaient
pas très-éloignées de lhôtel. Les deux Corses,
suivis des quatre témoins que leur imposait la
loi, voulurent y aller à pied, dans une
simplicité qui dépouilla de tout appareil cette
grande scène de la vie sociale. Ils trouvèrent
dans la cour de la mairie une foule déquipages
qui annonçaient nombreuse compagnie, ils
montèrent et arrivèrent à une grande salle où les
mariés, dont le bonheur était indiqué pour ce
jour-là, attendaient assez impatiemment le maire
du quartier. Ginevra sassit près de Luigi au
bout dun grand banc et leurs témoins restèrent
debout, faute de sièges. Deux mariées
pompeusement habillées de blanc, chargées de
rubans, de dentelles, de perles, et couronnées de
bouquets de fleurs doranger dont les boutons
satinés tremblaient sous leur voile, étaient
entourées de leurs familles joyeuses, et
accompagnées de leurs mères, quelles regardaient
dun air à la fois satisfait et craintif tous
les yeux réfléchissaient leur bonheur, et chaque
figure semblait leur prodiguer des bénédictions.
Les pères, les témoins, les frères, les sœurs
allaient et venaient, comme un essaim se jouant
dans un rayon de soleil qui va disparaître.
Chacun semblait comprendre la valeur de ce moment
fugitif où, dans la vie, le cœur se trouve entre
deux espérances les souhaits du passé, les
promesses de lavenir. À cet aspect, Ginevra
sentit son cœur se gonfler, et pressa le bras de
Luigi qui lui lança un regard. Une larme roula
dans les yeux du jeune Corse, il ne comprit
jamais mieux qualors tout ce que sa Ginevra lui
sacrifiait. Cette larme précieuse fit oublier à
la jeune fille labandon dans lequel elle se
trouvait. Lamour versa des trésors de lumière
entre les deux amants qui ne virent plus queux
au milieu de ce tumulte ils étaient là, seuls,
dans cette foule, tels quils devaient être dans
la vie. (p 121-122)
18? Lappartement
Ils parcoururent ensemble les trois chambres
qui composaient leur logement. La pièce dentrée
servait de salon et de salle à manger. À droite
se trouvait une chambre à coucher, à gauche un
grand cabinet que Luigi avait fait arranger pour
sa chère femme et où elle trouva les chevalets,
la boîte à couleurs, les plâtres, les modèles,
les mannequins, les tableaux, les portefeuilles,
enfin tout le mobilier de lartiste. Je
travaillerai donc là , dit-elle avec une
expression enfantine. Elle regarda longtemps la
tenture, les meubles, et toujours elle se
retournait vers Luigi pour le remercier, car il y
avait une sorte de magnificence dans ce petit
réduit une bibliothèque contenait les livres
favoris de Ginevra, au fond était un piano. Elle
sassit sur un divan, attira Luigi près delle,
et lui serrant la main Tu as bon goût,
dit-elle dune voix caressante. () Au-dessus
de ces trois chambres, sous les toits, il y avait
un cabinet pour Luigi, une cuisine et une chambre
de domestique. Ginevra fut satisfaite de son
petit domaine, quoique la vue sy trouvât bornée
par le large mur dune maison voisine, et que la
cour doù venait le jour fût sombre. Mais les
deux amants avaient le cœur si joyeux, mais
lespérance leur embellissait si bien lavenir,
quils ne voulurent apercevoir que de charmantes
images dans leur mystérieux asile. Ils étaient au
fond de cette vaste maison et perdus dans
limmensité de Paris comme deux perles dans leur
nacre, au sein des profondes mers pour tout
autre ceût été une prison, pour eux ce fut un
paradis. (p 127-129)
1) Soulignez les éléments qui insistent sur la
modestie du logement. Avec quel autre lieu décrit
précédemment dans le livre, cette description
contraste-t-elle ? 2) Quels aménagements doivent
faire plaisir à Ginevra ? 3) À quel lieu le
narrateur compare-t-il le logement ? Quel détail
lui fait dire cela ? 4) Et quelle image les
jeunes amoureux en ont-ils ?
19p 130 à 144 un destin tragique
- Questions daccompagnement de la lecture
- Lisez les pages 130 à 144 puis répondez aux
questions suivantes sur une copie double
présentée. - 5) Comment Ginevra gagne-t-elle sa vie ? Et
Luigi ? - 6) Quand le bonheur du couple commence-t-il à
décliner ? - 7) Quel heureux événement vient augmenter les
dépenses du couple ? - 8) Relevez dans le portrait de Ginevra (p 137)
des détails qui montrent la misère dans laquelle
vivent les deux époux. - 9) Quels drames surviennent alors ?
- 10) Quapporte Luigi aux parents de Ginevra ?
- 11) Quarrive-t-il à Luigi ? Quelle est alors la
réaction de Bartholoméo ?
Sept ou huit mois après la naissance du petit
Bartholoméo, lon aurait eu de la peine à
reconnaître dans la mère qui allaitait cet enfant
malingre loriginal de ladmirable portrait, le
seul ornement dune chambre nue. Sans feu par un
rude hiver, Ginevra vit les gracieux contours de
sa figure se détruire lentement, ses joues
devinrent blanches comme de la porcelaine. On eût
dit que ses yeux avaient pâli. Elle regardait en
pleurant son enfant amaigri, décoloré, et ne
souffrait que de cette jeune misère. Luigi debout
et silencieux, navait plus le courage de sourire
à son fils. (p 137)
Comparez ce portrait avec le portrait de Ginevra
des pages 63-64 qua-t-elle perdu?
Comparez ce tableau avec le portrait ci-dessus.
Quels sont les points communs ? Quelles sont les
différences ?