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ETAT, GOUVERNEMENTALIT

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Aglietta M. et Orl an A. ds (1998), La monnaie souveraine, Odile Jacob ... Cours au Coll ge de France 1977-1978, Hautes Etudes/Gallimard/Seuil, Paris. Haut ... – PowerPoint PPT presentation

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Title: ETAT, GOUVERNEMENTALIT


1
ETAT, GOUVERNEMENTALITÉ ET COHÉSION SOCIALE AU
MAROC
  • Noureddine El Aoufi
  • LEID/Université Mohammed V, Rabat

2
Plan
  • Etat et développement la dette primordiale
  • Etat et légitimité la gouvernementalité
    économique
  • Déficits sociaux et montée des inégalités
  • Inégalités de quoi?
  • Inégalités de dépenses croissantes et
    persistantes
  • Inégalités de capacités structurelles et
    cumulatives
  • Déclassement social
  • Défiance
  • Etat social

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La dette primordiale (1/2)
  • Au Maroc, la dette primordiale (au sens de
    Charles Malamoud, 1989) structure un double lien
    organique 
  • Un lien horizontal et intergénérationnel entre
    les individus, les groupes et les communautés
  • Versus fragmentations sociales liées à la
    mondialisation
  • définissant une pragmatique altruiste mobilisant
    les valeurs de confiance et de réciprocité,
    réduisant les coûts de transaction et favorisant
    les jeux coopératifs.
  • Un lien vertical qui constitue un invariant de la
    configuration Etat/société et Etat/économie.

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La dette primordiale (2/2)
  • La dette primordiale semble présider, en longue
    période, à léquilibre politique et culturel, au
    maintien de la cohésion sociale.
  • Elle fonde la légitimité de lEtat et sa
    souveraineté
  • En contrepartie du principe dallégeance
    (Al-béia), lobligation de protéger, de prendre
    en charge le territoire et la population
  •  Etat de justice  (Ibn Khaldûn) ou Etat de
    type  pastoral  (Foucault, 2004).

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Gouvernementalité (1/4)
  •  Par  gouvernementalité , jentends lensemble
    constitué par les institutions, les procédures,
    analyses et réflexions, les calculs et les
    tactiques qui permettent dexercer cette forme
    spécifique, quoique très complexe, de pouvoir qui
    a pour cible principale la population, pour forme
    majeure de savoir léconomie politique, pour
    instrument technique essentiel les dispositifs de
    sécurité.  (Foucault, 2004, p.111)

6
Gouvernementalité (2/4)
  •  Deuxièmement, par  gouvernementalité ,
    jentends la tendance, la ligne de force qui,
    dans tout lOccident, na pas cessé de conduire,
    et depuis fort longtemps, vers la prééminence de
    ce type de pouvoir quon peut appeler le
     gouvernement  sur tous les autres
    souveraineté, discipline et qui a amené, dune
    part, le développement de toute une série
    dappareils spécifiques de gouvernement et,
    dautre part, le développement de toute une série
    de savoirs.  (Foucault, 2004, p.112)

7
Gouvernementalité (3/4)
  • Au Maroc, le Makhzen désigne un mode spécifique
    dexercice de la souveraineté à la fois sur le
    territoire (contrôle du bled siba, discipline) et
    sur la population (protection contre les risques
    et les crises)
  • correspondant à la notion d   Etat pastoral 
    (invention du christianisme selon Foucault)
     conduite des hommes vers leur salut 
  • Protectorat un dualisme institutionnel
  • Souveraineté formelle
  • Gouvernementalité réelle

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Gouvernementalité (4/4)
  • Indépendance équilibre instable entre
  • Etat de justice (Ibn Khaldûn) dont les ressources
    traditionnelles de légitimité sont la protection
    et la sécurité
  • Etat de gouvernementalité utilisant les
    technologies modernes de gouvernement
    (rationalité économique,  bonne gouvernance ,
    etc.) et le développement (population et
    territoire) comme justification de légitimité.

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Déficits sociaux et montée des inégalités
  • Rapport du Cinquantenaire une mise en
    perspective historique (1956-1999) faisant
    ressortir
  • Lampleur des déficits sociaux, notamment en
    milieu rural
  • La montée des inégalités (HCP, 2010 El Aoufi,
    Hanchane et Taouil, 2010)

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Inégalités de quoi?
  • Lhypothèse des inégalités de capacités (Sen,
    1993, 2000, 2010)
  • La croissance, y compris dans sa composante pro
    pauvres, peut saccompagner dune aggravation des
    inégalités (Rapport du Cinquantenaire, 2005).
  • Variables focales revenus accessibilités
    (éducation, santé, logement)
  • Il existe des seuils dacceptabilité des
    inégalités
  • Principe du Maximin (Rawls, 1971) les
    inégalités ne sont acceptables que si et
    seulement si elles profitent aux plus défavorisés

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Inégalités de dépenses croissantes et
persistantes (1/4)
  • Les inégalités se creusent alors que la pauvreté
    recule (El Aoufi, Hanchane et Taouil, 2010)
  • Taux de pauvreté 9 en 2007 contre 24 en 2001
  • Hauts revenus (20) environ 50 des dépenses
    en 2007 (46 en 2001) contre 6,7 pour les bas
    revenus
  • Coefficient de Gini (CG) 40,7 en 2007 (41,1
    en milieu urbain contre 33,1 dans le rural)

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Inégalités de dépenses croissantes et
persistantes (2/4)
  • De fortes inégalités territoriales (El Aoufi,
    Hanchane et Taouil, 2010)
  • Vulnérabilité et pauvreté taux record (19) à
    Doukkala-Abda, au Sahara et à Taza-Al
    Houceima-Taounate.
  • CG les plus élevés Tanger-Tétouan (47) et
    Rabat-Salé-Zemmour-Zaïr (46)  

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Inégalités de dépenses croissantes et
persistantes (3/4)
  • Inégalités et genre  les femmes moins pauvres ?
  • Taux de pauvreté plus réduit, en 2007, pour les
    femmes chefs de ménage (7,4) par rapport aux
    chefs masculins (9,2).
  • Taux de vulnérabilité 16,4 pour les femmes
    contre 17,6 pour les hommes.
  • 1985-2001 les hommes plus frappés que les
    femmes.
  • Inégalités de dépense selon le sexe peu
    significatives.
  • Répartition des dépenses totales moins
    inégalitaire chez les femmes CG de 31 contre
    41 pour les hommes.

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Inégalités de dépenses croissantes et
persistantes (4/4)
  • La scolarité réduit la pauvreté mais pas les
    inégalités
  • Inégalités socioprofessionnelles plus accentuées
    entre 1999 et 2007.
  • Recul des cadres moyens taux de pauvreté
    passant de 1 en 1999 à 9 en 2007. Idem pour les
    artisans, les petits métiers, les employés.
  • Creusement des inégalités de 7 points en moyenne
    pour lensemble des catégories (16 points pour
    les cadres moyens).
  • et des inégalités intra-groupes 12 points
    décart en 2007 contre 8 points en 1999.

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Inégalités de capacités structurelles et
cumulatives (1/4)
  • Accès à léducation  la reproduction des
    inégalités
  • Scolarisation  un cheminement lent, notamment
    en milieu rural
  • Non scolarisation et déscolarisation étroitement
    liées aux déficits en matière dinfrastructures
    et déquipements de base
  • Acquisitions scolaires  limpact des inégalités
    de base (PNEA 2008)

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Inégalités de capacités structurelles et
cumulatives (2/4)
  • Accès aux soins de santé  une forte polarisation
    territoriale
  • Offre de soins ampleur des écarts régionaux
    (surcharge au Grand Casablanca et à
    Rabat-Salé-Zemmour-Zaer et manques à Taza-Al
    Hoceima-Taounate, Tadla-Azilal, Doukkala-Abda et
    Souss-Massa-Darâa)
  • Des disparités en termes de mortalité et de
    morbidité
  • Espérance de vie à la naissance amélioration
    relative entre 1994 (69,7 ans) et 2006 (72,4 ans)
    (75,6 ans en milieu urbain).

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Inégalités de capacités structurelles et
cumulatives (3/4)
  • Accès au logement des inégalités de manques
  • Une discrimination par le coût daccès à la
    propriété (74 des ménages sont propriétaires
    contre 15,5 de locataires)
  • En milieu rural maisons en pisé ou en pierre
    (71 des ménages), maisons en dur (17), maisons
    modernes (5,3 en 2001 contre 0,2 en 1998).
  • En termes de densité doccupation nombre moyen
    de pièces par ménage 3,1 au niveau national en
    2001 (3 en milieu urbain et 3,2 en milieu
    rural).

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Inégalités de capacités structurelles et
cumulatives (4/4)
  • Qualité du logement  la discrimination par
    laccès aux services de base
  • Effectif des ménages branchés en eau potable
    72 en 2006 (93 urbain et 36 rural).
  • Equipements sanitaires et réseaux
    dassainissement solide et liquide manques
    (notamment rural) et fortes disparités.

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Déclassement social
  • Les classes moyennes  un processus de
     démoyennisation  et de déclassement social
    (HCP, 2010)
  • Borne inférieure (0,75 fois la médiane des
    revenus ou des dépenses) et borne supérieure (2,5
    fois la médiane).
  • Fractions supérieures (revenu supérieur au revenu
    moyen qui est de 5 308 DH) 28
  • Couches intermédiaires (revenu situé entre la
    médiane et la moyenne nationale) 42
  • Couches inférieures (revenu inférieur à la
    médiane qui est de 3500 DH) 30.

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Défiance (1/3)
  • Confiance dans les institutions (Dimeglio et
    Hanchane, 2009 El Aoufi, Hanchane et Taouil,
    2010)
  • Confiance à légard des  institutions de
    souveraineté  (69,9 pour les Fores armées,
    57,1) 51,8 pour la Police)
  • En revanche, confiance plus limitée dans les
     institutions civiles    partis politiques
    (18,56), syndicats (20), Parlement (21,68),
    médias (33).

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Défiance (2/3)
  • Confiance interpersonnelle
  • 22,82 des personnes interrogées font confiance à
    la  plupart des gens  contre 70,96 ayant
    déclaré  penser que les gens essaient de tirer
    avantage deux.
  • 57,37 sont des femmes (contre 49,44 nayant pas
    confiance).
  • Les individus travaillant à plein temps et les
    étudiants font moins confiance à autrui.

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Défiance (3/3)
  • A linverse, les travailleurs indépendants et les
    femmes au foyer semblent relativement moins
    défiants.
  • Pour les autres catégories sociales, les
    différences de distribution ne sont pas
    prégnantes.
  • Le sexe et le statut professionnel semblent ainsi
    déterminer la confiance interindividuelle, mais
    pas lâge et le diplôme.

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Etat social (1/2)
  • Le développement est irréductible à la croissance
    et celle-ci nengendre pas automatiquement le
    développement
  • Leffet de la croissance sur le développement
    dépend des capacités humaines (éducation
    fondamentale, alphabétisation, santé de base,
    égalité hommes/femmes, participation politique)
  • L échafaudage institutionnel et le détour
    démocratique  impliquent des coûts de
    transaction qui sont nécessaires au développement
    (Acemoglu et Robinson, 2001 North, 2005 Aoki,
    2001 North, Wallis et Weingast, 2010)

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Etat social (2/2)
  • Lengagement de lEtat dans le processus de
    dotation des catégories les plus défavorisées en
    capacités humaines est dicté par
  • la dette primordiale
  • la gouvernementalité
  • Larbitrage en faveur de ces catégories est
    justifié non seulement par lampleur du déficit
    enregistré mais aussi et surtout par les
    possibilités quils offrent en termes de
    réduction des inégalités de capabilités.

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Références (1/4)
  • Acemoglu D. and Robinson James A. (2005),
    Economic Origins Of Dictatorship And Democracy
    Economic And Political Origins, Cambridge
    University Press, New York.
  • Aglietta M. et Orléan A. éds (1998), La monnaie
    souveraine, Odile Jacob, Paris.
  • Aoki M. (2001), Towards a Comparative
    Institutional Analysis, The MIT Press, Cambridge,
    Massachussetts
  • Dimeglio I. et Hanchane S. (2009),
     Institutions, confiance et richesse des
    nations , Critique économique, n 24, p.
    35-57.

26
Références (2/4)
  • El Aoufi N., Hanchane S. et Taouil R. (2010),
    Inégalités et cohésion sociales. Une analyse
    économique, IRES, Rabat.
  • Foucault M. (2004), Sécurité, territoire,
    sécurité. Cours au Collège de France 1977-1978,
    Hautes Etudes/Gallimard/Seuil, Paris.
  • Haut-Commissariat au Plan (2009), Enquête sur les
    classes moyennes, Rabat.
  • Hirschman A. O. (1958), The Strategy of Economic
    Development, Yale University Press
  • Ibn Khaldûn A. (1377), Muqaddima, (trad. A.
    Cheddadi,2006)

27
Références (3/4)
  • Malamoud C. (1989), Le cru et le cuit, La
    Découverte, Paris.
  • North Douglas C. (2005), Processus de
    développement économique, Editions
    dorganisation, Paris.
  • North Douglas C., Walllis John J., Weingast Barry
    R. (2010), Violence et ordres sociaux,
    Gallimard, Paris.
  • Rawls J. (1971), Théorie de la justice, Seuil,
    Paris, 1987.
  • Rodrik D. (2008), Nations et mondialisation. Les
    stratégies nationales de développement dans un
    monde globalisé, La Découverte, Paris.

28
Références (4/4)
  • Royaume du Maroc (2006), Rapport du
    Cinquantenaire, Rabat.
  • Sen A. (2010), Lidée de justice, Flammarion,
    Paris.
  • Sen A. (2000), Repenser l'inégalité, Seuil,
    Paris.
  • Sen A. (1993), Ethique et économie, PUF, Paris.
  • Walzer M. (1983), Sphères de justice, Seuil,
    1997.
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