Title: PED17
1IMAGERIE DE LA LIPOMATOSE PELVIENNE
M. HEDHLI, S. MILADI, K BELHAJ BRAHIM, I. ATTIA,
A. CHEBBI, D. BEN HAMADI, N. BEN MAMI, A.
SAADI Service de radiologie Institut Salah
Azaiez, Tunis
2Introduction
La lipomatose pelvienne est une maladie rare,
liée au développement anormal et excessif du
tissu adipeux dans les espaces périvésical et
périrectal. En dehors de son potentiel malin
établi, l'évolution spontanée de cette maladie
peut être grave du fait de la compression
périurétérale et périrectale qui commande une
chirurgie de dérivation.
3OBSERVATION
4Observation
Clinique Patiente âgée de 12 ans ayant consulté
pour douleur pelviennes chroniques avec
lapparition dune masse pelvienne. Lexamen
clinique trouvait une masse pelvienne droite
denviron 7 cm de grand axe ferme et non
douloureuse. Au toucher rectal, la masse était
perceptible latéralisée à droite au bout du doigt
5Observation
Échographie pelvienne Masse latéro-utérine
droite bien encapsulée hétérogène de 8 x 7 cm.
Lutérus ainsi que les 2 ovaires étaient daspect
normal. TDM pelvienne La masse présentait une
densité graisseuse et ne se rehaussait après
injection de produit de contraste. Elle se
développait dans la fosse ischio-rectale droite,
sétendant à la région périnéale et refoulait Ã
gauche le rectum et lutérus.
6Observation
IRM pelvienne La masse était en hypersignal T1
et T2 similaire à celui de la graisse
sous-cutanée comportant de fines cloisons en
hyposignal, elle seffaçait sur les séquences
avec saturation du signal de la graisse et ne
présentait pas de rehaussement après injection de
Gadolinium. Prise en charge La patiente a eu
exérèse complète de la masse dont létude
histologique a conclu à un tissu adipeux mature
cadrant avec une lipomatose pelvienne.
7TDM pelvienne après injection de produit de
contraste masse pelvienne de densité graisseuse
homogène parcourue par de fin septa sans prise de
contraste occupant la fosse ischio-réctale
droite refoulant à droite le rectum et lutérus
et vers lavant la vessie.
vessie
utérus
M
Échographie pelvienne masse rétro-vésicale,
latéro-utérine droite, déchostructure hétérogène
M
8T1
T1
T2
IRM pelvienne La masse pelvienne présente un
signal graisseux parcouru par de fin septa
hypointenses et nest pas rehaussée après
injection de Gadolinium. Elle a un développement
périnéal bien mis en évidence par les coupes
coronales et sagittales.
T1 FAT SAT
T2
T2 FAT SAT
T1 FAT SAT Gado
9DISCUSSION
10Discussion
La lipomatose pelvienne est une pathologie rare.
Elle est plus fréquente chez les hommes, de 30 Ã
50 ans, de race noire, ainsi que chez les obèses.
Plusieurs hypothèses étiopathogéniques sont
avancées. Dun point de vue histologique, la
lipomatose pelvienne correspond à une
prolifération dun tissu adipeux fibrosique, sans
autre caractéristique histologique
particulière. La lipomatose pelvienne sassocie
fréquemment à une cystite . La relation entre ces
deux entités est controversée. Pour la plupart
des auteurs, la lipomatose est responsable, dune
part, dune obstruction avec stase urinaire et
infection chronique du bas appareil et, dautre
part, dune congestion veineuse. Ces deux
facteurs engendrent une cystite proliférante .
11En fait, ils entraînent une altération de
lenvironnement intravésical par un liquide riche
en protéines. Lurothélium endommagé va être le
siège dune desquamation, laissant place à une
hyperplasie épithéliale régénérative pouvant
sassocier à des signes dinflammation et/ou
faire le lit de cystite kystique ou glandulaire,
considérée comme lésion précancéreuse. Cependant,
dautres auteurs rapportent que la lipomatose
pelvienne peut être secondaire à linfection
urinaire basse chronique. La lipomatose pelvienne
peut rester asymptomatique (50 des patients)
jusquà lapparition de signes en rapport avec la
compression des organes pelviens ou le
retentissement sur la muqueuse vésicale quest la
cystite.
12Les symptômes sont alors variables et parfois
atypiques manifestations dobstruction
urétérale avec urétérohydronéphrose, hématurie
macroscopique récidivante non douloureuse,
infections à répétition du tractus urinaire,
douleurs au coït ou à léjaculation, dysurie,
pollakiurie, voire élimination de débris
nécrotiques lors de la miction. Lorsquelle est
quiescente, cette pathologie est de découverte
fortuite lors de la réalisation dune IRM ou
dune tomodensitométrie. Le diagnostic de
lipomatose pelvienne est radiologique,
lurographie intraveineuse, ainsi que les
opacifications urinaires et digestives montrent
des images fortement évocatrices du
diagnostic. Limagerie de la lipomatose pelvienne
se caractérise sur les clichés sans préparation
par une hyperclarté pelvienne, avec bonne
visibilité des plans musculaires.
13Sur les opacifications, on observe une élévation
avec élongation verticale de la vessie (vessie
conique, en forme de poire, inversée ou non), un
allongement de lurètre postérieur rendant en
général la cystoscopie difficile, une
médialisation avec un aspect effilé des uretères
terminaux. Sur les opacifications digestives, on
remarque un enraidissement du rectosigmoïde, avec
ou sans compression extrinsèque, sans altération
de la mucographie. Les principaux diagnostics
différentiels de la lipomatose sont la fibrose
rétropéritonéale et les différentes variétés de
prolifération de tissu adipeux. Le diagnostic
différentiel des vessies coniques se discute
entre les autres causes de compression
extrinsèque que sont la carcinose pelvienne, les
adénopathies, un anévrisme ou une malformation
artérioveineuse, une lymphocèle et les hématomes.
14Le caractère symétrique, ainsi que la
médialisation des deux uretères sont des signes
évocateurs de lipomatose et permettent souvent
décarter les autres diagnostics. La
tomodensitométrie et limagerie par résonance
magnétique peuvent confirmer le diagnostic en
montrant une graisse pelvienne abondante souvent
infiltrée, avec présence de travées fibreuses
enserrant les uretères, la vessie et le rectum.
Le traitement est variable selon la clinique et
les examens complémentaires, il peut consister en
une simple surveillance, Ã la mise en place de
sondes JJ ou un traitement chirurgical,
cystectomie et urétérostomie. Ce traitement
Chirurgical se justifierait par linstallation
dune hydronéphrose avec insuffisance rénale
et/ou dune cystite. La résection chirurgicale de
la graisse nest pas encouragée à cause des
difficultés techniques.
15CONCLUSION
16Conclusion
La lipomatose pelvienne reste une affection peu
fréquente même si, actuellement, elle est de
diagnostic relativement facile. Bien que son
origine soit totalement inconnue, son traitement
semble bénéficier de façon spectaculaire des
corticoïdes. Malgré cela, la maladie reste grave
puisque, dans 50 des cas, elle obligera Ã
recourir à une dérivation soit colique, soit
urinaire. Enfin, il semble que la dérivation
urinaire définitive la mieux tolérée soit la
réimplantation urétéro-vésicale transiléale.