Title: CHAPITRE 4
1CHAPITRE 4
2Introduction
- Jusquà présent, on a vu laspect offre de la
macroéconomie. Loffre globale repose sur le
fonctionnement du marché du travail - Mais la production dépend aussi de la demande qui
sadresse aux producteurs, cest-à-dire du marché
des biens. A court terme, elle dépend aussi du
marché de la monnaie et des titres, quon
abordera au chapitre 5. - La demande vient
- Des consommateurs qui achètent des biens et
services - Des entreprises qui investissent
- Des administrations qui passent des commandes
publiques - Du reste du monde qui importe nos produits
- Comment cette demande est-elle déterminée?
3Plan du chapitre
- Consommation, investissement, dépenses publiques
- La consommation et le revenu, le multiplicateur
- Linvestissement et la courbe IS
- Critique de la fonction de consommation
- La théorie du cycle de vie
- Les choix inter-temporels
- Lhypothèse du revenu permanent
41) Consommation, investissement, dépenses
publiques
- La demande globale qui sadresse aux producteurs
apparaît dans les emplois ou utilisations finales
du PIB - Graphique représentatif slide suivante
- Consommation des ménages part la plus importante
(55 à 60 du PIB) - Consommation des administrations (20 à 25)
- Investissement (FBCF, 15 à 23)
- Exportations (passe de 7 du PIB en 1949 à 30 en
2007). Mais il faudrait en déduire les
importations, reste alors -2 à 2 du PIB. Sera
vu plus tard
5Composantes de la demande globale en pourcentage
du PIB. France, 1949-2007
6Comparaisons internationales et historiques
- Etats-Unis consommation des ménages 71,
exportations nettes -6 - Allemagne consommation des ménages 58,
exportations nettes 5 - Chine consommation des ménages 34,
investissement 43 - En France, de 1949 à 1974, taux dinvestissement
? et part de la consommation ? - De 1975 à 1993, inversion de ces mouvements
- De 1993 à 2007, consommation des administrations
? alors que consommation des ménages et FBCF ?
7Taux de croissance des emplois du PIB
- Pour mesurer la volatilité des divers éléments de
la demande, on peut calculer lécart entre le
taux de croissance de chaque élément et le taux
de croissance du PIB (voir slide suivante). - Exemple en 2007, le PIB ? de 2,2, la
consommation de 2,5 et la FBCF de 4,9. Lécart
est de 0,2 pour la consommation et de 2,7 pour la
FBCF. Ces écarts sont ensuite lissés avec une
moyenne mobile. - Les écarts de taux sont beaucoup plus larges pour
la FBCF que pour la consommation.
Linvestissement est plus volatil que la
consommation
8Ecarts de taux de croissance de la consommation
et de linvestissement par rapport au PIB.
France, 1950-2007
9Cause de la volatilité de linvestissement
- Linvestissement net est laugmentation du stock
de capital physique - It ? Kt Kt Kt-1 avec I linvestissement
net et K le capital - Linvestissement brut tient compte de lusure du
capital et de son nécessaire renouvellement
It It dKt-1 avec d le taux
damortissement (ou dépréciation) du capital - Or, la production est une fonction directe du
capital - Yt Kt / v avec v le coefficient de capital,
habituellement considéré comme stable - On aura donc ? Kt v ( Yt Yt-1 ) v ? Yt . La
FBCF varie donc comme laugmentation du PIB ?
forte volatilité - Ordres de grandeur pour 2007 stock de K 6733
md, flux de Y 1634, I 343 , I 143 , d 3
10Linvestissement, très volatil, est source de
fluctuations économiques. Mais cette volatilité
est partiellement compensée par les mouvements de
la consommation publique
112) La consommation et le revenu
- La consommation des ménages C est au centre de
lanalyse de Keynes - dun côté, elle dépend du revenu global
- dun autre côté, elle détermine la production,
donc le revenu - cette double dépendance est à la base de la
célèbre théorie du multiplicateur de Keynes - Keynes commence par énoncer ce quil appelle la
Loi psychologique fondamentale - Nous accroissons notre consommation quand notre
revenu augmente, mais cet accroissement de notre
consommation est inférieur à laccroissement de
notre revenu - Ceci peut se traduire par 0 lt ? C/? Y lt 1
12Les propensions à consommer
- Dans lexpression précédente, ?C est
laccroissement de la consommation et ?Y
laccroissement du revenu - Le rapport ?C/?Y est appelé par Keynes la
propension marginale à consommer. On la désigne
par c - Si la loi psychologique est vraie, c doit être lt
1 et donc le rapport de la consommation au revenu
C/Y doit diminuer quand le revenu augmente. Le
rapport C/Y est la propension moyenne à consommer
- Lépargne étant la part du revenu qui nest pas
consommée, plus le revenu augmente, plus le taux
dépargne (ou propension moyenne à épargner) doit
augmenter
13Mais les faits ne confirment pas cette théorieLa
propension moyenne à consommer est stable à 80
alors que la propension marginale est très
volatile
14La fonction de consommation keynésienne
- Les économistes keynésiens ont malgré tout fait
lhypothèse que la propension marginale à
consommer est stable à court terme et inférieure
à 1. - On peut alors poser C c Y b avec C la
consommation, c la propension marginale, Y le
revenu disponible (PIB taxes transferts
reçus) et b la consommation incompressible (ce
qui est consommé quand le revenu est nul) - Cette fonction sappelle la fonction de
consommation keynésienne. On peut la représenter
sur le graphique suivant, dit diagramme à 45
15Le diagramme à 45
- Ce diagramme permet de représenter le niveau
déquilibre du revenu et de la production dans
une économie simplifiée - Abscisse niveau de la production (ou revenu) Y
ordonnée éléments de la demande globale (C,
G, I) Yd Y Yd ? 45
16La détermination de léquilibre global
- La somme des éléments de la demande doit être
égale au revenu global, et donc le point
déquilibre doit se trouver sur la bissectrice
(45) - La fonction de consommation est représentée par
la droite C dont la pente c est lt 1 - A cela sajoutent G et I , considérés comme
constants - Au total, la demande globale est la droite Yd
CGI - Le point déquilibre est alors E, où Yd Y
- A partir de ce schéma, Keynes tire le concept
célèbre du multiplicateur de demande autonome
17Le multiplicateur de Keynes
- Plaçons-nous dans une situation de sous-emploi
des capacités de production et de la main dœuvre
(la production pourrait donc augmenter) - Dans ces conditions, la création dune demande
exogène supplémentaire, par exemple sous forme de
?G, permettrait daugmenter le revenu global
donc la production dune quantité supérieure à
?G - En effet, partons de cY b I G Y
- On peut ré-écrire cette équation Y 1/(1 c)
(b G I) - Dès lors, si lon ajoute à droite une dépense
autonome de lEtat ?G, la production va
augmenter de ?Y 1/(1 c) ?G - Si c lt 1 , ?Y gt ?G il y a un effet
multiplicateur de la dépense 1/(1 c) k est
le multiplicateur de Keynes
18Le mécanisme du multiplicateur
- Leffet multiplicateur peut être très important
si c 0,8 k 5. Comment est-il possible quune
dépense publique supplémentaire de 100 puisse
générer un revenu national supplémentaire de 500?
- Effet cumulatif de la distribution de ce revenu
- injecter ?G dans léconomie crée directement un
revenu supplémentaire ?Y1 ?G - mais ce revenu ?Y1 va être consommé dans une
proportion c ?Y1 et va constituer un nouveau
revenu ?Y2 - à son tour, ?Y2 va être consommé dans une
proportion c ?Y2 c2 ?G et va engendrer un
revenu ?Y3 etc - Au total, Y va augmenter de ?G c?G c2?G
c3?G soit 1/(1 c) ?G k ?G
19Utilité du multiplicateur et caveat
- Revenons dabord au diagramme à 45 on y voit
laugmentation ?G (petite flèche vers le haut) et
son effet sur Yd (flèche plus grande à gauche) - Caveat une partie des revenus reçus peut être
utilisée pour acheter des biens importés, ce qui
alimente les revenus à létranger leffet
multiplicateur se trouvera réduit par cette fuite
- Utilité on comprend lintérêt dune politique
publique de dépenses budgétaires dans une
situation de crise, afin de résorber le chômage.
Les années 2008 et suivantes en fournissent un
bon exemple - Mais comment financer cette dépense? Et y a-t-il
dautres moyens?
20Financement et autres modalités
- Repartons de léquation de départ en introduisant
le revenu disponible Yd cest-à-dire le revenu
global moins les taxes et plus les transferts
reçus - Y c ? (Y T F) G I b
- Avec T les impôts, F les transferts reçus
(pensions, allocations etc), G les dépenses
publiques et I la FBCF - La fonction de consommation est ici C c Yd b
- On peut alors ré-écrire Y k ? c ? (F T) G
I b - Avec k le multiplicateur 1/(1 c)
- Quels sont alors les impacts sur Y dune
variation de chacun des éléments de la partie
droite de léquation?
21Financement (suite)
- Une augmentation de ?G ou de ?I engendrent un
revenu ?Y qui sera k fois supérieur (déjà vu). - Si la dépense publique supplémentaire porte sur
un transfert social ?F, laugmentation de revenu
?Y sera égale à kc ?F le multiplicateur de
dépenses sociales est légèrement inférieur à k
(pour c 0,8, k 5, kc 4) - Même résultat si lon diminue les impôts de ?T
- Si lon finance ?F par du ?T, effet
multiplicateur nul - Si lon finance ?G par du ?T, effet
multiplicateur 1 - En résumé, pour avoir un effet multiplicateur gt
1, il faut du déficit budgétaire (?G gt ?T) ?
financement par emprunt ou par création monétaire
(inflation)
223) Linvestissement et la courbe IS
- Le deuxième élément le plus important de la
demande globale est linvestissement ou FBCF - Linvestissement dépend négativement du taux
dintérêt I I(r) où r est le taux dintérêt.
Pourquoi? - Pour investir (acheter un équipement, faire
construire un bâtiment etc), il faut emprunter et
payer un intérêt sur cet emprunt - Linvestissement de son côté rapporte une
certaine rentabilité par exemple, léquipement
qui a été acheté par une entreprise permet
daccroître sa production lusine qui a été
construite permet de produire un nouveau modèle
pendant plusieurs années
23Investissement et efficacité marginale
- En bref, tout investissement procure une certaine
efficacité marginale (dans la terminologie de
Keynes) - Le terme efficacité marginale du capital
rappelle celui de productivité marginale du
travail. Dans ce dernier cas, on se souvient que
la productivité marginale du travail devait
ségaliser au salaire. - Il en va de même pour lefficacité marginale du
capital qui doit pour sa part ségaliser au taux
dintérêt - Lefficacité marginale du capital est le
supplément de revenu tiré dun investissement
supplémentaire si le capital augmente dune
unité (FBCF), on en tire un revenu supplémentaire
qui est lEMC.
24Efficacité marginale et taux dintérêt
- Par ailleurs, le taux dintérêt est ce quil faut
payer pour faire cet investissement - Il faut donc pour que lopération
dinvestissement soit rentable que lefficacité
marginale du capital soit supérieure ou égale au
taux dintérêt - Pour Keynes, lefficacité marginale du capital
est une fonction décroissante du capital plus le
capital (dun pays) est important, plus
lefficacité marginale de ce capital sera faible - Il est donc crucial de maintenir un taux
dintérêt faible pour que linvestissement puisse
se faire - On doit donc sattendre à constater une relation
décroissante entre investissement et taux
dintérêt
25 Vérification sur des données réelles On
constate bien une relation décroissante entre
taux dinvestissement ( FBCF/PIB) et taux
dintérêt réel ( taux dintérêt nominal moins
taux dinflation)
26Retour au diagramme à 45
- Comment intégrer cette nouvelle relation I I(r)
dans lanalyse faite précédemment? - Reprenons le diagramme à 45 la courbe Yd inclut
linvestissement I. Celui-ci dépend maintenant du
taux dintérêt r. Yd va augmenter si r diminue
? I
La courbe Yd va se déplacer vers le haut si I
augmente de ? I sous leffet dune baisse du taux
dintérêt. Et inversement, elle va baisser si r
augmente.
27La courbe IS
- Le revenu global et donc la production dépendent
du taux dintérêt r la courbe IS représente
cette relation négative - Sur le diagramme à 45, on a Yd c Y b
I(r) G - Léquation de la courbe IS peut être déduite de
cette expression - Y 1/(1 c)b I(r) G
? G
La courbe IS elle-même se déplace vers la droite
si, par exemple, G augmente de ?G. Si lon avait
introduit les taxes, une réduction des taxes -?T
aurait le même effet que ? G
28Conclusion sur la courbe IS
- La courbe IS représente les combinaisons de
revenu (production) et de taux dintérêt qui
réalisent légalité de la production et de la
demande de biens et services. Cest ce qui
justifie le titre de ce chapitre 4 - Mais la courbe IS nétablit quune relation entre
les deux variables production et taux dintérêt - Elle ne suffit donc pas à déterminer le niveau
déquilibre de léconomie. Pour cela, il nous
faudra construire une autre relation, de nature
monétaire, entre les deux mêmes variables, ce qui
permettra alors de fixer la production et le taux
dintérêt. Ce sera lobjet entre autres du
chapitre 5.
294) Critique de la fonction de consommation
- Le multiplicateur de Keynes basé sur la
fonction de consommation a eu un succès
considérable jusquaux années 70 du siècle
dernier. Il a constitué le fondement des
politiques de relance pendant plus de 30 ans - Mais cette analyse a été critiquée dès les années
40, et tout particulièrement la fonction de
consommation - En 1942, S. Kuznets a observé la consommation et
le revenu aux Etats-Unis de 1869 à 1938 et a
constaté que le taux dépargne avait été stable
sur toute cette période, malgré laugmentation du
revenu, et contrairement à la loi psychologique
fondamentale de Keynes
30La fonction de consommation en France
- Observons les données françaises de 1959 à 2007.
La slide suivante montre la relation entre
consommation (en vertical) et revenu (en
horizontal) - On peut observer cette relation de deux façons
- Une première façon est de regarder les deux
variables globalement pour toutes les années on
observe alors une série temporelle - Une autre façon est de regarder ce qui se passe
chaque année (par exemple pour lannée 2001), en
considérant différentes classes de revenu. On
procède alors à une observation en coupe
instantanée
31Lobservation des données françaises
32Comment le graphique a été construit?
- Pour la série temporelle
- on a pris la consommation totale des ménages
français en prix constants de 2000, divisée par
la population - on a pris le revenu disponible total des ménages
( salaires revenus de la propriété revenu
des entrepreneurs prestations sociales
retraites et autres impôts et taxes), aussi en
prix constants de 2000, divisé par la population - Chaque point rouge représente une année
- Pour la coupe instantanée (année 2001)
- on a pris exactement les mêmes éléments, mais
subdivisés en quintiles revenu moyen et
consommation moyenne des 20 de la population les
plus riches (en revenu) et les mêmes variables
pour chaque classe de 20 en-dessous
33Que constate-t-on sur le graphique?
- Les points rouges sont presque complètement
alignés sur une droite passant par lorigine,
dont léquation est C 0,84 Yd avec C la
consommation et Yd le revenu disponible - Les triangles noirs sont aussi alignés, mais sur
une droite dont léquation est C 0,64 Yd 3200
- Lalignement des points rouges correspond à la
fonction de consommation de long terme - Lalignement des triangles noirs correspond à la
fonction de consommation de court terme - Les propensions à consommer sont différentes
- A long terme, la consommation incompressible b
est nulle
34Comment expliquer cette divergence?
- Divers travaux ont été développés au cours des
années 50 du XX-ème siècle pour réconcilier les
deux fonctions de consommation (court et long
termes) - Par exemple, on peut introduire lidée dun effet
de cliquet - si le revenu croît, la consommation augmente
mais si le revenu baisse, la consommation ne
diminue pas. - les ménages conservent un effet de mémoire, ils
adaptent leur consommation au niveau de revenu le
plus élevé atteint - La consommation dépend ainsi du revenu de
différentes périodes - Théories développées ici cycle de vie et revenu
permanent
355) La théorie du cycle de vie
- La théorie du cycle de vie a été développée par
Franco Modigliani en 1954 - Idée de base les revenus dun ménage (salaires)
sont répartis de façon inégale tout au long de la
vie - Avant la période dactivité, le revenu est nul
- Au début de lactivité, il devient positif mais
est faible - Puis le revenu salarial augmente au cours de la
carrière - A la retraite, le salaire redevient nul
- Si les salariés devaient ajuster leur
consommation à leur salaire, cela ne serait pas
soutenable - Doù lapparition de comportements demprunt et
dépargne afin de lisser la consommation
36Plus concrètement cas des Etats-Unis
- Les jeunes ménages dès avant leur période
dactivité doivent assurer un niveau de
consommation alors quils nont pas de revenu
(achat de logement, de véhicule, consommation
courante, financement des études etc) - Mais par ailleurs, ils savent quils auront un
revenu dans lavenir ils peuvent donc emprunter
pour financer leurs dépenses initiales - Plus tard, alors quils sont actifs, ils peuvent
rembourser leur emprunt, et commencer à accumuler
en vue de financer leur consommation
post-activité - Une fois à la retraite, ils pourront dépenser
lépargne accumulée
37Représentation graphique
- Dans le cas précédent, on voit que la
consommation est lissée sur la vie entière,
grâce au mouvement du patrimoine celui-ci est de
plus en plus négatif chez les jeunes ménages qui
empruntent puis remboursent. Il devient positif
et saccumule, puis diminue ? 0.
38Mais dans le cas de la France?
- Ce schéma peut-il être adapté au cas français, où
lon a les retraites par répartition, la gratuité
de léducation, laide au logement social etc? - Oui, car au niveau macroéconomique
- Il y a équivalence entre répartition et
capitalisation - Au-delà de la redistribution, une grande partie
de la consommation repose sur des emprunts et des
placements (retraites complémentaires, achat de
logements, recours à lenseignement privé etc) - On dit que les agents font des choix
inter-temporels consommer maintenant ou demain?
396) Les choix inter-temporels
- Prenons le cas dun individu vivant deux
périodes sa vie active (période 1) et sa vie de
retraité (période 2) - Il a un revenu y1 en période 1 et y2 en période
2. Le revenu y2 est inférieur à y1 - Notre individu aurait donc une consommation plus
importante en période 1 quen période 2 - Il peut donc souhaiter lisser sa consommation
entre les deux périodes, en épargnant en période
1 et en bénéficiant des fruits de cette épargne
en période 2 - Concrètement, il peut cotiser à une caisse de
retraite complémentaire, acheter de lassurance
vie, des actions ou des obligations, etc.
40La contrainte budgétaire inter-temporelle
- Notre individu peut donc réduire sa consommation
en période 1, épargner et augmenter sa
consommation en période 2 - En période 1, il va utiliser son revenu y1 à
consommer (c1) et à épargner, cest à dire
prêter, acheter des titres (b1)
y1 c1 b1 - En période 2, il va recevoir son revenu y2 et en
plus le remboursement de ses prêts avec un
intérêt r, et donc il va pouvoir consommer c2
y2 b1(1 r) c2 - En recomposant les deux équations, on obtient
41Représentation graphique
- Si c2 0 (cest-à-dire si lon ne consomme rien
du tout en période 2),
c1 y1 y2 / (1r) - Si c1 0 (on ne consomme rien en période 1),
c2 y1 (1r) y2 - Toute combinaison entre ces deux extrêmes est
possible - Lindividu va choisir un point de la droite selon
ses préférences (cigale ou fourmi)
42Lactualisation
- Revenons à la contrainte budgétaire
inter-temporelle - Le membre de gauche de léquation, y1 y2/(1r),
représente le flux actualisé des revenus présent
et futurs de notre individu - Il se compose du revenu présent y1 dans son
intégralité - Il contient aussi le revenu futur y2, mais minoré
par un coefficient 1/(1r) y2/(1r) lt y2 - Pourquoi cette opération? Parce quun revenu y
reçu dans le futur vaut moins que le même
revenu y perçu dans le futur. En effet, si ce
revenu y avait été reçu maintenant, il aurait pu
être placé et procurer une valeur y (1r) dans
le futur. Un revenu y reçu dans le futur vaut
donc présentement (1r) fois moins
43Le coefficient dactualisation
- Le coefficient 1/(1r) sappelle le coefficient
dactualisation - Il permet de convertir des sommes futures en
valeur présente. Cela na aucun rapport avec les
prix et leur variation Même sans inflation,
100 euro tout de suite valent plus que 100 euro
dans un an - Le taux dintérêt quil contient correspond à une
période. Si une somme S est disponible dans deux
périodes, sa valeur présente sera S 1/(1r)2 - Le coefficient dactualisation ne dépend que du
taux dintérêt. Il est indépendant des
préférences de lindividu. - Par contre, le choix final de lindividu (sa
place sur la droite de budget) dépend de sa
préférence pour le présent est il cigale ou
fourmi?
44Consommation, épargne et taux dintérêt
- Que se passe-t-il si le taux dintérêt augmente?
- La droite de budget va pivoter dans les sens des
aiguilles dune montre - Le coefficient dactualisation va diminuer
- Les sommes futures vont diminuer en valeur
présente et ceci a deux conséquences - Le revenu futur diminue (en valeur présente) et
donc le revenu total actualisé diminue notre
individu est plus pauvre - En même temps, la consommation future, qui vaut
moins en valeur présente, devient plus
attractive notre individu peut souhaiter réduire
sa consommation présente pour acquérir plus de
consommation future. Il a intérêt à épargner - Quand le taux dintérêt augmente, la consommation
présente diminue et lépargne augmente
457) Lhypothèse du revenu permanent
- Cette théorie a été formulée par Milton Friedman
en 1957. Elle est basée sur les choix
inter-temporels. Elle rend compte à la fois des
fonctions de consommation de longue et de courte
période. - Lidée de base de Friedman est que la
consommation ne dépend pas du revenu courant,
mais de tous les revenus futurs actualisés - Il définit la richesse W dun ménage par la
somme de tous ses revenus anticipés, actualisés à
la période présente par les taux dactualisation.
- Cette richesse produit un certain revenu moyen,
que Friedman appelle le revenu permanent
46La définition du revenu permanent
- Définition de Friedman le revenu permanent est
le revenu théorique constant que toucherait un
individu sa vie durant, et dont la somme
actualisée serait égale à la valeur actualisée de
ses revenus futurs attendus réellement - Supposons que les revenus futurs (année par
année) de lindividu soient définis par la suite
yi. La valeur actualisée de tous ces revenus est
W S yi/(1r)i y1/(1r)
y2/(1r)2 y3/(1r)3 y4/(1r)4 - Quel est maintenant le revenu permanent? Ce
revenu doit être constant yp . Et il faut que la
somme actualisée de ces revenus yp soit égale à W
47Calcul du revenu permanent
- La somme actualisée des revenus permanents est
égale à - yp S 1/(1r)i yp 1/(1r) 1/(1r)2
1/(1r)3 yp 1/r (la somme des
termes dune progression géométrique etc etc) - Comme cette somme doit être égale à W, on a donc
yp r W - Le revenu permanent est donc égal aux intérêts
quun individu tire de sa richesse chaque année - Cependant, ce revenu est un revenu théorique. Le
revenu total effectif est la somme du revenu
permanent et du revenu transitoire yt yp
yt
48Consommation et revenu
- La composante transitoire des revenus comporte
les revenus ou les pertes irréguliers ou imprévus
- De même que le revenu est composé de deux
parties, la consommation comporte aussi une
composante permanente (dépenses régulières) et
une autre transitoire (dépenses exceptionnelles
ou imprévues). - Pour Friedman, seule la relation entre
consommation permanente et revenu permanent a un
caractère stable consommation et revenu
transitoires sont instables et donc
imprévisibles. - La consommation permanente est proportionnelle à
la richesse, donc au revenu permanent cp k yp
49La fonction de consommation friedmanienne de long
terme
- La fonction écrite à la slide précédente est la
fonction de consommation de long terme proposée
par Friedman. La propension moyenne (identique à
la propension marginale) à consommer devrait être
voisine de 1 à long terme - De fait, le graphique sur les données françaises
vu dans la critique de la fonction keynésienne
montre bien que C k Y. Vérification plus
précise plus loin - Mais en même temps, la consommation comme la
richesse ou le revenu permanent dépend du taux
dintérêt si celui-ci ? , la consommation doit
?
50 Relation consommation taux dintérêt On
constate que la consommation dépend négativement
du taux dintérêt. Cette relation conforte la
forme de la courbe IS investissement et
consommation varient dans le même sens
51Fonction de consommation de court terme
- Le revenu transitoire ninfluence pas la
consommation si des revenus exceptionnels
viennent améliorer le revenu total des ménages,
ces derniers ne modifieront pratiquement pas leur
consommation. Même chose pour des pertes
exceptionnelles - Statistiquement, les bas revenus
rassembleront les ménages à faible revenu
permanent et ceux qui ont subi des pertes
exceptionnelles leur consommation sera donc
relativement plus forte que la moyenne. Et
inversement pour les hauts revenus - Il est donc normal que la FC de court terme soit
plate
52Conséquence immédiate sur les politiques de
relance
- En termes de politique économique, la théorie du
revenu permanent a des effets dévastateurs sur
les politiques de relance budgétaire (avec effet
multiplicateur attendu) - En effet, distribuer des revenus supplémentaires
sapparente à augmenter le revenu transitoire. Or
la propension à consommer un revenu transitoire
0 - Ce revenu transitoire va être intégré dans le
calcul du revenu permanent mais aura sur lui un
effet faible ou nul (puisque dilué avec les
revenus de toutes les périodes futures)
53Case study chèques Bush 2001 et 2008
- En mai 2001, après la bulle internet, le
gouvernement US envoie des chèques de 300 ou
600 à 92 mn de familles (ou célibataires). Total
38 md ou 0.4 du PIB. - George Bush répète lopération en 2008 avec des
chèques de 800 and 1600 - Il est difficile destimer lexact impact de ces
mesures, parce quil y a beaucoup dinfluences
diverses sur léconomie. - Les enquêtes ménages montrent que sur 100 de
cadeau fiscal , les ménages déclarent quils
ont dépensé immédiatement 33 en consommation,
30 plus tard and le reste a été épargné. - Ceci tendrait à montrer que la théorie du revenu
permanent ne sapplique pas de façon systématique
54Test empirique du revenu permanent
- Friedman a proposé une méthodologie pour tester
empiriquement la théorie du revenu permanent - Ce revenu ne peut être observé statistiquement
puisquil résulte dune anticipation par les
agents de leur revenu futur. Il faut donc faire
une hypothèse sur le comportement danticipation
des ménages - Friedman propose de considérer que les ménages
corrigent leurs prévisions de revenu quand ils
constatent une divergence entre les prévisions
initiales et ce qui sest effectivement réalisé - Par exemple, si anticipation yp0 et réalisé y0,
ils corrigeront yp1 yp0 ? (y0 yp0)
55Les anticipations adaptatives
- Cette procédure sappelle les anticipations
adaptatives - Elle conduit à établir une fonction de
consommation empiriquement vérifiable et qui est
de la forme - Ct ? k Yt (1 ?) Ct-1
- dans laquelle Ct et Yt sont la consommation
et le revenu effectivement observés - Une telle fonction de consommation est dite
auto-régressive (on régresse Ct sur lui-même
en Ct-1). La plupart des fonctions de
consommation actuellement utilisées reposent sur
une telle formule - Application à la France 1960-2007 ? 0,74 et k
0,98
56FIN DU CHAPITRE 4
- Merci de votre attention
- Des questions?