Title: M-REAL ALIZAY
1M-REAL ALIZAY
Bordeaux Lille Lyon Marseille Metz Nantes Paris To
ulouse
- Projets de diversifications de lactivité pâtes
- Présentation 29 avril 2010
2Introduction
- Le marché de la pâte à papier est caractérisé par
plusieurs phénomènes - Crise économique conjoncturelle qui réduit la
demande de papiers, particulièrement en Europe et
Amérique du Nord, - Crise plus structurelle issue des mutations
technologiques qui privilégient progressivement
les moyens électroniques de communication au
détriment du papier, - Concurrence aigue de la part des producteurs sud
américains, - Montée en puissance de la demande de papiers à
base de recyclé. - La remontée actuelle des prix des pâtes
marchandes pourrait, à elle seule, justifier la
remise en marche de l'usine Soulignons que le
prix actuellement bas du prix du bois permet lui
aussi de meilleures conditions économiques. Mais
les menaces structurelles sur les usines de pâtes
à papier françaises citées plus haut et la
concurrence du bois-énergie (qui surenchérit le
coût de la matière première), méritent d'explorer
des pistes de diversifications pour pérenniser
les installations.
3Introduction
- Après prise de connaissance des solutions déjà
explorées par la Direction de M-real Alizay en
2009 et réflexion avec les partenaires sociaux,
nous avons retenus trois axes de travail pour
notre étude - Possibilités de réduire les coûts de fabrication
des pâtes, notamment sur les plans de la cuisson
et du blanchiment - Prise en considération de la montée en puissance
de la demande de biocarburants autres que ceux
issus de produits agricoles c'est la piste du
bioéthanol deuxième génération, - Faisabilité de productions de pâtes à usages
chimiques pâtes à dissoudre et segments à plus
forte valeur ajoutée . - Ces deux pistes de diversifications ne sont pas
exclusives d'autres possibilités - on re-découvre finalement les champs des
possibles de la cellulose !
4Avertissements
- Les premières propositions relatives à la
réduction des coûts, relèvent de la marche
normale d'une usine. - Les deux autres champs de l'étude relèvent de
choix stratégiques et/ou de l'implication des
pouvoirs publics. - Nous avons travaillé avec les principaux acteurs
(Wedeco, Air Liquide, Andritz, Novo, Maguin
Interis, Pagora ...) de ces développements et
nous avons eu accès à des offres pour des usines
similaires. Nos chiffres sont proches de la
réalité, voire conservateurs quand il y avait un
doute technique. Les temps de retour sont donnés
à titre indicatif pour des hypothèses bien
précises et peuvent être aisément recalculés pour
des hypothèses différentes. - Ainsi, la plupart du temps nous avons basées nos
hypothèses sur une capacité de 300 000t,
c'est-à-dire 7 au dessus de ce qui a été produit
en 2005 (281kt).
5- Projet 1 Réduction du coût de revient de la
pâte kraft dAlizay - 1.1 La situation actuelle semble plus favorable
6Un gros enjeux le coût du bois.
- Lusine a été pénalisée par un prix du bois élevé
le poste 53M en 2008. - Une diminution du prix du bois de 10 équivaut
donc à 5 M gt aux économies potentielles sur
l'amélioration du procédé. - Le coût du bois à la tonne de pâte inscrit au
budget 2010, est plus conforme à ce que l'on peut
connaître par ailleurs. - Sur la base du volume Budgetisé (207,5KT),
léconomie vs 2008 serait de 10M.
7Et le marché de la pâte redevient porteur
- Le prix mondial de la pâte connaît une forte
remontée depuis le 2nd semestre 2009 du fait - de la robustesse de la croissance chinoise (10
de croissance du PIB), - de la fermeture de capacités (définitives ou
temporaires), - du tremblement de terre au Chili (momentanément),
- Du différé d'investissements latino-américains
significatifs.
8- Projet 1 Réduction du coût de revient de la
pâte kraft dAlizay - 1.2 Deux axes damélioration du coût
91.2.1 Lamélioration de la cuisson
- laddition danthraquinone.
- laddition de 0.05 danthraquinone par rapport
au bois, accroît le rendement en pâte de 1.5. - Cet apport représenterait, à capacité de
production constante, une économie de bois de
l'ordre de 3, soit près de 2M/an. - Avec un prix danthraquinone de 3/kg, le coût de
lanthraquinone à la tonne de bois serait donc de
1.5 soit au global de 0.9M. - Economie potentielle 1M/an.
101.2.2 Lamélioration du blanchiment, 2nd poste
des coûts variables
- Selon les usines, le coût du blanchiment est
compris entre 25 et 45 /ADT. Celui-ci dépend
surtout de lessence (résineux, feuillus) et de
la séquence utilisée. - A plus de 40/ADT, le coût du blanchiment à
Alizay se situe donc dans le haut de la
fourchette du fait absence de traitement à
loxygène et peut-être aussi par la mauvaise
performance des laveurs par diffusion. - Compte tenu de ces éléments et de la séquence
utilisée, il apparaît que les performances
actuelles du blanchiment nont rien danormal. La
seule solution pour réduire les coûts est alors
de modifier la séquence de blanchiment. - Lutilisation de lozone représente une voie a
priori intéressante. Le pouvoir très oxydant de
lozone permet denvisager le remplacement
partiel du dioxyde de chlore dans des conditions
économiques avantageuses. - Il en résulte également une baisse de la
formation de composés organo-chlorés (AOX)
11Hypothèses technico économiques des séquences
proposées
- Les investissements nécessaires à lintroduction
dozone dans la séquence - un générateur dozone,
- un refroidisseur,
- un compresseur (lozone est ajoutée sous
pression), - et un destructeur dozone. Linvestissement
dépendra de la charge dozone appliquée. - Le stade Z nécessiterait les équipements
suivants - un mixeur MC pour 2kg/t dozone ajouté (2 pour
4kg et 5.4kg et 3 pour 6kg), - une pompe MC en amont de chaque stade Z,
- un tube upflow de dégazage et un tube downflow de
rétention après chaque stade Z - Les économies réalisées (hors réutilisation de
loxygène) en dioxyde de chlore - Les frais variables occasionnés
- loxygène servant à la synthèse de lozone,
- lénergie pour la synthèse de lozone à partir
doxygène, - lénergie de refroidissement de lozoneur,
- lénergie pour la compression de lozone,
- lénergie consommée par les mixeurs et les pompes
MC.
12Bilan économique de lintroduction de lozone
dans la séquence de blanchiment (0.055/kwh)
- Hypothèses
- production de 300 000t/an
- aucune utilisation de loxygène fatal
- 0.055/kwh
- ClO2 1.4/kg
- Sources
- WEDECO
- ANDRITZ
131.2.3 Lutilisation doxygène comme autre piste
de réduction supplémentaire de coûts
- Dans les calculs précédents, aucune valorisation
de loxygène ayant servi à la synthèse de lozone
na été considérée. - A partir de l'oxygène disponible, deux
utilisations permettent de réduire les
consommations de peroxyde dhydrogène et du gaz
destiné au four à chaux - Le peroxyde dydrogène
- Une partie de loxygène peut être introduite
dans le stade EP pour donner EOP. Il en résultera
une économie de 2.5kg de peroxyde
dhydrogène/ADT. La quantité doxygène consommée
sera de 2 à 3t/j. Léconomie réalisée sur le
peroxyde dhydrogène (hypothèse 0.5/kg) est de
lordre de 350 000 euros/an. - Gaz du four à chaux
- Une partie importante de loxygène peut être
injectée au four à chaux en remplacement partiel
de lair. Il en résulte une plus grande
efficacité dans le transfert thermique vers
Ca(OH)2, en raison de la baisse du volume gazeux
(diminution de la quantité dazote). Certaines
usines le font couramment. Lexpérience d'Air
Liquide indique quavec une addition de 10t/j
doxygène, la consommation de gaz sera réduite de
10 environ. La coût du gaz du four à chaux a été
de 20.7/ADT pour Alizay en 2008 ainsi le coût
du gaz serait diminué denviron 600 000 euros/an.
14Lutilisation de loxygène réduit le pay back
des séquences ozone
- Linvestissement correspondant à lensemble des
équipements nécessaires pour la réutilisation de
loxygène à la fois au blanchiment EP et au four
à chaux est estimé à 1M. - La partie restante peut être envoyée à la station
dépuration. Les gains étant plus difficiles à
chiffrer, cette option na pas été retenue.
Malgré linvestissement de 1M nécessaire à
loptimisation du peroxyde dhydrogène, les pays
back liés à linvestissement dozone sont
diminués de 5 à 2 mois suivant le type de
séquençage ozone. Des investissements
industriels avec des pay back inférieurs à 3
ans sont habituellement considérés comme
intéressants.
15Deuxième étape évolution du blanchiment dans le
cadre de la suppression de létape D0
- Linstallation dune mini délignification à
loxygène en tête de séquence réduirait le coût
du blanchiment de 25, ce qui représenterait une
économie supplémentaire de lordre de 2 millions
d par an. - La charge organique de leffluent de blanchiment
sera réduite de 25 (en renvoyant leffluent de O
au lavage de la pâte écrue). - Celle-ci pourrait encore être réduite en
renvoyant également leffluent après EO au lavage
de la pâte écrue. Les AOX formés seront réduits
de plus de 80. Lutilisation doxygène dans la
délignification à loxygène serait de lordre de
10t/jour. - La quantité doxygène fatal est suffisante pour
alimenter à la fois cette mini délignification à
loxygène, le four à chaux et le EP. - Linvestissement comprendrait un réacteur
pressurisé et un mixeur MC, soit 1.5M installés.
- Le temps de retour serait de lordre de 9 mois.
16Réduction des coûts de revient ce qu'il faut
retenir
- Le marché de la pâte
- Le marché de la pâte redevient actuellement
porteur, le prix de la Mixed Hardwood se
négociant actuellement autour de 800 contre 530
en moyenne en 2009, - Le prix du bois
- Ramené à la tonne de pâte produite, le prix du
bois affiché dans le budget 2010 est plus
conforme à ce qui existe par ailleurs.
Auparavant, le coût du bois avait sérieusement
augmenté entre 2005 et 2007 du fait de
l'introduction d'eucalyptus d'importation. - Reste que le subventionnement du bois-énergie
est une menace sur les coûts des papeteries. - Les économies en cuisson
- L'introduction d'anthraquinone permettrait
d'économiser de l'ordre de 1M/an - Les économies au blanchiment
- Lutilisation de lozone permettrait
déconomiser annuellement de 2,2M à 3,7M pour
un investissement de 5,5M à 7,1M. Economie et
investissement variant en fonction de la quantité
dozone utilisée 4kg 5,4kg 6kg. - L'utilisation de loxygène induit par
lintroduction dozone, permettrait 1M/an
supplémentaires pour un investissement de 1M.
17- Projet 2 Bioéthanol cellulosique
182.1 Contexte des bio carburants
- Les biocarburants représentent une voie pour
accroître lindépendance énergétique de la France
vis-à-vis du pétrole et pour réduire les
émissions de gaz à effet de serre. - Deux biocarburants sont aujourdhui produits dans
le monde - le diester à partir dhuiles végétales (huile de
colza, huile de palme) - le bioéthanol dit de première génération produit
à partir de saccharose (sucre de canne et sucre
de betterave) ou damidon (maïs, blé) - Le diester est un substitut du diésel et le
bioéthanol un substitut de lessence - En 2009 la production française de bioéthanol a
été de 1 400 millions de litres (810 Ml en 2006),
principalement obtenus à partir de sucre de
betterave et minoritairement à partir de
céréales. Les principaux producteurs sont les
Etats-Unis (principalement à partir de maïs) et
le Brésil (essentiellement à partir de sucre de
canne), avec pour chacun une production de
lordre de 25 milliards de litres. - A titre de comparaison la consommation de
pétrole, sous forme de carburant, dépasse les 2
000 milliards de litres les biocarburants ont
donc un large espace de croissance.
19Les bio carburants utilisant des matières
premières agricoles sont de plus en plus contestés
- De nombreuses critiques naissent de lutilisation
de terres agricoles pour les deux filières
(huile, sucre) augmentation du prix des terres,
hausse des cours des produits alimentaires de
base (maïs, sucre, lait, viande), risques de
famines - Exemple du Brésil environ la moitié des champs
de cannes à sucre est consacrée à la production
de biocarburant et cette importance a conduit à
une très forte hausse du prix des terres
agricoles au cours de 2007. - Ainsi même si le concept de bio carburant est
séduisant en terme écologique et économique, la
pression démographique est telle que cette
solution est peu viable à long terme pour les
filières sucre et huile . - Ainsi les voies actuelles de production des
biocarburants sont fortement contestées - Bilan carbone peu différent de celui de
lutilisation de pétrole (utilisation massive
dengrais et consommation de carburants fossiles
pour assurer la production des matières
premières), - Lorigine alimentaire de ce bioéthanol pose un
problème éthique sérieux, - Les plantations de canne à sucre et de palmiers à
huile se font au détriment de la forêt primaire
ou dautres cultures.
20Les attentes vis-à-vis des biocarburants de 2nde
génération
- Laugmentation de la production de biocarburants
ne pourra se faire que par lutilisation de
matières lignocellulosiques (bois, déchets
forestiers et agricoles). - La production de bioéthanol dans une usine de
pâte à papier présenterait de nombreux
avantages - la logistique dapprovisionnement en bois existe,
- les procédés utilisés sont parfaitement optimisés
et autonomes en énergie et produits chimiques, - la gestion des effluents est maîtrisée,
- la cellulose extraite est disponible pour
produire entre autres du bioéthanol, - les hémicelluloses peuvent être extraites et
également disponibles pour produire entre autres
du bioéthanol, - les obstacles techniques ont tous été levés.
- Lutilisation de la ressource bois en production
de biocarburant nentre pas, en France, en
concurrence avec les terres agricoles.
212.2 Lhydrolyse enzymatique comme solution
technique pour la production de bio carburant à
Alizay
Chez Alizay, la voie consistant à extraire les
hémicelluloses avant la cuisson et à les
fermenter en bioéthanol, nest pas aujourdhui
praticable car la fermentation des hémicelluloses
de feuillus (pentoses) nest pas au point. La
seule voie envisageable production de
bioéthanol à partir de la pâte disponible
22Le procédé
- Cette transformation ne touche que la pâte,
aujourdhui commercialisable la partie allant à
la machine à papier nétant pas concernée. - La pâte dAlizay contient approximativement 80
de cellulose et 20 dhémicelluloses,
principalement des xylanes. Ces dernières ne
peuvent conduire facilement à du bioéthanol. Des
solutions sont proposées mais leur faisabilité
industrielle nest pas encore démontrée - La transformation de la pâte en bioéthanol ne
portera donc que sur environ 85 du poids de la
pâte (cellulose glucomannanes résiduelles). - Cette voie est étudiée en France par un
consortium constituée de Tembec,
Danisco/Genencor, INSA Toulouse, Université de
Bordeaux (programme ANR/PNRB/ADEMEANR-05-BIOE-007
). - Dautres projets de ce type ont vu le jour, dont
un projet Neo-Zélandais (New Zealand
Lignocellulosic Bioethanol Initiative, avril
2008) et le projet lignol en Amérique du Nord,
qui semble le plus avancé. - Ces études donnent les éléments essentiels
permettant dévaluer le prix de revient du
bioéthanol face au prix de vente du bioéthanol de
première génération.
232.3 Coût de revient et cours du bio éthanol
- Le coût de revient du bioéthanol (frais variables
en /litre, hors enzymes) ainsi produit serait
de 2,5 X si X est le coût de la pâte écrue en
/kg. - Il faut rajouter à ce prix le coût
- des enzymes qui serait voisin de 10 cents d
par litre déthanol, - des levures qui se situe à environ 5 cents d
par litre déthanol. - Le cours de léthanol (http//www.kingsman.com)
est voisin de 50cents d/l (éthanol de première
génération). Une subvention de 30 cents d/l
serait semble-t-il accordée aujourdhui. - En restant à ce cours, léthanol cellulosique
obtenu par cette voie devrait s'appuyer sur un
coût de revient de la pâte à papier de moins de
200 /t, ce qui était loin d'être le cas en 2008. - En intégrant la subvention de 30 cents d/l
déthanol, une marge ne pourrait être dégagée que
pour un coût de revient de la pâte inférieur ou
égal à 300/t. Ce qui signifie que dans
lenvironnement économique actuel il faudrait se
fixer un coût cible de 300/t.
242.4 Les investissements
- Linvestissement pour la capacité envisagée (0.6M
hectolitres) se répartirait comme suit (source
Interis Maguin) - Hydrolyse 10M (base 72h, à peu près
linéaire en fonction du temps ex 6M pour 36h).
72h est la durée retenue ici par sécurité. (Novo
indique 36h-72h)), - Fermentation 6M (base 36h),
- Distillation-deshydratation 7 M,
- Stockage éthanol (4j) 0.5M,
- Tour refroidissement eau 1M,
- total24.5M(Installé)
- A cet investissement devra éventuellement être
ajoutée une étape de centrifugation pour enlever
les matières solides des vinasses (indispensable
dans le cas du blé, mais dans le cas de la
cellulose ceci dépendra de lefficacité de
lhydrolyse et reste à confirmer) car dépendra de
l'efficacité de l'hydrolyse) 7M.
25Production de bioéthanol ce qu'il faut retenir
- La demande existe de bioéthanol seconde
génération - La solution pour Alizay consisterait à produire
du bioéthanol à partir de la fraction de pâte
aujourd'hui commercialisée, ce qu'impose le
procédé Kraft. - Deux inconnues
- Le niveau du subventionnement par la
collectivité, - L'autre inconnue concerne la précision sur le
niveau des investissements nécessaires. - En toute hypothèse, l'investissement dans ce
procédé devra certainement être accompagné (RD,
aides à l'investissement, subventionnement,
partenariat,)
26- Projet 3 Pâtes à usages chimiques
273.1 Les pâtes spéciales un marché de 4,5 Millions
de tonnes
- Près de 4,5 millions de tonnes de pâtes
cellulosiques issues du bois sont destinées à
dautres applications que le papier. - Parmi ces 4,5 millions de tonnes, 65 utilisés
dans le procédé viscose pour application
essentiellement textile. - Ce marché a été en croissance de 7 par an dans
le monde au cours des 5 dernières années (10 en
Chine). Le prix de vente des pâtes à dissoudre a
cru de plus de 30 en 2009 pour atteindre
aujourdhui des niveaux supérieurs à 900/ADT en
ce qui concerne la viscose.
28La viscose un marché induit par la reconversion
des terres cotonnières chinoises et lintérêt
pour cette matière par les consommateurs
- La viscose est un substitut du coton. La forte
demande actuelle résulte de la régression des
surfaces plantées en coton, en faveur dautres
cultures. - Par ailleurs un réel engouement pour les fibres
viscoses semble émerger dans plusieurs grands
pays dAsie. - Dans le prolongement des préoccupations
environnementales, la demande pour les fibres
textiles issues de la biomasse devrait croître
également un peu partout dans le monde. - A titre dillustration de cette mise sous
tension, la société Fulida, qui est le principal
producteur chinois de viscose, a conclu un double
accord avec la compagnie Neucel Speciality
Cellulose (capacité de 160Kt) - prise de participation minoritaire dans le
capital de Neucel, - accord de livraison de viscose.
29La viscose les prix de marché portés à des
niveaux records
Comparatif prix de vente des pâtes à dissoudre et
NBSK (Source Fortress Paper (valeurs FOEX)
303.2 Principe de la transformation de lusine de
pâte dAlizay en usine de cellulose à dissoudre
- Les celluloses à dissoudre diffèrent de la pâte à
papier par le fait quelles sont plus pures
(moins dhémicelluloses) et davantage
dépolymérisées. - Le principe consiste donc à extraire en grande
partie les hémicelluloses par traitement des
copeaux par de la vapeur deau, ou par une
solution dacide diluée à une température voisine
de 160C, ceci avant de les soumettre à la
cuisson kraft. - Un exemple est donné par lusine Brésilienne de
Bacell qui fonctionne selon ce principe avec des
copeaux deucalyptus. La séquence de blanchiment
est OOZP. Cette usine kraft produit une pâte à
dissoudre dexcellente qualité et sest également
diversifiée dans dautres qualités de celluloses
à usage chimique.
31Cas de lusine de Thurso rachetée par Fortress
Paper
- Lusine de Thurso, fermée par le groupe Fraser
Papers (Québec), va être reprise par Fortress
Papers. - Cette usine kraft, de bois feuillus mélangé,
sera transformée en unité de production de pâte à
dissoudre dune capacité de 200 000t/an. - Linvestissement est annoncé à 60 millions d.
Il comprend - la modification de la cuisson (hydrolyse haute
température) - laugmentation de la capacité de combustion (20
de matière organique à brûler) - laugmentation de la capacité de caustification
(le procédé, tel que conduit à Thurso, consommera
davantage de soude) - ladaptation du blanchiment et du séchage de la
pâte (déjà présent à Alizay) - Le coût de revient de cette pâte est supérieur à
celui dune pâte papetière en raison de la
différence de rendement. Dans le cas de lusine
de Thurso, assez sembable à celle dAlizay,
laugmentation de coût de revient serait de
lordre de 70/ADT. - Ce surcoût est compensé par les 220/ADT décart
de prix constatés entre la BHK et la viscose.
323.3 Conséquences pour Alizay de la conversion
telle que prévue à Thurso
- Cette conversion implique que la pâte à dissoudre
devienne le seul produit de lusine de pâte.
Compte tenu des plus grandes quantités de
matières sèches à brûler et des quantités de
soude consommées plus élevées, la production
serait de lordre de 200 kt/ADT. - Une telle conversion dAlizay conduirait à un
prix de revient de la pâte inférieur à 600/ADT,
en prenant les chiffres 2008 qui sont les plus
défavorables. - Sur la base dun prix de vente moyen de de marché
de 963/ADT (700/ADT au cours 0,73/), la marge
dégagée serait donc de 100/ADT, soit 20 M/an. - Linvestissement prévu pour lusine de Thurso
(60M) représente un ensemble de modifications
dont certaines ne seraient peut-être pas
nécessaires pour Alizay qui aura des capacités de
combustion et de caustification dégagées par la
réduction de la production à 200 000t/an. En tout
état de cause on pourrait avancer un temps de
retour de 3 ans maximum. - Il est à noter que les modifications préconisées
pour le blanchiment sont tout à fait compatibles
avec cette approche.
33Pâtes à usages chimiques ce qu'il faut retenir
- Le marché des pâtes spéciales est porteur depuis
quelques mois. Au sein de ce marché, la viscose
connaît un intérêt tout particulier (hausse des
cours inférieur à 800/t au cours du 1er
trimestre 2009, supérieur à 1200/t depuis la fin
2009). - Par ailleurs la viscose est celle des pâtes
spéciales qui est la plus accessible
industriellement par la technologie Kraft
aujourd'hui utilisée à Alizay. - La croissance chinoise, la pression mise sur
l'utilisation agricole des terres, le caractère
écologique de cette matière à destination
textile, renforcent la position de la viscose par
rapport aux fibres textiles traditionnelles. - La reconversion programmée d'un site Kraft en
viscose (Thurso), ainsi que le redémarrage d'une
unité viscose arrêtée depuis plusieurs mois
(Neucel Speciality Cellulose) sont autant de
signes forts de robustesse de ce marché. - Enfin dans une version plus aboutie, on peut
imaginer une conversion vers les autres pâtes
spéciales (ethers et acétates de cellulose), mais
ceci à horizon plus lointain.
34En conclusion
- Menaces sur les perspectives de croissance des
productions de pâtes à papier en Europe. M-real
Alizay est une des dernières unités de production
de pâte/papier intégrées en France, alors que la
balance des échanges est déjà déficitaire. Elle
porte également l'enjeu des débouchés pour la
filière forestière. - Les prix des pâtes et du bois sont susceptibles
d'équilibrer les comptes de l'usine aujourd'hui
pendant un à deux ans. - Mais la caractéristique de la situation est que
justement l'usine est dépendante de ces
phénomènes externes. Les solutions envisagées
dans ce document visent donc à proposer des
options qui, en complément ou en substitution à
la pâte à papier, permettraient de réduire les
incertitudes. - Ces solutions sont crédibles techniquement et
répondraient une demande, soit déjà exprimée dans
le cadre des pâtes textiles, soit en devenir
comme les biocarburants de 2nde génération. - Elles ne sont pas exclusives d'autres
possibilités comme le bois composite par exemple
35En conclusion
- Si ces options sont crédibles, leur mise en œuvre
dépend de la volonté de l'actionnaire. Or
celui-ci est, d'une part en difficultés, et
d'autres part très axé papier et emballage dans
sa stratégie. Il sera donc difficile de le
convaincre d'engager des investissements de
diversification dans la pâte, même si le retour
de rentabilité est assez court. - Une des possibilités serait de s'adosser à un
opérateur présent dans la filière concernée - Un pétrolier par exemple pour ce qui concerne les
biocarburants l'intérêt serait de bénéficier de
sa capacité de recherche, de ses moyens
financiers et évidement et de sa maîtrise des
débouchés. - Un opérateur dans le textile, pour la viscose,
qui souhaiterait maîtriser une autre source de
matière première que le coton. - En toute hypothèse, si des possibilités existent
d'utilisation de la cellulose pour d'autres
applications que le papier, encore faut-il ne pas
handicaper l'avenir en maintenant l'usine en
activité.