Title: L'
1L'émergence de la parole entre récit, souffrance
et silence
- Dr HAAS Hervé
- Service de pédiatrie
- CHU de Nice
2- Dévoile souvent, sans vouloir dénoncer.
- Evoque quelque chose de troublant qui le dérange,
qui lui paraît bizarre, qui le fait souffrir en
silence - Rarement conscient de l'importance et/ou la
gravité du contenu - La parole de l'enfant peut se retourner contre
lui-même, au risque de la rétractation. - Fortes pressions qui entravent sa spontanéité,
son libre-examen et la crédibilité de sa
déclaration.
3- Nombreuses interférences avec ses capacités
mémorielles et la qualité de son récit.
L'affectif et l'angoisse Plus grande
suggestibilité Notions de temps et d'espace ne
s'accordent pas toujours avec ce que l'adulte
attend de lui comme explications. Sentiment
de culpabilité par identification anxieuse à son
agresseur
4Discours et mémoire chez l'enfant abusé
- Facteurs d'ordre affectif et cognitif qui
viennent biaiser le récit et la mémoire de
l'enfant - 1. la certitude de ne pas être cru
- 2. la difficulté de tenir une fonction
d'allégeance (ou d'accusation) dans une relation
d'inégalité de statut - 3. la difficulté de parler et de réitérer des
propos d'allégation à l'encontre d'un adulte
significatif, menaçant ou/et parfois aimé,
5- 4. le besoin d'oublier ou de censurer le contenu
factuel de l'événement - 5. censure d'autant plus forte que l'événement (à
connotation sexuelle) a eu lieu sur la scène du
corps - 6. le souvenir diminue progressivement avec le
temps (plus grand est le temps écoulé entre les
faits et leur récit, plus faible est la précision
de ce récit) - 7. la suggestibilité (la mémoire et le souvenir
sont contaminés par les informations entendues
après les faits, telles des questions inductrices
de réponses erronées),
6- 8. les particularités de la mémoire de l'enfant
quant à la chronologie et au cadre temporel (la
perception du temps chez l'enfant n'est pas
séquentielle, mais événementielle), - 9. traumatisme interfère sur la perception de la
durée, - 10. mémoire épisodique (factuelle) diminue au
profit d'une mémoire de scénario, - 11. la culpabilité engendre l'incertitude quant à
sa propre responsabilité dans les faits, si non
quant à l'existence même des faits (risque de
dilution des faits, de banalisation et
d'omission), - 12. le stress de la situation de dévoilement
produit des angoisses qui inhibent le discours.
7L'affectif et l'angoisse influencent la pensée et
le discours
- Anxiété, peur, insécurité, manque de confiance en
soi ou perte de l'estime de soi, culpabilité,
colère, tristesse, perte des repères, méfiance
... Perturbent la pensée et le discours de
l'enfant. - L'isolement, l'apathie, des pleurs sporadiques,
l'agressivité, l'instabilité de l'humeur, des
activités débridées, des phobies inexpliquées,
des rêves violents, un déséquilibre de la
vigilance ... Indicateurs psychologiques - Parfois fantaisies mettant en cause sa
crédibilité ou son intelligibilité.
8Les aléas de la mémoire
- Sélective et refoulante, la mémoire n'est pas
toujours au service du récit. - La mémoire de l'enfant est souvent sujette à
caution quant à la chronologie des faits. - Les notions de fréquence, de durée, de moment ou
de circonstances sont relatives et dépendent de
son niveau d'appréhension du monde et de la
réalité.
9L'enfant possède une mémoire particulière
- Mémoire de scénario lenfant essaie de
reconstituer au moyen d'associations
psychologiques des éléments qui appartiennent à
différentes scènes abusives et d'en élaborer un
scénario unique. - Construit à partir d'événements répétés qui se
ressemblent et finissent par se fusionner dans la
mémoire. - Souvent impression d'inconsistance, d'incohérence
ou de fabrication risque d'altérer sa
crédibilité aux yeux de ladulte.
10La suggestibilité de l'enfantConformisme et
soumission
- Relation de dépendance à l'adulte.
- L'enfant tente souvent de se conformer à ce qu'il
imagine que l'adulte attend de lui donne une
réponse qu'il croit être celle que l'adulte
escompte. Cette soumission peut amener des
réponses erronées. - Stratégie de séduction l'enfant est sensible à
ce qu'un adulte s'intéresse à lui. Il peut
amplifier certains détails et inventer, exagérer
les choses pour se donner plus d'importance
encore. - Ce double souci de plaire à l'adulte et d'être
conforme à ses attentes amène l'enfant à penser
qu'il doit donner la bonne réponse à toutes les
questions.
11L'enfant est plus suggestible que l'adulte
- Poser les questions de la manière la moins
suggestive, la plus rassurante possible. Toute
suggestion de la part de l'adulte peut contaminer
définitivement le récit de l'enfant, avec le
risque quil devienne impossible de retrouver la
réalité des faits. - Importance de tenter d'interviewer l'enfant le
plus rapidement possible après la révélation ou
la suspicion des faits éviter au maximum tout
risque de contamination par les questions et les
réactions tant de l'entourage direct que d'autres
professionnels (non impliqués dans
l'investigation criminelle).
12Mensonge, fabulation et crédibilité chez l'enfant
- Comprendre la dynamique psychologique du mensonge
chez l'enfant et son évolution. - Questions À quel âge survient le phénomène du
mensonge chez l'enfant ? Pourquoi les enfants
mentent ? Peut-on amener facilement des enfants
à raconter des mensonges pour plaire à des
adultes ? Sont-ils plus susceptibles que les
adultes de croire leurs propres mensonges ? Les
enfants fabriquent-ils leurs propres fantasmes
pour supporter des situations traumatisantes ?
Les enfants sont-ils capables de se souvenir de
la réalité des faits de manière suffisamment
précise pour faire déclarer coupable un présumé
abuseur ?
13Le mensonge varie selon l'âge
- Jusqu'à 6 ans, un enfant qui fabule n'a pas
l'intention explicite de tromper l'autre - L'imaginaire et le ludique prennent le pas sur la
réalité et/ou la vérité, et permet à l'enfant de
s'évader de la réalité.
14Au moins 3 types de mensonges chez l'enfant
- enfants gt 7 ans
- A fins d'évitement (éviter la punition), A fins
de compensation (magnifier un fait banal,
chercher à se rendre intéressant,...)Agressifs
ou à volonté destructrice (révèlent parfois un
désir de vengeance et soulignent l'emprise d'un
conflit sous-jacent, avec de la rivalité ou un
mal- être important). - Ne pas banaliser les mensonges qui se répètent
parfois modes uniques et permanents de
communication au sein de la famille, surtout
celle où il faut garder un secret (distorsion de
la réalité nécessaire à l'équilibre de tous).
15Discours non fiables ou falsifiés
- Différentes catégories de discours dun mineur
non fiables - soit généralités dont il ne se départi pas,
avec vocabulaire adulte compliqué interprète
plus quil nexpose - soit mille détails, spontanément et/ou en
répondant d'abondance aux questions... avec
terminologie d'adulte plutôt qu'en faisant usage
de référents vécus... souvent sans altération
négative de lhumeur, mais plutôt avec
excitation, jubilation progressive, en
compliquant au fil du temps chaque scénario.
16Discours non fiables ou falsifiés
- Considérées comme fausses 3 à 8 des
révélations faites par des mineurs tout-venant - 10 à 15 enfants très jeunes dont
perception du réel parfois fragile,
préadolescents ou de jeunes adolescents en phase
de négativisme, de haine ou de destruction,
adolescentes peu structurées ou carencées
affectivement, certains enfants pré)psychotiques
ou retardés mentaux habituellement imaginatifs.
17Savoir énoncer la vérité
- L'enfant victime d'un abus sexuel dit souvent la
vérité au moment de la révélation spontanée des
faits. - La plupart des études montrent que l'enfant ne
ment que rarement concernant l'abus sexuel, du
moins dans les cas où le dévoilement est
spontané. - La majorité des enfants abusés ne fabulent pas,
mais transforment ou omettent certains détails de
leur vécu pour diverses raisons.
18Les capacités de repérage chez l'enfant le
temps et l'espace
- Perception du temps n'est ni linéaire, ni
chronologique, mais plutôt associée aux
événements, au contexte et aux circonstances.
L'enfant appréhende le temps de manière très
différente de celle de l'adulte. - Met d'abord en place le présent, ensuite le passé
et le futur (usage des temps de conjugaison
informe sur leur capacité à maîtriser les repères
temporels). - Se réfère surtout à des anecdotes ou à des
événements
19- 3-4 ans Incapable de rapporter
chronologiquement un quelconque événement du
passé même récent. - Jusque 5-6 ans ne maîtrise pas facilement
hier, aujourd'hui, demain jour, mois,
semaines, années . - Associe ce qu'il vit à son propre univers en
termes de contexte et d'environnement. - Ex adulte on est allé dîner chez mes
parents dimanche passé enfant de 3-4 ans
Demain, j'ai mangé de la mousse au chocolat
chez mamie, je ne suis pas allé à l'école et j'ai
reçu un livre sur les chats ! . - Le raisonnement d'un enfant n'est pas toujours
logique, ni même rationnel.
20La notion de temps chez l'enfant est influencée
par son affectivité
- L'enfant enregistre les événements de sa vie de
manière très affective et fait référence à des
choses quotidiennes qui paraissent très
importantes à ses yeux. - Faire le lien entre des circonstances
quotidiennes et les abus sexuels, en relation
avec des événements spéciaux (anniversaire,
vacances, fête à l'école,...) ou des moments de
la vie scolaire.
21- À partir de 5-7 ans Meilleur organisation en
journées et en semaines. L'année se structure en
mois ou en saisons. Temps ponctué par la vie
scolaire et les événements familiaux qui touchent
l'enfant sur le plan émotionnel. - gt 7 ans ordre des mois et des jours et la date
du jour s'intègrent progressivement à son
univers. - Chaque enfant est différent et apprend selon son
rythme. - Les enfants plus âgés et les adolescents
perçoivent mieux le temps et rapportent plus
facilement des événements de manière abstraite,
linéaire, chronologique et irréversible.
22 La notion de temps peut être perturbée
- En cas dactes sexuels répétés pendant une
période déterminée, lenfant a d'énormes
difficultés à les situer de manière chronologique
et à expliquer les faits rationnellement. Il va
mélanger des faits plus anciens à des épisodes
récents dans sa tête tout est lié de manière
confuse. - Difficultés à se faire entendre par les adultes,
en particulier par le système judiciaire, si
logique et cartésien. - Ce n'est pas parce qu'un jeune enfant ne peut pas
dire où, quand, comment, à combien de
reprises,..., que cela signifie qu'il n'a rien
subi et que rien ne s'est passé.
23L'identification à l'abuseur, un processus de
culpabilisation
- Avant d'évoquer la possibilité d'un mensonge,
envisager d'autres influences psychologiques et
affectives la relation de proximité à
l'abuseur, les mécanismes inconscients
d'identification à l'agresseur, la
manipulation et les pressions de l'adulte, le
processus de culpabilisation. - Ces éléments considérables empêchent la plupart
des victimes de révéler spontanément les faits. - Du point de vue de l'enfant, c'est dans le
silence, le secret, la contradiction, la
confusion et l'imprévisibilité que l'abus sexuel
prend acte.
24- L'enfant est marqué par cette expérience sans en
comprendre le sens. Il reste captif de la
répétition de l'acte - S'il veut survivre ou s'adapter à cette situation
extrême, l'enfant doit développer des mécanismes
de défense et d'accommodation (syndrome de
Stockholm). - Parce qu'elle réactualise les mécanismes
d'identification à l'agresseur, la culpabilité de
la victime est parfois rongeante et insoutenable,
et ne peut s'évacuer que dans les passages à
l'acte. Ainsi l'abuseur resurgit dans la victime
qui reproduit activement son expérience marquante
en infligeant à un autre le même type de conduite
abusive ou la violence sexuelle dont elle a
souffert pendant son enfance.
25Révéler, un cheminement difficile
- La parole de l'enfant trahit un secret autour
duquel s'est organisée l'emprise abusive et sa
dynamique. - En révélant ce secret, l'enfant transgresse un
nouvel interdit, celui de penser et d'en parler. - La parole peut alors troubler l'enfant et rendre
encore plus complexe l'accès à la vérité.
26La parole n'est pas toujours un outil facile à
utiliser
- Le cheminement de la parole de l'enfant est avant
tout une quête de vérité, de sens et d'écoute. - Libérer un secret, par le biais de la parole,
n'est pas toujours libérateur, et c'est parfois
prendre des risques (réels ou fantasmatiques)
représailles de la part de l'abuseur, perte
de l'affection du parent allié, angoisse de la
vengeance maternelle, perte des êtres aimés (y
compris l'abuseur), perdre son statut
privilégié ou particulier, être placé, être
puni, faire éclater sa famille, porter indûment
la responsabilité coupable de l'abus sexuel,
passer pour un menteur, être montré du doigt,
se sentir différent des autres, subir l'inertie
des institutions, etc.
27Petits essais
- L'enfant qui tente de dévoiler un secret aussi
pénible à garder et/ou à révéler procède par
petits essais, par petites touches, via des
allusions, des lapsus, des conduites bizarres,
des messages ou des signaux abstraits,... - La honte et la culpabilité, souvent entretenues
par l'abuseur, biaisent l'entrée en matière du
discours de l'enfant.
28De la révélation au phénomène de rétractation
- Lorsque l'essai se transforme en révélation
franche, il exige une dépense d'énergie psychique
considérable. - D'abord soulagement, puis après la révélation, à
court terme, risque dune intense angoisse,
surtout sil est épuisé psychologiquement. - Risque de pressions extérieures remettant en
cause sa parole (nouvelle agression) - Si rien n'est fait pour y remédier ou montré par
des signes tangibles et répétés que des
professionnels se préoccupent de son sort le
phénomène de rétractation suit parfois de très
près la révélation. Le phénomène de rétractation
apparaît donc souvent comme un indicateur
supplémentaire de la réalité des abus sexuels. - 72 des enfants dans les cas confirmés d'abus
sexuels ont initialement dénié les faits d'abus,
11 des enfants dévoilent activement les faits
lorsqu'ils sont interviewés le plus rapidement
possible.
29Se sentir coupable de parler à propos de son
abuseur
- Sentiment de culpabilité-responsabilité au sujet
de son abuseur. À la fois victime et se sentant
pourtant coupable, l'enfant est aux prises avec
des problèmes d'identification à l'abuseur et
avec ses propres sentiments, parfois ambivalents,
qui le privent d'esprit critique. - Si engagement affectif moindre (grand-père,frère
aîné, oncle ou un pédophile peu connu) attitude
de rejet plus spontanée. Sentiments de colère, de
vengeance, d'agressivité et désir de ne plus voir
son abuseur. Révéle les faits de manière plus
précoce afin de faire cesser l'abus sexuel.
30Impact du dévoilement sur l'enfant et les enjeux
psychoaffectifs
Lorsque l'abuseur est un proche
- Surtout si ce proche occupe une fonction dans son
éducation. L'enfant est pris dans un conflit de
loyauté. Il s'agit pour lui de dénoncer
quelqu'un qu'il aime et/ou dont il respecte
l'autorité. Il se sent à la fois coupable par ce
qu'il a subi et coupable d'en parler. - Lorsque finalement l'enfant confie ce qu'il vit,
il s'expose aux réactions des adultes. Selon les
situations et les circonstances, ces attitudes
peuvent varier de l'incrédulité au rejet de
l'enfant, ou au contraire, devenir
hyperprotectrices à son égard et étouffer son
expressivité.
31Le stress de la situation d'interview
- L'enfant amené à être entendu par des enquêteurs
judiciaires, psychologues, pédopsychiatres ou
experts dans le cadre d'allégations d'abus sexuel
peut se trouver dans une situation de stress très
important qui influence sa déclaration. - Certains enfants savent pourquoi ils sont là,
d'autres pas. - Chaque enfant réagit en fonction de ses propres
mécanismes de défense, de ses ressources
personnelles, de ses émotions et de ses
sentiments.
32S'adapter à chaque situation
- À l'adulte d'être suffisamment souple afin de
s'adapter à chaque situation. - Propre anxiété de l'adulte personne connue
(ex institutrice ou thérapeute) ou un proche (ex
mère ou membre de la famille) peut amplifier
celle de l'enfant. - Professionnel essentiel que l'interviewer ou
l'expert se sente à l'aise à la fois avec des
enfants mais aussi par rapport à la sexualité.
Mieux vaut renoncer à interviewer un enfant
victime d'abus sexuels si ces conditions ne sont
pas présentes. Le risque est grand sinon de
perturber une nouvelle fois l'enfant.
33Le sentiment de confiance face aux adultes
- Il est essentiel de préciser la fonction
judiciaire dans son aspect de répression mais
aussi de protection, la fonction
médicopsychosociale dans ses rôles respectifs
d'expertise, de soutien ou de diagnostic.
34Le silence et le langage de la souffrance
- Les autres font ce qu'ils veulent de tes mots
tandis que tes silences les affolent.
Frédéric Dard - Les entretiens psychologiques et les interviews
avec l'enfant sont parfois ponctués de silences
dont la valeur est essentielle dans le discours. - Ne rien dire ce n'est pas rien dire, c'est dire
autre chose, tout autre chose, autrement. Le
silence, ce n'est du négatif qu'au premier coup
d'œil. Parler, ce n'est pas nécessairement du
positif. On ne peut pas parler du silence sans
parler d'interprétation... Il y a de
l'interprétation dans le silence et vice versa.
35L'activité psychique du traumatisme
- Si nouvelle expérience ou nouvel événement
(rapport de séduction, décès d'un proche,
séparation, ou un contact sexuel) Sens pas
toujours maîtrisé Emotion intense ni gérée, ni
comprise Mémoire réactivée autour de
l'événement traumatique refoulé. - Le trauma que l'enfant croyait enfoui au plus
profond de lui-même renaît ainsi et bouleverse
activement sa vie.
36Des stratégies de survie
- Attitudes qui renforcent ses mécanismes de
résistance et de défense. Du normal au
pathologique mécanismes de protection
notamment de l'agression contenue implicitement
dans les questions d'adultes la fuite, le
déni, l'extrapolation, la transformation, le
refus, l'inhibition, la fantasmatisation, la
dramatisation, la rationalisation, la
minimisation, la banalisation, la confusion,
l'exagération, le refoulement, le
renversement,..., Réactions défensives
aménagées par l'appareil psychique.
37De la confusion des sentiments
- Sentiments d'ambivalence affective, d'amour et/ou
de haine à l'égard de son abuseur. - Ignore souvent les notions d'interdits et de
limites sexuelles. - Perd le contrôle de ses propres repères
générationnels et imagine que la relation
affective parent-enfant ou adulte-enfant doit
obligatoirement se composer avec du sexuel.
38L'effraction de l'enveloppe
- L'acte abusif enfreint les limites intimes du
corps lenveloppe du moi-corps-peau ,
l'abuseur s'accapare du moi-désir-psychique
de l'enfant. - Irruption du traumatisme par des symptômes
psycho-somatiques anorexie, boulimie, énurésie,
encoprésie, insomnie, nausée, céphalée, maux de
ventre, maux de dos, allergie, ulcère, eczéma,
perte des cheveux, etc. Les symptômes font du
bruit à la place des mots. - Censure souvent les mots qui font corps avec le
sexuel. Evoquer ce corps-là, c'est parler de
trop. Et parfois redire, c'est refaire et c'est
vécu comme dangereux ou insupportable.
Qu'a-t-il fait à mon corps ? - l'enfant abusé revit lagression symboliquement à
travers des mises en scènes jeux de rôle avec
des poupées, des marionnettes ou des figurines,
dessins, jeux sexuels avec d'autres enfants
et/ou des animaux réels ou en peluche. Plus que
par imitation, mais certainement par
identification anxieuse à son agresseur, l'enfant
abusé reproduit des scènes à caractère sexuel,
afin de mieux juguler l'angoisse qui l'envahit.
39Des aménagements défensifs
- Selon son niveau de fantasmatisation remanier
son vécu et broder un nouveau scénario avec issue
différente de son véritable vécu. - Versant hystérique théâtralisation,
exagération, indifférence, séduction ou une
certaine érotisation du contact et/ou de la
gestuelle. - Obsessionnel rituels névrotiques, habitudes
compulsives, idées stéréotypées, conformisme
exagéré et rigidification de la pensée. - Psychotique tendance au délire, à la
mystification,à la pensée magicopsychédélique,
aux idées paranormales, à l'exagération dans
l'horreur, à la mythomanie, à la paranoïa, aux
troubles dissociatifs. - Psychopathique ou pervers gestes violents,
transgressions inacceptables, vouloir se détruire
ou anéantir l'autre, etc.
40- Sûr, il m'a fallu un sacré goût de vivre, une
sacrée envie d'être heureuse, une sacrée volonté
d'atteindre le plaisir dans les bras d'un homme,
pour me sentir un jour purifiée de tout,
longtemps après. La honte, la peur... la lutte
n'a pas été qu'intérieure. Il a fallu batailler
aussi contre la force des tabous, le déni des
uns, l'indifférence des autres, et la volonté de
tous de couvrir à tout jamais l'infamie du
linceul de l'oubli - Au cœur de la nuit,
- Nantes,
- L'Aigle noir, ..