Title: La n
1- La nécessité de lappropriation de lidée et du
processus dintégration par les peuples. - Professeur Moustapha Kassé
- Doyen Honoraire Faculté des Sciences Économiques
- Président de lÉcole de Dakar
- Membre des Académies de Sciences et Techniques du
Sénégal - et du Maroc
- www.mkasse.com
2Plan de lexposé
- Introduction Nécessité et opportunité de
lintégration - I/ / Pourquoi les Etats et les peuples
participent-ils à un processus dintégration - II/Comment faire participer et approprier le
processus par les populations - Labsence dune théorie de lintégration
- des controverses qui manquent de profondeur et
sans intérêt pour la réalisation du processus - Comment construire de solides institutions .
3Introduction Nécessité et opportunité de
lintégration.
- Ce Colloque international revêt aujourdhui, une
dimension intellectuelle exceptionnelle car
lintégration est un défi que les élites et les
peuples africain doivent relever en toute
urgence.Il doit être positif et faire une bonne
moisson d idées et de propositions - Le continent africain est la région du monde la
plus pauvre, sa production moyenne par habitant à
la fin des années 2000 est inférieure à ce
quelle était en 1960, sa part dans le commerce
mondial a reculé. Au niveau social, la situation
est simplement catastrophique avec plus de 250
millions de personnes qui nont pas accès aux
service de santé, 140 millions danalphabètes et
2 millions denfants qui meurent chaque année
avant leur premier anniversaire.
4- Bien avant le sommet dAddis-Abeba en 1963,
jusquà nos jours, les dirigeants africains et
les élites affirment et réaffirment
inlassablement, comme pour exorciser leur
impuissance, que lintégration est une condition
impérative du développement. - Il faut sintégrer ou périr observait le
Président Abdou Diouf - Deux impératifs majeurs, sans doute plusieurs,
imposent lintégration comme une nécessité - Le premier est relatif à l émergence du niveau
régional et la mondialisation multipolaire. - Le second concerne les apports attendus de
lintégration pour accélérer la croissance et
réduire la pauvreté.
5I / Pourquoi les Etats et les peuples
participent-ils à un processus dintégration
régionale.
- Les raisons externes La mondialisation
multipolaire et lémergence. Eviter léviction - Les raisons internes ou les gains attendus par
les Etats et les populations - Effets sur les économies déchelle
- Création et accroissement des échanges
- Augmentation des investissements directs
étrangers - Délocalisation de la production industrielle
- Renforcement du pouvoir de négociation
- La Région comme productrice de biens publics
- Lintégration régionale peut contribuer au
développement économique en amplifiant les effets
sur trois facteurs les technologies,
environnement macroéconomique propice et
modernisation et amélioration des cadres
législatif et réglementaire des affaires.
6LAfrique peut-elle sintégrer et tirer profit du
système mondial multipolaire ?
- En Afrique, lintégration régionale na guère
produit de résultats concrets, en dépit des
déclarations politiques et des efforts
durablement déployés par les gouvernements, les
institutions et les autres intervenants. - La critique souvent formulée est que les
fondations sur lesquelles on tente de construire
lédifice ne sont pas les bonnes. Elles sont
aériennes et artificielles. Ce nest qu enraciné
dans sa culture et son histoire que lAfricain
peut se réinventer une patrie qui le libère des
frontières nationales qui lenchaînent, en créant
des institutions vivantes et viables, outils
indispensables de la maîtrise de son histoire. - On najoute à cette idée que les constructions
technocratiques (économisme) ne sont appropriées
par les populations.
7II/Comment réaliser lintégration et faire
approprier le processus par les populations.
- Ce tte question a entretenu de bien vives
polémiques qui sont stériles, inopérantes et
relèvent dun passéisme dangereux. Les infirmités
des sociétés et de ses élites sont
consubstantielles aux faiblesses présentes de
lAfrique. - Il faut exhumer et évaluer le plus simplement
possible les politiques, les lois mais aussi les
divers facteurs qui inhibent lévolution des
sociétés africaines vers lintégration.
8La participation de tous les acteurs et leur
appropriation du processus dintégration dépend
de la qualité des lois et des institutions.
- Limportance des schémas institutionnels et de
la loi dans la mise en œuvre de lintégration. - Mise en œuvre dune réglementation commune
qui soit axée sur des règles de loyauté pour un
jeu coopératif. - Associée à une Administration Centrale dont
lautonomie doit être recherchée. Ce la pose la
question du pouvoir supranational. - Comment les institutions peuvent-elles résoudre
la participation des acteurs. Prenons lexemple
de lUE qui est notre cadre de référence
9- LAfrique a terriblement régressé en la matière
suite à linstrumentalisation de la loi et des
réglements pour des raisons politiques et
économiques. - Ce qui existait des Partis et des syndicats à
caractère fédéral, africains - Exemple des étudiants lUGEAO, la WASU et la
FEANF - Au niveau des dirigeants
- NKRUMAH Padmore, Séne
- S. TOURE Béhanzin , Khalilou Sall
- MODIBO KEITA Samir Amin
- SENGHOR Adotevi peut en témoigner
10(No Transcript)
11Quelles sont les propositions qui en découlent?
- Créer un ordre politique nouveau et des
institutions solides dans lesquelles les divers
acteurs seront représentés par des procédures
démocratiques . Cela suppoose alors la
consolidation du cadre démocratique du parlement
et de la cour de justice - La Commission, entité collective , doit
évoluer vers un pouvoir supranational qui défend. - Modifier le mode d'adoption des décisions de
l'organisation et surtout le contrôle
d'exécution.
12- Deux citations à méditer
- Unir lEurope cest la placer sous une autorité
commune capable démettre des décisions
majoritaires. Exiger en toute chose un accord
unanime, cest supposer davance le problème
résolu cest présumer quil existe entre les
pays coalisés une adhésion suffisante, une sorte
dharmonie préalable qui les prédispose à des
appréciations concordantes. Robert Schumann - Au commencement de la construction européenne,
deux éléments ont concouru à modifier
profondément les relations internationales entre
les pays européens dune part, une volonté
politique et, dautre part, une vision
géopolitique qui, lune et lautre, ont consisté
à vouloir mettre définitivement fin aux conflits
intra européens. - J. CREEL ET E. FARFARVAQUE
13 En Conclusion
- Lespace régional devrait être un espace de
recomposition des pouvoirs publics et privés et
également de déploiement des stratégies des
acteurs nationaux et internationaux dans un
contexte de mondialisation. En ce sens, il
devrait concerner tous les champs des sciences
sociales. - Cela exige le renouvèlement du cadre danalyse
de la régionalisation à travers 3 directions de
recherche - léconomie institutionnelle qui met en avant le
rôle des organisations et des règles, - la nouvelle géographie économique
- la nouvelle économie internationale en
concurrence imparfaite
14 15- Les Contre performances dans la mise en œuvre de
lintégration africaine - Faible volonté politique
- Faibles effets de lIntégration commerciale et
des marchés - Convergence et politiques monétaires non réglées
- Les infrastructures intégrationnistes à faire
- Faibles intégration des politiques économiques
- Contraintes à la libre circulation des facteurs
- Rationalisation des Communautés
- Architecture institutionnelle présente dénormes
lacunes - Beaucoup de Programmes de modestes réalisations
- Le financement des institutions est entier
- Faible participation du secteur privé
- Paix, sécurité et conflits comme questions
transversales restent encore des préoccupations.
16 Communautés, Langues et Ethnies
- Cette intégration de fait, vivante, dynamique,
active, imaginative car contournant toutes les
barrières étatiques, se construit dans le cas
particulier mais loin dêtre unique de lAfrique
de lOuest sur deux fondations bien connues
limportance du brassage ethnique et culturel des
populations et le reliquat de grandes formations
politiques et sociales de lépoque antérieure, - Il y a plus de 1500 communautés en Afrique,
certains grands Etats africains ont plusieurs
centaines de communautés. Les doctrines sont
multiples, les différentes communautés avec des
croyances distinctes cohabitent aussi dans un
même espace, leur hostilité mutuelle est parfois
historiquement ancienne, et la base de confiance
mutuelle très faible.
17 La position de C.A.DIOP
- Cheikh Anta DIOP, dans un ouvrage consacré aux
problèmes de la renaissance des cultures
africaines met laccent sur lexemple révélateur
de Thébes sous le 18ème dynastie. Ekhanon fut
un pharaon acquis à linfluence orientale. Par
ses réformes, il faillit diluer lEgypte de son
époque dans et laliéner progressivement au
profit des peuples dOrient qui nétaient ni
techniquement ni scientifiquement plus avancés.
Le clergé de Thèbes se dresse derrière
Toutankhamon pour recouvrer sa liberté et
lautonomie de la nation égyptienne, en ramenant
la pensée de lépoque des dieux, aux croyances et
aux cultures de tradition purement thébaines.
18- Les Prêtres savaient tout simplement que lOrient
de lépoque ne leur apportait rien de substantiel
même en matière religieuse. Ils savaient
également quen renonçant à leurs dieux et à la
leur vision du monde sous-jacents à leurs
institutions religieuses, ils sabandonnaient
dangereusement à une aliénation culturelle qui
préparait progressivement lextraversion de
lEgypte et la perte didentité du peuple
pharaonique, la conquête de leur pays par des
modèles, des symboles et des instruments quils
navaient pas élaborés et dont ils ne pourraient
décider lévolution. Mais les Prêtres savaient
aussi que limpérialisme culturel est toujours
contemporain de limpérialisme politique et
économique .
19Plan stratégique de la CEDEAO Vision
stratégique 2020
- La concrétisation de cette nouvelle vision exige
de profondes réformes institutionnelles que la
CEDEAO a entamées depuis 2005 avec la
transformation du Secrétariat en Commission. Elle
appelle également le renforcement de la
coordination et des liens synergiques avec les
Etats membres, la société civile, le secteur
privé, les partenaires au développement.
C'est-à-dire tous ces acteurs pour lesquels le
plan stratégique de la CEDEAO constitue un
excellent outil de dialogue et de coopération
régionale. Un proverbe africain dit Toute
grande réalisation commence par un rêve.. .
Alors donnons nous les moyens de le concrétiser
dans le temps que nous nous sommes fixés. La
coopération de tous est sollicitée. -
20LUnion Africaine a aussi son propre agenda
stratégique
- Afrique, notre destin commun
- Vision et mission de lUnion Africaine
- Cadre stratégique 2004 2007
- Plan daction 2004 2007
- Plan stratégique 2004 2007
- Le premier est un texte dorientation générale et
concerne la vision partagée et le chemin du
possible et du réalisable. Le deuxième concerne - la vision et la mission de lUA et montre que
lintégration régionale est le levier majeur pour
accélérer la renaissance africaine.
21- Le cadre stratégique 2004 2007 définit les
actes stratégiques en sept objectifs
stratégiques comme la nécessité de bâtir une
union efficace et responsable, de bâtir un
consensus autour dune vision, de promouvoir
lémergence dune société civile responsable, la
bonne gouvernance, la coopération économique
régionale, le développement des infrastructures,
la lutte contre les crises et contre la pauvreté
et de favoriser le dynamisme de la culture et de
la créativité africaine. - Le plan daction 2004 2007 vise laccélération
de lintégration du continent en jouant sur six
(6) piliers principaux la vision partagée, la
promotion de la paix, de la gouvernance et la
sécurité humaine, le renforcement de
lintégration économique, le financement des
infrastructures dintégration, le développement
social et la promotion de la culture.