Title: La Gestion des Ressources Humaines:
1La Gestion des Ressources Humaines éléments pour
comprendre les organisations
2Préambule
- La GRH, cest dabord trouver des clés de lecture
et des leviers daction sur le comportement des
individus au travail. - On ne peut réduire ce champ de travail à un
ensemble doutils techniques ou mécaniques on a
besoin de convictions. - Nous ne sommes évidemment pas dans le champ dune
science dure
3Introduction
- Nous sommes tous inscrits dans des ORGANISATIONS
de travail. - Elles ont une personnalité, une singularité, mais
aussi des traits communs. - Trois parties
- Sociologie des organisations
- Économie des organisations
- Évolutions repérables dans la réalité des
associations aujourdhui
4Première partie
- Sociologie des organisations
5Comprendre pour agir
- Une entreprise a besoin de la mobilisation de
chacun de ses salariés pour atteindre ses
objectifs. - Dans un contexte difficile, la capacité de
changer et de sadapter sont des conditions de la
survie dune entreprise. - Lentreprise, lemploi, sont aujourdhui des
lieux forts de structuration des identités
personnelles et collectives. - Depuis le 19ème siècle de nombreux chercheurs, de
nombreuses écoles travaillent la question.
6Taylor et lO.S.T
- La vision de lingénieur rationnel, tout entier
tourné vers lefficacité. - Les tâches accomplies doivent être réparties et
exécutées de façon scientifique. - Le salaire au rendement est considéré comme la
base de la motivation. - La standardisation est poussée au maximum
7Fayol et ladministration
- Prend en compte lorganisation des services, des
bureaux et pas seulement de la production
industrielle. - Définit les 5 fonctions de la direction
- Planifier, organiser, commander, coordonner,
contrôler. - Max Weber introduit la notion de pouvoir,
construit sur la légalité de la fonction du chef
et sa capacité à décider rationnellement
8Lécole des relations humaines
- A partir des années 30 et des travaux réalisés
sur la motivation. - Elton Mayo et leffet Hawthorne ce nest pas
tant lamélioration des conditions objectives de
travail que lattention aux relations humaines
qui permet laccroissement de la productivité. - Commence alors à naître le sentiment que les
intérêts de lentreprise et ceux des salariés ne
sont pas forcément toujours différents.
9Crozier et lanalyse stratégique
- Le fonctionnement de tout système peut être
décrypté à partir des stratégies de ses
différents acteurs. - Chaque acteur élabore une stratégie dont le but
est daccroître son influence dans le système. - Les relations de pouvoir ont là un rôle central.
10Aujourdhui
- La période de modernisation structurelle des
années 80 modifie la perspective. - Cest bien par lentreprise et le travail que se
construit lidentité sociale. - Et en même temps, la montée du chômage fragilise
le lien à lentreprise. - Les entreprises doivent donc identifier les
nouvelles formes dattachement et de dynamiques
sociales qui leur permettront de développer leur
performance.
11La réalité culturelle de lentreprise
- Toute entreprise a sa personnalité ,
manifestée dans sa culture - Non pas ce que les gens disent, mais comment ils
font. - Cinq catégories dinformations permettent de lire
la culture dune entreprise - Les fondateurs et la fondation
- Lhistoire
- Le métier
- Les valeurs
- Les rites et les symboles
12Les mondes sociaux de lentreprise
- Un ensemble construit sur une observation lourde
et longue de Renaud SAINSAULIEU et son équipe. - Générée par les changements profonds survenus
dans les années 80 qui marquent la fin de
lentreprise traditionnelle. - Adapté à la réalité des associations par
Jean-Louis LAVILLE à la fin des années 90. - Qui est dabord un outil de réflexion, comme un
miroir.
13Lentreprise BUREAUCRATIQUE
- Modèle stabilisé, fondé sur le rôle prépondérant
de la règle, dont la légitimité est partagée. - Modèle marqué par sa volonté de passer dune
identité dorganisation à une identité
dentreprise. - Marquée par une morale de service public, par une
relation à lusager et pas au client. - Marquée par une distance entre la pratique de
terrain et le projet de la hiérarchie supérieure. - Encore quelquefois un monde de production de
masse, anonyme, où les agent sont
interchangeables. - La stabilité de lemploi est une réalité forte.
14Lentreprise COMMUNAUTE
- Petite taille, histoire forte, fondateur devenu
une figure mythique. - Souvent inscrite dans une stratégie de
développement. - Organisation flexible, ouverte, marquée par la
volonté de libérer lespace productif de toute
prescription. - La relation au client est laffaire de tous.
- Formation, promotion, évaluation sont des
concepts forts. - Milieu humain solidaire, contrat fort entre
salarié et entreprise.
15Lentreprise MODERNISEE
- A vécu une véritable transformation, imposée par
lhistoire et lenvironnement, dont le but était
de permettre la survie de lentreprise. - Allégement des lignes hiérarchiques,
responsabilisation maximale à tous niveaux. - Permanence de traditions anciennes et émergence
de nouvelles valeurs. - Un monde marqué par la recherche de nouvelles
règles de fonctionnement, adaptées aux
contraintes nouvelles.
16Lentreprise DUALE
- Sest adaptée aux contraintes nouvelles dans un
processus de modernisation qui ne concerne pas
tous les services. - Des îlots de flexibilité cohabitent avec des
services qui restent comme avant . - On tend vers une distinction forte entre acteurs
émergents et acteurs traditionnels. - La culture est écartelée entre les valeurs
communes dune époque révolue et des valeurs plus
individuelles, qui menacent de rupture le lien
social.
17Lentreprise EN CRISE
- Processus de désintégration dun monde ancien.
- Linsécurité est partout, le futur napparaît pas
clairement. - Les savoir-faire anciens apparaissent
disqualifiés, une population nouvelle modifie
les règles du jeu. - Le pouvoir appartient à ceux qui maîtrisent
lavenir. - La crise peut devenir un mode de vie
18La relation Individu - Organisation
- Quest ce qui transforme un rassemblement
hétéroclite dindividus travaillant ensemble en
une organisation durable et performante? - Trois mécanismes tissent, développent,
maintiennent la relation entre individu et
organisation - Le sentiment dappartenance
- Limplication au travail
- La soumission librement consentie
19Le sentiment dappartenance
- Il mesure linvestissement dans le collectif
- Il se développe dans une organisation qui affiche
une identité forte - La manière dintégrer un nouveau salarié va
déterminer la suite - Renforcé par une communication interne active
- Nécessite reconnaissance à la fois de la personne
et du métier quelle exerce
20Limplication au travail
- Mesure linvestissement dans le travail
- Génère auto - contrôle, propositions
damélioration, renforcement des compétences - Nécessite de fournir du sens au travail, pour que
son utilité soit évidente - Se construit sur la base dobjectifs clairs
21La soumission librement consentie
- Mesure linvestissement en soi-même
- Cest la contrainte acceptée, la volonté de
sadapter aux changements nécessaires,
lacceptation dune certaine flexibilité - Suppose que lacteur dispose d infos sur les
buts poursuivis par lentreprise - Particulièrement nécessaire dans les périodes de
changement ou de mutation au sein de lentreprise
22Deuxième partie
- Économie des organisations
23Contexte de la réflexion
- Identifier les différents acteurs économiques du
champ concerné. - Identifier ce qui se joue dans la détermination
des coûts de production de laction sociale. - Identifier les meilleures formes de relations
pour atteindre les objectifs posés - Étant que nous raisonnons dans le cadre dun
fonctionnement démocratique
24Les acteurs
- LÉtat et les collectivités territoriales au
niveau tutelles et tarification - Les agences publiques ARS
- Les gestionnaires détablissements ou de
structures associations, fondations,
établissements publics - Les syndicats de salariés et demployeurs
- Les associations dusagers
25Des intérêts souvent divergents
26Troisième partie
27Le contre exemple anglo-saxon
- Tocqueville (1805-1859) Lorsquil se produit
une innovation importante, cest en France le
fait du Roi, en Angleterre dun grand seigneur et
aux Etats-Unis dAmérique dune association. - Aujourdhui, un américain moyen consacre à la vie
associative 10 fois plus de temps et dargent
quun français en 1990, les français donnent 10
milliards aux œuvres et 52 milliards au loto,
courses et autres - Selon Max Weber, le dieu du calvinisme réclame
non point des bonnes œuvres isolées, mais une vie
tout entière de bonnes œuvres érigées en système.
Le bénévolat est lusage idéal des loisirs . - Là où en France la subvention triomphe, le
financement associatif est en Angleterre et aux
Etats-Unis affaire de mécénat populaire. - La législation fiscale explique largement cette
situation, mais nest-elle pas elle-même reflet
dune culture ?
28La fragilité associative française
- En 1901, la loi sur les associations est plus une
étape de la querelle religieuse quun progrès
démocratique. - Pour le député Viviani, la loi sur les
associations nest que le prélude à lassaut
définitif contre lEglise il sagira de savoir
qui lemportera de la société fondée sur la
volonté de lhomme ou de la société fondée sur la
volonté de Dieu . - Aujourdhui, cest une interprétation laxiste de
la liberté associative qui frappe lobservateur
un nombre croissant dintervenants
administratifs, marchands, politiques,
corporatistes, religieux théocratiques, ont
détourné le statut associatif. - La culture associative française, fragile, a du
mal à sopposer à ces dérives il y a la un enjeu
considérable à prendre en compte.
29Quelle évolution historique?
- Trois grandes étapes entre 1901 et 1975
- Les bonnes œuvres limmense appareil créé par
lEglise au fil des siècles pour aider les
pauvres utilise massivement la loi 1901. - Le Front Populaire ouvriers, enseignants,
syndicats vont multiplier les associations
déducation populaire. - A partir de 1945 à la fois le baby boom, lEtat
providence, lurbanisation, la scolarisation
associations sportives et scolaires, MJC,
mouvements de locataires et de consommateurs.
30Evolution historique (suite)
- En 1975, cest à la fois lexplosion et le
changement de nature - Rupture quantitative entre 1901 et 1975, se
créent entre 7000 et 15000 associations par an.
On passe à 70000 en 1992. - Les nouvelles associations manifestent les
attentes des nouvelles générations (nature et
patrimoine) et la prise en compte de nouveaux
fléaux sociaux (toxicomanie, sida, xénophobie) - Ce ne sont plus les régions traditionnellement
civiques qui abritent le plus de créations
nouvelles.
31Evolution historique (suite)
- Quatre nouveaux secteurs en expansion
- Le caritatif médiatique
- cest la charité spectacle, le triomphe de
limage (idole). G. Lipovetsky parle de
gadgétisation de léthique - Lactivité marchande beaucoup dassociations
sont des SARL déguisées. - La nébuleuse du développement personnel
- Léconomie mixte, conséquence de la
décentralisation.
32Un nouveau tableau apparaît
- Il accompagne la crise chômage, déchirure
sociale, crise financière. - La légitimité de lassociation se fonde de moins
en moins sur la liberté personnelle,
contractuelle, gratuite, offerte à des individus
poursuivant des buts non marchands. - Elle se fonde de plus en plus sur les services
rendus, la création demplois, la lutte contre
lexclusion, lintérêt général, la participation
au service public, lutilité sociale - Tous éléments habituellement constitutifs de la
légitimité des pouvoirs publics dans une
démocratie reposant sur le suffrage universel - La qualité des intentions des dirigeants et des
salariés qualifie plus lauthenticité et la
réalité de lassociation que la liberté et le
désintéressement des bénévoles et volontaires.
33Mutations de la militance
- Notre société est profondément marquée par un
processus dindividuation qui tend à dissoudre
les collectifs au sein desquels lindividu se
trouvait défini. - Cest quand la société se pense plus comme une
somme dindividus que comme un assemblage
organisé dentités collectives que la question du
lien social devient cruciale. - On voit néanmoins apparaître de nouveaux
mouvements sociaux, construits hors travail,
marqués par les sans ou les alter .
34Trois remarques
- Il sagirait aujourdhui moins de lutter pour des
lendemains meilleurs, sous lauspice du progrès,
que sengager pour éviter que demain soit pire
quaujourdhui - Lidée de risque apparaît comme un facteur
important de mobilisation, quasi comme une
idéologie capable de donner sens à laction. - Peut-être faut-il établir une distinction de
nature entre - Les associations dintérêt général et celles qui
sont lexpression dintérêts particuliers. - Les associations qui vivent principalement de
fonds publics et les autres.
35Sortir de lentre - soi
- Les milieux dorigine, familiaux, géographiques
ou religieux, apparaissent de moins en moins
déterminants dans le déroulement de la carrière
militante dun individu. - Ladhésion, quelle soit syndicale ou
associative, ne sinscrit plus dans le cours
habituel de lhistoire des groupes de vie. - La dimension de sociabilité se trouve de moins en
moins essentielle dans le fonctionnement de la
vie associative.
36Sortir des affiliations fédératives
- Le modèle associatif français se caractérise par
un double réseau vertical - Celui de la fédération qui relie les associations
locales dans une chaîne montante. - Celui, plus informel, des constellations
idéopolitiques, autour des partis ou des Eglises
qui ont longtemps structuré le débat politique. - Les groupes naissants sont de moins en moins
insérés dans des réseaux verticaux, et les
anciens tendent à distendre leurs liens avec les
niveaux supérieurs. - Mobilisables localement sur des objectifs précis,
les militants le sont beaucoup moins pour assurer
la pérennité des structures. - En saffranchissant des appartenances sociales et
des affiliations fédératives, les engagements
court-circuitent les affiliations héritées
zapping et engagement ponctuel sont rois.
37Parler en nom propre
- Ladhésion perd de sa force. Certains groupements
fonctionnent sans structuration juridique,comme
des réseaux dindividus à géométrie variable. - Les effectifs varient suivant les temps et les
causes de lactions, des personnalités
charismatiques, expertes ou célèbres assurent la
représentation ponctuelle.
38Une crise de la démocratie représentative
- Un double mouvement samorce dès les années 60
- Une prise de distance avec la sphère politique
- Une contestation des mécanismes de délégation et
la revendication dun rôle de contre-pouvoir pour
la démocratie participative. - Le fait même de déléguer se voit mis en
discussion - Affaiblissement de la parole collective
- Témoigner, en nom propre, est valorisant
- Cest lexpérience qui donne la parole, plus que
lexpertise
39La masse ne fait plus poids
- Pendant longtemps, la légitimité et linfluence
des associations se sont construites sur le
nombre de leurs membres. - Aujourdhui, cest le témoignage, comme porteur
de lempreinte dune personne singulière, qui
devient source de légitimité.
40Quelques hypothèses
- Il existe une véritable rupture entre les
rapports à léconomie non marchande qui sétaient
constitués pendant la période dexpansion
(1945-1975) et ceux qui prévalent au cours de la
période de mutations engagées depuis. - Lhistoire des associations est étroitement liée
à celle de linstitutionnalisation de professions
sociales et culturelles. - La teneur des jeux stratégiques est influencée
par le mode de formation de lassociation, cest
à dire la position des promoteurs au regard de
laction engagée. - Les associations ont du mal à sadapter aux
perturbations induites par les modifications
extérieures parce quelles apportent un démenti
au caractère unifiant de limaginaire collectif.
41Une double compétence salariée et bénévole
confrontée au processus de professionnalisation.
- Lassociation combine 2 sources de
professionnalisation lengagement bénévole de
ses membres et la spécialisation des salariés en
réponse aux problèmes sociaux quelle veut
traiter. - Il en résulte une double capacité créative de
ressources humaines dont lagencement des
rapports est essentielle à la dynamique
associative.
42Des phénomènes de pouvoir complexes et contrastés
- Lassociation est confrontée en même temps à un
problème de créativité et de pérennité. - Lassociation conférant à chacun de ses membres
une position dacteur stratégique, les
différences de pouvoir peuvent se trouver déniées
et les mécanismes décisionnels recouverts par la
multiplicité des circuits dinformation et de
décision. - Quand elle offre des services à des
bénéficiaires, lassociation est marquée par la
distance sociale qui les sépare des promoteurs et
les écarts de pouvoir deviennent une question qui
conditionne lavenir de laction commune.
43Conclusion Et demain ?
- Vers la fin de lassociation au sens traditionnel
du terme ? - Vers le développement de lentreprise privée
comme prestataire de service ? - Vers le développement de lAGENCE comme
successeur non commercial de lassociation? - Laltruisme comme moteur capable de redonner sens
et force à laction humaine ?