Title: Autres gaz toxiques
1Autres gaz toxiques
- Jérémy Chobriat (ECN 2005)
2HYDROGÈNE SULFURÉ (H2S)
- Cas clinique
- Dans une usine de transformation de pommes de
terre, un ouvrier tente de dégeler au chalumeau
un tuyau situé au fond d'une fosse. Le tuyau
laisse filtrer des eaux usées. - Alors qu'il tente de le scier, une odeur doeuf
pourri se répand. - Le chef d'équipe, à l'entrée de la fosse,
constate que l'ouvrier ne se sent pas bien et lui
demande de sortir. Mais il s'affaisse sur les
derniers échelons et reste suspendu par quelques
tuyaux. Le chef déquipe va chercher de l'aide et
revient avec un autre employé qui descend lui
aussi dans la fosse et s'écroule aussitôt.
3HYDROGÈNE SULFURÉ (H2S)
- À l'arrivée des pompiers, le premier est mort. Le
deuxième est inconscient mais respire
spontanément. - À son arrivée aux urgences, il souffre
d'encéphalopathie et dinsuffisance respiratoire
aiguë. Lui aussi, décède rapidement. L'autopsie
montre un visage très cyanosé, un oedème
pulmonaire hémorragique marqué, un oedème
cérébro-méningé, une muqueuse gastrique
hémorragique.
4HYDROGÈNE SULFURÉ (H2S)
- Le H2S représente la cause la plus importante de
décès par intoxication en milieu de travail. -
- Les cas les plus fréquents surviennent dans les
fosses à purin ou dans les égouts. - Cependant, plus de 70 types d'emplois sont
susceptibles d'entraîner une exposition au H2S.
5HYDROGÈNE SULFURÉ (H2S)
- L'odeur classique doeuf pourri, détectable à une
concentration de 0,05 ppm pourrait servir de
signal d'alerte. -
- Malheureusement, dès 50 à 150 ppm, il y a
paralysie du nerf olfactif, donc impossibilité de
le détecter.
6HYDROGÈNE SULFURÉ (H2S)
- Mécanisme d'action
- poison de la cytochrome oxydase, comme le cyanure
(inhibant ainsi la respiration cellulaire) - Doù un décès très rapide
7HYDROGÈNE SULFURÉ (H2S)
- Symptomatologie
- Initiale Irritation locale des muqueuses,
céphalées, nausées, toux, vertige, dyspnée. - Puis oedème pulmonaire (à 300 ppm), hypotension
artérielle, arythmie, convulsions, coma et décès.
- A plus de 500 ppm, une perte de connaissance
survient en quelques secondes suivi du décès très
rapidement. - Séquelles neurologiques fréquentes (troubles
mnésiques, asthénie)
8HYDROGÈNE SULFURÉ (H2S)
- VLE 10 ppm
- VME 5 ppm
- Un taux de 50 ppm exige une évacuation immédiate.
9HYDROGÈNE SULFURÉ (H2S)
- Prévention
- Collective respect des valeurs limites,
formation et information des salariés, entretien
des installations, - Individuelle accès facile à des masques avec
respiration autonome, détecteurs de concentration
de H2S dans l'air en lecture directe. - Ne pas secourir une victime avant d'avoir un
appareil de respiration autonome.
10HYDROGENE ARSENIE (AsH3 arsine)
- Cas clinique
- Homme de 30 ans, salarié dune usine de
galvanisation depuis 10 ans. - Employé dans le polissage, le cuivrage et le
nickelage de petits articles en métal pour
l'industrie de la chaussure. - Un après-midi, il est occupé à polir des oeillets
métalliques de lacet (Fe-Zn), en les immergeant
dans une solution diluée de CuSO4, HCl et As2O3. - L'opération de polissage est habituellement
effectuée sur les articles en laiton et jamais en
alliage de Fe-Zn.
11HYDROGENE ARSENIE (AsH3 arsine)
- L'ouvrier travaille pendant 1h30 sans aération ni
protection respiratoire. - Pendant ce temps, une odeur d'ail se répand au
point de contraindre ses collègues à ouvrir les
fenêtres. - À la fin de lopération, le salarié ressent des
arthralgies, un malaise et quelques heures plus
tard, une paresthésie des membres inférieurs et
supérieurs. - Le lendemain, il consulte devant une hématurie
accompagnée d'asthénie, de paresthésies, dun
fébricule et dun subictère conjonctival. - Examen physique Abdomen légèrement météorisé,
souple. Aucun déficit moteur. RAS par ailleurs.
12HYDROGENE ARSENIE (AsH3 arsine)
- Biologie
- NFS hyperleucocytose à 17.500/mm3,
- Bilan hépatique bilirubine totale 41 mg/L
(Nlelt12), SGOT à 2N, SGPT normales - BU protéines (), urobilinogène (),
bilirubine (), cétones (), érythrocytes
(), leucocytes (), nombreux cylindres. - As urinaire 3940 µg/L et As sanguin
1150 µg/L.
13HYDROGENE ARSENIE (AsH3 arsine)
- Le patient est hémodialysé 2 fois.
- A J3, transfusion car hématocrite à 26 et
hémoglobine à 8.7 g/l - A J21, la NFS est revenue à la normale.
- Le bilan hépatique se normalise en 10 jours
- CPK et LDH se normalisent en 2 semaines.
14HYDROGENE ARSENIE (AsH3 arsine)
- Pas dinsuffisance rénale.
- Tests esthésiométriques légèrement perturbés.
- LBA nombreux leucocytes et macrophages.
Normalisation du LBA et de la capacité de
diffusion après deux mois démontrent que
latteinte pulmonaire est réversible.
15HYDROGENE ARSENIE (AsH3 arsine)
- Propriété physicochimiques
- A température ordinaire, lhydrogène arsénié est
un gaz incolore plus lourd que lair. - Odeur dail par oxydation à lair
- Soluble dans leau et dans de nombreux solvants.
- Toxique non persistant décontamination inutile.
16HYDROGENE ARSENIE (AsH3 arsine)
- Pénétration, distribution
- Pénétration respiratoire et cutanée,
- Très liposoluble, il traverse rapidement les
membranes alvéolocapillaire et érythrocytaire - Mécanisme daction
- En se liant à lHb, toxique hémolytique puissant,
il agit directement sur les hématies en
provoquant une hémolyse intra-vasculaire massive
17HYDROGENE ARSENIE Symptomatologie
- Intoxications légères
- asthénie, céphalées, courbatures, nausées
- urines couleur porto ,
- haleine odeur alliacée.
- Intoxications aiguës marquées (30-250 ppm)
- céphalées, vertiges, myalgies et frissons,
- Nausées, vomissements, douleurs abdominales
- Hémolyse intra-vasculaire massive avec CIVD,
hyperkaliémie, acidose métabolique, état de choc,
OAP, insuffisance rénale aiguë anurique, - Hépatite retardée, troubles du rythme
- Formes suraiguës (250 ppm)
- décès rapide par insuffisance circulatoire aiguë
et défaillance multiviscérale.
18HYDROGENE ARSENIE (AsH3 arsine)
- CAT
- PLS, oxygénothérapie ou ventilation assistée puis
à lhôpital - traitement symptomatique de lacidose et de
létat de choc - épuration extra-rénale latteinte rénale ne
permet pas lutilisation des chélateurs. - exsanguinotransfusion.
19HYDROGENE ARSENIE (AsH3 arsine)
- Prévention
- VLE 0,2 ppm soit 0,8 mg/m3
- VME 0,05 ppm soit 0,2 mg/m3
- Éviter lexposition de salariés atteints de
maladies rénales ou hématologiques. - En visite systématique NFS, Bilan hépatique, BU
- Réparation Tableau n21 RG
20BROMURE DE METHYLE (CH3Br)
- Homme de 46 ans employé depuis 15 ans dans
lélimination de termites. - Une nuit, il est chargé de la fumigation dun
musée par un mélange de bromure de méthyle (85)
et doxyde déthylène. - Après la fumigation, avec son collègue, ils font
une sieste dans une salle voisine. A 6 h, le
collègue se sent mal et ne se lève pas. Le
salarié décèle alors une fuite sur leur
équipement quil répare avec du ruban adhésif. A
minuit, le même soir, le collègue meurt dun
arrêt cardiaque. - Le salarié, le lendemain matin, constate un
tremblement de ses mains. - A 14h myoclonie rapidement suivie dun état
comateux, il est alors hospitalisé.
21BROMURE DE METHYLE (CH3Br)
- Au début, suspicion dune origine psychologique
puis dun syndrome d'hyperventilation. Cependant
2 h plus tard, état délirant, convulsions
myocloniques gt transfert en neurochirurgie.
Bonne amélioration par anticonvulsivants. - TDM cérébral et bilan biologique standard
normaux. - A J8 dhospitalisation suspicion d
intoxication au bromure de méthyle, compte tenu
de son métier. Le 1er prélèvement sanguin, a
posteriori bromure plasmatique à 123.5 pg/ml. (
Nle lt3.7 1.5 pg/ml). - gt Hémodialyse immédiate, trois fois gt baisse de
concentration à 7.8 pg/ml. - Bien qu'il soit droitier, il développe un
tremblement en écrivant de la main droite.
22BROMURE DE METHYLE (CH3Br)
- Généralités
- Gaz incolore, presque inodore, plus dense que
l'air. - Insecticide et nématocide sous forme de
fumigation (sol dans les serres), rodenticide,
réfrigérant, agent de méthylation dans
l'industrie chimique. - Ancien agent antifeu (extincteur).
- Des concentrations atmosphériques de 100 à 3000
ppm sont mesurés dans des serres dont le sol a
été désinfecté au bromure de méthyle. - Intoxication par voie cutanée ou respiratoire
23BROMURE DE METHYLE (CH3Br)
- Intoxication aiguë, après quelques heures
- Phase initiale Asthénie, céphalées, vertiges,
confusion, somnolence, diplopie, nausées,
vomissements, acouphènes. - Puis, syndrome cérébelleux, syndrome
extrapyramidal (hypertonie, mouvements
choréo-athétosiques), - tremblements, fasciculations, myoclonies
d'intention (caractéristique) - troubles du comportement prêtant parfois à
confusion ou psychose aiguë - Enfin convulsions voire coma et décès.
- Récupération très lente et souvent incomplète
(persistance de myoclonies, déficit moteur
global, syndrome extrapyramidal)
24BROMURE DE METHYLE (CH3Br)
- À fortes concentrations
- érythème, vésicules, bulles, irritation oculaire
- œdème pulmonaire retardé (jusquà 24 heures)
- Troubles hémodynamiques
- Rhabdomyolyse, acidose métabolique
- Cytolyse hépatique, tubulopathie rénale
25BROMURE DE METHYLE (CH3Br)
- Intoxication chronique
- atteinte cutanée acné
- À 5 ppm (VLE) troubles de la personnalité
rencontrées dans lalcoolisme chronique. - Entre 0.2 et 2 ppm Perturbations neurologiques
et psychomotrices infracliniques - EEG perturbé si bromure sanguin gt 12 mg/l.
26BROMURE DE METHYLE (CH3Br)
- Traitement
- 1) transfert du patient à l'hôpital sous
surveillance pour traitement d'un oedème aigu
éventuel - 2) si difficultés respiratoires oxygénothérapie
/- intubation ou trachéotomie (facilite
l'élimination pulmonaire) - 3) anticonvulsivants
- Le traitement par BAL est parfois utilisé.
- Le traitement de séquelles cérébelleuses est
surtout physiothérapique. Parfois
administration de clonazépam ou baclofène.
27BROMURE DE METHYLE (CH3Br)
- Prévention
- VME 5 ppm ou 20 mg/m3
- Une visite médicale 1 mois après lembauche puis
tous les 6 mois examen neuro soigneux /-
créat, GGT, Transaminases. - Réparation Tableau de MP n 26 RG
28Fluorocarbonés
- Hôtesse de lair, 30 ans, non fumeuse, exposée
pendant 5 min au gaz séchappant dun extincteur
portatif défectueux, le temps de lemmener dans
un endroit fermé. - 0 antécédents médicaux respiratoires ou
atopiques. - À l'examen médical, 1 heure plus tard
- signes d'irritation des voies aériennes
supérieures. - Auscultation pulmonaire et examen neurologique
normaux. - Quelques jours tard asthénie, dyspnée
d'effort et toux nocturne. Elle arrête son
activité sportive en raison des difficultés
respiratoires. - Spirométrie légère diminution du VEMS (80
théorique) et DEM25-75 (60 théorique), non
améliorés par bronchodilatateurs. Reste normal.
29FLUOROCARBONES
- Visite médecine du travail 10 jours plus tard
spirométrie semblable. - Bronchoscopie muqueuse inflammatoire.
- Prick-tests (pneumallergènes habituels)
négatifs. - Traitement par corticostéroïdes inhalés
(budésonide) et bronchodilatateur (formotérol)
sont instaurés. - Quinze mois plus tard, test à la métacholine
après arrêt du traitement diminution de 24 du
VEMS . - Vingt huit mois après l'incident, persistance de
la toux nocturne et spirométrie inchangée. - Cette patiente a été exposée à l'inhalation de
bromochlorodifluorométhane.
30FLUOROCARBONES
- Visite médecine du travail 10 jours plus tard
spirométrie semblable. - Bronchoscopie muqueuse inflammatoire.
- Prick-tests (pneumallergènes habituels)
négatifs. - Traitement par corticostéroïdes inhalés
(budésonide) et bronchodilatateur (formotérol)
sont instaurés. - Quinze mois plus tard, test à la métacholine
après arrêt du traitement diminution de 24 du
VEMS . - Vingt huit mois après l'incident, persistance de
la toux nocturne et spirométrie inchangée. - Cette patiente a été exposée à l'inhalation de
bromochlorodifluorométhane.
31FLUOROCARBONES
- Généralités
- Famille des dérivés organiques du fluor
comprenant entre autres les fluoroalcanes, les
fluoroéthers, les fluoroalcènes et les
fluoropolymères, - Utilisation fluides de réfrigération,
propulseurs d'aérosols, solvants, agents
diélectriques, anesthésiques ou pesticides
(fluoroalcènes) - Gaz à température ordinaire, très stables donc
peu réactionnels. Ils sont plus lourds que l'air
et s'accumulent dans la partie basse des locaux.
32FLUOROCARBONES
- Métabolisme
- Les fluoroalcanes sont en grande partie éliminés
par voie respiratoire, inchangés, en revanche,
les fluoroéthers sont métabolisés jusquà 50 en
donnant naissance à de lacide oxalique et du
fluor.
33FLUOROCARBONES
- Symptomatologie
- Les fluoroalcanes à forte dose
- manifestations neurologiques trémor,
convulsions, anesthésie, - irritation pulmonaire.
- mort par asphyxie.
- hépatotoxicité faible ( élévation de SGPT, SGOT)
- Néphrotoxicité ( élévation de créatininémie).
- A température élevée, manifestations
asthmatiformes par libération de HF, de phosgène
si Cl dans la molécule, Cl2.
34FLUOROCARBONES
- Symptomatologie
- Les fluoroalcènes sont plus toxiques que les
alcanes - irritation respiratoire (alvéolite exsudative,
bronchiolite, fibrose interstitielle résiduelle,
hémorragie, œdème), - atteinte rénale, hépatique,
- augmentation de la sensibilité myocardique aux
catécholamines.
35FLUOROCARBONES
- Réparation Tableau 32
- Affections professionnelles provoquées par le
fluor, l'acide fluorhydrique et ses sels minéraux
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