Title: CFC
1Colloque Juillet 2011 Les outils de lutte contre
la fraude internationale 155 A, 123 bis, 209
B constitutionnalité et conventionalité de ces
dispositifs ? Thierry Pons Avocat, Cabinet
Pons 01.53.42.42.67 tpons_at_pons-taxlaw.fr,
www.pons-taxlaw.fr
2INTRODUCTION Mesures Générales et mesures
spécifiques contre lévasion fiscale
internationale
- Les Mesures Générales
- Obligations déclaratives Déclaration des
transferts de fonds et comptes utilisés à
l'étranger, Déclaration des contrats
d'assurance-vie souscrits auprès d'organismes
établis hors de France, documentation des prix de
transfert - Labsence de traités application de règles plus
strictes - exemple Retenue à la source art.182 B 15,
33,1/3 voire 50. - Les Traités règles de bénéficiaires effectifs,
utilisation de méthode délimination de la double
imposition par crédit dimpôt au lieu dune
exonération - Labus de droit, article L 64 LPF permet à
ladministration de contester les actes qui
n'ont pu être inspirés par aucun autre motif
que celui d'éluder ou d'atténuer les charges
fiscales que l'intéressé, si ces actes n'avaient
pas été passés ou réalisés, aurait normalement
supportées eu égard à sa situation ou à ses
activités réelles. - La preuve (négative) incombe à ladministration,
mais en pratique lentreprise doit établir
lexistence des motifs autres que fiscaux
français dialectique de la preuve.
3Les mesures spécifiques créant une présomption
dévasion sur limposition du revenu
- Larticle 155 A Rémunérations de prestations de
services versées à l'étranger (les sociétés
dartistes ) - Larticle 123 bis Participations détenues par
des personnes physiques dans des structures
financières établies dans un pays à régime fiscal
privilégié - Entreprises
- - Larticle 209 B Bénéfices provenant de
sociétés établies dans un pays à régime fiscal
privilégié - Larticle 57 Transferts indirects de bénéfices à
l'étranger - Larticle 238 A Paiements à des résidents
étrangers soumis à un régime fiscal privilégié - - Lart. 238 bis-0 I Transferts d'actifs hors
de France
4Les mesures spécifiques créant une présomption
dévasion
- Ces mesures ont des caractéristiques communes
- Ces mesures concernent des situations dans
lesquelles le législateur et ladministration ont
identifié des risques de fraude récurrents, sans
que ladministration puisse facilement mettre en
œuvre les mesures générales de contrôle, du fait
de la difficulté dobtenir les informations sur
les opérations ou les structures à létranger. - Ces mesures sont moins encadrées que labus de
droit (pas de contrôle par une commission, pas de
visa) mais elles ne génèrent pas de pénalités
autres que leur mise en œuvre (labus de droit
entraine des pénalités de 40 à 80).
Ladministration a le choix des armes. -
- Elles sappliquent dans des situations définies
objectivement. Les textes ne se réfèrent pas
nécessairement à la notion dévasion et il y a
donc un risque que la mise en œuvre de ces textes
soit possible sans quil y ait évasion fiscale
depuis la France (par opposition à labus de
droit qui est par essence subjectif et qui
suppose la démonstration dune fraude in
concreto). - Ces mesures peuvent aboutir à une double
imposition française et ne prévoient pas
nécessairement une méthode de droit interne pour
éliminer la double imposition
5Les mesures spécifiques créant une présomption
dévasion (suite)
- Ces mesures reposent sur une présomption
dévasion fiscale, mais toutes ne prévoient pas
des possibilités au contribuable déchapper à la
mesure en combattant la présomption dévasion
grâce à une clause de sauvegarde (exemples 155
A, 123 bis) - Les clauses de sauvegarde, quand elles existent,
font supporter la charge de la preuve au
contribuable (contrairement à labus de droit).
Ces clauses de sauvegarde reposent sur une preuve
négative et ne sont pas forcément définies
largement, mais par des définitions
objectives plus restreintes que le champ des
opérations entrant mécaniquement dans le champ de
la mesure (exemple la référence à lactivité
effective dans larticle 209 B). - Les clauses de sauvegarde subjectives (la
référence à labsence dévasion) sont
interprétées restrictivement. Le procès de Kafka
comment apporter une preuve négative, de surcroit
sans connaître précisément lobjet de cette
preuve et sans que ladministration soit tenue de
crédibiliser, ne serait ce que de façon
théorique, lexistence dune évasion de limpôt
normalement dû en France (comparer avec labus de
droit pour lequel le contribuable, qui na pas la
charge de la preuve, doit démontrer lexistence
de motifs autres que fiscaux)? - Ces mesures peuvent viser des situations de
détentions indirectes ou économiques, dans
lesquelles le contribuable peut subir
lapplication de la mesure sans avoir été
impliqué dans la mise en œuvre de lopération -
- Le débat Une présomption dévasion est elle
compatible avec la constitution et avec les
conventions? Quel mode de preuve contraire?
6Le contrôle de constitutionalité et de
conventionalité
- I. Contrôle de constitutionnalité
- Procédure QPC Article 61-1 de la Constitution
(2008) et loi du 10 Décembre 2009 - II. Contrôle de conventionalité
- le Traité sur le fonctionnement UE (TFUE),
- la Convention européenne des droits de lhomme
(CEDH) - les Traités fiscaux,
7Le contrôle de constitutionalité et de
conventionalité
- I. Contrôle de constitutionnalité
- Procédure en deux temps filtrage par la Cour de
cassation et le Conseil dEtat, puis examen par
le Conseil Constitutionnel - Critères de transmission
- Disposition applicable au litige
- Disposition non déjà déclarée conforme, sauf
changement de circonstances - La question doit être nouvelle et avoir un
caractère sérieux
8Le contrôle de constitutionalité
- Le principe dégalité
- i) QPC Cons. const. 26 novembre 2010 n 2010-70,
sur lArticle 155A - L'article 13 de la Déclaration des droits de
l'Homme et du citoyen de 1789 Pour
l'entretien de la force publique, et pour les
dépenses d'administration, une contribution
commune est indispensable elle doit être
également répartie entre tous les citoyens, en
raison de leurs facultés . - Cette exigence ne serait pas respectée si l'impôt
revêtait un caractère confiscatoire ou faisait
peser sur une catégorie de contribuables une
charge excessive au regard de leurs facultés
contributives - En vertu de l'article 34 de la Constitution, il
appartient au législateur de déterminer les
règles selon lesquelles doivent être appréciées
les facultés contributives pour assurer le
respect du principe d'égalité, il doit fonder son
appréciation sur des critères objectifs et
rationnels en fonction des buts qu'il se propose
que cette appréciation ne doit cependant pas
entraîner de rupture caractérisée de l'égalité
devant les charges publiques
9Le contrôle de constitutionalité Le principe
dégalité (suite)
- Décision QPC Moreau larticle 155 A est une
mesure anti évasion, non contraire à la
constitution. Malgré labsence de clause de
sauvegarde et de disposition permettant
lélimination de la double imposition, il doit
néanmoins être interprété comme ne pouvant pas
sappliquer si le contribuable est déjà imposé. - ii) QPC sur larticle 57 CE 2 mars 2011 n
342099, 3e et 8e s.-s., Sté Soutiran et Cie -
- L'article 57 du CGI institue une présomption
simple de l'existence d'un transfert indirect de
bénéfices par une société assujettie à l'impôt
sur les sociétés en France vers l'étranger, que
la société contribuable peut combattre - La différence de traitement prévue par le
législateur est fondée sur des critères objectifs
et rationnels. - Dès lors, le législateur ne peut être regardé
comme ayant méconnu le principe d'égalité devant
la loi ni comme ayant instauré une rupture
caractérisée devant les charges publiques. Par
suite, la question soulevée, qui n'est pas
nouvelle, ne présente pas un caractère sérieux
(non transmission)
10Le contrôle de constitutionalité Le principe
dégalité (suite)
- Conclusion
- Les mesures spécifiques anti évasion doivent
elles être interprétées comme comportant
implicitement une élimination des doubles
impositions françaises? - Cette méthode dinterprétation vaut elle
seulement en cas de double imposition, ou
sapplique telle également quand la mesure
sapplique alors quil ny a pas dévasion
fiscale, en contravention avec le motif dintérêt
général qui la inspirée la lutte contre
lévasion fiscale (exemples 123 bis, 209 B, 155
A)? - Prévoient elles implicitement une clause de
sauvegarde lorsque celle-ci nest pas explicite
(155 A, 123 bis dans un cadre hors UE )?
11Le contrôle de constitutionalité Les droits de
la défense
- 2) Les droits de la défense et la garantie dune
procédure juste et équitable garantissant
l équilibre des droits des parties au procès - Cons. const. 10 décembre 2010 n 2010-78 QPC, Sté
Imnoma - Article 16 de la Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen de 1789 Toute société
dans laquelle la garantie des droits n'est pas
assurée, ni la séparation des pouvoirs
déterminée, n'a point de Constitution - Le paragraphe I de l'article 43 de la loi du 30
décembre 2004 a rétabli pour l'avenir sous
certaines conditions le principe d'intangibilité
du bilan d'ouverture du premier exercice non
prescrit. Le paragraphe IV de l'article 43 de la
loi du 30 décembre 2004 a pour effet de priver à
titre rétroactif le seul contribuable du bénéfice
de la jurisprudence Ghesquière Equipement qui
avait fait disparaître la règle du butoir.
L'atteinte ainsi portée à l'équilibre des droits
des parties est contraire aux droits et libertés
que la Constitution garantit. - Conclusion
- - Les clauses de sauvegarde des mesures anti
évasion, quand elles existent, doivent elles être
interprétées comme nécessitant un débat
contradictoire sur lexistence dune évasion,
comme dans le cas opposé de labus de droit?
12Le contrôle de constitutionalité
- Les autres principes
- Le principe de liberté (comparer avec la
jurisprudence française et européenne sur ces
mesures anti évasion, sur le fondement des
libertés détablissement, de prestation de
service et de circulation des capitaux) - Le principe de non rétroactivité exigence dun
but d'intérêt général suffisant - La présomption dinnocence la charge de la
preuve incombe toujours à la partie poursuivante
CE 29 septembre 2010 Sté Snerr, sur lArticle L
64 et les pénalités dabus de droit - ()
13Le contrôle de conventionalité
- 1) les Traités fiscaux
- Le contrôle de la mesure anti évasion par rapport
aux règles dattribution du droit dimposer
(exemple article 209 B jurisprudence Schneider) - Les règles de non discrimination prévues dans le
straités - Le traité UE
- La protection de la liberté détablissement , de
la liberté de prestation de services et la
liberté de circulation des capitaux
linterdiction des discriminations non justifiées - CJCE 12 septembre 2006 aff. 196/04, Cadbury
Schweppes (sur léquivalent anglais de larticle
209 B) - Jurisprudences françaises
- Sur larticle 155 A CAA Douai 14 décembre 2010,
Deschilder - Sur larticle 123 bis CAA Nancy 22 août 2008,
Rifaut
14Le contrôle de conventionalité (suite) la
Convention Européenne des droits de lhomme
- i) Article 6 de la convention européenne des
droits de l'Homme 1. Toute personne a droit à
ce que sa cause soit entendue équitablement,
publiquement et dans un délai raisonnable, par un
tribunal indépendant et impartial, établi par la
loi, qui décidera, soit des contestations sur ses
droits et obligations de caractère civil, soit du
bien-fondé de toute accusation en matière pénale
dirigée contre elle - 2. Toute personne accusée d'une infraction est
présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité
ait été légalement établie. - 3 Tout accusé a droit à () être informé de la
nature et de la cause de laccusation portée
contre lui - l'article 6 de la convention européenne des
droits de l'Homme n'est en principe applicable
qu'aux procédures contentieuses statuant sur des
droits et obligations de caractère civil ou en
matière pénale, non invocable en matière fiscale
sauf en ce qui concerne les sanctions fiscales
(Avis CE 31 mars 1995 Méric) - CE 6 juin 2007, Lemarinier Concernant les
sanctions fiscales il résulte des stipulations
de l'article 6, 1 qu'un juste équilibre doit être
ménagé entre les parties au procès, de telle
sorte que chacune d'entre elles ait une
possibilité raisonnable de présenter sa cause
dans des conditions qui ne la placent pas dans
une situation de net désavantage par rapport à
son adversaire. - ii) Article 8 (droit au respect de la vie privée
et du domicile) CEDH 21 février 2008 , Ravon et
a. c/ France la procédure autorisant les
visites domiciliaires et saisies (LPF art. L 16
B) doit être regardée comme portant atteinte à
un droit de nature civile non-conforme
15Larticle 155 A rémunérations de prestations de
services versées à létranger
- Texte
- I. Les sommes perçues par une personne domiciliée
ou établie hors de France en rémunération de
services rendus par une ou plusieurs personnes
domiciliées ou établies en France sont imposables
au nom de ces dernières - - Soit, lorsque celles-ci contrôlent
directement ou indirectement la personne qui
perçoit la rémunération des services - - Soit, lorsqu'elles n'établissent pas que
cette personne exerce, de manière prépondérante,
une activité industrielle ou commerciale, autre
que la prestation de services - - Soit, en tout état de cause, lorsque la
personne qui perçoit la rémunération des services
est domiciliée ou établie dans un Etat étranger
ou un territoire situé hors de France où elle est
soumise à un régime fiscal privilégié au sens
mentionné à l'article 238 A. - II. Les règles prévues au I sont également
applicables aux personnes domiciliées hors de
France pour les services rendus en France. - III. La personne qui perçoit la rémunération des
services est solidairement responsable, à hauteur
de cette rémunération, des impositions dues par
la personne qui les rend.
16La situation visée par larticle 155 A
Bénéficiaire de la rémunération Prestataire
apparent, pers morale ou phys. (non résidente)
Prestataire réel, pers phys. ou morale,
résident Fr ou non résident
Rémunération de la prestation rendue en France
(et à létranger pour les prestataires réels
résidents)
Bénéficiaire des prestations
17Larticle 155 A et la constitution
- Larticle 155 A permet dimposer le prestataire
réel (fréquemment artiste ou sportif, mais le
texte peut sappliquer pour une entité soumise à
lIS) sur le revenus perçus par le prestataire
apparent, bénéficiaire de la rémunération, comme
si celui-ci nexistait pas et même si le revenu
correspondant na pas été reversé - Larticle ne prévoit pas délimination de la
double imposition, sauf par une instruction
prévoyant quen cas de versement dun salaire, il
est admis que le contribuable ne soit imposé
que sur le plus important des revenus (salaire ou
article 155 A) - QPC Cons. const. 26 novembre 2010 le texte doit
être interprété afin que la double imposition
française soit éliminée. Pas de modification du
texte. - Pas de clause de sauvegarde permettant de
combattre la présomption in concreto ?
18Larticle 155 A et les conventions
- Des contradictions possibles avec les traités?
CAA Paris 28 avril 2010, Delaitre - Le traité UE la présomption irréfragable
dévasion est incompatible avec le Traité CAA
Douai 14 décembre 2010, Deschilder - Larticle 155 A s'applique de manière générale,
sans distinguer les hypothèses où cette situation
correspondrait à un montage purement artificiel
de celles où l'implantation hors de France de
ladite société serait justifiée par des motifs
légitimes, et sans permettre au contribuable de
faire valoir de tels motifs pour échapper à
l'imposition encourue. Il instaure ainsi une
présomption irréfragable d'évasion fiscale à
l'encontre de l'ensemble des contribuables et
ceux-ci sont, en outre, imposés sur la totalité
des sommes versées à la société qu'ils
contrôlent, sans que l'administration n'ait à
rapporter la preuve de l'appréhension desdites
sommes et sans qu'ils puissent échapper à l'impôt
en démontrant l'absence d'une telle
appréhension. - Dans ces conditions, l'article 155 A du CGI va
au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre
l'objectif qu'il poursuit et il est, dès lors,
incompatible avec les articles 49 (liberté
d'établissement) et 56 (liberté de prestations de
services) du traité de Rome.
19Larticle 209 B constitutionnalité
- Mécanisme imposition du résultat des
succursales et de la quote- part de résultat des
filiales établies dans des pays à fiscalité
privilégiée - Le texte vise les détentions directes et
indirectes, supérieures à 50 - Elimination des doubles impositions oui
(économique imposition locale, et juridique
quote part de frais et charge, sous conditions) - Clause de sauvegarde dans le texte ancien
- une clause générale subjective non appliquée
preuve négative que leffet principal nest pas
de localiser de bénéfices dans un Etat FP - Une clause spécifique objective appliquée
restrictivement lactivité effective sur le
marché local - La charge de la preuve entièrement au
contribuable, pas de débat dialectique?
20Larticle 209 B constitutionnalité
- Clause de sauvegarde dans le texte nouveau
-
- Filiales UE une clause générale subjective
preuve négative que les opérations ne peuvent
être regardées comme constitutive dun montage
artificiel dont le but serait de contourner la
législation fiscale française . - Filiales non UE
- Cas général condition objective
lactivité effective. Quid des autres cas dans
lesquels il ny a pas dactivité, mais pas
dévasion? - Les activités internes à risques condition
subjective preuve négative que leffet principal
nest pas de localiser de bénéfices dans un Etat
FP - Les ETNC (pour mémoire)
- Conclusion
- Objectif évasion ou dissuasion discriminante?
- Un constitutionnalité discutable quand la mesure
sapplique en dehors de toute évasion réserve
dinterprétation?
21Larticle 209 B et les conventions
- - Des contradictions possibles avec les traités?
- Arrêt Schneider non compatibilité de
limposition des bénéfices - Le nouveau texte imposition dun revenu présumé
distribué - Le problème demeure pour les succursales, selon
les traités - Le traité UE Cadbury Schweppes
- Larticle 209 B ne peut être appliqué que pour
empêcher lévasion fiscale depuis la France
22Larticle 123 bis constitutionnalité
- Mécanisme (depuis 1999) imposition des
personnes qui détiennent, directement, une
participation d'au moins 10 dans une structure
(société, OPCVM, groupement, trust, fiducie)
établie hors de France, bénéficiant d'un régime
fiscal privilégié et dont le patrimoine est
principalement (50) constitué d'actifs
financiers et monétaires - Elimination des doubles impositions juridiques
oui - Clause de sauvegarde oui dans un cadre UE
(clause subjective), non en dehors de lUE, et
des différences avec le 209 B - imposition mondiale des revenus des personnes
physiques le 123 bis ne fait il quaccélérer
limposition, avant lencaissement? - Imposition des personnes physiques sur la base
des encaissements comment payer un impôt sur un
revenu non disponible?
23Larticle 123 bis et les conventions
- Des contradictions possibles avec les traités?
- Le traité UE (article 49 et 63 du Traité UE)
- CAA Nancy 22 août 2008 n 07-783, 1e ch., Rifaut
les dispositions de l'article 123 bis du CGI
créent une présomption irréfragable d'évasion
fiscale à l'encontre de contribuables ayant
effectué un tel placement, sans réserver
l'application de ces dispositions aux montages
purement artificiels, excèdent largement ce qui
est nécessaire à la lutte contre l'évasion
fiscale. Par suite, elles sont incompatibles avec
le principe de libre circulation des capitaux
ainsi, lorsque les participations détenues
confèrent au contribuable une influence certaine
sur les décisions de l'institution en cause,
qu'avec le principe de liberté d'établissement.
24Les autres mesures spécifiques
- Larticle 57 Transferts indirects de bénéfices
à l'étranger une présomption simple. - Larticle 238 A Paiements à des résidents
étrangers soumis à un régime fiscal privilégié
une présomption simple. - Larticle 238 bis-0 I du CGI, les entreprises
sont imposables annuellement sur les produits
d'actifs qu'elles ont transférés hors de France à
une personne, un organisme, un trust ou une
institution comparable, chargé de gérer ces
actifs dans leur intérêt ou d'assumer pour leur
compte un engagement existant ou futur (vise
essentiellement la defeasance de dettes) - Imputation des impôts étrangers oui, partielle
- Clause de sauvegarde non
-
25Conclusion
- Les mesures spécifiques anti évasion quelles
limites? - Des limites claires dans le cadre européen, mais
beaucoup plus floues dans lanalyse
constitutionnelle interne - Un texte qui crée une règle spécifique anti
évasion devrait être encadré afin de ne viser que
les situations dévasion appréciation sur des
critères objectifs et rationnels en fonction des
buts poursuivis par le législateur - Il devrait prévoir une méthode délimination des
doubles impositions - Il devrait inclure une clause de sauvegarde au
moins subjective sur labsence dévasion, doublée
éventuellement dune clause objective , pour
faciliter la preuve. - La preuve négative de labsence dévasion devrait
pouvoir être apportée par tous moyens et faire
lobjet dun débat dialectique in concreto avec
ladministration sur lexistence dune évasion
fiscale depuis la France.