Title: Pr
1Chapitre Deuxième Voyelles et consonnes
2Voyelles et consonnes
3I. Lalphabet latin
1. Lalphabet latin comporte 23 lettres.
2. Les lettres i et u notent autant la voyelle
(dominus) que la semi-voyelle (iam
uulnus).
La distinction graphique entre voyelle et
semi-voyelle est due à Pierre de la
Ramée (1515-1572). Aussi j et v sont-elles
appelées lettres ramistes .
3. Selon les époques, la graphie de certains
mots peut subir quelques modifications.
caelum coelum celum
4I. Lalphabet latin
Pour uniformiser la prononciation du latin,
adoption en 1956 de la prononciation dite
restituée , censée être proche de celle
utilisée par Cicéron.
En voici les principaux principes
- toutes les lettres se prononcent
5I. Lalphabet latin
On rappellera encore utilement que
- V sert à noter le u majuscule
- X se substitue au couple cs
- K est une variante de c, employée dabord
devant a
- lettres de lalphabet latins graphèmes, soit
des unités graphiques minimales. Exception q
qui ne se trouve isolé que dans la formule
6II. Le système vocalique
7II. Le système vocalique
Le latin connaît des voyelles brèves (-a-, -e-,
-i-, -o-, -u-)
et longues (-a-, -e-, -i-, -o-, -u-).
8II. Le système vocalique
Une voyelle est dite ouverte ou fermée daprès le
degré douverture de la bouche
- e et o sont intermédiaires
- i et u sont les plus fermées
Une voyelle dans une syllabe ouverte est libre
(le-go) et entravée dans une syllabe fermée
(fac-tus).
9II. Le système vocalique
langue
massée en avant massée en
arrière
i u
aperture minima
i u
fermée
e o
e o
zone darticulation
a/a
ouverte maxima
10II. Le système vocalique
- a/a voyelles ouvertes car le passage de lair
est maximal (sans entraves) lors de leur
articulation.
- i/i voyelles fermées davant voyelles dont
larticulation (réalisée à lavant de la cavité
bucale) réduit au mieux le passage de lair.
- u/u voyelles fermées darrière voyelles
dont larticulation (réalisée à larrière de la
cavité bucale) réduit au mieux le passage de
lair.
- e/e deux voyelles intermédiaires davant
- o/o deux voyelles intermédiaires darrière
11II. Le système vocalique
Caractères du système
- 5 timbres vocaliques seulement (contre 16 en
français)
- l'équilibre, matérialisé par un triangle
équilatéral
- l'existence d'oppositions pertinentes -/?
(différence de longueur disparue au IVe siècle
p.C.n.)
12II. Le système vocalique
Données matérielles
MÚRUS
PRIMUS
gémination aa
digramme ei e
13II. Le système vocalique
La diphtongaison
haedus hedus
au claudo
ae quaero
oe poena
Claudius Clodius
Poenus Punicus
14III. Le système consonantique
Orales Orales Nasales Nasales Constrictives Constrictives Semi-voyelles Semi-voyelles
Sourdes Voisées Sourdes Voisées Sourdes Voisées Sourdes Voisées
Bilabiales p b m
Labiodentales f
Apico-dentales t d n s r l
Palatales j
Vélaires k g - ÿ
Labiovélaires kw gw w
Glottales h
15IV. Règles de prononciation
B. Glotte pour la phonation
Lettres pourvues dune seule valeur phonique
1. Glotte
2. Cordes vocales
3. Epiglotte
5. Cartilages aryténoïdes
A. Glotte pendant la respiration
16IV. Règles de pronociation
- P p et m m qui notent des occlusives
bilabiales
consonnes prononcées en obstruant momentanément
le canal expiratoire par la fermeture des lèvres.
p orale (non nasale) et sourde (non voisée)
gtlt m nasale et (normalement) sonore. La
prononciation de la consonne nasale m entraîne
labaissement du voile du palais, ce qui permet
de laisser passer lair par le nez. Lémission de
cette lettre provoque la mise en mouvement des
cordes vocales.
17IV. Règles de pronociation
- T t note locclusive (apico)dentale
T marque locclusive apicodentale (ou dentale)
t. Cette fois, lobstruction du canal
expiratoire sopère entre les dents et la pointe
de la langue, soit en retrait par rapport aux
bilabiales.
- C et k notent locclusive dorsale ou vélaire
k
Lobstruction du canal expiratoire intervient
entre le dos de la langue et le voile du palais,
donc plus en arrière encore que la précédente.
18IV. Règles de pronociation
- F marque la constrictive fricative
labio-dentale f
un frottement né dun resserrement entre la
lèvre inférieure et les incisives
constrictives
- S marque la constrictive sifflante apicodentale
s
sifflement issu dun resserrement entre la pointe
de la langue et les dents
consonnes constrictives, soit celles dont la
prononciation provoque non pas une obstruction,
mais un simple rétrécissement du passage de lair
- R marque la constrictive vibrante apicodentale
r
petits battements de la pointe de la langue
rapprochée des dents
19IV. Règles de prononciation
Lettres pourvues de différentes valeurs phoniques
Lair glisse des deux côtés du resserrement que
provoque le rapprochement du dos de la langue
vers le velum.
Les consonnes
- L note à linitiale la constrictive latérale
vélaire ÿ ou l pinguis ou, par position,
la latérale apicale l, encore dite l grêle .
Rapprochement de la pointe de la langue et des
dents.
20IV. Règles de prononciation
- N note, à linitiale, locclusive nasale
apicodentale n ou, par position, la nasale
vélaire devant une occlusive vélaire
- B note, à linitiale, locclusive voisée
bilabiale b ou, par position, prend la valeur
dune sourde devant p, t, s. Mais devant p, b
évolue ordinairement en p.
- D note, à linitiale, locclusive voisée ou,
par position, prend la valeur 1. dune sourde
t devant t et la valeur 2. dune sifflante s
devant s. Suivie dune autre consonne d cède
souvent la place à la lettre correspondant au son
marqué par cette consonne.
21IV. Règles de prononciation
Lettres pourvues de différentes valeurs phoniques
Les voyelles
- Selon leur quantité les voyelles a, e, i o, u
sont susceptibles de marquer deux sons vocaliques
différents.
- Aux valeurs initiales de i et de u peuvent
toujours se substituer, par position, la valeur
consonantique des semi-voyelles j (prépalatale)
ou w (labio-vélaire) début de mot (devant une
autre voyelle), entre voyelles.
- Diphtongues ae aj, au aw, oe oj
décroissantes car leur élément final est plus
fermé que linitial.
22IV. Règles de prononciation
Lettres pourvues de différentes valeurs phoniques
Le digraphe qu
- Occlusive vélaire sourde appendice (avec
arrondissement des lèvres elle se range donc
dans la catégorie des labiovélaires).
- Transcription kw, pour indiquer quil
sagit dun son unique (quoique complexe) qui
devait, plus vraisemblablement, correspondre à
une suite phonique binaire kw.
23IV. Règles de prononciation
Lettres pourvues de différentes valeurs phoniques
Le graphème gu
- Après la lettre n, note gw (labiovélaire
voisée). Prononcer gw.
- En dehors de ce contexte, il sagit de deux
graphèmes notant la consonne g et la voyelle
u pour former la syllabe gu.
24IV. Règles de prononciation
Quelques cas particuliers
- H aspiration sous forme de souffle simple qui
nest plus prononcé à lépoque classique porte
sur une voyelle initiale, une occlusive sourde
(mots dorigine grecque) ou sert à empêcher
lhiatus (valeur zéro) .
- Y (prononcée ü comme dans le français mur)
et Z (prononcée dz) ne s'utilisent que dans la
transcription de mots grecs.
25V. La syllabe
- La syllabe est lunité phonétique fondamentale,
groupe de consonnes et/ou de voyelles qui se
prononcent dune seule émission de voix.
- Dans le découpage du mot, il y a autant de
syllabes que de voyelles (ou de diphtongues).
- Une syllabe terminée par une voyelle ou une
diphtongue est ouverte.
- Une syllabe est fermée (ou entravée) quand elle
est terminée par une consonne.
26V. La syllabe
- Si la voyelle est suivie d'une consonne, d'une
autre voyelle (en hiatus) ou dune diphtongue, la
coupe syllabique intervient immédiatement après
la (première) voyelle (syllabe ouverte).
- Si la voyelle est suivie de deux consonnes, la
coupe syllabique se fait entre celle-ci (syllabe
fermée ou entravée).
- Si la voyelle est suivie de trois consonnes (ou
de x consonne), la coupe syllabique s'opère
après les deux premières (syllabe fermée).
- On notera cependant que si ces trois consonnes
sont issues du groupement occlusive (b, p, d, t,
g, c) liquide (l , r), la coupe intervient
après la première consonne.
27V. La syllabe
- Toute syllabe fermée est longue. La syllabe
ouverte est brève si sa voyelle est brève, elle
est longue si elle contient une diphtongue ou une
voyelle longue.
- La prosodie est l'étude de la longueur des
syllabes (on distinguera nettement voyelle longue
et syllabe longue).
- Une syllabe comportant une voyelle longue ou une
diphtongue est longue par nature
- Dautres, qui comportent une voyelle suivie de
deux consonnes dont la première (au moins) fait
partie de la même syllabe (la seconde pouvant
appartenir au mot suivant) le sont par
position ou plus exactement par convention .
28V. La syllabe
- Est brève, une syllabe comportant une voyelle
brève (non suivie de deux consonnes).
- Sont indifférentes ou communes (comptant tantôt
comme longue, tantôt comme brève), les syllabes
affichant une voyelle brève suivie d'un groupe
occlusive (b, p, d, t, g, c) l/r
- Et encore mi mihi ou oc ci de re gt cae
de re
29VI. Laccent
1. Tout mot latin dissyllabique saccentue sur
la première syllabe.
2. Les mots polysyllabiques ( plus de deux
syllabes) saccentuent sur la pénultième
si celle-ci est longue, sur lantépénultième dans
le cas contraire.
Quoi quil en soit, laccent ne remonte
jamais plus haut que la troisième syllabe.
scutum
clamare
philosophus
stultus
auctoritas
contentio
30X. Laccent
3. Est brève une syllabe contenant une voyelle
brève dans une syllabe ouverte
Macedonia
Sicilia
domesticus
Est longue une syllabe contenu une voyelle
longue, une diphtongue ou une voyelle
suivie de deux consonnes
causa
prouincia
31X. Laccent
ásinum i bref, l'accent remonte donc sur
l'antépénultième syllabe (a), ce qui explique
l'italien ásino, l'espagnol ásno et le français
âne
uirtútem u long, la pénultième est donc
accentuée, ce qui explique l'italien virtù,
l'espagnol, virtùd et le français vertú
ciuitátem a long, la pénultième est donc
accentuée, ce qui explique l'italien città,
l'espagnol ciudád et le français cité
Románum a long, la pénultième est donc
accentuée, ce qui explique l'italien et
l'espagnol Románo, comme le français Romáin
tépidum i bref, l'accent remonte donc jusqu'à
l'antépénultième, ce qui explique l'italien
tiépido, l'espagnol tíbio et le français tiède.
32X. Laccent
En pratique
difficulté provient des mots polysyllabiques
dont il aut connaître la quantité de
l'avant-dernière syllabe (pénultième) car les
enclitiques sont directement reconnaissables.
Lorsque l'avant-dernière syllabe du mot
polysyllabique est fermée, elle est longue et
porte donc l'accent. Lorsque celle-ci est
ouverte, sa quantité suit celle de sa voyelle
(fournie par le dictionnaire ou le lexique).