Title: Les nouveaux agents infectieux
1Les nouveaux agents infectieux
- Maladies infectieuses émergentes
2Maladies émergentes
- Définition
- Maladie qui apparaît de novo.
- Maladie connue mais non rattachée à un agent
infectieux spécifique. - Infection connue mais qui sort des fluctuations
moyennes habituelles. - Infection soudain perçue comme grave ou menaçante
sans modification de sa gravité ou de son
incidence.
3Limites de la définition
- Modifications qualitatives.
- Apparition de variants.
- Résistance aux agents anti-infectieux.
- Transgression de la barrière despèce.
- Apparition de variants antigéniques.
- Échec de vaccination, défaut de détection
sérologiques. - Apparitions dun agent ayant acquis une virulence
plus importante, une toxine supplémentaire,
4Limites de la définition
- Dimension sociologique et événementielle.
- Perception du danger.
- Qualité conférée à la maladie par les outils
dinformation. - Agents du bioterrorisme
- méningite bactérienne, listériose
- Implication sur la vie de tous les jours.
- fièvre aphteuse
5Causes intrinsèques
- Modifications aléatoires de lagent infectieux.
- Échange de matériel génétique
- Modifications intentionnelles de lagent
- Bioterrorisme
- Recombinaison avec un agent infectieux animal.
- Par exemple le virus de la grippe humaine avec
celui de la grippe porcine ou aviaire - Adaptation à une pression de sélection.
- Antibiothérapie et autres modalités de traitement.
6Modifications des conduites
- Modification des conduites industrielles
- Processus de production uniforme
- Utilisation des antibiotiques dans la chaîne
alimentaire - Mode dapprovisionnement centralisé
- recours large à la climatisation
- Modification des conduites médicales
- Création de la pathologie de limmunodéprimé.
- greffe de tissu vivant d origine animale ou
humaine. - augmentation des dispositifs à demeure (sonde,
stimulateur, prothèse, ...
7Causes environnementales.
- Activité humaine
- Agriculture.
- Modification de lenvironnement
- Déforestation
- modifications des eaux de surface.
- Ouverture de niche écologique.
- Réchauffement climatique.
- Globalisation des conduites alimentaires.
- Augmentation des échanges commerciaux.
- Modifications socio-économiques.
8Epidémies naturelles
1976 Philadelphie Maladie des légionnaires
1977 Egypte Fièvre de la vallée du Rift
1987 Nova Scotia Fièvre Q urbaine
1991 Egypte Botulisme
1992 Bengladesh Vibrio Cholerae O 139
1993 Etats-Unis Hantanvirus pulmonaire
1994 Indes Peste
1994 Australie Virus Hendra
1995 Minnesota Cryptosporidiose
1995 Zaire Virus Ebola
1995 Madagascar Peste résistante
1996 Zaire Monkey Pox
1998 Malaisie Virus Nipah
91999 Hong Kong Virus H5N1
2000 Yémen Fièvre de la vallée du rift
2001 Kosovo Fièvre Crimée Congo
2002 Chine SRAS
2003 Etats-Unis Monkey Pox
2003 Hollande Grippe aviaire à H9N9
2004 Chine Vietnam Grippe aviaire
10La majorité des maladies infectieuses émergentes
sont des zoonoses. L étude des agents infectieux
en santé animale est actuellement importante pour
anticiper les maladies à venir et pose le
problème de la sécurité alimentaire.
11Les vrais nouveaux
- Le virus Nipah et le virus Hendra.
- Le virus West Nile ( ou fièvre du Nil).
- Le syndrome pulmonaire à Hantanvirus.
- Le syndrome de pneumopathie sévère à coronavirus
(SRAS) - La grippe aviaire (H5N1, H7N7, H9N1)
12Les anciens nouveaux
- La tuberculose.
- Le gonocoque.
- La syphilis.
- Les pneumocoques résistants.
- Le charbon, la peste
- La variole
- Les affections nosocomiales
13Le retour de la syphilis en France un signal
de plus pour renforcer la prévention ! JC
Desenclos, Institut de Veille Sanitaire,
Saint-Maurice
.Si elle a été repérée rapidement, cette
recrudescence de la syphilis en France nen est
pas pour autant surprenante. ...une recrudescence
de la gonococcie a été mise en évidence en France
depuis 1998 5 les dernières données disponibles
... indiquent un relâchement de la prévention
avec une augmentation en particulier du nombre de
partenaires occasionnels dans le cadre de
rapports non protégés 6. Les MST aiguës telles
la syphilis et la gonococcie ont une dynamique de
transmission qui est déterminée par le risque de
transmission lors dun acte sexuel (environ 30
pour la syphilis), la prévalence des formes
infectieuses dans la population, la durée de la
phase infectieuse et le nombre de partenaires...
14 Retour au sommaire des BEH de 2001 CONFIRMATION
DE LA RECRUDESCENCE DES GONOCOCCIES EN FRANCE
DEPUIS 1998 Véronique Goulet 1, Patrice Sednaoui
2, Véronique Massari 3, Edith Laurent1, les
biologistes de RENAGO,les médecins chargés des
actions de santé dans les Conseils Généraux des
départements 06, 13, 14, 21, 29, 31, 33, 34,
38, 57, 59, 68, 69, 75, 76, 83, 92, 93,94,95
15Les anciens nouveaux
- La maladie du sommeil
- Augmentation des nouveaux cas
- 3e pandémie sétend depuis les années 70 dans
toute lAfrique sub-saharienne - Le paludisme
- Extension des zones de résistance
16Les anciens nouveaux
- La grippe
- Les fièvres hémorragiques.
- Dengue.
- Fièvre jaune.
- Ebola et Marburg.
- Fièvre de la vallée du Rift.
- Fièvre de Crimée Congo.
17Quelques exemples
18Le virus Nipah
- Paramyxovirus. (henipavirus)
- Agent dune zoonose (chauve-souris).
- Large éventail dhôtes possibles (chiens, chats,
cochons, chevaux, ... - Présent en Australie et en Asie du sud Est
- Identification en 1998 en Malaisie..
- Classé dans le groupe C par le CDC comme agents
potentiels de bioterrorisme. - Agent de type P4.
19Pathologie induite par Nipah
- Pas de transmission interhumaine documentée.
- Contact avec les porcins.
- Syndrome grippal puis évolution possible vers une
encéphalite aigue. - Mortalité importante (265 cas en Malaisie en
1999, 105 décès). - Nombreux cas asymptomatiques.
- Diagnostic par PCR dans enceinte P4-P3
- Pas de thérapeutique actuellement
20Pathologie à virus Hendra
- Paramyxovirus voisin du virus Nipah (henipavirus)
- réservoir de virus naturel chauve souris
- Asie du sud est et Australie
- chevaux, chats et cobayes très sensibles à
l infection - transmission interhumaine faible
- contact proche avec les animaux sur peau lésée
- Agent de type P4
21Pathologie à virus Hendra
- incubation de 7 à 8 jours
- syndrome grippal avec atteinte neurologique,
atteinte pulmonaire - tableau neurologique proche de celui de
l encéphalite japonaise ou herpétique - prélèvement nécessitant d être techniqué en
labo P4 pour extraction du matériel nucléique. - Diagnostic par PCR
- pas de traitement actuellement
22Le syndrome pulmonaire aigu à Hantanvirus.
- Virus Sin nombre
- Hantanvirus responsable d une zoonose chez le
rongeur - Contamination par les urines de rongeur
réservoir. - Identification en 1993 aux États-unis.
- Mise en évidence sur lensemble du continent
américain. - Tableau de SDRA et manifestations hémorragiques
modérées. - Pas de transmission interhumaine documentée.
Peromyscus maniculatus
23Le virus West Nile.
- Zoonose, (oiseaux et équidés) anciennement
connue. - 70 cas chez des chevaux en Camargue en 2000.
- Transmission par les moustiques.
- Épidémie en Roumanie (393 cas dont 70 en ville)
en 1996, 400 cas en Israël et 35 décès. - Plusieurs dizaines de cas à New York depuis 2001.
Modifications climatiques? - 2002, premier cas humain au canada
24Clinique de la fièvre du Nil
- Incubation 2 à 15 jours
- Beaucoup de formes inapparentes
- Tableau de souffrance neurologique dans moins de
1 des formes - Méningite à liquide clair
- Syndrome confusionnel
- Plus rarement
- Aphasie, hémiplégie, convulsions, paralysie des
nerfs crâniens - Mortalité de lordre de 10.
- Séquelles possibles avec parfois des tableaux
pseudo-poliomyélitiques.
25La fièvre jaune
- Maladie quarantenaire.
- Disposant dun vaccin efficace
- réservoir naturel singe
- Quelques observations mortelles chez des
touristes occidentaux non vaccinés. - Épidémie régulière en Afrique et Amérique du Sud
dont certains en Ville. - Guinée 512 cas présumés et 190 décès.
- Sénégal 60 cas et 11 décès.
26Données épidémiologiques.
- Guinée (2000) 512 cas 190 décès.
- Sénégal (2002) 60 cas 11 décès 1 cas urbain
- Gambie (2001) 43 cas 23 décès
- Libéria (2001) 3 cas 3 décès
- Côte d Ivoire (2001) 203 cas 21 décès
- Belgique et Pays Bas 2 cas importés et 1 décès.
27Dengue
- Arbovirus voisin de lagent de la fièvre jaune
avec un vecteur identique. - Progression régulière depuis les années 70 avec
apparition de celle-ci en Amérique du sud et
centrale et en Afrique de louest. - Augmentation de lincidence des formes
hémorragiques graves qui ne concernent pas
uniquement les enfants.
28Signes dalarmes pour un dengue hémorragique grave
- Signes dalarme
- douleurs abdominales sévères
- vomissements importants
- modification brutale de la température avec
hypothermie - troubles de conscience (irritabilité ou
somnolence)
- 4 critère pour DHS
- Fièvre
- Manifestations hémorragiques
- Perméabilité capillaire Excessive
- ? 100,000/mm3 platelets
- Signes initiaux dalarmes
- disparition de la fièvre
- chute des plaquettes
- élévation de lhématocrite
- Quand le patient developpe le DSS
- 3 à 6 jours après le début des symptomes
29Les fièvres hémorragiques virales
- Infections virales aigues.
- Phase initiale non discriminante.
- Affections peu fréquentes hormis Lassa
- Leur létalité est importante.
- Ces affections sont hautement contagieuses et
connaissent parfois une expansion nosocomiale. - Les traitements sont le plus souvent inexistants
30Actualités virales (1)
- Fièvre à Ebola Filovirus (réservoir inconnu)
- Ouganda en 2000-2001
- Gabon Côte d Ivoire en 2001
- Gabon et Congo 2002
- RDC et frontière Gabon en 2003.
- Fièvre de Marburg Filovirus (réservoir inconnu)
- 1999 Congo
31Actualités virales (2)
- Fièvre de Lassa arénavirus (rongeurs)
- Sierra Léone et Libéria 2000
- Fièvre de la vallée du Rift Phlébovirus
(moustique) - 1990-1991 Madagascar
- 2000 Yémen Arabie Saoudite
- fièvre Crimée Congo nairovirus (tique)
- 2002 au Kosovo
32Contagiosité interhumaine
- Lassa ( la voie de transmission pulmonaire
est discutée) - Ebola
- Marburg
- Crimée Congo
- fièvre de la vallée du Rift
33FHV comportant un risque pour le personnel
soignant
34FHV comportant un risque pour le personnel
soignant
35FHV comportant un risque pour le personnel
soignant
36FHV comportant un risque pour le personnel
soignant
37Traitement
- Ribavirine 16 mg/kg/10j
- Fièvre de Lassa
- Fièvres sud américaines
- Crimée Congo
- Fièvre hémorragique à Hantanvirus
38Risques
- Quasi nuls en Europe pour le touriste
standard hormis ceux séjournant en zone
rurale. Maladie du bout de la piste - Aucune observation en France.
- Aucun cas de transmission na été observée
pendant la phase dincubation. - Mais
39Le risque existe ...
- Un soldat britannique, une étudiante allemande,
un nigérian voyageant en Allemagne, un chirurgien
hollandais ont été pris en charge pour une fièvre
de Lassa de retour de Sierra Léone, du Ghana, au
cours de lannée 2000. 300000 cas sont observés
en Afrique de louest. - Un médecin gabonais a été évacué sur lAfrique du
sud par voie aérienne commerciale, le diagnostic
dEbola a été fait lorsquune infirmière a
présenté un tableau de fièvre hémorragique. - Risque majeur si l affection n est pas reconnue
avant le rapatriement.
40Conduite pratique
- Limiter le risque de dissémination dans la
population générale et le personnel de santé. - Limiter les prélèvements au strict minimum pour
le diagnostic et la prise en charge. - Mise en place des mesures de protection
universelle voire isolement en chambre de haute
sécurité à pression négative, port de matériel de
sécurité. - Inactivation de tous les excrétas.
41Maladie du sommeil
- Dissolution ou résolution de leffort de lutte
contre la trypanosomiase avec résurgence de
l affection depuis 30 ans. - 300 000 à 500 000 patients dans le monde mais 45
000 notifiés. - Angola, sud Soudan et RDC incidence de lordre de
20 à 50 en zone rurale. - En République du Congo, deuxième cause de
mortalité derrière le SIDA.
42Sémiologie
- Anthropozoonose avec atteinte du bétail
- maladie neurologique lentement évolutive évoluant
en deux phases - Syndrome grippal en phase primaire, douleurs
articulaires et polyadénopathies cervicales et un
grand syndrome inflammatoire biologique avec
hyper?globulinémie. - Phase de polarisation cérébrale traduisant la
pénétration dans le système nerveux central avec
céphalées fébriles évoluant vers le coma.
43Importance du problème
- Abandon de la production de léflornithine
médicament actif sur la phase secondaire de
laffection et causant moins deffet secondaire
que le métarsoprol. - LOMS possède le brevet de la molécule mais vient
de trouver un partenaire industriel. Mais le prix
sera élevé ...
44La grippe et grippe aviaire
- Crainte dun saut antigénique majeur du virus A.
- tous les types de virus A circulent chez les
oiseaux sauvages. - Épidémie autolimitée par transmission directe de
l oiseau à l homme en 1997 avec 18 cas dont 6
décès. Peu ou pas de transmission inter-humaine. - En 1999, H9N2 d origine aviaire est retrouvé
chez 2 enfants. - En 2003, 3 nouveaux cas ( 2DC ) de H5N1 à
HongKong - En 2003, 2 cas humains de H7N7 avec un DC au
cours d une épidémie aviaire.
45Épidémiologie
- Mode de transmission
- Transmission gouttelettes très largement
prédominante - contact proches et prolongés avec malade
symptomatique - Autre mode de transmission beaucoup moins
frequemment en cause - Oro-fécal manuportage ?
- Incubation
- Toronto (144 patients) 6 jours (3 à 10)
- Booth et al. JAMA 2003
46Clinique ( 144 cas Toronto) à ladmission
- Fièvre présente ou passée 99,3
- Toux sèche 69,4
- Myalgies 49,3
- Dyspnée 41,7
- Céphalées 35,4
- Frissons 27,8
- Diarrhée 23,6
- Nausée/vomissements 19,4
- Pharyngite 12,5
- Douleur thoracique 10,4
- Arthralgies 10,4
- Toux productive 4,9
- Vertiges 4,2
- Douleur abdominale 3,5
- Rhinorrhée 2,1
Toronto ( Booth et al, JAMA 2003
47Signes précoces Toronto
- Hyperthermie
- Isolée 23
- Avec prodrome (céphalées, malaise, myalgies) 23
- Avec prodrome et toux ou dyspnée 11
- Avec toux ou dyspnée 11
- Avec autre signe 6
- Prodrome seul 13
- Toux ou dyspnée isolés 9
Booth et al, JAMA 2003
48Biologie à ladmission
- Peiris et al, Lancet 2003 (n75)
- Lymphopénie (lt1000) chez 75
- Thrombopénie chez 37
- Élévation des ALAT (29), ASAT (32), CPK (27)
- Booth et al. JAMA 2003 (n144)
- Lymphopénie 900
- Hypocalcémie (corrigée) 8,52 mg/dl
- Augmentation LDH (396 UI/l) et ASAT (37 U/l)
49Biologie 2 évolution
- Peiris et al, Lancet 2003 (n75)
- Aggravation lymphopénie
- 600, 400 et 400 à J7, J14 et J21
- Booth et al. JAMA 2003 (n144)
- Persistance
- Lymphocytes
- LDH
- Ca
- Apparition danomalies
- CPK, K, Mg, P
50Imagerie 1 aspect initial
- Booth et al, JAMA 2003
- Normale 25
- Infiltrat unilatéral 46
- Infiltrat bilatéral 29
- Radio de thorax
- Syndrome interstitiel
- Condensation alvéolaire
- Poumon blanc
- Parfois normale
- Scanner
- Opacités alvéolaires, /- bronchogramme
- Verre dépoli
- BOOP.
- Lee et al, Lancet 2003
- Normale 22
- Infiltrat unilatéral 43
- Infiltrat bilatéral 35
51Imagerie 2 évolution
- Peiris et al, Lancet 2003
- Aggravation radiologique 80
- Dont 45 avec apparition de nouvelles lésions et
disparition danciennes. - Booth et al. JAMA 2003 (n144)
- Aggravation radiologique 31
52Évolution radiologique
53Tuberculose
- Antibiorésistance dépendant dune mauvaise
application du traitement quelquen soit la
raison. - Résistance à un des antituberculeux majeurs INH
ou rifampicine. - Augmentation de fréquence en Europe de lEST avec
des taux de lordre de 4 à 14 et 28 en
Afrique.
54Implications
- Inefficacité des traitements
- Recours à des antituberculeux historiques
- Moins efficaces et plus toxiques
- Augmentation des risques pour la communautés
- Dépistage et isolements stricts
55Conclusion
- Ladaptation est une des caractéristiques
essentielles du monde biologique. - Les agents infectieux sont soumis à lévolution
et accompagnent les modifications de nos
conduites.