Title: Pr
1LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
2LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le mot économie, qui vient de deux mots grecs
oikos (maison) et nomos (règle) ,
définissait, dans le monde hellénique et
hellénistique, des normes d'action dans
l'administration du patrimoine privé et de celui
de la cité. Dans son acception actuelle, ce mot
désigne deux réalités distinctes en premier
lieu, l'ensemble des activités généralement
regroupées sous ce terme en second lieu, la
science constituée pour étudier ces activités.
3LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Les activités économiques sont traditionnellement
celles qui relèvent de la consommation, de
l'échange et de la production, ou encore de
l'épargne et de l'investissement. On constate
que l'activité humaine présente un caractère
économique dès lors qu'il y a lutte contre la
rareté. L'homme a des besoins nombreux et
susceptibles de s'accroître presque indéfiniment
, et la nature ne lui fournit que des ressources
limitées il doit donc travailler, produire, ce
qui signifie faire des choix, organiser
socialement travail et production, rendre les
produits de son activité complémentaires et plus
satisfaisants par l'échange.
4LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Le libéralisme Le
marxisme Léconomie selon Keynes
5LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Le capitalisme est un système
économique fondé sur la propriété privée des
moyens de production et la régulation de la
production par le marché, donc l'échange. Il
s'est développé et affermi au XVIIIe siècle en
Europe et aux États-Unis. La conception qu'on en
a généralement aujourd'hui implique un certain
degré d'intervention de l'État destinée à lutter
contre les conséquences négatives qu'il comporte.
Depuis l'échec du communisme, patent dans les
années 1980, aucun autre système économique ne
semble pouvoir lui disputer la suprématie.
6LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Les fondements du capitalisme Dans
le système capitaliste, les entreprises
détentrices des moyens de production (terres,
matières premières, machines, outils et autres
instruments de travail) élaborent des
marchandises qu'elles cherchent à écouler sur un
marché réglé par la loi de l'offre et de la
demande. Le capitalisme ne peut survivre sans
l'existence d'un système financier qui donne à
ces entreprises le moyen d'emprunter
d'importantes sommes d'argent, aux fins de
maintenir puis d'accroître leur niveau de
production. Le marché se situe au cœur du
système c'est lui qui détermine ce qui sera
produit, qui le produira, et comment les
bénéfices résultant du processus économique
seront répartis.
7LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Les fondements du capitalisme Pour
ses défenseurs, l'économie de marché présente un
double avantage, politique et moral - d'une
part, le libre jeu de la concurrence laisse le
pouvoir économique diffus, empêchant tout clan ou
parti de s'en emparer - d'autre part, le marché
tend à récompenser l'efficacité par les profits
et à pénaliser l'inefficacité par les pertes.
Mais ce capitalisme idéal, où la liberté des
échanges est naturellement régulée par la
concurrence, n'existe nulle part au monde. Les
systèmes économiques des pays occidentaux
contemporains résultent plutôt d'un compromis
entre libéralisme et interventionnisme étatique.
8LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Avec la Réforme, une conception
nouvelle du monde est apparue, plus favorable au
développement du commerce que la pensée
catholique romaine qui prévalait au Moyen Âge.
Le sociologue allemand Max Weber, dans son étude
célèbre sur l'Éthique protestante et l'esprit du
capitalisme (1920), a montré comment les
entrepreneurs calvinistes et puritains ont pu
assimiler réussite commerciale et signe de
prédestination. Par ailleurs, l'essor des
sciences, et notamment la place accordée à
l'observation et au raisonnement inductif, a
contribué à saper l'autorité de l'ordre ancien.
Au XVIIe et plus encore au XVIIIe siècle, les
classes montantes de commerçants et
d'industriels, bientôt appelées bourgeoisie,
réclament un ordre politique nouveau qui réponde
à leurs intérêts économiques.
9LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme L'émergence de la pensée
capitaliste Les philosophes anglais du
XVIIe siècle, tels Thomas Hobbes et John Locke,
ont développé une théorie nouvelle du pouvoir
politique, dans laquelle les individus
renonceraient, par contrat, à l'exercice de leur
liberté au profit du seul souverain, garant de
l'ordre social. En contrepartie, l'État aurait
pour obligation de protéger les intérêts de ses
citoyens, au premier rang desquels le droit à la
propriété. L'économiste écossais Adam Smith,
dans sa Recherche sur la nature et les causes de
la richesse des nations (1776), est allé plus
loin dans la défense de la bourgeoisie, qu'il
considère comme la mieux placée pour apporter la
prospérité à un pays, au contraire des tenants du
mercantilisme, pour qui la richesse nationale
passe nécessairement par l'État.
10LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme L'émergence de la pensée
capitaliste Adam Smith vilipende
l'interventionnisme étatique comme atteinte aux
libertés individuelles, mais aussi comme
dispositif économique inefficace, la production
et la distribution étant, selon lui, bien mieux
régulées par le marché.
11LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Capitalisme et industrialisation Le
XIXe siècle est une période de croissance
économique sans précédent. La révolution
industrielle transforme la société, d'abord en
Grande-Bretagne, puis en France, en Allemagne et
dans toute l'Europe occidentale, enfin aux
États-Unis. À la fin du siècle, l'essentiel de
la population active travaille dans des usines ou
des bureaux. De grandes villes industrielles
apparaissent des syndicats et des partis
politiques se forment, qui défendent les intérêts
du prolétariat face aux propriétaires des moyens
de production. Karl Marx et Friedrich Engels
lancent les attaques les plus virulentes contre
le capitalisme comme forme d'exploitation de
l'homme par l'homme leurs écrits deviennent la
référence intellectuelle du socialisme et du
communisme européens.
12LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Capitalisme et industrialisation Un
phénomène que les premiers théoriciens du
capitalisme n'avaient pas prévu apparaît à la fin
du XIXe siècle la tendance à l'accroissement
continu des dimensions des entreprises. Chaque
fabrique est tentée de s'agrandir pour atteindre
un niveau de production qui lui permette
d'abaisser ses coûts unitaires les affaires
commerciales les plus florissantes cherchent à
diversifier leurs activités, rassemblant sous le
contrôle d'une seule société l'exploitation de
moulins, de manufactures et de lignes de chemin
de fer, par exemple Enfin, les grandes
compagnies s'associent pour former des cartels ou
des trusts, ce qui leur permet d'exercer un
véritable monopole sur de larges secteurs de
l'industrie
13LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Capitalisme et industrialisation Ap
partenant plus rarement que par le passé à une
famille d'entrepreneurs, l'entreprise moderne est
le plus souvent constituée sous forme de société
de capitaux par actions anonymes. La personnalité
morale lui donne le droit d'ester en justice
indépendamment de ses propriétaires, les
actionnaires, qui intéressés avant tout par la
rentabilité de leur investissement ont tendance
à abandonner leurs pouvoirs de gestion et de
décision au profit de dirigeants salariés.
14LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Le capitalisme au XXe siècle Dès
la fin du XIXe siècle, la constitution de
monopoles dans de nombreux secteurs industriels a
amené les libéraux à réclamer la déconcentration
des groupes les plus puissants. Au nom du libre
jeu de la concurrence, ils ont fait pression pour
que soient votées des lois antitrusts la
première a été adoptée en 1890 aux États-Unis
(Sherman Act).
15LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Le capitalisme au XXe siècle La
redéfinition du capitalisme La grande crise
de 1929 a provoqué un véritable tournant dans la
pensée économique. Il est en effet apparu alors
que le capitalisme du laisser faire avait
vécu. Même Joseph Schumpeter, défenseur de la
recherche du profit comme moteur de l'innovation
économique, prédit la disparition à terme du
capitalisme à cause des contradictions sociales
qu'il sécrète. Pour sa part, l'économiste
britannique John Maynard Keynes voit le déclin du
capitalisme comme inéluctable, si les autorités
ne prennent pas des mesures énergiques.
16LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Le capitalisme au XXe siècle La
redéfinition du capitalisme L'école keynésienne
préconise l'adoption de politiques fiscale et
monétaire réfléchies pour stabiliser l'économie
et assurer ensuite sa croissance. En temps de
crise, elle recommande l'augmentation des
dépenses publiques et la réduction des impôts
afin de relancer la demande globale. En temps de
croissance économique, elle prône le recours à
une politique inverse, de sorte que l'inflation
puisse être maîtrisée. Dans les décennies qui
ont suivi la Seconde Guerre mondiale, les pays
industrialisés occidentaux ont peu à peu adopté
des politiques keynésiennes pour agir sur la
demande.
17LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Le capitalisme au XXe siècle La
redéfinition du capitalisme En outre, des pays
comme la France ont procédé à la nationalisation
de grandes entreprises industrielles et de
services (banques, compagnies d'électricité, de
téléphone). Au-delà de la remise à la nation
de la propriété des moyens de production, les
nationalisations permettent de contrôler des
secteurs produisant des biens ou des services
indispensables à l'indépendance et à la sécurité
de la collectivité (transports, électricité) et
de supporter les secteurs les moins rentables.
18LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Le capitalisme au XXe siècle Les
défaillances du système capitaliste Dans les
années 1970, le capitalisme a traversé une
nouvelle crise, caractérisée par la conjonction
de deux fléaux, l'inflation et le chômage.
Jusque-là, les économistes avaient toujours
considéré qu'ils ne pouvaient pas sévir
simultanément en effet, le chômage était
caractéristique des périodes de récession, et
l'inflation des périodes de prospérité.
Cependant, dans les années 1970, un taux de
chômage élevé a coïncidé, dans les pays
industrialisés d'Europe comme aux États-Unis,
avec une forte inflation. À cause de cette
stagflation, les gouvernements ont été confrontés
à un dilemme, la lutte contre l'inflation
provoquant une recrudescence du chômage, et la
résorption du nombre des chômeurs relançant la
hausse des prix et des salaires.
19LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme L'avenir du capitalisme Depuis la
crise de 1929, économistes et politologues se
posaient la question de la survie du
capitalisme. Certains y répondaient négativement,
le système rival d'une économie socialiste
planifiée devant démontrer inéluctablement sa
supériorité. Mais ce dernier système, en crise
visible depuis le début des années 1980, s'est
complètement effondré entre 1989 et 1991.
Aujourd'hui, le capitalisme est présenté comme
le seul type d'organisation des sociétés qui soit
capable d'assurer simultanément la liberté et le
bien-être des populations et cela également dans
les pays anciennement socialistes, qui
demandent au marché de restaurer leurs économies
ruinées.
20LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
- Le capitalisme
- Le capitalisme incontournable
- Le capitalisme comporte deux éléments essentiels
à la bonne marche de la production et des
échanges, et par suite à l'obtention de niveaux
de vie satisfaisants - - par le lien entre la performance individuelle
et la rémunération, il engendre des motivations
au travail et à l'efficacité que l'économie
dirigée a été impuissante à créer ou à maintenir
- la liberté des échanges entre des entreprises
privées travaillant dans leur intérêt propre
apparaît comme un système de coordination de la
production beaucoup plus efficace que la
planification autoritaire - enfin, l'élévation des niveaux de vie,
contrairement aux prédictions de K. Marx,
apparaît comme une nécessité intrinsèque au
capitalisme, puisqu'il doit se créer à lui-même
ses propres débouchés.
21LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Le capitalisme contrôlé Le
capitalisme laissé à lui-même, produit un
certain nombre de conséquences néfastes ou
dangereuses dont l'évolution historique offre de
nombreux exemples. Les sociétés capitalistes
maintiennent et aggravent l'inégalité qui résulte
de la propriété privée, de l'héritage, et de
l'accumulation des capitaux, mais aussi du savoir
et de l'influence. L'éducation, et la mobilité
sociale qui peut en découler, sont à même de
tempérer cette tendance. Mais il peut se faire
aussi que les plus défavorisés ne réussissent pas
à sortir de leur condition, et se trouvent
enfermés dans des ghettos dont l'existence est
une menace pour la paix sociale. De toutes les
causes d'aggravation de l'inégalité, le chômage
est une des plus redoutables, surtout dans une
phase où la tendance à remplacer le travail
humain par la machine est prépondérante.
22LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Le capitalisme contrôlé En face de
ces problèmes, l'État doit intervenir pour
limiter les inégalités, secourir les chômeurs,
financer le secteur public, afin de ne pas
laisser péricliter les biens collectifs au
bénéfice de la seule richesse privée. C'est tout
le domaine de la politique économique qui est ici
en question, et les solutions peuvent aller d'un
libéralisme extrême, doté d'un État minimum, à
l'interventionnisme généralisé caractéristique de
la social-démocratie.
23LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Les limites du capitalisme Même
dans l'hypothèse où le fonctionnement du
capitalisme serait régulé par l'État d'une
manière satisfaisante, et en accord avec les
orientations données par le corps électoral,
l'avenir des sociétés capitalistes pose des
problèmes considérables. Le développement des
échanges et la création d'une économie
véritablement mondiale entraînent de nombreux
dangers de déséquilibre, car les rythmes de
croissance des divers pays sont inégaux, et leurs
politiques économiques contradictoires. Comme
aucun mécanisme de nature à rééquilibrer les
échanges ne saurait exister, cette situation
nécessite une intense activité de consultations
et de négociations entre les États afin d'aboutir
à un minimum d'harmonisation.
24LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Les limites du capitalisme Le
capitalisme semble provoquer sur le plan mondial
ce qui existe sur le plan de chaque État une
forte aggravation des inégalités. Un petit
nombre de nations riches de l'hémisphère Nord se
développent à un rythme soutenu, et consomment
une part croissante des ressources mondiales,
alors que la plupart des pays moins développés,
situés dans l'hémisphère Sud, stagnent ou
régressent. L'inégalité croissante entre les
nations, voire les continents, est aggravée par
l'inégalité des taux de croissance démographique,
car les pays sous-développés, qui n'ont pas connu
la transition démographique qui caractérise les
pays riches, continuent à voir leur population se
développer à un rythme rapide. On peut ainsi
prévoir facilement l'aggravation des tensions qui
existent déjà entre zones pauvres et surpeuplées
et zones riches et moins peuplées.
25LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le capitalisme Les limites du capitalisme Enfin
apparaissent des problèmes écologiques graves,
provoqués simultanément par la croissance
démographique à l'échelle planétaire, la
consommation accrue de ressources naturelles liée
au développement, et les multiples pollutions
résultant de l'activité industrielle. Si la
croissance économique apparaît comme un facteur
d'équilibre des pays capitalistes, elle risque à
long terme d'entraîner la destruction de
l'environnement naturel. Mais c'est là un
problème qui découle non seulement du
fonctionnement des économies capitalistes, mais
de toutes les formes d'organisation sociale
imaginables.
26LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
LE LIBERALISME
27LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le libéralisme Ce courant majeur de la pensée
politique et économique, qui place la liberté de
l'individu au-dessus de toutes les valeurs, se
confond avec l'histoire des progrès de la
tolérance et de la démocratie. La supériorité du
laisser-faire sur le protectionnisme, du marché
sur la planification, que les théories libérales
affirment avec force, semble confirmée par la fin
du communisme européen, que celui-ci n'avait
cessé de dénoncer. Le libéralisme n'en est pas
moins confronté, à l'aube du XXIe siècle, avec
des problèmes inédits posés par une économie aux
implications planétaires.
28LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le libéralisme Le sens et la valeur du mot
liberté étant parmi les plus difficiles à
cerner, parmi les plus controversés, le terme
libéralisme, qui le renferme, implique une
série de difficultés d'interprétation. Mais le
libéralisme apparaît, avant tout, comme une
doctrine selon laquelle la liberté du marché le
laisser-faire, laisser-passer du
libre-échangisme constitue la condition
nécessaire et suffisante du bien-être économique
et le fondement même d'une société juste.
29LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le libéralisme Le libéralisme américain Aux
États-Unis le terme libéral signifie le plus
souvent progressiste. Depuis le New Deal mis en
œuvre par le président démocrate Roosevelt
en 1933, il est opposé à conservateur mais ces
conservateurs nord-américains, qu'on retrouve
surtout dans le parti républicain, représentent
légitimement une des traditions du libéralisme,
celle qui vise à réduire l'influence de l'État,
et dont Ronald Reagan, président républicain
de 1980 à 1988, fut une figure typique comme le
fut, en Grande-Bretagne, le leader du parti
conservateur et Premier ministre Margaret
Thatcher l'un et l'autre ont impulsé
vigoureusement les mouvements de déréglementation
et de privatisation de l'économie. Ceux qui, aux
États-Unis, sont qualifiés de libéraux se
reconnaissent toutefois plus facilement dans le
parti démocrate, qui sur le plan économique
manifeste une tendance au protectionnisme
(s'opposant au libre-échangisme), laquelle se
retrouve dans la politique du président démocrate
Bill Clinton, investi en 1993.
30LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le libéralisme Le libéralisme français Se
réclamer du libéralisme en France, comme le fait
le parti républicain, qui a participé en 1976 au
congrès constitutif de la Fédération des partis
libéraux et démocrates de la Communauté
européenne, c'est plutôt s'inscrire à droite,
alors qu'aux États-Unis, ce faisant, on se situe
plutôt à gauche. Par ailleurs, les libéraux les
plus opposés au rôle de l'État contesteraient
l'application de ce qualificatif à l'économiste
britannique John Maynard Keynes (1883-1946), qui
a légitimé les interventions de l'État visant à
tempérer les cycles d'expansion et de récession,
mais aussi à William Beveridge, qui a justifié la
fonction redistributive de l'État-providence.
Dans ce cas, libéral signifie avant tout
opposition au socialisme et au communisme, comme
au fascisme.
31LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le libéralisme Libéralisme et philosophie Complexe
quant à son sens, le libéralisme pose aussi des
problèmes moraux, dans la mesure où il conduit à
justifier, au nom de l'efficacité du marché,
l'élimination des plus faibles et les souffrances
des pauvres. On peut soutenir également que si
les industriels du XIXe siècle avaient été
freinés par les philanthropes et le mouvement
socialiste, le niveau de vie réel de l'ensemble
de la population ne se serait pas élevé. Aussi
reproche-t-on au libéralisme d'avoir réalisé des
progrès au prix de terribles ravages dont
témoignerait, à la fin du XXe siècle, la misère
de nombreux pays en voie de développement,
victimes de la concurrence à l'échelle mondiale.
32LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le libéralisme Libéralisme et philosophie Mais la
faillite du système communiste en Europe et les
encouragements que le régime communiste chinois
lui-même donne au développement d'une économie de
marché permettent de réfuter cette objection. En
définitive, la question de la valeur du
libéralisme semble impossible à trancher et reste
l'objet d'une discussion. Pour les libéraux,
bien loin d'invalider leur doctrine, cette
situation est en parfaite cohérence avec le
primat qu'ils accordent à la liberté, et
notamment, dans le domaine épistémologique, à la
liberté de pensée comme épreuve de validité.
33LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le libéralisme Le libéralisme dans la pensée
classique Souvent considéré comme le fondateur de
l'économie politique, Adam Smith, en démontrant
la supériorité du marché sur l'institution, est à
l'origine de la pensée libérale en économie. Le
libre-échangisme Adam Smith estime que
l'accumulation de métaux précieux n'est pas
l'essentiel de la richesse et il est favorable à
la liberté du commerce entre les nations selon
lui, les interventions en faveur des exportations
ne conduisent pas à une division optimale du
travail il estime qu'un pays doit se spécialiser
dans le type de production où il est le plus
efficace. Cette doctrine, dite de l'avantage
absolu, sera affinée par Ricardo, qui, avec la
théorie des avantages comparatifs, précise qu'un
pays doit se spécialiser dans les produits où son
désavantage est le plus faible.
34LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le libéralisme Le libéralisme dans la pensée
classique L'État dans le libéralisme Par
ailleurs, Adam Smith étudia un autre problème
qui a gardé toute son actualité , le budget de
l'État, qu'il veut réduire à des dépenses
obligées (armée, justice, travaux publics,
enseignement, dignité du souverain), et il
propose une rationalisation de la fiscalité.
Publiée en 1776, la Richesse des nations semble
avoir défini le programme que suit l'Angleterre
dans l'essor qui la hissera au rang de première
puissance mondiale au XIXe siècle, programme qui
sera plus ou moins appliqué par d'autres nations.
Par la réduction du rôle de l'État et le rejet
d'une vision nationaliste de l'économie, A. Smith
place au centre de son système les avantages du
libéralisme économique et, donc, du libre-échange.
35LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le libéralisme Libéralisme et État de droit Les
courants intellectuels qu'on peut qualifier de
libertariens ou d'anarcho-libertariens
considèrent qu'une société reposant sur la
liberté intégrale du marché pourrait se passer de
toute forme d'État. Cette position n'a pas
d'échos dans les courants politiques libéraux,
elle est même contestée par des théoriciens de
l'économie libérale. Ainsi, Hayek s'y oppose avec
force ses arguments empruntent à la théorie
allemande de l'État son vocabulaire, en
soulignant la nécessité d'un État de droit.
36LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le libéralisme L'État comme régulateur de
l'économie libérale Le marché ne peut fonctionner
si ceux qui s'y rencontrent ne respectent pas un
certain nombre de règles. Le rôle de l'État est
d'imposer le respect de ces lois. Mais, si l'on
suppose une économie de marché sans intervention
aucune de l'État, on peut aussi montrer que
certains biens n'apparaîtront pas. Pour qu'une
marchandise soit produite dans une économie de
marché, il faut qu'elle corresponde à une demande
solvable. Or, certains biens ont une utilité
collective. Aussi un bien collectif risque-t-il
de ne jamais apparaître si une contrainte
n'oblige les individus à coopérer.
37LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le libéralisme L'État comme régulateur de
l'économie libérale L'État, par l'impôt et la
sanction, permet l'apparition de services
dutilité collective, comme par exemple d'un
système éducatif de base pour tous, ou d'un
mécanisme de solidarité pour les individus sans
protection dans une forme de société où la
famille ne peut plus jouer ce rôle. Cet État
minimal, même s'il n'intervient pas directement
dans l'économie, est en même temps irréductible
il est une condition de la société.
38LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme
39LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme Le marxisme , qui recueille
l'héritage du socialisme scientifique de Karl
Marx, connaît des interprétations divergentes.
Marx se voulait lui-même étranger à l'esprit de
système, alors que les marxistes reprendront
souvent ses idées politiques, philosophiques et
économiques dans un esprit dogmatique. Le
marxisme, qui fut l'une des principales
idéologies du XXe siècle, servit de justification
aussi bien à des mouvements socialistes
démocrates qu'à des dictatures totalitaires. Marx
bâtit sa pensée à partir de trois influences
intellectuelles la philosophie de Hegel,
l'économie politique de l'école classique
anglaise et les idées socialistes françaises.
40LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme Marx critique très tôt la pensée
idéaliste de Hegel pour son abstraction et sa
justification du statu quo politique. Il
s'inspire alors de l'analyse matérialiste et
humaniste de Ludwig Feuerbach dénonçant la
religion comme une aliénation l'homme se
dépouille de son essence et de ses qualités pour
les prêter à Dieu. Marx va élargir l'idée
d'aliénation au domaine culturel tout entier,
porteur d'illusions qui aveuglent l'homme sur la
réalité de la vie, sur les forces d'oppression à
l'œuvre dans la société, mais aussi sur ses
capacités d'action. La superstructure de la
société la religion, l'art, les idées, les
droits de l'Homme et du citoyen eux-mêmes tend,
selon lui, à justifier son infrastructure
l'économie, le réel. Mais ce matérialisme n'est
pourtant pas grossier si l'évolution de la
superstructure est commandée par celle de
l'infrastructure, cela ne signifie pas que l'une
soit réduite à l'autre ou que leurs rapports
obéissent à un déterminisme simple et toujours
unilatéral. Marx n'élude jamais la complexité de
l'histoire.
41LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme La conscience de classe dans le
marxisme Dans la plupart de ses écrits, il
présente un ordre strict dans la succession des
grandes étapes historiques, chacune étant
caractérisée par un mode de production
dominant communisme primitif, esclavagisme,
féodalisme, capitalisme. Le communisme, stade
ultime de cette évolution, correspond à l'entrée
dans une ère radicalement nouvelle, rompant avec
le processus d'exploitation de l'homme par
l'homme. Pour l'affirmer, Marx se fonde sur
l'idée que les prolétaires subissent une
situation si pénible dans la société capitaliste
qu'ils en perdent toute illusion, nationaliste,
morale ou religieuse. Ils s'ouvrent alors à une
conscience de classe qui renoue avec l'action
et la réalité. Cette composante messianique de sa
pensée sera un puissant ferment de mobilisation
révolutionnaire. La recherche théorique de Marx
se consacrera ensuite essentiellement à l'étude
économique du capitalisme.
42LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme Marxisme et théorie économique La
plus grande œuvre de Marx, le Capital, a pour
objectif de fonder le socialisme et la nécessité
de son avènement sur une analyse scientifique.
Cette critique de l'économie politique ,
sous-titre de l'ouvrage, s'appuie en partie sur
les théories des économistes britanniques, et
surtout David Ricardo. Mais Marx s'oppose
vigoureusement à leurs conclusions, conformes,
selon lui, à l'idéologie bourgeoise, pour
laquelle le système capitaliste est naturel. Il
replace, au contraire, celui-ci dans le cadre
d'une conception matérialiste de l'histoire le
passage à l'ordre économique capitaliste s'est
fait dans la violence, par l'expropriation des
paysans et le pillage colonial notamment.
43LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme Marxisme et théorie économique Les
moyens de production ont ainsi été extorqués aux
producteurs les prolétaires sont obligés de se
vendre morceau par morceau telle une
marchandise . Marx considère que l'exploitation
de la force de travail par le capital constitue
le moteur même du capitalisme, et il entend en
fournir une rigoureuse démonstration. Le Capital
s'attache à percer ce que Marx appelle les
secrets du système capitaliste. Le principal
secret qu'il s'agit de dévoiler est l'origine du
profit Du fait que toutes les parties du
capital, sans distinction, apparaissent comme la
source de l'excédent de valeur (profit), les
rapports capitalistes sont complètement
obscurcis.
44LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme Marchandises et surproduction La
richesse de la société capitaliste provient d'une
gigantesque accumulation de marchandises. La
marchandise n'est pas qu'un simple objet. C'est
sa valeur et la possibilité de l'échanger qui
fait d'un objet une marchandise. Alors
qu'auparavant on produisait des objets pour s'en
servir valeur d'usage , les capitalistes se
sont mis à produire des objets pour les vendre,
leur conférant une valeur d'échange qui a fini
par supplanter la valeur d'usage. C'est
l'aliénation de la valeur d'usage les objets
sont mal utilisés, étant traités par les
capitalistes comme des valeurs . Cette
tendance qu'a la valeur d'échange à gommer la
valeur d'usage se retrouve dans la surproduction.
La production capitaliste aboutit en effet
périodiquement à une accumulation excédentaire de
marchandises, dont les conséquences sont
l'effondrement des prix et la crise économique.
45LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme La force de travail comme
marchandise La force de travail est une
marchandise dans l'économie capitaliste. Elle
s'achète, et son prix, le salaire, se négocie sur
le marché selon le principe généralisé de la
valeur d'échange. Celle-ci, est déterminée par le
temps de travail socialement nécessaire à la
production du bien. La mesure du salaire
correspond ainsi au coût de l'entretien et du
renouvellement de la force de travail, équivalant
strictement à celui de la subsistance matérielle
du travailleur et de ses enfants, qui le
remplaceront. La surproduction de cette
marchandise spécifique qu'est la force de travail
existe elle aussi. En fonction des cycles, durant
les périodes de crise, on assiste au
développement d'une armée de réserve
industrielle qui correspond aux chômeurs des
pays industrialisés, mais qui s'est aussi étendue
au marché colonial, que Marx prend constamment en
compte dans son analyse.
46LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme Capital constant et capital
variable Pour découvrir l'origine cachée du
profit, Marx opère une distinction devenue
classique entre capital constant et capital
variable. Le capital constant, ce sont les moyens
de production, soit les moyens et matériaux de
travail (la fabrique, les machines et les
matières premières nécessaires à la fabrication
des marchandises). Le capital variable est
constitué, lui, par la force de travail (celle
que vend le travailleur). Or l'ouvrier ajoute de
la valeur par son travail, par exemple le
forgeron en forgeant, et c'est précisément ce
travail (capital variable) qui convertit le fer
et l'enclume (capital constant) en éléments
formateurs d'un produit .
47LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme Capital constant et capital
variable Le temps de travail, qui est nécessaire,
sans lequel une marchandise ne peut être
fabriquée, compte dans le produit obtenu. Le
montant du capital variable est donc égal aux
salaires perçus par les travailleurs. Mais Marx
affirme qu'une plus-value résulte de
l'utilisation du capital variable, c'est-à-dire
des ouvriers. En effet, les moyens de production
n'ajoutent pas au produit plus de valeur qu'ils
n'en matérialisent (un produit fini qui
contient un kilo de fer ne matérialise que la
valeur de ce kilo de fer, sans plus). En
revanche, le travail de l'ouvrier qui a mis en
œuvre le fer crée des produits de valeur
supérieure à la sienne propre, sa force de
travail l'ouvrier a donc ajouté de la plus-value.
48LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme Exploitation et salariat Le temps de
travail payé est égal à celui que nécessite la
production des biens nécessaires à la survie de
l'ouvrier et à sa reproduction, qui n'est autre
que l'enfantement. Mais l'ouvrier travaille
davantage que ce strict nécessaire et une partie
du travail reste non payée le travailleur
reçoit, sous forme de salaire, une valeur
inférieure à celle qu'il a produite. Ce
surtravail (écart entre salaire et valeur
produite) fournit au capitaliste une survaleur,
ou plus-value. En identifiant la plus-value au
profit, Marx dénonce le salariat comme une forme
d'exploitation, et il sape à la base toutes les
justifications que donnent les capitalistes de
leur poursuite du gain.
49LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme Exploitation et salariat Ainsi,
l'introduction de la notion de plus-value est
fondamentale. En effet, pour le capitaliste, le
coût de la marchandise ne comprend que la partie
du travail matérialisé qu'il a payée. Le
surtravail contenu dans la marchandise ne coûte
rien au capitaliste, bien qu'il coûte du travail
à l'ouvrier. Le capitaliste fait du profit parce
qu'il peut vendre quelque chose qu'il n'a pas
payé. La plus-value, ou le profit, c'est
précisément cet excédent de la valeur de la
marchandise sur son coût de production,
c'est-à-dire l'excédent du travail total contenu
dans la marchandise sur le travail payé qu'elle
renferme.
50LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme Exploitation et salariat Marx fait un
rappel historique, qui condense ses buts et
montre sa méthode En fait, le point de départ
historique, c'est le taux de profit. La
plus-value et le taux de plus-value sont,
relativement, l'élément invisible, mais
essentiel, qu'il faut rechercher, tandis que le
taux de profit et, partant, la plus-value sous la
forme de profit se manifestent à la surface du
phénomène. Numériquement, le profit est égal à
la plus-value. Mais le taux de profit (qui mesure
donc l'excédent, rapporté au capital total) est
différent du taux de plus-value (qui mesure ce
même excédent, mais rapporté au seul capital
variable) De plus, le concept de profit masque
la façon dont l'excédent est obtenu.
51LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme Les contradictions du capitalisme La
recherche du profit entraîne une concurrence
exacerbée entre les capitalistes sur le marché
ils sont sans cesse contraints d'améliorer leur
rentabilité pour maintenir leur entreprise. Ils
s'efforcent donc d'augmenter le taux de la
plus-value. Mais celle-ci n'est pas indéfiniment
extensible. La diminution des salaires connaît
une limite inférieure, le minimum nécessaire à la
survie de l'ouvrier, et l'augmentation des heures
de travail a également une limite physiologique.
Seule voie possible au développement du
capitalisme, une troisième solution demeure
accroître la productivité du travail. Les
capitalistes doivent alors constamment moderniser
et multiplier leurs moyens de production. Ce
processus entraîne une série de conséquences.
52LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme Marxisme et paupérisation Dès le
livre I du Capital, Marx souligne une
contradiction fondamentale les travailleurs,
créateurs de la richesse, sont réduits
définitivement à une condition misérable. Il
soutient que quel que soit le taux des
salaires, haut ou bas, la condition du
travailleur doit empirer à mesure que le capital
s'accumule . L'augmentation de la productivité
entraîne en effet celle de la plus-value, et les
travailleurs subissent une exploitation plus
grave. Marx ne pense pas pour autant que les
salaires réels doivent constamment baisser. Il
insiste sur le fait qu'une partie de la classe
ouvrière est sans cesse réduite à la misère par
le chômage. Le progrès constant des techniques de
production a pour effet de diminuer continûment
la demande de main-d'œuvre. La masse des chômeurs
qui en résulte permet aux capitalistes de
maintenir les salaires à un niveau peu élevé.
53LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme Marxisme et concentration L'industrie
doit investir toujours plus de capitaux dans les
machines, et seules les entreprises qui
s'agrandissent sans cesse résistent à
l'accroissement consécutif de leurs frais. De
plus en plus riches, les capitalistes se font de
moins en moins nombreux. Ce processus de
concentration du capital entre les mains de
quelques-uns a pour corollaire une généralisation
de la condition prolétaire. Les classes moyennes,
les artisans notamment, tendent à disparaître. La
structure de la société est donc de plus en plus
dichotomique. En outre, la division du travail,
poussée à l'extrême en un morcellement des tâches
dans l'industrie moderne, implique une
socialisation accrue des hommes, qui dépendent de
manière plus étroite les uns des autres, et, tous
ensemble, de la production de la société entière.
Mais les moyens de cette production sont la
propriété privée d'une petite minorité qui n'a
pas pour but de satisfaire les besoins du plus
grand nombre.
54LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme Marxisme et concentration Aussi Marx
aboutit-il à cette conclusion fameuse Le
monopole du capital devient une entrave pour le
mode de production qui a grandi et prospéré avec
lui. La socialisation du travail et la
centralisation de ses ressorts matériels arrivent
à un point où elles ne peuvent plus tenir dans
leur enveloppe capitaliste. Cette enveloppe se
brise en éclats. Les expropriateurs sont à leur
tour expropriés.
55LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme La baisse tendancielle du taux de
profit L'augmentation progressive du capital
constant par rapport au capital variable doit
nécessairement avoir pour effet une baisse
graduelle du taux de profit général, le taux de
plus-value, ou degré d'exploitation du travail
par le capital, restant le même. Or, il s'est
révélé et c'est une loi du mode de production
capitaliste qu'à mesure que celui-ci se
développe, il se produit une diminution relative
du capital variable par rapport au capital
constant, donc au capital total mis en mouvement.
En d'autres termes, le même nombre d'ouvriers
la même quantité de force de travail rendus
disponibles par un capital variable d'une valeur
donnée, par suite du développement des méthodes
de production propres à la production
capitaliste, mettront en mouvement,
transformeront et consommeront de façon
productive, dans le même temps, une quantité
toujours croissante de moyens de travail, de
machines, de capital fixe de toute sorte, de
matières premières et auxiliaires bref, un
capital constant d'une valeur sans cesse
croissante.
56LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le marxisme La baisse tendancielle du taux de
profit C'est la loi fondamentale de la baisse du
taux de profit, laquelle illustre la puissance de
l'analyse sociologique de Marx la somme des
initiatives individuelles (ici, l'élévation de la
plus-value par les capitalistes) produit une
baisse du taux de profit, conséquence opposée à
ce que les individus souhaitent. Les économistes
prévoyaient l'entrée du capitalisme dans un état
stationnaire, mais ils n'en déduisaient pas pour
autant l'imminence d'une crise sociale capable de
renverser le système. Pour Marx, au contraire,
fidèle à une interprétation dialectique du
devenir économique et historique, l'ensemble des
tendances contradictoires du mode de production
moderne devait mener inéluctablement à une crise
finale, la révolution, seule possibilité d'opérer
la redistribution des forces productives dans un
état social qualitativement différent le
socialisme.
57LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes
58LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes John Maynard Keynes
économiste britannique (Cambridge, 1883 Firle,
Sussex, 1946). L'une des figures intellectuelles
les plus audacieuses du XXe siècle un esprit
indomptable, a dit de lui Joseph Schumpeter.
Keynes redéfinit, dans les années 1930, l'objet
de l'économie politique, en renouvelle la
perspective, plaide en faveur de l'intervention
active de l'État. Aujourd'hui encore, ses
théories alimentent débats et polémiques sur la
nature de la crise, les mesures à prendre pour
résorber le chômage et les moyens de retrouver la
croissance. Son essai, Théorie générale de
l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, qui
paraîtra en 1936 fonde lessentiel de sa pensée
économique.
59LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes
Notions clés Demande effective prévision de la
demande solvable demande que les entrepreneurs
cherchent effectivement à satisfaire. Demande
autonome demande de biens de consommation et de
biens de production par les administrations
publiques et de létranger (exportations). Le
niveau de cette demande est autonome, car il ne
dépend pas de celui de la production, donc des
autres demandes. Emploi le niveau de lemploi
est déterminé par la demande effective laquelle
détermine le niveau de la production. Consommation
utilisation des biens et des services selon une
répartition et des modalités qui varient avec les
capacités d'épargne, la volonté d'investissement,
l'évolution de la croissance économique.
60LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes
Notions clés Épargne renoncement à la
consommation immédiate des biens offerts sur le
marché. Trois catégories d'agents concourent à la
formation de l'épargne les ménages, les
entreprises, les administrations publiques.
L'épargne nationale est la somme de ces trois
composantes, et l'épargne privée (que l'on oppose
à l'épargne publique) est la somme des épargnes
des ménages et des entreprises. Lorsque l'épargne
domestique est insuffisante pour assurer les
investissements nécessaires, on fait appel à
l'épargne extérieure, ce qui entraîne un déficit
du compte courant de la balance des paiements.
61LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes
Notions clés Épargne et revenu disponible Pour
Keynes, c'est le montant du revenu disponible et
la propension à consommer qui déterminent le
montant de la consommation, et indirectement
celui de l'épargne. L'épargne n'est qu'un résidu
du revenu lorsque les besoins de consommation
sont satisfaits. L'évolution du taux d'épargne
est donc liée en grande partie aux facteurs qui
déterminent la consommation, c'est-à-dire en
premier lieu aux fluctuations du revenu
disponible.
62LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes
Notions clés Épargne et investissement Keynes
considère que, la plupart du temps, l'épargne et
l'investissement sont le fait d'agents
économiques différents, dont le comportement
s'explique par des variables différentes (le
revenu pour l'épargne, l'efficacité marginale du
capital et le taux d'intérêt pour
l'investissement). Les projets d'investissement
sont ainsi largement indépendants de l'épargne
existante, et leur égalisation à l'épargne
existante n'est pas réalisée automatiquement par
l'intermédiaire du taux de l'intérêt, comme le
pensaient les classiques, mais par la variation
du revenu. Par ailleurs, c'est l'investissement
qui exerce un rôle moteur sur l'activité
économique.
63LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes
Notions clés Épargne et consommation pour
Keynes, lépargne est ce qui reste du revenu une
fois que la consommation a été satisfaite. Il
sintéresse à la répartition épargne
consommation lorsque le revenu saccroît. Pour
lui, plus le revenu augmente, plus la part
relative de la consommation diminue et plus la
part relative de lépargne saccroît. Il
distingue la manière dont seffectue, à un moment
donné, le partage du revenu entre épargne et
consommation (propension moyenne), de la manière
dont se partage laugmentation du revenu
(propension marginale). Pour lui, la propension
moyenne à consommer diminue, en revanche la
propension marginale est constante à court terme,
dou une diminution globale de la consommation.
64LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes
Notions clés Épargne et investissement
l'investissement est une opération économique
ayant pour objectif la création d'un bien durable
susceptible de produire des satisfactions
différées. Pour Keynes, et sur le long terme,
linvestissement est égal à lépargne.
65LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes Keynes aborde léconomie
sur un plan global, macro-économique il s'agit
d'expliquer, dans une perspective dynamique, les
variations des grandeurs agrégées de l'économie
production, demande, offre, consommation,
épargne La détermination de ces grandeurs et
leurs interactions dépendent des comportements et
des décisions des agents économiques (ménages,
entreprises, administrations publiques). Ces
comportements sont considérés par Keynes sur un
plan global chacun doit se conformer au
comportement majoritaire. Exemple si une
entreprise décide de produire plus un bien, alors
que la demande est déjà satisfaite, elle est
vouée à léchec.
66LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes Lanalyse de Keynes prend
place dans le cadre dune économie nationale il
cherche à équilibrer les flux de biens, de
revenus et de dépenses dans ce cadre, ce qui lui
permet danalyser limpact des flux
internationaux (flux inter nations) sur
léconomie dune nation. Cette analyse est en
conformité avec lexistence de monnaies
nationales. Pour les keynésiens, louverture de
léconomie ne remet pas en cause la primauté des
équilibres internes. Dans le contexte actuel de
mondialisation, ceci constitue une limite de
cette école. Pour eux, léquilibre des flux doit
être recherché dans un cadre plus global, supra
national.
67LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes Léquilibre des circuits
économiques nationaux (état permettant le maximum
de bien être), est donné par légalité entre
linvestissement et lépargne. Le raisonnement
est le suivant Tout coût de production est aussi
un revenu distribué, dou une première égalité
Production revenu La production doit satisfaire
la demande de consommation et la demande
dinvestissement, dou seconde égalité Production
consommation investissement Les revenus
distribués se partagent entre consommation et
épargne, dou troisième égalité Revenu
consommation épargne
68LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes La synthèse de ces
égalités donne Production revenu Consommation
investissement consommation
épargne Investissement épargne Cette égalité
théorique fonde les politiques nationales de
relance lépargne est peu modifiable à court
terme. Pour atteindre léquilibre (ou pour
augmenter son niveau), il faut donc agir sur
linvestissement, ce qui facilité lexpansion et
donc le développement du bien-être. On appelle
effet multiplicateur, la relation entre
laugmentation de linvestissement et lélévation
des revenus, ce qui permet dégaliser à nouveau
linvestissement et lépargne.
69LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes Leffet multiplicateur
nest possible que si le plein emploi nest pas
encore atteint, sinon, la production ne peut pas
saccroître. Au delà du plein emploi, leffet
multiplicateur débouche sur linflation. A
linverse, une insuffisance de linvestissement
entraîne une régression du revenu distribué, donc
surtout de la consommation, lépargne étant
censée rester stable. Effet multiplicateur
standard si la propension marginale à consommer
est de 0,5, tout investissement nouveau génère
une épargne équivalente au bout de 8 ans. Tout
apport supplémentaire de monnaie entraîne un
effet multiplicateur déficit budgétaire,
exportations.
70LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
- Léconomie selon Keynes
- Pour Keynes, la monnaie est directement intégrée
au fonctionnement de léconomie. Il sagit dune
économie monétaire de la production. - Toutes les fonctions économiques de la monnaie
sont prises en compte - unité de compte, ce qui permet les comparaisons
- elle facilite les échanges on vend contre de la
monnaie ce que lon possède et avec cette monnaie
on achète ce que lon désire, quand on veut - réserve de valeur on épargne ou on consomme, on
fait des prévisions, et on fait de la
spéculation. - Du fait de cette dernière fonction, la monnaie
nest pas neutre elle est un droit dagir dans
léconomie, droit qui est créé par lEtat. - Le prix de la monnaie est le taux dintérêt.
71LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
- Léconomie selon Keynes
- Pour les keynésiens, la quantité de monnaie en
circulation ne permet pas de réguler léconomie - Le niveau des prix ne dépend pas de loffre et
de la demande ils dépendant des anticipations
des entrepreneurs, du niveau des salaires, du
niveau des profits, du degré de concurrence.. - La variation de la masse monétaire fait varier
le taux dintérêt, ce qui influe sur
linvestissement et donc sur le revenu distribué
et enfin sur la consommation et lépargne. - Une hausse de la masse monétaire fait diminuer
le taux dintérêt les agents économiques
gonflent leur encaisse (disponibilités).
Laccroissement de la monnaie en circulation est
engloutie par la soif de liquidités, qui empêche
une nouvelle diminution du taux dintérêt.
72LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes Compte tenu de cette
analyse les keynésiens préfèrent utiliser larme
du déficit budgétaire plutôt que larme
monétaire. Le but est dagir sur la demande et de
provoquer un déséquilibre temporaire entre
lépargne et linvestissement, en vue daccroître
à moyen terme la production et donc le revenu
distribué.
73LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
- Léconomie selon Keynes
- Léconomie de Keynes est une suite de rapports de
force. - le pouvoir des salariés, qui est capable de
bloquer toute baisse nominale des salaires, même
en période de chômage. - le pouvoir des entrepreneurs il détermine
linvestissement, lemploi effectif, les prix et
les revenus distribués. Ce pouvoir, considérable,
nest pas autonome il doit prendre en compte les
niveaux de salaires définis par les conventions
collectives et la politique de lEtat. - le pouvoir des banques pour les keynésiens, il
est réduit, les banques ne pouvant ajuster la
masse monétaire que pour permettre aux
entreprises de faire face à laccroissement des
salaires et de leurs autres charges. DE plus,
elles sont étroitement contrôlées par lEtat, qui
a le monopole de battre la monnaie et qui
contrôle la création monétaire.
74LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
- Léconomie selon Keynes
- Léconomie de Keynes est une suite de rapports de
force. - le pouvoir de lEtat il est puissant, autonome
et doté dinitiatives. Il contrôle la création
monétaire, il arbitre les conflits entre agents
économiques, il régente les anticipations des
entrepreneurs, il régule un système
fondamentalement instable en utilisant larme du
déficit budgétaire et indirectement du taux
dintérêt. - le pouvoir des consommateurs pour Keynes, il
est nul le consommateur règne mais ne commande
pas. Il suit des comportements routiniers, qui
sont déterminés par la propension marginale à
consommer.
75LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes Pour Keynes, le marché
nest pas le régulateur de la vie
économique. Dans cette conception, le prix nest
pas le résultat de loffre et de la demande il
est le résultat du calcul des entrepreneurs, qui
dépend des coûts de production, du profit et des
rapports de force dans lesquels se trouvent
ceux-ci. Les variations de prix sont le résultat
de la lutte pour le partage du revenu
national.. Ainsi, les déséquilibres sont des
déséquilibres entre flux monétaires et non pas
des déséquilibres de marché. Leur réajustement
dépend essentiellement de leffet multiplicateur
dinvestissement qui est déclenché par le
déséquilibre entre épargne et investissement.
76LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes Pour Keynes, le marché
nest pas le régulateur de la vie
économique. Lorsquil sagit de favoriser
linvestissement pour rétablir légalité épargne
investissement, les keynésiens prônent la
relance par linvestissement autonome de lEtat,
financé par le déficit public. Le déséquilibre
entre I et S disparaîtra en fin de période grâce
à leffet multiplicateur laccroissement de
lépargne permettra le financement du déficit,
soit par lemprunt soit par des rentrées fiscales
supplémentaires. En période de plein emploi, le
multiplicateur dinvestissement devient le
multiplicateur des prix, puisque la production ne
peut plus saccroître. LEtat est le seul qui
puisse intervenir dans la régulation de
léconomie, en agissant sur la demande effective
des entrepreneurs.
77LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Léconomie selon Keynes Conclusion Pour les
keynésiens, le capitalisme est un système
instable et son équilibre peut se fixer à
nimporte quel niveau demploi. Rien ne garantie
une allocation de ressources telle que le plein
emploi puisse exister. Seule une intervention
publique peut donner lespoir du plein emploi. Le
rôle de lEtat ne consiste pas à sapproprier les
moyens de production il ne fait que réguler,
mais il est un rouage fondamental du
système. Prolongée, dévoyée, critiquée,
récupérée, la révolution keynésienne nourrit
des débats depuis cinq décennies sur les points
les plus divers la croissance, la politique
économique et la comptabilité nationale, la
théorie de la consommation, ou encore la relation
entre taux de chômage et taux d'inflation. Keynes
a laissé un héritage foisonnant.
78LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Quelques grands noms qui ont marqué la pensée
économique Protagoras, sophiste grec (Abdère,
v. 485 ?, v. 411 av. J.-C.) Platon, philosophe
grec (Athènes, 427 id., 347 av.
J.-C.) Aristote, philosophe grec (Stagire,
Macédoine, 384 av. J.-C. Chalcis, 322 av.
J.-C.) Saint Thomas dAquin, théologien et
philosophe italien (château de Roccasecca,
Aquine, v. 1225 abbaye de Fossanova,
1274) Jean Bodin, juriste et théoricien
politique français (Angers, 1530 Laon,
1596) John Locke, philosophe, humaniste et
médecin anglais (Wrington, Somerset, août 1632
Oates, Essex, 1704) François Quesnay, médecin et
économiste français (Méré, près de
Montfort-l'Amaury, 1694 Versailles, 1774).
79LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Quelques grands noms qui ont marqué la pensée
économique Anne-Robert-Jacques Turgot,
contrôleur général des Finances et économiste
français (Paris, 1727 id., 1781) Adam Smith,
économiste et philosophe britannique (Kirkcaldy,
comté de Fif (Écosse), 1723 Édimbourg,
1790) David Ricardo, homme d'affaires et
économiste britannique (Londres, 1772 Gatcomb
Park, Gloucestershire, 1823) Thomas Robert
Malthus, pasteur anglican et économiste
britannique (The Rookery, près de Dorking,
Surrey, 1766 St. Catherine, près de Bath,
Somerset, 1834) John Stuart Mill, philosophe et
économiste britannique (Londres, 1806 Avignon,
1873)
80LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Quelques grands noms qui ont marqué la pensée
économique John Maynard Keynes, économiste
britannique (Cambridge, 1883 Firle, Sussex,
1946) Charles Fourier, philosophe français,
théoricien du socialisme (Besançon, 1772 Paris,
1837) Pierre Joseph Proudhon, théoricien
socialiste français (Besançon, 1809 Paris,
1865) Karl Marx, théoricien et philosophe
allemand (Trèves, 1818 Londres, 1883) Léon
Marie Esprit Walras, économiste français (Évreux,
1834 Clarens, Suisse, 1910) Vilfredo Pareto,
économiste et sociologue italien (Paris, 1848
Céligny, Suisse, 1923) Joseph Alois Schumpeter
81LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Quelques grands noms qui ont marqué la pensée
économique Joseph Alois Schumpeter, économiste
autrichien (Triesch, Moravie, 1883 Taconic,
C