Title: L
1Lécole maternelle la difficile gestion du
plurilinguismeColloque Patrimoine et Echanges,
Université St Denis de la Réunion 5-6 Novembre
2014
Rita CAROL, ICAR, Dominique MACAIRE, ATILF Avec
la contribution de Séverine BEHRA, ATILF, Annette
Jarlegan, LISEC, Youssef Tazouti, Interpsy
2Le français de scolarisation en pratiques en
classe maternelle
- Lobjet le français, langue dominante de
lécole maternelleentre affichage du
plurilinguisme traitement monolingue - La question étude des pratiques langagières
scolaires et plurilinguisme en herbe de très
jeunes enfants (3-6 ans) - Lenjeu laccrochage scolaire et la gestion de
la vulnérabilité denfants aux débuts de leur
scolarisation
3Le français de scolarisation en pratiques en
classe maternelle
- Méthodologie de recherche
- enquête en 2014 croyances denseignants de
maternelle et pratiques déclarées (254 réponses) - captations video ethnographiques (12 classes)
- analyse du discours (transcriptions des
séances) - entretiens post captation éclairant des
croyances des pratiques professionnelles
denseignants confrontés à la diversité - auto-confrontation denseignants avec les
captations - focus groups pluricatégoriels sur les captations
- N.B. en bleu, ce qui est considéré dans cette
communication
41
- 1
- Enquête à grande échelle
- menée auprès denseignants
- de classes maternelles
5Enquête 2014 Informations sur le public
- 2 académies 5 départements (dont certains
frontaliers avec Allemagne, Belgique, Luxembourg,
Suisse) - 254 réponses exploitables
- 242 femmes (95,3) et 12 hommes (4,7)
- 18,46 ans dancienneté dans lenseignement (ET
10,177) - 8,87 ans dancienneté dans la classe (ET 6,896)
- Effectifs de la classe actuelle 24,37 élèves
(ET 3,894) - Formation post-bac
- scientifique 28,6
- littéraire 32,5
- sciences humaines et sociales 39
- N.B. ET écart type
-
6Variable Langues de lenfance
- Variable Langues de lenfance (langueenf)
- gt Les langues et dialectes ne sont pas toujours
séparés dans les perceptions des acteurs. gt 33
de plurilingues.
Langueenf Effectifs Pourcentage
Français (FR) 169 66,5
FR autre(s) langue(s) 43 16,9
FR dialecte(s) 42 16,5
TOTAL 254 100
7Variable Langues parlées dans lenvironnement
proche
- Variable Langue proches (langueproc)
- Pratique dune autre langue aujourdhui
- Variable qui apparaît comme plus importante que
la précédente dans les résultats suivants
Langueproc Effectifs Pourcentage
Jamais 106 41,9
Rarement 52 20,6
De temps en temps 60 23,7
Souvent 35 13,8
TOTAL 253 100
8R1 Question sur lhétérogénéité des classes
- La diversité linguistique et culturelle nest pas
une contrainte forte dans la conception de
lhétérogénéité chez les enseignants
Moyenne Ecart type
Comportement 3,54 ,988
Motivation (implication, persévérance) 3,15 1,031
Rythmes de travail 3,12 1,012
Aptitudes cognitives 3,11 1,019
Niveau (acquis) 2,99 1,000
Langue(s) parlée(s) à la maison 2,41 1,058
Origine sociale 1,94 , 911
Origine culturelle (ethnique) 1,88 ,851
Âge 1,75 ,910
9R2 Représentation des langues et de leur
enseignement / apprentissage
- Très fort taux daccord sur 7 items (moyenne gt4)
- On en tire 6 variables opérationnalisant les
représentations des enseignants -
- N.B. En rouge, la variable la plus prégnante, en
vert, la variable la moins prégnante.
1. Autorisation lemploi des L1 en classe 4. Dimension culturelle (M 3,4865)
2. Intolérance (M 2,49) 5. Apprentissages précoces
3. Offre de langues diversifiée 6. Séparation L1-L2
10R3 Sentiment de compétence des enseignants
envers les enfants allophones
- Sur 8 items identifiés, les moyennes extrêmes
sont - Identifier leurs progrès (M4,17)
- Appréhender leur milieu familial (M3,32)
- gt Importance de renforcer le contact avec les
familles (milieu de vie) des enfants - Variable sentiment de conpétence (Scenfalo)
- gt 4 items explicatifs
- Ancienneté dans le niveau de classe
- Formation littéraire
- Valorisation de lapprentissage précoce
- Séparation Langues de la maison/ Français de
scol.
112
- 2
- Observations de classes de maternelles
- (3-6 ans) à partir de captations video
ethnographiques dune analyse du discours
portant sur les interactions - M-EA et EA-E
- M maître EA élève allophone E élèves
12Pratiques professionnelles Interactions
Enseignant-Enfant(s)
- Limportance de ladulte dans le processus
dapprentissage - (cf. Bruner 1987, Vygotski 1934/1997)
- Enseignant organisation, gestion de la classe
mise en place, surveillance, contrôle des
activités dapprentissage - Schéma interactif dominant élicitation
réponse feedback - (cf. Mehan 1979)
- gt allophones peu dinitiatives,
attitude réactive - Temps consacré à lenfant allophone environ 2
minutes au cours dune matinée (2-3 heures)
13Élicitations de lenseignant
- Gestion de la classe consignes adressées à la
classe complexes, longues, sans étayage - Interaction avec allophone stratégies de
réduction langagière et dévitement - Questions fermées productions lexicales ou
réponses - par oui/ non
- P tarrives p lui touche
les cheveux - S oui. P lui prend les
ciseaux et le papier - P Ça () regardes découpe
Comme ça on enlève tu peux couper la suite - hein / p rend papier et
ciseaux Après tu disposes les feuilles sur la - branche trois de chaque
côté daccord / P séloigne S découpe -
14Elicitations des enseignants
- Consignes réduites (parfois non grammaticales)
fais, prends - Transformation de situations de communication
authentiques et potentiellement riches en
questionnement lexical - P qu'est-ce que c'est ça ? pointant le collier
- V un grand collier
- P un collier
- V un collier
- P d'accord, un collier, ma grande c'est bien
et qu'est-ce que c'est ça ? p touche des perles - V un rond
- P des perles
- V des perles
- P des perles
- P enseignante V Victoria
-
15Pratiques professionnelles
- Réalisation commune dune structure syntaxique
- P Et puis? Qu'est-ce qu'ils font les gens dans
la classe là ? Ils nous/ - V Ils nous filmé
- P filment
- V filment
- P Ils nous filment
- Productions orales sollicités sont en majorité
des répétitions - Correction systématique des erreurs (causes
ignorées/non traitées)
16Pratiques professionnelles
- Priorité donnée aux objectifs institutionnels
lenfant en tant que personne (émotions,
expérience, intérêts, pensées) est peu présent - Apprentissage de contenus/formes non adaptés
à lâge (date, - météo)
- Enseignement de concepts abstraits par des
moyens abstraits - (concepts du temps symboles
abstraits) - Localisation dans lespace (en haut, en bas)
- Apprentissage de la lettre O lié à en
haut - Glissement sémantique (1er octobre (temporel)
1er tas (spatial)
17 18Bilan
- Enfant(s) allophone(s)
- Attitude réactive, se conforme aux intentions de
lenseignant - Napprend pas à exprimer ses besoins, ses
intérêts - Langage productions minimales, peu de variétés
dactes de langage - Enseignants
- Ne cherchent pas à travailler la compétence de
communication - Acceptation de productions minimales/non verbales
- Mutisme, productions minimales sans étayage,
compensation, élargissement - Pas de différences avec classes monolingues (cf.
Florin 1991) Lhétérogénéité langagière de la
classe nest pas prise en compte par des mesures
spécifiques
19Conclusion
- Vers une formation à la superdiversité des
profils (Blommaert Rampton 2011) chez les
futurs enseignants, professionnels en charge de
laccueil de la petite enfance dans les ESPE
(Behra Macaire, 2014) - Zones de vigilance pédagogique retenues pour
laccrochage scolaire - Exemples de prise en compte de la superdiversité
en formation MEEF (2014-2015, ESPE de Lorraine)
20Conclusion
- Utilisée en formation, létude objectivée et
distanciée de tels gestes professionnels selon
nos constats, conduit les futurs enseignants à
une réflexion - - sur les divers usages de la langue française
- - sur les usages, généralement refoulés, des
autres langues parlées à la maison, exclues ou
minorées dès le début de la scolarisation - - sur la notion de communication utile pour
lapprentissage des langues, et celle de langue
objet-langue outil - - sur les identités en construction, afin de
développer des compétences daccueil de la
diversité - - sur laccrochage et la réflexion sur les
vulnérabilités scolaires et sociales. - Prise en compte de la complexité des tâches
auxquelles sont soumis les enfants la mise en
œuvre dopérations cognitives de haut niveau dans
une situation diglossique amène les élèves à
gérer la correction grammaticale au détriment de
la construction des connaissances ou des
compétences de communication (cf. Tirvassen,
2012).
21 22Bibliographie
- Behra, S. Macaire, D. (2014, sous presse).
Quand la langue de la maison nest pas celle de
lÉcole lagir de lenfant allophone en classe
de maternelle . Dans Greta Komur (dir.)
Education plurilingue contexte,
représentations, pratiques Chaque enfant peut
réussir en langue, Institut de Recherche en
Langues et Littératures Européennes (4363),
Mulhouse Editions Orizons, série SDL, coll.
Université. - Blommaert, J. Rampton, B. (2011). Language
and Superdiversity . Diversities. 2011, vol. 13,
no. 2, 1-22, UNESCO. ISSN 2079-6595, en ligne
www.unesco.org/shs/diversities/vol13/issue2/art1 - Carol, R., Behra, S. Macaire, D. (2014).
Acquisition of French as an additionnal
language in multicultural preschool classrooms in
France A usage-based analysis of classroom
interaction . Communication présentée à
Conference Early Language Learning Theory and
Practice, Umeå Universitet, 12-14 juin 2014. - Florin, A. (1991). Pratiques de langage à lécole
maternelle et prédiction de la réussite scolaire.
Paris PUF. - Gogolin, I, Lange, I. (2010). Bildungssprache
und durchgängige Sprachbildung . Dans Sara
Fürstenau Mechthild Gomolla (dir.) (2010).
Migration und schulischer Wandel
Mehrsprachigkeit. Wiesbaden, Allemagne VS
Verlag. - Mehan, H. (1979). Learning Lessons Social
organization in the classroom. Cambridge. - Tirvassen, R. (2012). Lentrée dans le
bilinguisme. Paris LHarmattan. - Tomasello M. (2009). The usage-based theory of
language acquisition . In Edith L. Bavin (dir.).
The Cambridge Handbook of Child Language.
Cambridge, Grande-Bretagne Cambridge University
Press, 69-86. - Vygotski, L. (1934/1997). Pensée et langage.
Paris La Dispute.
23- Merci de votre attention!