Title: ACCIDENTS D
1ACCIDENTS DEXPOSITION A UN LIQUIDE BIOLOGIQUE
- David Rey
- CISIH Strasbourg
2DEFINITION
- toute blessure per-cutanée, ou tout contact
dune muqueuse ou dune peau non intacte
(dermatose, abrasion, plaie, ) avec du sang, un
liquide biologique contenant du sang, ou un
liquide biologique susceptible de contenir des
virus - ? sont des situations dexposition potentielle à
ces virus, et donc de transmission - virus impliqués VIH, VHB, VHC
- ne pas oublier le risque bactérien (exposition
sexuelle syphilis, sang septicémie) et
parasitaire, cependant très faible pour les
expositions au sang.
3LES SITUATIONS
- Exposition liée
- - à un accident
- - ou une défaillance de prévention
- Dans un cadre professionnel ou non
- Par blessure (VIH, VHB ou VHC)
- Par partage dinjection de drogue (VIH, VHB ou
VHC) - Par relations sexuelles (VIH, VHB)
4Risque de transmission
- Exposition au sang
- exposition per-cutanée contact muqueux ou peau
lésée - VIH 0.32 0.04
- VHC 2 non quantifié
- VHB 2-40 non quantifié
- (élevé/ VIH et VHC)
- Risque de transmission du VIH
- - rapport anal réceptif 0.5-3.2
- - partage de seringue 0.67
- - piqûre par aiguille 0.32
- - rapport vaginal réceptif 0.05-0.15
- - rapport vaginal et anal insertif 0.03-0.09
- - rapport oral non quantifié
5Incidence des AES chez le personnel infirmier(e)
en France (1)
- Enquête multicentrique 1999-2000
- - 32 hôpitaux volontaires
- - 102 unités de soins (réa ou soins intensifs
28, médecine 74) - ? 1506 personnes
- Nombre dactes à risque 109 413 (pour 4 semaines
dactivité) - - nombre moyens dactes à risque/infirmier(e)/jo
ur 6.4 - - 184 AES ? 0.12 AES/infirmier(e)/année
dactivité - - gestes les plus dangereux
- ? interventions sur chambres implantées
- ? prélèvements artériels
6Incidence des AES chez le personnel infirmier(e)
en France (2)
- Mécanismes des piqûres
- - près de 2/3 surviennent à la phase
délimination du matériel souillé - ? recapuchonnage 7.5
- ? désadaptation manuelle dune aiguille 2.5
- ? élimination différée des aiguilles 20
- - fréquence des AES liés à lusage du conteneur
(25) - Précautions standards
- - conteneur nest pas à portée de main 47
- - port des gants 82/177 46
- ? 39 des piqûres auraient (théoriquement) pu
être évitées par lapplication des précautions
standards
7Incidence des AES chez le personnel infirmier(e)
en France (3)
- AES et matériel sécurisé
- ? 89 unités de soins, 46 piqûres
- N piqûres N piqûres/100 000 actes
- matériel non sécurisé 38 17.8
- matériel sécurisé 8 4.4
- Evolution du risque
- 1990 1992 2000
- N IDE 518 363 1506
- N AES 183 98 184
- AES/infirmier(e)/an 0.35 0.27 0.12
D. Abiteboul et al., B.E.H. 2002, n 51256-259
8AES liés aux stylos injecteurs (SI)
- Enquête menée dans 24 centres hospitaliers
(1999-2000) - ? 144 piqûres lors dinjections SC
- ? 87 avec seringues SC
- ? 57 avec SI
- dispositif N piqûres N matériels piqûres RR
- délivrés
- SI 53 242 835 21.8/ 100 000 5.67
- seringues SC 87 2 261 082 3.8/ 100 000 1
G. Pellissier et al, BEH 2002, n 51259-260
9Non déclaration des accidents professionnels (1)
- Etude faite au CHU de Limoges, au 1er trimestre
2003, par questionnaire anonyme, auprès des
soignants - ? 419 soignants inclus - 213 (51)
personnels médicaux - - 206 (49) personnels para-médicaux
- ? 146 (34.8) déclarent avoir été victimes dun
AES dans les 4 dernières années - ? médecins 37.6 non médecins 32
- ? unités - anesthésie-réa-urgences 57.7
- - chirurgie 52.7
- - médecine 27
- - médico-techniques 14.6
10Non déclaration des accidents professionnels (2)
- 71/146 sujets (48.6) nont pas déclaré lAES en
accident du travail - - médecins 67.6
- - para-médicaux 32.4
- Raisons de non déclaration des AES
- - manque de temps 31.6
- - procédures trop compliquées 27.4
- - AES trop fréquents 17.9
- - non connaissance des procédures de
déclaration 9.5 - - ennui de devoir déclarer 6.3
- - non gravité de laccident 5.3
- - angoisse du suivi sérologique ou absence
d envie d être traité 2
11Non déclaration des accidents professionnels (3)
- Vécu et ressenti
- - risque du métier inévitable 35.2
- - accident 26.7 - maladresse 24.8
- - malchance 10.5
- - faute ou injustice 2.8
- Conclusions
- - fréquence des AES (37 au CHU de Birmingham)
- - fréquence des non déclarations (notamment par
les médecins) - - surdéclaration des personnels les plus jeunes
- - conséquences dommageables rares
- 13 séroconversions VIH recensées avant 1997 ( 29
présumées) - 43 séroconversions VHC (2/an entre 1998 et 2001)
- chiffres mondiaux (1997) 94 contaminations VIH
( 170 présumées)
M. Druet-Cabanne et al., Arch Mal Prof
200364453-459
12Conduite à tenir (1)
- 1) Mesures immédiates
- Piqûre-blessure cutanée
- - laisser saigner
- - nettoyage immédiat à leau et au savon
- - rincer
- - antisepsie dérivé chloré, ou alcool 70, ou
polyvidone iodée (temps de contact 5 mn) - Projections muqueuses
- - rincer abondamment (sérum physiologique, ou
eau, 5 mn)
13Conduite à tenir (2)
- 2) Appréciation du risque
- Eléments à prendre en compte
- - délai entre exposition et consultation
- - sévérité de lexposition
- - nature du liquide biologique
- - statut sérologique et clinique de la personne
source - ? essayer de le préciser si inconnu
- ? facteurs de risque ?
- ? dépistage avec accord personne source
- ? test VIH rapide si disponible
14Conduite à tenir (3)
- Evaluation du risque - exposition au sang
- Exposition à haut risque
- piqûre profonde, par dispositif
intra-vasculaire ou aiguille creuse ayant servi
par voie intra-veineuse ou artérielle - Exposition à risque intermédiaire
- coupure par bistouri, piqûre superficielle avec
aiguille creuse ayant servi par voie
intra-veineuse ou artérielle - Exposition à risque faible
- érosion épidermique superficielle avec une
aiguille pleine ou creuse et de petit calibre
(intra-musculaire, sous- cutanée) ou contact
cutanéo-muqueux sans blessure
15Conduite à tenir (4)
- Evaluation du risque
- Augmentation du risque
- - primo-infection, stade SIDA
- - lymphocytes CD4 bas (lt 200/mm3)
- - charge virale élevée
- - problème de la résistance du VIH aux
antirétroviraux - Exposition sexuelle
- - infections et lésions génitales
- - rapport durant les règles
- - saignement pendant le rapport
16Conduite à tenir (5)
- Evaluation du risque - partage de matériel
dinjection - Risque élevé partage seringue, aiguille
- Risque intermédiaire partage autre matériel
- Facteurs augmentant le risque
- - partage immédiat
- - nombre dudvi présents
- - lieu du partage
- - ordre de prélèvement de la dose
4èmegt3èmegt2ème - Facteurs diminuant le risque
- - lavage, rinçage avant utilisation de la
seringue - - nettoyage des autres éléments du matériel
17Conduite à tenir (6)
- 2) Appréciation du risque
- A lissu de lévaluation
- ? indication ou pas de traitement
post-exposition - - VIH antirétroviraux
- - VHB possibilité de sérovaccination
- - VHC pas de traitement
- 3) Déclaration Accident du Travail sil y a lieu
- 4) Suivi sérologique dans tous les cas ( Ag ou
PCR, et surveillance traitement) - sérologies J0, M1, M3 (et M6 si professionnel)
- si traitement suivi sérologique est décalé d1
mois
18(No Transcript)
19Conduite à tenir (exposition risque
VIH)Circulaire DGS/DHOS/DSS du 2/4/03
- Exposition professionnelle chez le personnel de
santé - Statut VIH de la source
- Positif Inconnu
- Piqûre aiguille IV ou IA Ttt recommandé Ttt
recommandé si - Piqûre aiguille suture, IM, SC
- Coupure bistouri Ttt recommandé Ttt non
recommandé - Sang sur muqueuse ou peau lésée Ttt recommandé si
Ttt non recommandé - exposition prolongée
- Autres cas Ttt non recommandé Ttt non
recommandé - sujet source - UDIV
- - ayant des pratiques homosexuelles,
bisexuelles, ou à risque - - appartenant ou vivant dans une communauté où
lépidémie est généralisée
20Conduite à tenir (exposition risque
VIH)Circulaire DGS/DHOS/DSS du 2/4/03
Expositions sexuelles
-
- Statut VIH de la source
- Positif Inconnu
- Rapport anal Ttt recommandé Ttt recommandé si
- Rapport vaginal Ttt recommandé Ttt recommandé
si . - Rapport oral Ttt à évaluer au cas par cas Ttt à
évaluer au cas par cas - sujet source
- - UDIV
- - ayant des pratiques homosexuelles,
bisexuelles, ou à risque - - appartenant ou vivant dans une communauté où
lépidémie est généralisée
21Conduite à tenir (exposition risque
VIH)Circulaire DGS/DHOS/DSS du 2/4/03
- Expositions par partage de matériel dinjection
-
Statut VIH de la source Statut VIH de la source
Positif Inconnu
Partage seringues/aiguilles Ttt recommandé Ttt recommandé
Partage du reste du matériel Ttt recommandé Ttt non recommandé
22Conduite à tenir (exposition risque
VIH)Circulaire DGS/DHOS/DSS du 2/4/03
Autres expositions
Statut VIH de la source Statut VIH de la source
Positif Inconnu
Piqûre avec seringue abandonnée Ttt non recommandé
Sang sur muqueuse ou peau lésée Ttt recommandé si exposition prolongée Ttt non recommandé
Autres cas Ttt non recommandé Ttt non recommandé
23Conduite à tenir (exposition risque
VIH)Circulaire DGS/DHOS/DSS du 2/4/03
- Prise en charge thérapeutique
- 1) Personne source séropositive et son traitement
antirétroviral est connu - ? traitement post-exposition adapté au
traitement de la personne source dans la mesure
du possible - ? avis spécialisé recommandé (astreinte
téléphonique ) - 2) Autres cas
- ? traitement standardisé
- ? sa composition devrait être décidée par le
Comité du Médicament
24Conduite à tenir (exposition risque
VIH)Circulaire DGS/DHOS/DSS du 2/4/03
- Prise en charge thérapeutique (suite)
- ? les médicaments suivants ne doivent pas être
utilisés en dehors dun avis spécialisé - - abacavir
- - non nucléosidiques
- ? non recommandés
- - association stavudine didanosine
- - indinavir
- ? associations recommandées
- 2 analogues nucléosidiques 1 antiprotéase
(nelfinavir et ritonavir/lopinavir
particulièrement adaptés) - Il est proposé une période de 4 mois pour le
suivi sérologique du sujet exposé
25Traitement post-exposition au VIH - Evaluation
nationale juillet 1999 - décembre 2001 (InVS) (1)
rapports homosexuels 1/3, rapports
hétérosexuels 2/3, viols 21
26Traitement post-exposition au VIH - Evaluation
nationale juillet 1999 - décembre 2001 (InVS) (2)
- Prophylaxie post-exposition n 5083 (58)
- - plus fréquente après exposition sexuelle
- - durée médiane 28 jours
- - signes cliniques dintolérance 65
- - anomalies biologiques 8
- ? arrêt traitement 9
- - effets secondaires plus fréquents avec IP
- Suivi sérologique VIH à 3 ou 6 mois 21
- ? 3 séroconversions après prophylaxie (rapport
anal passif avec partenaire statut VIH inconnu)
27Traitement post-exposition au VIH - Evaluation
nationale juillet 1999 - décembre 2001 (InVS) (3)
Total 5083
F. Lot et al., B.E.H. 2002, n 36173-175
28Traitement antirétroviral post-expositionExpérien
ce strasbourgeoise
- 120 personnes traitées (janvier 2000 à décembre
2001) après exposition au sang ou sexuelle, par - - Combivir (2 analogues nucléosidiques de la
TI) - 2 x 1 cp/j pendant 1 mois
- - Viramune (inhibiteur non nucléosidique) 200
mg, - 1 cp/j durant 4 jours seulement
- Effets secondaires cliniques 68/120 56.7
- - arrêt Viramune 2
- - arrêt Combivir 10
- Augmentation modérée transaminases (2.4 x N au
maximum) - 5/104 (4.8) à J 2, ou J 15 ou M 1
- Absence séroconversion VIH ou VHC
- Personnes revues à M 3 50/120 (42) et à M 6
30/120 (25)
D. Rey et al, J AIDS 2004371454-56
29Risque de transmission du VIH du personnel
soignants aux patients
- Cas documentés en France
- - 1996 transmission du VIH dun chirurgien
séropositif à un patient opéré (longue
intervention hémorragique) - - 1999 transmission du VIH dune infirmière à
un patient opéré (séroconversion après les
soins, similitude entre les 2 virus, absence
dautre mode de contamination) - Risque 0.00024 à 0.0024 lors dun accident
chirurgical - Aucun texte réglementaire ne définit en France,
laptitude professionnelle chez un porteur
chronique du VIH
30Précautions universelles
- 1) Porter des gants
- pour tout risque de contact avec un liquide
biologique contenant du sang, une lésion cutanée,
des muqueuses, du matériel souillé, et
systématiquement si lon est atteint de lésions
cutanées - 2) Pansement
- protéger une plaie par un pansement
- 3) Se laver les mains
- immédiatement avec du savon en cas de contact
avec du sang (puis désinfecter), et se laver les
mains après tout soin - 4) Porter un masque
- des lunettes, une surblouse lorsquil y a un
risque de projection (aspiration
trachéo-bronchique, soins de trachéotomie,
endoscopies, cathétérisme, chirurgie, ) - 5) Faire attention
- lors de toute manipulation dinstruments pointus
ou tranchants, potentiellement contaminés
31Précautions universelles
- 6) Ne jamais plier ou re capuchonner les
aiguilles - ne pas dégager les aiguilles des seringues ou
des systèmes de prélèvement sous vide à la main - 7) Utiliser un conteneur
- jeter immédiatement tous les instruments
piquants ou coupants dans un conteneur spécial - 8) Décontaminer immédiatement
- les instruments utilisés et les surfaces
souillées par du sang ou liquide biologique avec
de leau de Javel fraîchement diluée à 10 (ou un
autre désinfectant efficace) - 9) Au laboratoire
- les précautions déjà citées doivent être prises
systématiquement les prélèvements doivent être
transportés dans un tube ou flacon hermétique,
sous emballage étanche il est interdit de
pipeter à la bouche - 10) Ces mesures de base doivent être complétés
- par des mesures spécifiques à chaque discipline
et par ladoption de matériel de sécurité adapté