Title: Oc
1Victor Hugo Oceano Nox Illustrations Œuvres de
Claude Monet
Par Nanou et Stan
2Oh ! Combien de marins, combien de capitaines Qui
sont partis joyeux pour des courses
lointaines, Dans ce morne horizon se sont
évanouis ?
3Combien ont disparu, dure et triste fortune
? Dans une mer sans fond, par une nuit sans
lune, Sous laveugle océan à jamais enfoui ?
4Combien de patrons morts avec leurs équipages
? Louragan de leur vie a pris toutes les
pages Et dun souffle il a tout dispersé sur les
flots !
5Nul ne saura leur fin dans labîme
plongée, Chaque vague en passant dun butin sest
chargée Lune a saisi lesquif, lautre les
matelots !
6Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues
! Vous roulez à travers les sombres
étendues, Heurtant de vos fronts morts des
écueils inconnus
7Oh ! Que de vieux parents qui navaient plus
quun rêve, Sont morts en attendant tous les
jours sur la grève Ceux qui ne sont pas revenus !
8On demande Où sont-ils ? Sont-ils rois dans
quelque île ? Nous ont ils délaissés pour un
bord plus fertile ? Puis, votre souvenir même
est enseveli.
9Le corps se perd dans leau, le nom dans la
mémoire. Le temps qui sur toute ombre en verse
une plus noire, Sur le sombre océan jette le
sombre oubli
10On sentretient de vous parfois dans les
veillées, Maint joyeux cercle, assis sur les
ancres rouillées, Mêle encore quelque temps vos
noms dombre couverts,
11Aux rires, aux refrains, aux récits
daventures, Aux baisers quon dérobe à vos
belles futures Tandis que vous dormez dans les
goémons verts !
12Bientôt des yeux de tous votre ombre est
disparue. Lun na-t-il pas sa barque et lautre
sa charrue ? Seules, durant ces nuits où lorage
est vainqueur,
13Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous
attendre, Parlent encore de vous en remuant la
cendre De leur foyer et de leur cœur !
14Et quand la tombe enfin a fermé leur
paupière, Rien ne sait plus vos noms, pas même
une humble pierre Dans létroit cimetière où
lécho nous répond,
15Pas même un saule vert qui seffeuille à
lautomne, Pas même la chanson naïve et
monotone Que chante un mendiant à langle dun
vieux pont !
16Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits
noires ? O flots ! Que vous savez de lugubres
histoires ! Flots profonds redoutés des mères à
genoux !
17Vous vous les racontez en montant les marées, Et
cest ce qui vous fait ces voix désespérées Que
vous avez le soir, quand vous venez vers nous
18Victor Hugo Né le 26 février 1802 à Besançon et
mort le 22 mai 1885 à Paris, est un poète,
dramaturge et prosateur romantique considéré
comme lun des plus importants écrivains de
langue française. Il est aussi une personnalité
politique et un intellectuel engagé qui a compté
dans lHistoire du XIXe siècle. Victor Hugo
occupe une place marquante dans lhistoire des
lettres françaises au XIXe siècle, dans des
genres et des domaines dune remarquable variété.
Il est poète lyrique avec des recueils comme Odes
et Ballades (1826), Les Feuilles d'automne (1831)
ou Les Contemplations (1856), mais il est aussi
poète engagé contre Napoléon III dans Les
Châtiments (1853) ou encore poète épique avec La
Légende des siècles (1859 et 1877). Il est
également un romancier du peuple qui rencontre un
grand succès populaire avec par exemple
Notre-Dame de Paris (1831), et plus encore avec
Les Misérables (1862). Au théâtre, il expose sa
théorie du drame romantique dans sa préface de
Cromwell en 18275 et lillustre principalement
avec Hernani en 1830 et Ruy Blas en 1838. Son
œuvre multiple comprend aussi des discours
politiques à la Chambre des pairs, à l'Assemblée
constituante et à l'Assemblée législative,
notamment sur la peine de mort, lécole ou
lEurope, des récits de voyages (Le Rhin, 1842,
ou Choses vues, posthumes, 1887 et 1890), et une
correspondance abondante. Victor Hugo a
fortement contribué au renouvellement de la
poésie et du théâtre il a été admiré par ses
contemporains et lest encore, mais il a été
aussi contesté par certains auteurs modernes. Il
a aussi permis à de nombreuses générations de
développer une réflexion sur lengagement de
lécrivain dans la vie politique et sociale grâce
à ses multiples prises de position qui le
condamneront à lexil pendant les vingt ans du
Second Empire. Ses choix, à la fois moraux et
politiques, durant la deuxième partie de sa vie,
et son œuvre hors du commun ont fait de lui un
personnage emblématique que la Troisième
République a honoré à sa mort le 22 mai 1885 par
des funérailles nationales qui ont accompagné le
transfert de sa dépouille au Panthéon de Paris,
le 31 mai 1885. /
19Oscar-Claude Monet (14 novembre 1840 à Paris 5
décembre 1926 Enfance et adolescence Claude
Monet est né à Paris le 14 novembre 1840 au 45,
rue Laffitte dans le 9e arrondissement. Il est le
second fils dAdolphe et Louise-Justine Monet,
née Aubrée après Léon (18361917). Baptisé sous
le nom dOscar-Claude à Notre-Dame de Lorette, il
est appelé Oscar par ses parents1. Il aime à dire
plus tard quil est un vrai Parisien comme ses
grands-parents et ses parents, tous quatre nés à
Paris. La famille, grands-parents paternels
compris, sinstalle au Havre en Normandie vers
1845, l'année de ses cinq ans. C'est probablement
un déménagement décidé sous linfluence de sa
tante Marie-Jeanne Lecadre, épouse d'un
commerçant havrais qui accueille son beau-frère
dans sa maison. Son père y tenait un commerce
d'articles coloniaux. Le jeune Oscar nest pas
un élève très appliqué selon ses propres dires,
mais il apparaît dans les annales du collège
havrais quil fréquente comme une excellente
nature très sympathique à ses condisciples . De
manière précoce, il développe un goût pour le
dessin et il suit avec intérêt le cours dOchard,
un ancien élève de David. Ses premiers dessins
sont des caricatures (appelées
portraits-charges ) de personnages (professeurs,
hommes politiques) dont Monet enguirlande la
marge de ses livres... en déformant le plus
possible la face ou le profil de ses maîtres
selon ses propres termes. Il fait déjà des
croquis de bateau et des paysages en plein air
sur le motif. En 1857, sa mère décède et il
abandonne ses études. Sa tante Lecadre
laccueille et lencourage à continuer le dessin.
Il vend ses caricatures signées O. Monet chez
un commerçant spécialisé dans le matériel pour
peintres, où expose également Eugène Boudin,
ancien associé du propriétaire. Cest là quil va
faire sa connaissance, déterminante pour sa
carrière artistique Si je suis devenu un
peintre, cest à Eugène Boudin que je le dois .
Il conseille aussi à son jeune comparse à quitter
Le Havre pour Paris dans le but d'y prendre des
cours et d'y rencontrer d'autres
artistes. ../..
20En 1861 et 1862, Monet sert dans larmée en
Algérie. Sa tante havraise, Mme Lecadre, accepte
de len faire sortir sil prend des cours dart à
luniversité. Il quitte donc larmée, mais naime
pas les styles traditionnels de peinture
enseignés à lacadémie. En 1862, il se lie
damitié avec Johan Barthold Jongkind et retrouve
Eugène Boudin, lors de son séjour à
Sainte-Adresse et à la ferme Saint-Siméon à
Honfleur. De sa période honfleuraise en compagnie
de ces deux peintres, Monet conservera un
attachement et ils auront une influence
essentielle dans la genèse de son art. Vers la
maturité La même année en 1862, il commence à
étudier lart dans latelier de lÉcole impériale
des beaux-arts de Paris dirigé par Charles Gleyre
à Paris, où il rencontre Pierre-Auguste Renoir
avec qui il fonde un mouvement artistique qui
sappellera plus tard impressionniste. Ils ont
peint ensemble et ont maintenu une amitié durant
toute leur vie. Il se lie également avec le
peintre Frédéric Bazille avec qui il entretient
une importante correspondance (et qui mourra au
champ dhonneur en 1870). Le peintre Alfred
Sisley fréquente aussi latelier de Gleyre.
Impécunieux, il se fait souvent prêter de
largent par ses amis mais ses tableaux sont
souvent saisis au point quil fait une tentative
de suicide au printemps 1868. En dépit de sa
pauvreté persistante, le 28 juin 1870 il épouse
un de ses modèles, Camille Doncieux (peut-être
pour échapper à la mobilisation de l'armée en vue
de la guerre de 18702) et son ami Courbet signe
parmi les témoins3. Camille lui servit plusieurs
fois de modèle, notamment pour La dame à la robe
verte et surtout Femmes au jardin, peint
initialement dans le jardin de Monet vers la fin
des années 1860 et acheté 2 500 francs par
Frédéric Bazille, toile montrant pour la première
fois la lumière naturelle et changeante. Ils
emménagent dans une maison à Argenteuil, près de
la Seine, après la naissance de leur premier
enfant. La guerre étant déclenchée en juillet
1870, ils quittent la capitale menacée où il n'a
ni logement ni ressources, pour
Trouville-sur-Mer4. Ils vivent ensuite à Vétheuil
où Camille décède le 5 septembre 1879 il la
peinte sur son lit de mort. Lors de son premier
déplacement au Royaume-Uni pour fuir la guerre
franco-allemande de 1870, il avait eu loccasion
dadmirer les œuvres du peintre britannique
Turner (17751851) et avait été impressionné par
sa manière de traiter la lumière, notamment dans
les œuvres présentant le brouillard de la Tamise.
Il avait rencontré à cette occasion le peintre
américain James Abbott McNeill Whistler
(18341903), également influencé par Turner, avec
lequel il sétait lié damitié. ../..
21Cest en 1872 quil avait peint un paysage du
port du Havre Impression soleil levant
(actuellement au musée Marmottan à Paris). Cette
œuvre avait été présentée au public lors de la
première exposition "des refusés" en 1874. La
manifestation navait pas eu le grand succès
attendu par les peintres et un grand nombre de
comptes rendus avaient été assez hostiles,
particulièrement celui provenant du critique
Louis Leroy du Charivari qui, inspiré par
lintitulé de ce tableau, sétait servi du mot
impression pour se moquer du style des
exposants, inventant par la même le terme
impressionniste. Lors de leur troisième
exposition en 1877, ces peintres reprirent à leur
compte le terme dimpressionnisme jugé approprié
pour identifier leur style. La première
exposition était organisée par un groupe de
peintres dont Monet avait pris la tête, la
Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs
et graveurs en réaction contre le Salon
officiel. La rencontre en 1873 avec le marchand
dart Paul Durand-Ruel qui devient son vendeur
attitré et lui verse une rente mensuelle, lui
permet de sortir de ses déboires financiers. En
1883, Monet loue alors le pressoir et son clos
normand à Giverny près de Vernon (Eure) et sy
installe alors définitivement. Il a exactement 43
ans et nest encore quau milieu de son
existence. Il aménage la grande maison pour
pouvoir y vivre avec sa nombreuse famille qui
comprend ses propres fils Jean et Michel, Alice
sa seconde femme et ses six enfants. Initialement
une partie de la propriété servait de pressoir
pour la production de cidre et de poiré. Les
fruits nécessaires à cette activité étaient
récoltés dans le verger que Monet va s'empresser
de convertir en un vaste jardin floral, sous le
regard incrédule des habitants de Giverny. Au
début, il n'est que locataire, mais il pourra
acheter la maison et le jardin attenant en 1890
quand sa situation financière se sera
améliorée. En 1884, commence sa longue amitié
avec lécrivain Octave Mirbeau, qui est désormais
son chantre attitré et contribua à sa
reconnaissance. En 1886, Paul Durand-Ruel lui
ouvre les portes du marché américain la
reconnaissance officielle quil obtient
outre-Atlantique a pour contrecoup de développer
le marché de lart impressionniste en France dans
les années 1890. En 1889, Auguste Rodin et
Claude Monet exposent conjointement Rien que
vous et moi dans la galerie parisienne de
Georges Petit. Cette exposition consacre les deux
artistes. ../.
22À partir de 1890 vient le temps des séries, genre
pictural connu de son ami Boudin, et dont lidée
s'était imposée peu à peu à partir de 1877 avec
les gares Saint-Lazare alors quil nhabitait pas
encore Giverny, et reprise après son installation
dans le village, par exemple en 1886 avec les
deux Essais de figure en plein-air (la Femme à
lombrelle tournée vers la droite et la Femme à
lombrelle tournée vers la gauche), les Rochers
de Belle-Île la même année et surtout la Petite
Creuse en 1889, lors de son séjour à Fresselines.
Cette période commence à proprement parler par
deux séries sattachant à des éléments de décor
naturels, Les Meules (de la fin 1890 au début
1891) et Les Peupliers (dans le courant de
lannée 1891), avant de revenir à un motif plus
humanisé, la Cathédrale de Rouen peinte sur le
motif entre 1892 et 1894 selon trois emplacements
distincts en face de lédifice et à différentes
heures du jour cette Série des Cathédrales de
Rouen achevée en atelier en 1894 constitue, selon
le titre de l'article que lui consacre son ami
Georges Clemenceau en 1895 à loccasion de
lexposition à la galerie Durand-Ruel de vingt de
ces vues, une véritable révolution en
peinture. En 1892, Monet épouse Alice Hoschedé
qui était sa maîtresse sans doute depuis 18757 ou
18768 et avec qui il vivait depuis lété 1878. Ce
nest quaprès le décès dErnest Hoschedé que
Monet peut enfin épouser Alice. Elle a eu six
enfants nés de son mariage avec Ernest quatre
filles, Blanche, Suzanne, Marthe et Germaine, et
deux garçons, Jacques et Jean-Pierre (1960), qui
se plaît à dire quil est le fils de Claude.
Monet a eu deux garçons Jean (1867-1914) et
Michel (1878-1966) de sa première union avec
Camille, lun et lautre décèdent sans laisser de
descendance, de sorte que Monet na eu aucune
postérité directe. En 1893, soit dix ans après
son emménagement dans sa maison de Giverny, il
achète un terrain partiellement marécageux et
traversé par un bras de rivière avec trois
tableaux. Il est situé idéalement en face de la
maison en contrebas du Chemin du Roy où passe une
voie de chemin de fer, ce qui fera dire à Georges
Clémenceau et en plus, il a le train chez lui !
. Il y crée le jardin deau avec son étang aux
nymphéas. Il lui inspirera quelques-unes de ses
toiles les plus connues, dont les toutes
dernières. ../..
23Ce quil avait vu à Londres dès 1870 lincita à y
revenir plusieurs fois. Lors de séjours de 1899 à
1901, prolongés par son travail en atelier
jusquen 1904, il peint une autre série de
tableaux, près dune centaine, sur le thème du
brouillard de Londres sur la Tamise. Monet
aimait particulièrement peindre la nature
contrôlée son propre jardin, ses nymphéas, son
étang et son pont, que le passionné des plantes
qu'il était avait patiemment aménagés au fil des
années. Il a également peint les berges de la
Seine. En 1914, Monet commence une nouvelle
grande série de peintures de nymphéas, sur la
suggestion de son ami Georges Clemenceau. À la
fin de sa vie, Monet souffrait d'une cataracte
qui altéra notablement sa vue. Sous les conseils
de Clemenceau (qui a exercé la médecine pendant
20 ans), il fut opéré de lœil droit dans les
difficiles conditions de lépoque. Affecté par
les modifications de ses perceptions visuelles
consécutives à lopération, il renonça à toute
intervention sur son œil gauche. La maladie
évoluant, elle eut un impact croissant sur ses
derniers tableaux. Claude Monet est décédé le 5
décembre 1926 et est enterré dans le cimetière de
léglise Sainte-Radegonde de Giverny. Accouru au
chevet du peintre, Clemenceau aurait insisté pour
quon ne recouvre pas le corps dun linceul noir,
en expliquant que cela n'était pas convenable
Pas de noir pour Monet ! Le noir nest pas une
couleur ! . Il aurait alors arraché les rideaux
aux motifs colorés de la fenêtre pour en
recouvrir la dépouille du peintre. Famille Claude
Monet épouse en 1870 en premières noces, Camille
Doncieux (18471879), avec qui il a deux enfants
Jean Monet (18671914), épouse en 1897 Blanche
Hoschedé, sans postérité Michel Monet
(1878-1966), sans postérité. Il épouse le 16
juillet 1892 en secondes noces Alice Hoschedé
(18441911), qui a déjà six enfants de son
premier mariage avec Ernest Hoschedé ces six
enfants ne sont pas de Claude Monet (sauf
peut-être le dernier, Jean-Pierre), mais celui-ci
les élève Marthe Hoschedé (18641925), épouse
en 1900 Theodore Earl Butler (18611936), sans
postérité Blanche Hoschedé (18651947), épouse
en 1897 Jean Monet (18671914), sans postérité
Suzanne Hoschedé (18681899), épouse en 1892
Theodore Earl Butler (18611936), deux enfants
Jacques Hoschedé (18691941), épouse en 1896
une Norvégienne Germaine Hoschedé (18731968),
épouse en 1902 Albert Salerou, et postérité
Jean-Pierre Hoschedé (18771960), parfois dit
fils naturel de Claude Monet, épouse en 1903
Geneviève Costaddau il a un fils, Maurice
(19191977), et descendance, notamment
lanimatrice de télévision Dorothée (1953).
Nanou et Stan le 12/01/2016