Title: 1.
1 1. Étymologie / Définitions2. Citations
sélectionnées3. Notions / Concepts / Prises de
vue Bien et bon. Mal et souffrance.4.
Questions / Discussion 3 questions, 20 mn
environ par question.5. En guise de
conclusion
Bien-Mal
Réunion préparée avec Sylvie Choudy et Mireille
Rosello.
2Étymologie et définitions
- Étymologie
- Bien vient du latin bene, de
même racine que bonus, bon. - Mal vient du latin malum, qui signifie aussi
souffrance. - Définitions
- Larousse sur internet (extrait)
- Bien
- Ce que prescrit une règle morale, par opposition
à ce qu'elle condamne conduite conforme à cette
prescription Distinguer le bien et le mal. - Ce qui est utile, nécessaire, profitable à
quelqu'un, à la collectivité, à quelque chose
Cette mesure a été un bien pour le commerce. - Mal
- Ce qui est contraire au bon, à la vertu ce qui
est condamné par la morale. - Ce qui est susceptible de nuire, de faire
souffrir, ce qui n'est pas adapté Le mal est
fait. - Dictionnaire de philosophie Durozoi et
Roussel (extrait)
3Citations sélectionnées
- Par Sylvie Toutes les fois qu'on fait
vraiment attention, on détruit du mal en soi. - Simone Weil.
- Par Mireille Le plus grand bien que nous
faisons aux autres hommes n'est pas de leur
communiquer notre richesse, mais de leur
découvrir la leur. Lavelle. - Par Jean-Paul
- La vie n'est de soi ni bien ni mal
c'est la place du bien et du mal selon que vous
la leur faites. Montaigne.
4 Notions / Concepts
A. Bien et bon
- La langue anglaise confond le bien (the good)
et le bon (good) - Chez Platon, le bien est un idéal dont le monde
imparfait doit toujours chercher à se rapprocher
(mythe de la caverne). - Pour Aristote, le bien correspond au
développement maximal de chaque être selon sa
nature propre. - Chez Epicure, le bien, c'est ce qui mène au
bonheur ou au simple plaisir. (eudémonisme ou
hédonisme) - Pour les stoïciens, le bien est la conformité à
lordre universel de la nature. - Chez Kant, le bien nest rien dautre que la
pure intention morale (il faut faire son devoir). - Chez Hobbes, comme chez Spinoza, le bon cest
ce qui plait, le mauvais ce qui déplait. Ainsi,
toujours relatif et subjectif, le bon nest pas
un absolu. -
Contrairement au bon, toujours relatif, la
notion de bien ne suppose-t-elle pas la
définition, sinon dun absolu, du moins dune
norme (d'où la morale) ?
5Notions / Concepts (suite)
- Mal et souffrance ?
- On peut prendre le mal métaphysiquement,
physiquement et moralement écrivait Leibniz. - Métaphysiquement Pourquoi lhomme
expérimente-t-il le mal ? Parce quil est
imparfait - répond Leibniz. En ce sens, volontiers écrit
avec majuscule, le Mal est le symbole de la - finitude, des souffrances et des malheurs qui
peuvent accabler lêtre humain. -
- Physiquement De même que la grêle fait
beaucoup de mal aux plantes (dommage - matériel), le mal physique est celui que
lhomme subit dans son corps (douleur
physiologique). - De ce point de vue, le mal physique est le
corolaire du mal métaphysique. - Moralement Le mal au sens moral est celui qui
provient de la transgression de la loi morale - qui définit le bien.
- Que le mal sappelle péché pour celui qui croit
en une morale divine (transgression dun
commandement de Dieu). - Ou quil sappelle faute contre lhumanité pour
celui qui, bien que ne croyant pas en Dieu, - estime (par raison ou compassion) quune
morale humaniste lui est nécessaire pour
réussir sa vie.
Qu'on le subisse ou qu'on en soit la cause, le
mal ne se réduit-il pas à la souffrance ?
6QUESTIONS
- Bien ou mal valeurs ou vérités ?
- Le bien et le mal sont-ils universels ?
- Par delà le bien et le mal, peut-on réussir sa
vie ?
7-
- Bien ou mal valeurs ou vérités ?
Animation Sylvie Choudy Valeurs et désirs
? Vérité et connaissance ? Sont-ils d'ordres
distincts ?
8 1. Bien ou mal valeurs ou vérités ?
- Vérité ?
- La vérité est lobjet au moins possible dune
connaissance dit ACS - Que nous ne la connaissions que partiellement ou
pas du tout, la vérité n'est-elle pas ce quelle
est indépendamment de ce que nous voulons ou
désirons ? - N'est-ce pas d'ailleurs pour cette raison que la
vérité s'impose à tous ? La vérité simpose à
tous (en tant qu'assise de la réalité)), certes,
mais nimpose rien (n'oblige à rien) dit CS. -
- Chercher à connaître la vérité, qui aurait-il
objectivement de plus important ?
Indépendamment de ce que nous voulons ou
désirons, la vérité ne s'impose-t-elle pas à nous
? Dans l'ordre de la vérité que pouvons nous
faire d'autre que d'essayer de comprendre et/ou
de connaître ?
- Valeur ?
- Une valeur, nest ce pas ce qui est le plus
important subjectivement, puisque nul ne peut
choisir à notre place ce qui est bien ou ce qui a
de la valeur pour soi ? - Comme dirait Spinoza, n'est-ce pas en effet quand
nous aimons que cest bien et non parce que cest
bien que nous aimons ? - Nest-ce pas pour cette raison que la morale est
toujours strictement personnelle ? - Si ce qui procède de l'ordre de la vérité nous
sert à comprendre, ce qui procède de l'ordre des
valeurs ne nous sert-il pas à juger et à agir ?
(diapo suivante théorie des ordres d'ACS)
Quelle valeur saurait être si personne ne voulût
quelle fût ? Contrairement à la vérité dont
nous dépendons, les valeurs ne dépendent-elles
pas de nous, de ce que nous voulons, aimons ou
désirons ?
Si le bien est ce vers quoi nous tendons, versus
le mal ce que nous voudrions éviter, comment le
bien et son contraire le mal pourraient-ils ne
pas ressortir à l'ordre des valeurs, à ce que
nous voulons ou désirons (versus rejetons) ?
9La hiérarchie des ordres dAndré
Comte-SponvillePrimats et primautés /Vérités et
valeurs
Vérités
Valeurs
Lamour Cest lordre de léthique. Cest ce qui
éclaire la morale. Cest la valeur suprême de
lesprit .
Enchaînement descendant des primats Pour
expliquer un ordre donné, On doit faire appel aux
ordres inférieurs Le primat est explicatif
cest lordre des causes et de la
connaissance. Cest ce qui sert à comprendre.
Hiérarchie ascendante des primautés Pour juger
un ordre donné, on doit faire appel aux ordres
supérieurs Cest lordre des valeurs et des
fins, qui tend au meilleur ou au plus
élevé. Cest ce qui sert à juger et à agir.
Lordre de la morale Cest lordre où lon se
pose la question du bien et du mal. Cest
lensemble des règles que lon se fixe soi-même.
Cest parce que nous ne sommes pas tout
amour que nous avons besoin dune morale.
Lordre juridico-politique Cest lordre où lon
se pose la question du légal et de
lillégal. Cest lordre des lois de la vie en
société. Cest parce que nous manquons de
moralité que nous avons besoin de lois.
- Lordre de lEconomie, des sciences et des
technologies - Cest lordre où lon se pose la question du vrai
et du faux. - Cest lordre de la vérité par excellence.
La dialectique primat de la vérité - primauté des
valeurs sexerce de proche en proche. On ne
passe du primat à la primauté quà la condition
de le vouloir cest le mouvement ascendant du
désir.
10- Le bien et le mal sont-ils universels ?
-
Animation Mireille Rosello Universalité de la
vérité ? Relativisme des valeurs ? La morale
peut-elle être universelle ?
11 2. Le bien et le mal sont-ils universels ?
- Relativisme des valeurs ?
- Quelle valeur saurait être si personne ne voulût
quelle fût ? - Nos valeurs ne dépendent-elles pas de nous, de ce
que nous voulons, aimons ou désirons ? - Toute valeur n'est-elle pas l'objet au moins
possible d'un désir ? - Comment la diversité des désirs pourrait-elle ne
pas induire le relativisme des valeurs ? - N'est-ce pas précisément parce qu'elles sont
strictement personnelles que les valeurs
auxquelles nous adhérons engagent notre
responsabilité pleine et entière ?
Relativisme du bien (versus du mal), autrement
dit de la morale l'expérience ne nous
apprend-elle pas en effet que ce qui est bien
(versus mal) pour les uns ne l'est pas forcément
pour les autres ?
- Universalité de la vérité ?
- Indépendamment de ce que nous voulons, aimons ou
désirons, la réalité ne s'impose-t-elle pas à
nous ? - L'incomplétude ou le relativisme des
connaissances que nous avons de la réalité, ne
prouve-t-il pas précisément l'absoluité et
l'universalité de la vérité que nous continuons
de chercher ? - N'est-il pas vrai que, contrairement aux valeurs
auxquelles nous adhérons et qui partant
s'imposent à nous, la vérité n'impose rien, pas
même que nous l'aimions ?
Si ce qui est bien ou mal est relatif et
personnel, la morale sous-tendue ne devrait elle
pas être universalisable sans contradiction pour
le bonheur de tous ?
Si le mal universel est la souffrance, en
antidote, le bien universel ne serait-il pas
l'amour ?
12- Par delà le bien et le mal, peut-on réussir sa
vie ?
Réussir sa vie ?
13 3. Par delà le bien et le mal, peut-on réussir
sa vie ?
- Réussir sa vie ?
- La sagesse n'est-elle pas l'idéal d'une vie
réussie qui, depuis les Grecs est l'un des buts
essentiels de la philosophie ? - Mais comment pourrait-on réussir sa vie sans
l'aimer, même si elle n'est pas toujours aimable
? - Comment le pourrais-je si mon amour propre, la
peur, le manque ou le mensonge y font obstacle ? - "La sagesse ne peut être ni une science ni une
technique" disait Aristote. Serait-ce parce
qu'elle porterait moins sur ce qui est vrai que
sur ce qui est bien pour soi et pour les autres ?
Plus sur les valeurs que sur la vérité ? - En fin de compte la sagesse ne serait-elle
atteinte que quand, comme dit ACS, "Il n'y a plus
que l'amour et la vérité"?
Réussir sa vie ne consisterait-il pas à résister
aux épreuves de la vie et/ou de l'ego pour
persister dans l'amour ?
- Peut-on aimer par delà le bien et le mal ?
- L'amour qui donne nest-il pas la convergence
du bon et du bien - Le bon (en soi) qui consiste à éprouver le
plaisir de vivre en donnant, - Le bien (hors de soi) qui consiste à faire à
l'égard d'autrui ce que l'on croit devoir faire
pour que sa vie soit plus heureuse, ne fut-ce
qu'en allégeant sa souffrance ?
Comment pourrait-on aimer sans éprouver la joie
de donner à autrui pour son bien ?
- Si réussir sa vie c'est aimer, comment le
pourrait-on par delà le bien et le mal, sans
vouloir faire du bien à autrui, ne fut-ce qu'en
allégeant sa souffrance ?
14En guise de conclusion
Le bien n'est-il pas le bon, quand on croit qu'il
l'est en soi et donc pas uniquement pour soi
? Quelle autre voie que l'amour pourrait en être
le chemin ?
15Prochaines réunions
- MDS Agde de 18h30 à 20h
- "Pouvoir" mardi 4 novembre
- "Epicurisme" mardi 2 décembre
- "Méditation" mardi 13 janvier
- MAM Béziers de 18h30 à 20h
- " La paix totale est-elle une utopie ? "
mercredi 10 décembre
Informations et documents sont disponibles sur
http//www.cafe-philo.eu/