Title: Pierre-Michel Menger
1Cluj Napoca Research Network Sociology of the
Arts 2014-9-4/6
La sociologie du travail artistique Acquis et
défis
- Pierre-Michel Menger
- Collège de France
- Ehess
- 8th midterm Conference of the European Research
Network Sociology of the Arts - Babes-Bolyai University, Cluj-Napoca
- 4-6 September 2014
2Introduction
- Un domaine de recherche très cumulatif
- Les propriétés de lorganisation du travail
artistique sont aisées à cerner division du
travail, forte individualisation des tâches et
des carrières, plasticité des génériques de la
production, création et conservation - Les dimensions monétaires et non monétaires du
travail sont directement séparables la question
de leurs relations (substitution ou
complémentarité) est omniprésente puisque les
actes de travail artistique sont considérés come
détenteurs dune valeur élevée daccomplissement
et générateurs de considérables inégalités
interindividuelles - Les facteurs de la réussite sont plus
indéterminés que dans beaucoup de professions
classées dans le voisinage des métiers le
puzzle analytique est attirant, car la
combinaison des facteurs offre suffisamment de
variabilité pour être explorée méthodiquement
3Introduction
- La cumulativité des recherches
- Les données sur les carrières des artistes et
sur les produits du travail (œuvres) sont
abondantes cest le résultat des propriétés
mêmes dorganisation du travail (contrats
bilatéraux, organisation par projet, architecture
variable des équipes, durabilité des œuvres,
documentation abondante sur leur production). Les
travaux historiques et économiques peuvent
emprunter les mêmes voies que les enquêtes
sociologiques. Biais de sélectivité - Beaucoup dénigmes ont été résolues lattitude
à légard du risque la tolérance surprenante à
légard des inégalités lexcès structurel
doffre la croissance simultanée de lemploi et
du chômage la question du talent le
comportement des politiques publiques (soutien de
loffre et de linnovation) - Laccès au résultat du travail, lœuvre, devient
possible lappareillage analytique concerne non
pas les significations (domaine de faible
falsifiabilité), mais le travail comme processus
(séquences, bifurcations, révisions, négociations)
4Introduction
- La cumulativité des recherches
- Forte convergence entre lanalyse sociologique et
lanalyse économique du travail et des
organisations dans les arts. Exemple les 6
arguments clés de Richard Caves, Creative
Industries, 2000 - Nobody knows (incertitude sur la réussite)
- Art for arts sake (motivation intrinsèque et
créativité) - Motley crew (stratification des emplois,
coordination et travail déquipe) - Infinite variety (compétition par loriginalité,
différenciation horizontale) - A list-B list (différenciation verticale,
évaluations hiérarchisantes, classements,
tournois de célébrité) - Ars longa (les œuvres comme biens durables ou
super-durables)
5Introduction
- Les défis
- La prolifération des données les nouvelles
méthodes denquête - La relation formation emploi
- Que sait-on des erreurs et des échecs?
- La somme des asymétries dinformation le
travail dévaluation - Le déterminisme technologique et limpact des
innovations techniques sur le travail artistique - Renouveler lanalyse des industries culturelles
économie de la production, gestion des données
qui travaille au juste? Le consommateur aussi? - Le travail artistique est-il soluble dans les
industries créatives? - Les apports de létude du travail artistique à la
sociologie du travail marginaux ou substantiels?
6A quelle espèce de travail se livre un artiste?
- La division du travail
- Le travail et lorganisation
- Organisations permanentes des questions
économiques (loi de Baumol) et sociologiques
(désutilité du travail artistique en
organisation, motivation, incitation, division
verticale du travail et degré dautonomie). - Carrières, travail féminin et discrimination en
organisation le cas des orchestres (Faulkner,
Willener AllmendingerHackman, CoulangeonRavet,
GoldinRouse) - Organisations par projet prépondérantes dans
les arts. Laboratoire danalyse des mécanismes de
flexibilité et de leur double versant
fonctionnel et numérique (Stinchcombe,
ChristophersonStorper, Menger , etc) gt réexamen
de la partition entre travail subordonné et
travail indépendant, de la relation entre
organisations (contrats, assemblages,
sous-traitances) -
7A quelle espèce de travail se livre un artiste?
- La variabilité des façons de travailler et la
capacité dinnover via le réaménagement des
systèmes de travail - Le paradigme beckerien de la différenciation
horizontale (chaîne de collaboration et
conventions de travail) gains et limites - Différenciation verticale la stratification
fonctionnelle des emplois (star jobs, guardian
jobs, foot-soldier jobs cf. Stinchcombe,
BaronKreps, Menger) - Lallongement des génériques de production des
œuvres et des spectacles comme résultante
(technologie, économie de projet, signalement
demployabilité) et comme symptôme
(contributorship vs authorship Pontille pour
les sciences) - La composition des équipes mécanismes
dappariement et diversité optimale (UzziSpiro
3 critères taille, proportion de nouveaux
venus, part des collaborations répétées). - Rôle clé des avancées en analyse des réseaux la
plasticité des formes organisationnelles et leur
reconfiguration incessante, terrain idéal -
8A quelle espèce de travail se livre un artiste?
- Contribuer à lanalyse de linnovation via
létude du travail et de son organisation - Le cas de la révolution baroque en musique
classique - Le travail au projet dans les arts visuels du
triangle peintre-marchand-critique (White) au
quadrilatère peintre-marchand-critique-conservateu
r de musée (Moulin) et au pentagone
peintre-marchand-critique-conservateur de
musée-curator (commissaire dexposition) une
internationalisation des espaces marchands de
lart (foires, réseaux et alliances de galeries)
et une redéfinition des relations entre
financiarisation du marché de lart et
consécration publique des artistes - Le rôle des agents dans la production littéraire
et dans linterconnexion du marché de la
littérature et du marché des biens audiovisuels
(Thompson) -
9A quelle espèce de travail se livre un artiste?
- La division du travail (fin)
- Contribuer à lanalyse de linnovation via
létude du travail et de son organisation - Le cas de la révolution baroque en musique
classique - Le travail au projet dans les arts visuels du
triangle peintre-marchand-critique (White) au
quadrilatère peintre-marchand-critique-conservateu
r de musée (Moulin) et au pentagone
peintre-marchand-critique-conservateur de
musée-curator (commissaire dexposition) une
internationalisation des espaces marchands de
lart (foires, réseaux et alliances de galeries)
et une redéfinition des relations entre
financiarisation du marché de lart et
consécration publique des artistes - Le rôle des agents dans la production littéraire
et dans linterconnexion du marché de la
littérature et du marché des biens audiovisuels
(Thompson) - Analyser le travail à même lœuvre manuscrits,
spectacles -
10A quelle espèce de travail se livre un artiste?
- Lartiste parmi les actifs similitudes et
différences avec le travail qualifié dans les
professions supérieures - Dans toutes les nomenclatures socio-professionnel
les, les artistes sont classés parmi les
professions supérieures. Mais ont des
caractéristiques désaccordées - 1) des revenus en moyenne situés au plus bas de
la catégorie dappartenance, des taux de chômage
et de sous-emploi plus élevés, des inégalités de
revenu plus importantes, un taux de multiactivité
très supérieur à la moyenne (Menger, Throsby) - 2) une position élevée des métiers artistiques
dans léchelle des professions au regard de la
satisfaction au travail, du prestige et de la
désirabilité de lactivité (Jencks, Rosen). - 3) des taux élevés de concentration dans les
grandes métropoles urbaines (écologie du travail
artistique Stinchcombe, Glaeser)
11La concentration des professionnels des arts, des
sports et des médias
- La concentration dune sélection de groupes
professionnels dans les métropoles américaines
selon la taille de celles-ci. - 2. Comparaison entre trois métropoles des USA et
les villes mondes (daprès MarkusenSchrock, 2006)
12A quelle espèce de travail se livre un artiste?
- Similitudes et différences avec le travail
qualifié dans les professions supérieures - Conséquences pour lidentification statistique
de la précision (systèmes statistiques nationaux)
à lélasticité des conceptions de la
professionnalité identité dintention (Unesco),
identité de redécoupage sectoriel (travailleurs
créatifs) - Comment définit-on un artiste?
13Gratifications, expérience et autonomie
- Trois arguments pour éclairer le paradoxe dun
monde professionnel à forte attractivité et à
faibles revenus moyens - Lanalyse par les moyennes pousse à recourir à
largument des différentiels compensateurs à
qualification donnée, un métier qui procure plus
de satisfaction offre des gratifications
psychiques qui viennent en soustraction du revenu
monétaire. - Parmi les caractéristiques qui expliquent la
satisfaction au travail figurent tout
particulièrement la forte autonomie dexercice,
la faible relation de subordination et la
variété des tâches exercées (le faible degré de
routine) - Les statistiques en coupe instantanée font
apparaître notamment une très forte pénalité
monétaire des jeunes artistes ou apprentis
artistes et un mauvais ajustement des équations
de salaires la formation initiale a un faible
pouvoir explicatif dans lanalyse des niveaux de
salaires (écarts interprofessionnels) et dans
celles des différences interindividuelles de
revenu. Le capital dexpérience professionnelle a
un pouvoir explicatif plus élevé.
14Risques et apprentissage
- Discussion des trois arguments
- 1. Largument des différences compensatrices se
heurte à lobservation des considérables
différences interindividuelles au sein dune même
profession artistique la satisfaction est-elle
faiblement dispersée alors que les revenus
monétaires sont très dispersés? Les artistes sont
les premiers à faire du qui perd gagne ou de la
fable du Laboureur et de ses enfants leur pain
quotidien le plus sûr moyen déchouer, cest
de vouloir le succès à tout prix (les paradoxes
de la rationalité instrumentale analysés par Jon
Elster notamment). Mais cest tendre à lextrême
le raisonnement dun revenu déquilibre par la
compensation psychique.
15Risques et apprentissage
- Discussion des trois arguments
- 2. Lautonomie et la faible subordination sont l
expression directe du mode dexercice de
lactivité celui-ci est essentiellement
indépendant, ou se rattache au salariat de
manière dérogatoire à travers lemploi au projet,
comme dans les arts du spectacle (cinéma,
théâtre, audiovisuel, danse, musique, les emplois
permanents en orchestre et théâtres lyriques
faisant seuls exception). - Or lexercice en indépendant ou en salarié par
mission et par projet, sans relation permanente
avec un employeur ou un donneur dordre unique,
reporte fortement le risque demploi sur
lindividu. La distribution des quantités
individuelles de travail est à peu près aussi
biaisée et inégalitaire que celle des revenus. Le
revenu est le produit dune quantité de travail
qui varie selon la demande et selon la réputation
de lindividu qui offre son travail. Le prix du
travail (au cachet, au forfait, ou au salaire
journalier) inclut une prime implicite de risque
pour compenser la discontinuité demploi, mais ne
varie pas selon que lindividu travaille beaucoup
ou peu dans lannée. Des revenus assurantiels
peuvent compenser le risque de chômage.
16Risques et apprentissage
- Discussion des trois arguments
- 3. Le rémunération salariale du travail est
habituellement expliquée comme le produit de
quatre facteurs effort, capital de
connaissances et de compétences, aptitudes et un
facteur aléatoire (conjoncture, variations
locales, mismatching). - Nous venons de voir que la quantité de travail,
quand elle est liée à une prestation, varie avec
la valeur reconnue à lartiste. Et quand elle est
incorporée dans une œuvre, la quantité de travail
peut être extrêmement variable. Et la relation
entre quantité et qualité de loutput très
variable dun art à lautre et dun projet à
lautre. Le niveau deffort est un concept et une
réalité difficiles à calibrer et à mesurer. - Par ailleurs, la variabilité des situations
augmente limpact du facteur aléatoire (un bon
comédien dans un mauvais film, la bonne
information sur un projet assorti aux aptitudes
de lartiste, une occasion de rencontre avec un
partenaire qui se révèle idéalement apparié)
17Risques et apprentissage
- Le puzzle analytique est donc celui-ci
- - Les propriétés du travail artistique
variabilité, différenciation, originalité,
innovation la situation de travail doit être
intrinsèquement formatrice - - Si les compétences nécessaires à une
professionnalisation réussie étaient aisément
définissables, transmissibles et détectables, le
système de formation filtrerait mieux les
candidats aux carrières dans la création. Cas
contrastés musique classique ou danse classique
vs littérature vs arts plastiques. - - Les équations de salaire nous disent que
lexpérience professionnelle joue un plus grand
rôle. Comment agit lexpérience professionnelle? - - Elle est formatrice et informatrice. Elle
permet daccumuler des compétences sur le tas,
mais elle révèle aussi à lindividu de quelles
aptitudes il est porteur.
18La cotation du travail par comparaison relative
- Lidentification des aptitudes et des qualités
nopère pas par une évaluation en termes absolus
(à laune dun standard) - Mesure ordinale et non cardinale des outputs du
travail artistique - Recours aux tournois de comparaison et de
compétition prix, hit-parades, castings,
auditions, classements (des plus mercantiles aux
plus nobles - du best-seller au Panthéon)
19Dynamique des carrières
- Modèle de carrière franchissement dépreuves de
comparaison relative, élimination du bruit des
facteurs aléatoires - Accumulation dexpériences et détermination dun
optimum dans leur diversification (courbe en U
inversé) - Amplification dynamique décarts interindividuels
daptitude initialement indéterminés - Segmentation par classes de réputation après un
certain nombre de tournois de comparaison - Appariements sélectifs productivité
individuelle plus élevée dans des équipes
homogènes en qualité, quand la fonction de
production nest pas simplement additive
20Inégalités et compétition
- Fortes inégalités de revenus vivre et
travailler sous la loi de Pareto - Le travail de création a besoin de comparaisons
interindividuelles (impossibilité de la création
dans un monde solipsiste) - La cotation ordinale des qualités individuelle
oriente les préférences des publics et
lorganisation et la taille des marchés
accroissent la concentration de la demande sur
ceux qui sont jugés le plus talentueux. Les
inégalités de revenu sont disproportionnées au
regard des différentiels daptitude. - Le talent nest quun pur différentiel, mais la
segmentation réputationnelle transforme les
classements ordinaux en imputations de qualité
substantielle. - Au total, faut-il admettre quun artiste a
commencé sous le régime de la motivation
intrinsèque (les gratifications non-monétaires)
et quil progresse dans la carrière en se situant
dans un univers de très fortes inégalités de
rémunération en demeurant insensible aux gains?
Ou que son comportement peut changer? Ou bien
est-il demblée sensible au fol espoir de gains
très élevés ?
21Compétition et motivation
- Les probabilités exprimées par la loi de Pareto
(80 des revenus et de la reconnaissance captés
par 20 des individus) devraient détourner
beaucoup dindividus de tels métiers. Mais - La motivation intrinsèque (largument que
laccomplissement de lactivité est
intrinsèquement gratifiant, car dépourvu dun
contrôle externe) intervient notamment quand
lindividu ignore sil détient les qualités
(abilities) nécessaires pour réussir. - Et elle peut conduire lindividu à surestimer ses
chances de succès. Car la compétition dans le
travail de création se déroule sous le principe
de loriginalité et de linnovation la
différenciation est horizontale, avant
denclencher des classements. - La compétition doit demeurer suffisamment
indirecte pour équilibrer deux facteurs - La créativité est exténuée par les situations de
contrôle externe de lactivité par des buts
assignés, mesurables et disciplinants. - Mais les gains (revenus, allocation dattention
et destime par autrui, reconnaissance sociale)
ont des propriétés informationnelles ils
renseignent lindividu sur la valeur de son
activité, a posteriori. Ce feedback
informationnel peut être accommodé de diverses
manières, pour corriger ce quil peut avoir de
démotivant, mais il correspond à la dynamique
dapprentissage et dacquisition dinformation
que jai évoquée.
22La variabilité des comportements
- Les chances daccomplissement en horizon
incertain la diversité des activités - Lautonomie et le contrôle exercés sur lactivité
supposent de diversifier les activités en
fonction de ces catégories et niveaux de
rétribution les enquêtes montrent comment les
artistes peuvent faire varier dun projet à
lautre la composition des rétributions évoquées
à linstant - Un bon test de cette gestion de la
diversification consiste à examiner comment les
artistes arbitrent quand la demande de travail
que leur procure une réputation est suffisante,
ils écartent les projets les moins formateurs,
ceux qui les renseignent le moins sur leur
potentiel de développement de leurs compétences,
et ceux qui les mettent au contact de partenaires
de moindre qualité.
23Les trois originalités du travail artistique
- Redéfinir les inégalités de réussite et des
chances daccomplissement en horizon incertain - La distribution des artistes selon le niveau de
réussite professionnelle peut se définir comme la
distribution des chances de diversification de
lactivité. La formation initiale équipe les
artistes pour accéder aux marchés des services
para-artistiques et extra-artistiques. Mais dans
lexercice des activités créatrices, la
segmentation des artistes opère selon la valeur
reconnue à leurs qualités, à partir de mécanismes
de sélection et de feedbacks informationnels qui
rythment le développement de compétences et
lexpression daptitudes mises en évidence sur
le tas. . - La première originalité du travail artistique
est, via la multiactivité, dassocier et de
hiérarchiser des modalités très différentes du
travail entendu comme une relation entre effort,
compétences, aptitudes et aléa. - La deuxième est dinciter les individus à
sengager dans des activités hautement
incertaines selon une dynamique de compétition
sélective sans annuler le ressort de la
motivation intrinsèque. - La troisième est de provoquer des inégalités de
situation considérables, une tolérance
inhabituelle à ces niveaux dinégalité et des
formules de mutualisation des risques qui sont
lenvers de la régulation par la compétition.
24Inégalités et asymétries
- Explorer les inégalités
- Le mécanisme davantage cumulatif la
démultiplication de son influence dans le système
demploi au projet - Cerner laléa dans la variabilité du système de
travail - Réseaux, intermédiation, information
- Tolérance aux inégalités le voile dignorance
comme réquisit et comme leurre gt la mise en
spectacle de lapesanteur sociale - Hérédité sociale dans les milieux artistiques
les mécanismes précis
25Les défis de la recherche sur le travail
artistique
- La relation formation emploi
- La relation formation - emploi
- Que sait-on des erreurs et des échecs? Analyser
laléa et le risque à même le travail, son
organisation et ses liens de collaboration - Renouveler lanalyse des industries culturelles
économie de la production, gestion des données,
analyse des contrats - gt Qui travaille au juste? Le consommateur aussi?
- Le travail artistique est-il soluble dans les
industries créatives? - Les asymétries dinformation le travail
dévaluation et la construction des réputations
26Les défis de la recherche sur le travail
artistique
- Lémergence des nouveaux métiers et la
reconfiguration des chaînes de collaboration et
des écologies professionnelles de travail. Deux
bons objets la notion dintermédiation (la
chaîne de valeur) et les pratiques dévaluation - Le problème de la décomposition du travail
artistique en tâches qualifier la routine et
linvention, étudier ce qui est délégable
(offshorable) - La créativité comme travail, réseau de
collaborations, et diversité de projets quels
matériaux? Génériques, contrats (voir SACD
opacités et asymétries)
27Les défis de la recherche sur le travail
artistique
- Limpact des innovations techniques sur le
travail artistique et sa rémunération - Quest-ce que lentrepreneuriat artistique?
- La prolifération des données les nouvelles
méthodes denquête - Les apports de létude du travail artistique à la
sociologie du travail marginaux ou substantiels?
28Artiste ou travailleur créatif?
- La composition de la catégorie des professions
artistiques une construction sociale évolutive - Un exemple les nomenclatures de lInsee
- Une économie politique de la catégorisation
professionnelle lémergence des travailleurs
créatifs - Une géographie nouvelle économie
dagglomération et villes mondes - Les artistes et la reconfiguration des politiques
culturelles nationales et locales
29Les villes mondes
Les 20 villes les plus connectées dans le réseau
des villes mondes (cité daprès Derudder et al.,
2010, p. 1868)
30Le créateur auteur vs lartiste salarié
- Trois scénarios dévolution du travail et de la
rémunération des artistes auteurs - 1) une communauté de producteurs dans une
économie de pur partage la question de la
rémunération du travail nest pas résolue - 2) une économie commerciale articulée à une
nouvelle gestion des droits dauteur deux
formules de rémunération par le droit dauteur
(individuelle, mutualisée) - 3) une économie hybride (e.g. Lessig, Remix,
2008) la législation de la propriété littéraire
évolue, sans être délégitimée - Un exemple la musique. Etre payé comme
prestataire de service (interprète) ou comme
auteur. Les disques et les concerts, biens
complémentaires, mais sources de revenus
progressivement substitutifs. - Lirrésistible attraction de lorganisation par
projet et de la rémunération des actes de travail
plutôt que le service dune rente dinnovateur
monopoleur - Mais report du risque à travers la mise en
concurrence (castings, appels doffre, projets
échelonnés)
31Lanalyse des contrats dans laudiovisuel
32Le créateur auteur vs lartiste salarié
- Les échéances dacceptation
33Lanalyse des contrats dans laudiovisuel
34Conclusion
- Les apports de létude du travail artistique à
la sociologie du travail marginaux ou
substantiels? -
- Les arts, terrain dapplication crédible
- Les arts, terrain dextrapolation incertain
- Les arts, terrain dexploration des
significations multiples du travail -