Title: ALCOOLISME
1ALCOOLISME
2Les modalités de consommation de lusage à la
dépendance
- La consommation moyenne dalcool par habitant
diminue régulièrement depuis 40 ans - La France demeure lun des premiers pays
consommateurs - Lalcool est la substance psychoactive la plus
consommée - Seuls 5 des Français déclarent nen avoir
jamais bu, 28 en consomment régulièrement, 17
tous les jours - 45.000 décès annuels sont imputables à lalcool
- Au moins 5.000.000 de Français ont des
difficultés médicales, psychologiques ou sociales
liées à lalcool - 2 à 3.000.000 sont dépendants
3Les modalités de consommation de lusage à la
dépendance
Dépendants
Traitement
Mésusage
Abus
Usage nocif
Prévention
Usage à risque
Usage sans dommages
Non-usage (abstinents)
4Usage sans dommages
- Usage simple, social
- Définition de lOMS
- 21 verres par semaine et 5 verres par occasion
chez lhomme - 14 verres par semaine et 4 verres par occasion
chez la femme - Quel que soit le type dalcool consommé, un verre
standard (tel que servi dans un débit de boisson)
contient dix grammes dalcool.
5Usage à risque
- Au-delà du seuil hebdomadaire
- Consommation qui par son importance peut avoir
des conséquences dommageables -
6Usage nocif
- Les consommations à problème sont simplement
définies par la survenue occasionnelle de
complications (sociales, familiales,
professionnelles, légales...) liées à lalcool.
7Abus
- Mode dutilisation inadéquat conduisant à une
altération du fonctionnement ou à une souffrance
cliniquement significative, caractérisée par la
présence dau moins une manifestation au cours
dune période de 12 mois. - Les manifestations retenues sont lincapacité
de remplir des obligations majeures, les
mauvaises performances, lutilisation répétée
physiquement dangereuse, les problèmes
judiciaires interpersonnels ou sociaux répétés,
persistants ou récurrents. - Les symptômes ne doivent pas atteindre les
critères de dépendance.
8Dépendance
- La dépendance est également définie par une
altération du fonctionnement ou une souffrance
significative au cours dune période de 12 mois. - Au moins trois critères positifs sur sept
proposés sont nécessaires au diagnostic. - Ces critères correspondent aux notions de
tolérance, de sevrage, dappétence (besoin ou
désir compulsif de consommer), et associent des
aspects sociocomportementaux.
9Syndrome de sevrage
- Tremblements, sueurs, tachycardie, nausées,
vomissements, anxiété, insomnie - Suivis de
- Delirium Tremens
- Hallucinations
- Convulsions
10Tolérance
- L'absorption régulière et fréquente d'une
substance toxique est suivie de réponses de
l'organisme de moins en moins marquées. Il s'agit
d'une réponse adaptative physiologique visant à
maintenir lhoméostasie afin de tenter de
conserver une activité normale malgré une
situation anormale. - Cette accoutumance induit une augmentation des
doses afin d'obtenir l'effet initial.
11Envies persistantes et aspects
sociocomportementaux
- Besoin ou désir compulsif puissant de consommer,
arrêts infructueux - Usage continu en dépit dun handicap
- Abandon dautres activités
- Poursuite de la consommation en dépit de
complications médicales et sociales
12Dépendance Alcoolique / Abus dAlcool
13Dépendance Alcoolique
14Abus dAlcool
15Evaluation de lalcoolodépendance
- Historique des consommations
- Inventaires des dommages
- Clinique de lalcoolisation
- Sévérité du syndrome de dépendance
- Parcours thérapeutique antérieur
- Statut motivationnel (stade de changement)
16Historique des consommations
Intégration usage
1er symptômes dépendance
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
1er dommages
1ère Ivresse
1er contact
risque
17Evaluation de lAD
- Historique des consommations
- Inventaires des dommages
- Clinique de lalcoolisation
- Sévérité du syndrome de dépendance
- Parcours thérapeutique antérieur
- Statut motivationnel (stade de changement)
18Inventaire des dommages (1)
Mésusage
Usage
Violence - Délits-crimes Aigu Accidents
rixes Ivresses compliquées Prise de risque
Dépendance
/- régulier
Somatiques Chronique Psychiques Sociaux -
Professionnels Relationnels
19Inventaires des dommages (2)
- Questionnaires systématiques
- Michigan Alcoholism Screening Test (MAST)
- Examen psychiatrique
- Intérêt des instruments (MINI)
- Commorbidité les fréquentes anxiété,
dépression - Eléments de personnalité
- Examen physique
- Foie, Membres inférieurs, ORL, Stomato
- Evaluation soicio-professionelle
20Evaluation de lAD
- Historique des consommations
- Inventaires des dommages
- Clinique de lalcoolisation
- Sévérité du syndrome de dépendance
- Parcours thérapeutique antérieur
- Statut motivationnel (stade de changement)
21Clinique de lalcoolisation
- Consommation déclarée dalcool
- Quantité x Fréquence
- Exprimée en grammes dalcool pur par jour
- Par semaine
- Détermination du mode
- Environnement
- Habitudes
- Approvisionnement, budget
- Cognitions-Emotions
22Exemple modeAlcoolisation Paroxystique
Intermittente
23Evaluation de lAD
- Historique des consommations
- Inventaires des dommages
- Clinique de lalcoolisation
- Sévérité du syndrome de dépendance
- Parcours thérapeutique antérieur
- Statut motivationnel (stade de changement)
24Indices de sévérité
- Nombre de critères (DSM-IV) ?
- Ancienneté des symptômes ?
- Retentissement des dommages ?
- Pressions (somatiques, fonctionnelles,
juridiques, conjugales, professionnelles) - Existence dun dépendance physique
- Echec des stratégies antérieures
25Evaluation de lAD
- Historique des consommations
- Inventaires des dommages
- Clinique de lalcoolisation
- Sévérité du syndrome de dépendance
- Parcours thérapeutique antérieur
- Statut motivationnel (stade de changement)
26Prédisposition au changement (1)
- Représentation des stratégies
- Acceptabilité des programmes thérapeutiques
- Stade motivationnel
27Etapes du traitement
I Pré-Sevrage
II Sevrage
III Post sevrage
J0
J360
Le changement
Préparer
Obtenir
Maintenir
Accompagnement
28Les stades du changement
indifférence
ambivalence
29Importance
A combien estimez-vous sur une échelle de 0 à
10 l'importance (le poids) des conséquences
négatives de votre consommation et la nécessité
d'y remédier ? . (0 Pas de conséquences et
pas utile d'y remédier 10 Importance maximale
et impériosité d'y remédier)
10
0
30Confiance
A combien estimez-vous sur une échelle de 0 à
10 votre capacité à modifier durablement votre
consommation ? (0 Je ne me sens pas du tout
capable actuellement10 Je me sens tout à fait
capable de faire quelque chose) Réponse /10
0
10
31Disposition au changement
Parfois, même si nous savons quun changement
est important et que nous sommes confiant en
notre capacité de le réaliser, nous ne sommes pas
toujours prêts à nous engager tout de suite à
faire ce changement. A combien estimez-vous sur
une échelle de 0 à 10 votre capacité à modifier
durablement votre consommation ? (0 Pas
prêt du tout à changer 10 Tout à fait prêt à
changer) Réponse /10
0
10
32Lalcoolisme féminin
- Alcoolisme solitaire,
- Recherche de livresse ou du sommeil,
- Souvent dissimulé (culpabilité)
- Dépression associée, anxiété troubles de la
personnalité solitude, divorce - Epidémiologie
- Consommation moyenne moins importante (9 verres
contre 16), - Age de début plus tardif, 2 pics de prévalence
(20-24 ans et 50 ans) - Abus 4.4 chez la femme (24.3 chez lhomme)
- Dépendance 4 chez la femme (7 chez lhomme)
- Sexe ratio varie de 2/1 à 6/1 avec une différence
selon le pays (115/1 en Chine)
33Sevrage
34Modalités de sevrage
35Modalités de sevrageLes contre-indications du
sevrage ambulatoire
36Constat
- La quantité de traitement ne semble pas avoir
réellement d'influence sur le résultat
alcoologique - ? plus nest pas toujours synonyme de mieux.
- Les essais cliniques attribuant aléatoirement des
patients alcoolodépendants à des traitements
résidentiels ou ambulatoires ou à des traitements
longs ou courts ne montrent habituellement pas de
différence de résultat en termes de rechute ou de
consommation. - Cela ne signifie pas quil faille renoncer aux
prises en charge résidentielles, mais que leur
indication tienne aussi compte dautres critères
comme la sévérité de la situation sur le plan
médical, psychologique ou social.
37Maintien
38Histoire naturelle Evolution de la
consommation d'alcool à 10 ans
- Abstinence ou amélioration stable 30 40
- Pas damélioration 20 - 25
- Alternance abstinence/consommation 30
45 -
Powell et al. Prediction of drinking outcomes for
male alcoholics after 10 to 14 years.
Alcoholism Clinical Experimental Research
199822(3)559-66.
39Facteurs prédictifs déchec au traitement ou
mauvais pronostic ?
- Importance de la consommation d'alcool
- Sexe (homme)
- Faible motivation
- Problème psychiatrique sévère
- Environnement défavorable
- Sociopathie
Vaillant G. et al. Prospective study of
alcoholism treatment. Eight-year follow-up.
American Journal of Psychiatry
198375455-63. Yates W. et Al. Description and
predictive validity of a high-risk alcoholism
relapse model. J Stud alcohol 199354645-51.
40 Histoire naturelle vs traitement
Vaillant GE. A long-term follow-up of male
alcohol abuse. Archives of General Psychiatry
199653243-9. Shaw GK et Al. Alcoholism a
long-term follow-up study of participants in an
alcohol treatment programme. Alcohol
Alcoholism 199732(4)527-35.
41Alcoolodépendance Arsenal du maintien
- Psychothérapies
- Motivationnelles
- De soutien
- Analytique ou dinspiration
- Cognitives et Comportementales (TCC)
- Relaxation
- Familiales
- Médicaments
- Antabuse
- Réducteurs de l appétence
- Psychotropes
- Sociothérapie Mouvements anciens buveurs
42Evaluation à 1 an de patients traités
J. A. VIAMONTE. Am. J. Psychiatry 128 12 , 1972
43Efficacité
- Des revues systématiques et des méta-analyses
détudes scientifiques montrent que certains
traitements sont efficaces, alors que d'autres le
sont peu ou pas. - Les approches qui ont la meilleure efficacité
dans le traitement de l'alcoolodépendance sont - - l'entretien motivationnel
- - les approches cognitives et
comportementales - - l'implication des proches
- - certains médicaments.
44"Quel meilleur traitement pour quel patient
?"Etude MATCH
- Matching Alcoholism Treatment to Client
Heterogeneity (1993-1997) - OBJECTIFS
- Identifier les caractéristiques individuelles des
patients alcoolo-dépendants associées à
l'efficacité de 3 types de prise en charge. - TRAITEMENTS
- Cognitive Behavioral Coping Skills Therapy (CBT)
- Motivational Enhancement Therapy (MET)
- Twelve Step Facilitation Therapy (TST)
45Résultats à 1 an
- AUCUNE DIFFERENCE ENTRE LES DIFFERENTS
TRAITEMENTS - - Ni pour la consommation d'alcool
- - Ni pour les critères de bon fonctionnement
46MATCH-RésultatsCoût des traitements
47MATCH-RésultatsRapport coût/efficacité
- A long terme, les différents traitements ayant
les mêmes performances, le traitement MET a
le meilleur rapport coût/ efficacité
48MATCH-RésultatsConclusion
- Tous les traitements, même une rencontre brève,
- permettent une amélioration de 30.
- Il existe probablement des sous -groupes
répondeurs - On ne sait toujours pas les identifier
49ACCOMPAGNEMENT DES PATIENTS ALCOOLODEPENDANTS
Vers une alcoologie fondée sur les preuves
scientifiquesSociété Française dAlcoologie 2009
50Contenu de la prise en chargeLa combinaison des
traitements
- La motivation des patients est un élément central
du succès du traitement de la dépendance à
l'alcool. - Les techniques cognitives et comportementales
constituent la base du traitement des problèmes
d'alcool. - L'inclusion de membres de la famille est associée
à des résultats plus favorables. - La participation des patients à des groupes
d'entraide est associée au succès du traitement. - Certains médicaments
51Conditions de la prise en charge
- Ses modalités (ambulatoire ou résidentiel
individuel, en famille ou en groupe) et sa durée
doivent être prises en considération. - La durée des traitements est variable, sétend
d'interventions brèves, limitées dans le temps
pour les patients qui ont des problèmes modérés,
à des prises en charge au long cours dans les
situations les plus graves.
52Limites
- La rechute est la règle. Elle ne doit pas être
interprétée comme un échec et justifie la reprise
du traitement. - Une comorbidité psychiatrique est présente dans
la moitié des cas de dépendance à l'alcool et
doit être traitée parallèlement.