Title: R
1RÉPARATION DES AT/MP DANS LA FONCTION PUBLIQUE
ÉVOLUTION DE LA JURISPRUDENCE
2LA RÈGLE DU FORFAIT DE PENSIONS (1)
- Indemnisation forfaitaire en cas de maladie ou
d'accident contracté en service ouvrant droit à
réparation - Impossibilité d'indemnisation complémentaire pour
un autre chef de préjudice que le préjudice
corporel - Impossibilité d'engager une action de droit
commun contre son employeur - ex mise en jeu de la responsabilité pour faute
3LA RÈGLE DU FORFAIT DE PENSIONS (2)
- Nombreuses critiques depuis des années
- Absence de réparation intégrale même en cas de
faute de l'employeur - Absence de reconnaissance en justice d'une faute
grave de l'employeur ? pas de sanction infligée à
l'employeur - Disparités de traitement dans certains cas
- Ex agent de la FPE victime d'un accident de
trajet (mauvais entretien de la route) - ? Pas de recours possible si survenu sur RN
- ? Recours possible si survenu sur route
départementale
4LA RÈGLE DU FORFAIT DE PENSIONS (3)
- Réforme progressivement dégagée de la
jurisprudence - Arrêts Bernard et Castanet du 15/12/2000 (Conseil
d'État) - Jugement de la Cour Administrative d'Appel de
Nancy du 15/10/2002 - Arrêt Moya-Caville du 4/7/2003
5ARRÊTS BERNARD ET CASTANET (1) (CONSEIL D'ÉTAT
15/12/2000)
- Arrêt Bernard
- Mme Bernard victime d'un accident de trajet ?
soignée dans l'hôpital qui l'employait - Consolidation puis octroi d'une ATI
- Recours administratifs pour indemnisation
complémentaire (mise en cause de la qualité des
soins) rejetés en s'appuyant sur la règle du
forfait de pension - Requête auprès du Conseil d'État qui conclut que
- les dispositions réglementaires fixent le
caractère forfaitaire de la réparation du
préjudice en cas d'AS/MCS - Mais ne s'opposent pas à une action en
responsabilité pour faute contre l'hôpital en cas
d'insuffisance dans les soins ou de fautes
médicales
6ARRÊTS BERNARD ET CASTANET (2) (CONSEIL D'ÉTAT
15/12/2000)
- Arrêt Castanet décision complémentaire
- ? Conséquences des arrêts Bernard et Castanet
assouplissement de la règle du forfait de pension
rendant recevable une action en droit commun dès
lors qu'une faute de l'employeur est reconnue.
7JUGEMENT DE LA CAA DE NANCY 15/10/02
- HDLM de Monsieur S (1)
- Infirmier titulaire au CHU de Reims
- 24/12/85 contracte une hépatite B en dispensant
des soins aux malades - 2 Arrêts de W d'un mois
- Disparition des manifestations cliniques dans les
suites - Reconnue comme AS n'ouvrant pas droit à
réparation au titre de l'ATI - 6/1990 démission de la FPH embauche comme
délégué médical dans un labo pharmaceutique
8JUGEMENT DE LA CAA DE NANCY 15/10/02
- HDLM de Monsieur S (2)
- Hospitalisation (10/1992) diagnostic d'une
hépatite C - De 9/93 à 01/95 arrêt de W
- 25/11/93 reconnaissance par la CDR de l'HVC
comme complication de l'AS de 1985 - Greffe hépatique en 1994
- Démission de son emploi en 1996 (contraintes
incompatibles avec son traitement) - Nouvelle hospitalisation en 2001 et traitement
lourd depuis
9- Les différents recours de Monsieur S
- Demande d'indemnisation par le CHU de Reims
- Pour le préjudice corporel subi
- Pour les pertes de salaires liées à l'AW de 9/93
à 1/95 - ? demande rejetée le 26/8/96
- Recours devant le Tribunal administratif de
Châlons en Champagne rejeté de 22/12/98 - Recours auprès de la CAA de Nancy le 15/3/99
- Demande d'annulation de ces 2 décisions
- Demande de réparation des pertes de salaires
liées à l'AW - Demande d'indemnisation des préjudices "subis du
fait des souffrances physiques, des troubles dans
les conditions d'existence, de l'atteinte à
l'intégrité physique et de l'IPP"
10CONCLUSIONS DE LA CAA DE NANCY
- Droit au remboursement des frais médicaux liés
directement à l'HVC, car reconnue comme
complication de l'AS de 85 - Absence de possibilité d'indemnisation
forfaitaire - Pas d'ATI car incapacité survenue après radiation
des cadres - Pas de RVI car radiation des cadres pour raison
extérieure à la maladie contractée en service - Seul le droit commun peut permettre d'obtenir
réparation intégrale des préjudices - Annulation des décisions du tribunal
administratif - Condamnation du CHU de Reims à verser 44 000
euros ( 1000 euros pour frais de dossier)
11ARRÊT MOYA-CAVILLE (CONSEIL D'ÉTAT (4/7/03)
- HDLM
- Mme MOYA-CAVILLE employée par CHU de Montpellier
depuis 1978 (ASH puis AS) - Allergie au formol reconnue comme MCS
- Aggravation progressive de l'affection jusqu'à
incapacité permanente à exercer ses fonctions - Retraite pour invalidité le 1/10/91 avec
attribution d'une RVI en complément de la pension
d'invalidité
12- Les différents recours administratifs (1)
- Demande au CHU de Montpellier de réparation pour
l'ensemble des préjudices (mise en jeu de la
responsabilité pour faute) rejetée - 26/1/93 demande au Tribunal administratif de
Montpellier de - Condamnation du CHU à réparer l'ensemble des
préjudices - Versement du demi-traitement non perçu pendant
une partie du Congé maladie du 1/10/90 au 30/9/91 - Remboursement des frais de cure thermale
- ? Requête rejetée le 27/11/96 (règle forfaitaire
de la pension)
13- Les différents recours administratifs (2)
- Demande d'annulation du jugement du Tribunal
administratif de Montpellier auprès de la CAA de
Marseille - ? rejetée le 18/5/99
- Requête auprès du Conseil d'État (2/8/99)
Demande d'annulation du jugement de la CAA de
Marseille
14ARRÊT MOYACONCLUSIONS DU CONSEIL D'ÉTAT (1)
- Les dispositions réglementaires déterminent le
caractère forfaitaire de la réparation pour
atteinte à l'intégrité physique en cas d'AT/MP - MAIS ne s'opposent pas à la réparation des autres
chefs de préjudice souffrances physiques ou
morales, préjudices esthétiques et d'agrément - MÊME EN L'ABSENCE DE FAUTE DE L'EMPLOYEUR
15ARRÊT MOYACONCLUSIONS DU CONSEIL D'ÉTAT (2)
- D'après les conclusions de l'expertise diligentée
par le Tribunal administratif de Montpellier, la
victime a subi - D'importantes souffrances physiques
- Un préjudice esthétique
- D'importantes souffrances morales (risque
permanent d'affection sévère en cas de contact
avec l'allergène) - ? En l'absence de faute de la victime atténuant
la responsabilité du CHU versement de 30000
euros pour réparation de l'ensemble des préjudices
16ARRÊT MOYACONCLUSIONS DU CONSEIL D'ÉTAT (3)
- D'après les droits ouverts à la reconnaissance
d'une MCS (intégralité du traitement pendant les
congés liés à cette MCS et remboursement des
frais médicaux) - Condamnation du CHU à rembourser le
demi-traitement non perçu par la victime du
1/1/91 au 30/9/91 - Mais rejet de la demande de remboursement des
frais de cure thermale (pas de justificatifs)
17ARRÊT MOYACONCLUSIONS DU CONSEIL D'ÉTAT (4)
- Droit aux intérêts des sommes dues par le CHU (à
partir de l'enregistrement de sa demande au
tribunal administratif de Montpellier) - Condamnation du CHU au remboursement des frais de
dossiers exposés par Mme MOYA devant le Conseil
d'État
18CONSÉQUENCES DE L'ARRÊT MOYA EN TERME DE
JURISPRUDENCE
- Met fin à la règle du forfait de pension
- Maintien du caractère forfaitaire de la
réparation au titre du préjudice corporel - Mais possibilité d'indemnisation complémentaire
au titre des autres chefs de préjudice même en
l'absence de faute de l'employeur - Possibilité d'engager une action de droit commun
en vue de réparation intégrale du dommage,
notamment en cas de faute de l'employeur
19MERCI DE VOTREATTENTION