Title: La douleur neuropathique en rhumatologie
1La douleur neuropathique en rhumatologie
- Pascal Cintasservice dexplorations
fonctionnelles neurologiquesToulouse Rangueil
2Plusieurs situations
Douleur par excès de nociception
Douleur neuropathique
Douleurs mixtes
- Il faut donc
- Sattacher à rechercher la composante
neuropathique - Traiter les deux composantes
3Etiologies
- Radiculaires dorigine rachidienne ou
post-opératoire - Tronculaires canal carpien, cubital au coude,
SPE au col, canal tarsien - Polyneuropathies ou neuropathies tronculaires au
cours de maladies systémiques
4Long-term outcomes of surgical and nonsurgical
management of lumbar spinal stenosis 8 to 10
year results from the maine lumbar spine study.
- Atlas SJ. Spine 2005
- Suivi entre 8 et 10 ans de 123 patients
- groupe traité chirurgicalement (63 patients)
- groupe traité médicalement (60 patients)
kinésithérapie, infiltrations, traitement
médicamenteux symptomatiques
5(No Transcript)
6Long-Term Outcomes of Surgical and Nonsurgical
Management of Sciatica Secondary to a Lumbar Disc
Herniation 10 Year Results from the Maine Lumbar
Spine Study
- Atlas SJ. Spine 2005
- Suivi à 10 ans de 400 patients
- groupe traité chirurgicalement (217 patients)
- groupe traité médicalement (183 patients)
kinésithérapie, infiltrations, traitement
médicamenteux symptomatiques
7(No Transcript)
8(No Transcript)
934 des patients décrivent une douleur
neuropathique
10ATF3 (marqueur dagression neuronale) au niveau
du ganglion rachidien
Densité en fibres sensitives cutanées plantaires
11Ostéoarthrites du genou
- Présence dune composante neuropathique décrite
dans plus de 30 - Dans ce modèle
- - marqueurs dagression neuronale des ggl
rachidiens - - diminution de la densité en fibres
intra-épidermale - - microgliose spinale
- - inhibée par ladministration de prégabaline
Intérêt des traitements antiépileptiques précoces?
12Les étiologies systémiques exemples la PR, le
SGS, le LED
13Polyarthrite rhumatoïde et neuropathie
- Classiquement rare,
- Il convient de différentier
- La neuropathie dysimmune
- La neuropathie iatrogène
- La neuropathie tronculaire
141 La neuropathie dysimmune
- Hart 1957 exceptionnelle Good 1965 2/3 des
vétérans porteurs dune PR ont une plainte
sensitive - Agarwal 2007 étude prospective de 108 patients
- 21 ont une plainte sensitive
- 65 ont une neuropathie identifiée par lEMG dont
plus des 2/3 sont des axonopathies sensitives ou
sensitivo-motrices - Les multinévrites sont rares mais quelques signes
dinfiltrats périvasculaires - Corrélée à la durée de la maladie mais 12
patients présentaient une neuropathie précoce - Corrélée à la présence dantigangliosides et
antisulfatides mais pas à lactivité de la PR
152 La neuropathie iatrogène
- Les sels dor neuropathie le plus souvent
rapidement progressive apparaissant après
plusieurs mois de traitement - Neuropathie sensitive démyélinisante
- Dissociation albuminocytologique du LCR
- Associée parfois à neuromyotonie et myokimies
- Plus rarement axonopathie sensitive
- Régressive à larrêt du traitement mais parfois
rebond transitoire - Leflunomide incidence proche de 10
- Plus fréquent si population à risque age,
diabète, médicaments neurotoxiques - Résolutive dans 50 des cas
16Les neuropathies aux anti-TNFa
- Plusieurs cas de neuropathies dysimmunes
- Authentiques Guillain Barré
- Des polyradiculites chroniques
- Des neuropathies motrices multifocales
17Présence danticorps anti gangliosides de type GM1
18(No Transcript)
193 La neuropathie tronculaire compressive
- Syndrome du canal carpien, canal tarsien
- Incidence mal évaluée allant de 15 à 42
- Augmentée par la présence dune ténosynovite des
fléchisseurs des doigts 47 versus 13 - Pas de corrélation clinique et EMG
- Parfois amélioré par le traitement de la PR
20Syndrome de Gougerot
- Incidence des neuropathies 7 à 21
- Plusieurs tableaux cliniques
- Axonopathie distale insidieuse fréquemment
associée à une neuropathie autonome - Neuropathie ataxiante/ganglionopathie
- Mononeuropathies trijumeau, IX, X
- A noter la fréquente discordance sérologique (SSA
40, SSB 26) - Traitement non codifié et fréquemment décevant
21Le LED
- Lincidence des atteintes périphériques varie de
2 à 18 - Plusieurs tableaux cliniques
- Mononeuropathies en particulier trijéminales
- Les polyneuropathies sensitive
- Les polyradiculonévrites
- Traitement par immunosuppresseurs
22Evaluation de la douleur
23Identifier une DN
- Essentiellement clinique
- Association de symptômes spontanés et provoqués
- Association de douleurs continues et
paroxystiques - Associations de symptômes fourmillements,
brûlures, constriction, décharge électrique - Diagnostic facilité par le DN4
24Bouhassira et al. pain 2008
25Score supérieur ou égal à 4 Sensibilité 82.9
Spécificité 89.9
26Douleur provoquée
réponse
Intensité stimulus
allodynie
hyperpathie
27Douleur évoquée
Stimuli thermique/mécanique Non-douloureux
Stimuli thermique/mécanique douloureux
28(No Transcript)
29EVA
Douleur maximale imaginable
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Absence de douleur
EN
douleur score
Absente Faible Modérée Intense Extrêmement intense 0 1 2 3 4
EVS
30Echelles dévaluation de lintensité de la douleur
- Ne donnent pas dinformation sur la nature de la
plainte douloureuse - Ne peuvent pas servir à comparer des patients
entre-eux - Permettent uniquement des comparaisons
intra-individuelles - Aident à identifier des patients nécessitant un
traitement de la douleur - Implication limitée pour la décision
thérapeutique - Facilite le suivi du patient
31- Éléments de physiopathologie
32cortex
thalamus
tronc cérébral
moelle épinière
champ récepteur
peau
viscères
muscles
articulations
33Mécanismes périphériques
1. Sensibilisation des récepteurs
périphériques 2. Activité électrique spontanée
F. Ad et C 3. Ephapse 4. Modifications
phénotypiques
34Sensibilisation des récepteurs
fibre C
fibre Ab
périphérie
moelle
35Activation tonique des fibres C
Libération AAE (glutamate)
Excitotoxicité
Destruction des interneurones inhibiteurs
Activation des récepteurs NMDA
Réarrangements histologiques médullaires
36Contrôle inhibiteur descendant
- Exercé depuis le tronc cérébral
- Mise en jeu
- sérotonine
- noradrénaline
- opioïdes endogènes
-
37Les traitements
- Les antidépresseurs
- Les antiépileptiques
38Les antidépresseurs
39Les antidépresseurs
- Antidépresseurs tricycliques
- Neuropathie diabétique, post-zostérienne,
trigéminale - Bloqueur de la recapture Nor-épinéphrine et 5-HT,
renforce le contrôle inhibiteur descendant - Bloqueur des canaux Na et Ca et des récepteurs
à adénosine et NMDA - Amitriptyline (Laroxyl, Elavil) max 1mg/kg,
indication algie rebelle - Imipramine (Tofranil) indication douleur
neuropathique, algie rebelle 100 mg/j
40Les antidépresseurs
- Inhibiteur de la recapture de la serotonine et de
la noradrénaline (IRSNA) - Duloxetine (Cimbalta)
- 2 études ds neuropathie diabétique (pain 2005,
neurology 2006) diminution significative de la
dl, dose dépendantes. Peu deffet sur allodynie.
Amélioration des activités, indépendamment de
lhumeur - Augmente la glycémie
- Risque de crise hypertensive
41- Inhibiteur de la recapture de la serotonine et de
la noradrénaline (IRSNA) - Venlafaxine (Effexor)
- Inhibiteur mixte de la serotonine et de la
noradrénaline - Effets 2d nervosité, sueurs, hypertension
- Doses moyennes 75 mg/j
- Études neuropathie post-chirurgicale,
post-mammectomie,polyneuropathie - Milnacipram (Ixel)
- 1 étude dans la FM, 1 publication sur 5 patients
(50-150mg/j) avec douleurs chroniques variées
retrouve une amélioration de lEVA de 86
42Les antidépresseurs
- Mirtazapine (Norset)
- Noradrenergique et spécifique serotoninergique
antidépresseur (NASSA), - Effet antalgique démontré chez la souris de façon
dose dépendante avec un effet plafond au delà de
10 mg/kg, effet antalgique antagonisé par la
naloxone (effet opioïde) - 1 étude dans la FM et une étude en cancérologie
(20) démontrant une amélioration de la douleur
mais aussi de lhumeur, du poids , de lappétit,
diminution de lanxiété et de linsomnie.
43Les antidépresseurs
- Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la
sérotonine (IRSS) - Sertaline (Zoloft), fluoxetine (Prozac),
paroxetine (Déroxat, Divarius), citalopram
(Seropram) - Plus efficace que placebo, moins efficace que
ADTC mais avec moins deffets secondaires - Effets secondaires anxiété, insomnie, maux de
tête, surveillance du bilan hépatique,
interaction fréquente avec les AVK - Tout arrêt brutal peut entraîner un syndrome de
sevrage
44Efficacité
Tricycliques
IRS NA
IRS
Tolérance
45(No Transcript)
46Antiépileptiques
- Plusieurs mécanismes daction
- Bloqueurs canaux Na (carbamazepine,
oxcarbamazepine, lamotrigine, topiramate) - Potentiation GABA (topiramate)
- Bloqueurs canaux Ca(lamotrigine topiramate)
- Antagoniste AMPA (topiramate)
- Modulation canaux calciques voltage dépendants
(gabapentin, prégabalin)
47Gabapentin
- Indication
- Douleurs post-zostériennes de ladulte
- Mécanisme daction
- Modulateur des canaux Ca
48Gabapentin
- Essai multicentrique randomisé contre placebo
(153 vs 152 patients) Serpell et al.Gabapentin
in neuropathic pain syndromes a randomised,
double-blind, placebo-controlled trial. Pain
2002 - 900 à 2400mg/j
- Effet significatif sur
- douleur,
- Qualité de vie
4921
14
50(No Transcript)
51(No Transcript)
52Prégabalin
- Indication
- Douleurs neuropathiques périphériques et
centrales de ladulte
Modulateur des canaux calciques
53Évolution des scores moyens hebdomadaires de la
douleur
54- Efficacité sur lanxiété généralisée
Rickels et al. 2005
55Carbamazepine, Oxcarbamazepine
- Mécanisme daction
- Bloqueur des canaux Na
- 2 essais contrôlésefficacité des posologies de
200 à 600mg/j - Tolérance 25/40 patients (instabilité,
somnolence, hyponatrémie) - CBZ (600 mg) vs nortriptyline (60mg) efficacité
légèrement plus faible (NS) mais meilleure
tolérance de la CBZ - Efficace essentiellement sur les décharges
électriques
56Phénytoine
- Essais ouverts prometteurs maisessai contrôlé
négatif - Risque de neuropathie induite
- Risque de déséquilibre diabétique
Acide Valproïque
- Essais contradictoires
- Effets secondaires gênants
Lamotrigine
- 2 essais ont démontré une efficacité pour des
posologies de 50 à 400mg/j avec un groupe de très
bon répondeurs - Bonne tolérance si précautions de titration
57(No Transcript)
58- Autres alternatives thérapeutiques
59Les morphiniques
- Activation des récepteurs mu situés au niveau pré
et post synaptique du premier neurone, au niveau
des cordons postérieurs de la moelle et des
centres supra spinaux. - Le tramadol
- La morphine
60le tramadol
- Effet récepteurs mu et noradrénergique
- 4 essais contre placébo. Le bénéfice relatif (50
de douleur en moins) est de 1.7 - NNT 3.8
- Effets secondaires supérieurs aux tricycliques et
anti-épileptiques - 1 essai contre clomipramine problème
méthodologique - Permet de combiner un effet sérotoninergique
61La morphine
- Revue cochrane 2006
- Bénéfice / placebo de 20 à 30
- Aucune donnée sur le long terme
- Problèmes de dépendance et dabus non élucidés
- Pas deffet sur la douleur aigue
62Les topiques locaux
- La capsaïcine
- Contenue dans le piment
- Entraîne une sensibilisation des fibres C par
libération de substance P - La répétition des applications entraîne une
désensibilisation par déplétion en substance P - Efficace mais mal toléré
- QUTENZA
63- Les dérivés de la lidocaïne 5
- Efficacité sur toutes les modalités de la douleur
neuropathique - Nécessité de douleurs circonscrites
- Inefficace si anesthésie
- VERSATIS
64La neurostimulation transcutanée
- Basée sur le principe du gate control
- Efficace sur les douleurs neuropathiques
- Localisées
- Sans anesthésie
- Inefficace voire aggravantesi allodynie
65Autres
- Acupuncture
- Relaxation
- Sophrologie
- Psychothérapie comportementale
66Conclusion
- La prise en charge des douleurs, en particulier
neuropathiques reste un problème de santé
publique - Lidentification des douleurs neuropathiques
repose pourtant sur une évaluation clinique
simple - La mise en place précoce de traitements
appropriés permet un soulagement dune majorité
de patients