Title: L'enseignement social de l'
1L'enseignement social de l'Église catholique2
DÉVELOPPEMENT HISTORIQUED'UNE DOCTRINEDES PÈRES
DE L'ÉGLISE À JEAN-PAUL II
- Diaporama réalisé sur la base de louvrage épuisé
chez fayard - Pour une civilisation de lAmour par la Père
Patrick de Laubier et Jean-Nicolas Moreau /1990
- Ouvrage mis gracieusement par Don Patrick à
disposition pour tout enseignement en la matière. - Quils en soient ici remercié!
2DÉVELOPPEMENT HISTORIQUE
- Ambroise de milan et le droit romain christianisé
- Chrysostome prophète du partage
- Augustin dHippone et les deux cités
- Thomas d'Aquin et les trois cités
- Antonin de Florence et l'éthique de l'économie
- Francisco de Victoria et les indiens du Nouveau
monde - Francesco Suarez et le droit international
- Bossuet et la monarchie absolue genèse
- d'une crise de la pensée politique
- L'Église et les droits de l'homm
- e en 1789
- Pie IX et Léon XIII, des réponses chrétiennes au
libéralisme et au socialisme. . . - Un siècle d'enseignement social chrétien de Léon
XIII à Jean-Paul II l'espérance d'une
civilisation de l'amour.
3THOMAS D'AQUIN ET LES TROIS CITÉS(1225-1274)
- Né dans une famille d'Empire, près du
Mont-Cassin, Thomas entra à 20 ans, contre l'avis
de sa famille, dans le nouvel ordre des frères
prêcheurs, les dominicains. Il se forma à
Cologne, enseigna à Paris et acheva sa vie en
Italie (Rome et Naples). Haut génie spéculatif,
ce grand saint mourut à 49 ans après avoir écrit
une oeuvre considérable tant par sa valeur que
par son volume qui lui valent le titre de - Docteur commun en plus de celui de
- Docteur angélique .
4- Du point de vue de la doctrine sociale, l'oeuvre
de saint Thomas donne, de manière très
systématique, les principes essentiels dont
s'inspirent les encycliques de Léon XIII, qui,
constituent la base de l'enseignement social de
l'Église depuis un siècle.
5- Augustin écrivait La Cité de Dieu au lendemain de
la prise de Rome par les Wisigoths (410) et
lui-même avait été témoin, six ans avant sa
conversion, de la proclamation du christianisme
comme religion d'État (380) après trois siècles
de persécutions. Frère Thomas que le roi de
France, Saint Louis, reçoit à sa table est le
témoin d'une époque qui se situe à l'apogée de la
civilisation médiévale après un demi-millénaire
d'enfantement douloureux. Il poursuit et complète
l'oeuvre d'Augustin. Ce dernier avait opposé deux
cités en se plaçant dans la perspective
immédiate de la fin ultime espérée ou refusée,
qui commande tout le livre de La Cité de Dieu (1)
.
6cité intermédiaire?
- Augustin n'a pas méconnu la cité proprement
humaine et il lui arrive démarquer son admiration
pour l'ancien Empire romain, mais cette cité
intermédiaire ne retient guère son attention. En
parlant de cité terrestre il vise aussi bien la
cité du mal que celle de l'histoire humaine,
mêlée de bien et de mal - C'est la perspective ouverte par saint Thomas
qui permettra de distinguer expressément la fin
ultime ou supravalente, absolument parlant
(spirituelle de la vie éternelle), et la fin
intermédiaire ou infravalente, qui n'est ultime
que dans un ordre donné (temporelle des cités
humaines) ... Dès lors, il sera possible de
distinguer expressément d'une part, les cités
transcendantes, définies par leur ordre direct
aux fins ultimes d'autre part, la cité humaine,
définie par son ordre direct aux fins temporelles
et périssables. D'où trois sortes de cités la
cité de Dieu, où le diable n'a point de part la
cité de l'homme, sollicitée à la fois par les
deux cités suprêmes (1)..
7Saint Thomas réhabilite la cité terrestre
- Saint Thomas réhabilite ainsi la cité terrestre
et l'oppose à la cité céleste non pas comme la
cité du mal et du diable, mais comme la cité
humaine et temporelle (Journet). Une des
preuves de ce souci de la cité proprement humaine
est la rédaction du De Regno ad regeni Cypri
(1265-1267) qui est un court traité de théologie
de la politique préparé à l'intention du roi de
Chypre Hugues II de Lusignan dont le successeur,
Hugues le Grand, devait prendre le double titre
de roi de Chypre et de Jérusalem (2).
8centre de décision efficace pour assurer l'unité
- On s'est beaucoup préoccupé de savoir si saint
Thomas privilégiait le régime monarchique et y
mêlant des préoccupations dynastiques, en fait il
insiste sur la nécessité d'un centre de décision
efficace pour assurer l'unité et, par elle, la
paix. L'évolution moderne des régimes
démocratiques s'est effectuée en renforçant
l'exécutif il suffit de penser aux régimes
présidentiels américain et français et aux
pouvoirs des Premiers ministres en Angleterre ou
à ceux des chanceliers en Allemagne
9critique sévère des régimes tyranniques
- Saint Thomas se livre à une critique sévère des
régimes tyranniques qu'il caractérise par leur
mépris du bien commun de la cité auquel les
tyrans préfèrent leurs propres avantages. Les
conditions du tyrannicide sont longuement
examinées avec une préférence pour éviter les
initiatives privées qui pourraient entraîner plus
de mal que de bien. La gloire humaine peut
constituer, une première récompense pour le
gouvernant, mais c'est la récompense spirituelle
qui importe et celle des rois justes sera
proportionnée à leur mission. C'est l'inverse qui
attend les despotes.
10bon fonctionnement et finalités
- Si donc la fin de l'homme était un bien
quelconque existant en lui, et si une telle fin
ultime de la multitude à gouverner était qu'elle
acquière un tel bien et s'y maintienne, et si une
telle fin ultime, soit de l'homme seul, soit de
la multitude, était corporelle, si c'était la vie
et la santé du corps, elle regarderait la
fonction du médecin. Si cette fin ultime était
l'affluence des richesses, l'économe serait une
sorte de roi de la multitude. Si le bien de
connaître la vérité était quelque chose de tel,
que la multitude puisse y atteindre, le roi
aurait la fonction de docteur. Or il apparaît que
la fin ultime de la multitude rassemblée en
société est de vivre selon la vertu. En effet, si
les hommes s'assemblent c'est pour mener ensemble
une vie bonne, ce à quoi chacun vivant isolément
ne pourrait parvenir. Or la vie bonne est une
vie selon la vertu la vie vertueuse est donc la
fin du rassemblement des hommes en société. (De
Regno, p. 118.)
11Platon et Aristote
- Platon et Aristote n'étaient pas loin de
s'exprimer ainsi Mais les hommes ne
s'associent pas, déclare Aristote, en vue de la
seule existence matérielle, mais plutôt en vue de
la vie heureuse (La Politique III, 9, 1280 a,
30) qui n'est autre que la vie selon la vertu
Pour ceux qui prétendent que le bonheur consiste
dans la vertu en général ou dans quelque vertu
particulière, notre définition du bonheur est
en plein accord avec eux. (Ethique à Nicomaque,
I, 9, 1098, b 30.)
12fruition de Dieu
- D'où la conclusion de saint Thomas
- Mais puisque l'homme, en vivant selon la vertu,
- est ordonné à une fin ultérieure, qui consiste
dans - la fruition de Dieu..., il faut que la multitude
- humaine ait la même fin que l'homme pris
personnellement. La fin ultime de la multitude
ras- - semblée en société n'est donc pas de vivre selon
la - vertu, mais par la vertu, de parvenir à la
fruition - de Dieu. (De Regno, p. 119.)
13conditions spécifiques de cette vie heureuse
- Déjà nous avons quitté l'horizon de l'humanisme
grec auquel saint Thomas rend un remarquable
hommage en s'étendant longuement sur les
conditions spécifiques de cette vie heureuse.
Mais il convient d'aller plus loin et d'orienter
la cité terrestre vers la cité céleste - Mais puisque l'homme n'atteint pas sa fin, qui
est la fruition de Dieu, par une vertu humaine,
mais par une vertu divine, selon cette parole de
l'Apôtre Romains, VI, 23 "La grâce de Dieu,
c'est la vie éternelle ", conduire à cette fin
n'appartiendra pas à un gouvernement humain, mais
à un gouvernement divin. - Un gouvernement de ce genre revient donc à ce
Roi, qui est non seulement homme, mais encore
Dieu, c'est-à-dire à Notre-Seigneur Jésus-Christ,
qui, en faisant les hommes fils de Dieu, les a
introduits dans la gloire céleste. (De Regno,
p. 120.)
14Orientation en pratique?
- Reste à savoir comment cette orientation sera
donnée pratiquement sur cette terre - Le ministère de ce royaume, afin que le
spirituel soit distingué du temporel, est confié
non aux rois terrestres, mais aux prêtres, et
principalement au Grand Prêtre, successeur de
Pierre, Vicaire du Christ, le Pontife romain,
auquel tous les rois de la Chrétienté doivent
être soumis comme à Notre-Seigneur Jésus-Christ
lui-même. Car à celui à qui revient la charge de
la fin ultime, doivent être soumis ceux qui ont
la charge des fins antécédentes, et il a doivent
être dirigés par son imperium. (De Regno, p.
120.)
15Un nouvel d'augustinisme politique?
- Après avoir distingué une troisième cité,
serions-nous revenus à une nouvelle forme
d'augustinisme politique? -
- Pour répondre à cette question il faut
distinguer, d'une part, le christianisme dont la
charte est l'Évangile et, d'autre part, les
différents mondes chrétiens qui se sont succédé
depuis deux millénaires avec des âges de
chrétienté et des moments de pluralisme
religieux. - Lorsque saint Thomas écrit le De Regno, il vit
dans un âge de chrétienté dont l'apogée se situe
précisément au XIIIe siècle.
16tâches propres de l'homme
- Pour qu'un homme mène une vie bonne, deux
conditions sont requises l'une, la principale,
est d'agir selon la vertu car la vertu est ce
par quoi on vit bien L'autre, secondaire, et
comme instrumentale, consiste dans la suffisance
des biens corporels dont l'usage est nécessaire à
l'acte de vertu. (De Regno, p. 125.)
17Paix et justice conditions de la charité
- Pour rendre ces conditions effectives, la paix
est nécessaire et le gouvernant trouve là sa
tâche propre. Il devra faire régner la justice
qui n'est pas un but en soi, mais la condition
d'un exercice de la charité dans toutes ses
dimensions - La paix est oeuvre de justice indirectement,
c'est-à-dire en tant que la justice écarte ce qui
l'empêche mais directement elle est oeuvre de
charité, parce que selon sa propre essence, la
charité est cause de la paix. En effet, l'amour
est une force unitive, comme le dit Denys or la
paix est l'union des inclinations relevant de la
volonté. (1)
18cité terrestre - fin instrumentale
- L'âge sacral appartient au passé, mais la
reconnaissance d'une troisième cité et de sa
tâche concrète reste par-delà les âges de
chrétienté, de pluralisme religieux ou de
sécularisation. En d'autres termes, saint Thomas
établit les base d'une réflexion sur l'État dans
ses rapports avec l'Église qui laisse ouvertes
bien des formes de civilisation et
d'organisation du pouvoir politique. La cité
terrestre est maintenant considérée pour
elle-même, non à la manière grecque, comme une
fin ultime, mais à la manière chrétienne, comme
une fin instrumentale.
19l'équilibre de la pensée de saint Thomas
- Dans les sociétés où la religion garde une
autorité institutionnelle déterminante, c'est
l'autonomie du temporel que la perspective
thomiste peut contribuer à sauvegarder. En
définitive, l'équilibre de la pensée de saint
Thomas qui tient à la distinction des trois cités
répond aux besoins opposés des sociétés
sécularisées et des sociétés menacées par
l'intolérance religieuse sous toutes ses formes.
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