Title: Pr
1Victor Hugo Une nuit qu'on entendait la mer sans
la voir
Gustave Courbet-la mer vue de Palavas
Par Nanou et Stan
2Quels sont ces bruits sourds ? Écoutez vers
l'onde Cette voix profonde Qui pleure toujours
Et qui toujours gronde,
Gustave Courbet La vague
3Quoiqu'un son plus clair Parfois l'interrompe...
- Le vent de la mer Souffle dans sa trompe.
Gustave Courbet
4Comme il pleut ce soir ! N'est-ce pas, mon hôte
? Là-bas, à la côte, Le ciel est bien noir, La
mer est bien haute !
Gustave Courbet-tempête 1865
5On dirait l'hiver Parfois on s'y trompe...
- Le vent de la mer Souffle dans sa trompe.
Gustave Courbet
6Oh ! Marins perdus ! Au loin, dans cette ombre
Sur la nef qui sombre, Que de bras tendus Vers
la terre sombre !
Gustave Courbet-la vague
7Pas d'ancre de fer Que le flot ne rompe. - Le
vent de la mer Souffle dans sa trompe
Gustave Courbet
8Nochers imprudents ! Le vent dans la voile
Déchire la toile Comme avec les dents !
Là-haut pas d'étoile !
Gustave Courbet
9L'un lutte avec l'air, L'autre est à la pompe.
- Le vent de la mer Souffle dans sa trompe.
Gustave Courbet-La plage à Trouville
10C'est toi, c'est ton feu Que le nocher rêve,
Quand le flot s'élève, Chandelier que Dieu
Pose sur la grève,
Gustave Courbet La vague 1871
11Phare au rouge éclair Que la brume estompe !
- Le vent de la mer Souffle dans sa trompe.
Gustave Courbet Après la tempête
12Gustave Courbet, né le 10 juin 1819 à Ornans,
près de Besançon (Doubs), et mort le 31 décembre
1877 à La Tour-de-Peilz en Suisse, est un peintre
français, chef de file du courant réaliste. Son
réalisme fait scandale. Engagé dans les
mouvements politiques de son temps, il est l'un
des élus de la Commune de 1871 accusé d'avoir
fait renverser la Colonne Vendôme. Il est
condamné à la faire relever à ses propres frais.
Libéré de prison, il se réfugie en Suisse. Le 21
juin 1840 Gustave Courbet est réformé du service
militaire. Il sinstalle au Quartier Latin et
occupe son premier atelier rue de la Harpe. Il
fréquente l'académie de Charles Suisse, à l'angle
du boulevard du Palais et du quai des
Orfèvres. En 1841, Courbet découvre la mer, mais
il faut attendre son passage à Montpellier pour
quil en fasse un sujet pictural. Il préfère les
termes paysage de mer au trop académique
marine . À cette époque il fréquente la
brasserie Andler, 28 rue Hautefeuille, où
s'élaboraient les grandes théories et que
Champfleury appelait le temple du réalisme. Il y
rencontre la bohème parisienne. Courbet est au
cœur de leffervescence artistique et politique.
Il se lie avec des artistes qui veulent proposer
une alternative à lantagonisme
romantisme-académique (tels que Charles
Baudelaire, Hector Berlioz dont il a fait les
portraits). Sous limpulsion de Jules
Champfleury, Courbet jette les bases de son
propre style, le réalisme. Il veut sinspirer des
idéaux de la bohème. Jules Champfleury rédige
pour le peintre la liste de ses œuvres pour le
Salon de 1849. En août 1849, il fait un voyage en
Hollande où il découvre les peintures de Frans
Hals et Rembrandt. Gustave Courbet enduisait sa
toile dun fond sombre, presque noir, à partir
duquel il remontait vers la clarté. Cette
technique est, peut-être, en train de condamner
les œuvres de Courbet. En effet, ce goudron tend,
avec le temps, à remonter à travers la peinture
et à assombrir dangereusement les tableaux.
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C.Debussy-La mer(Mov 2) orchestre philharmonique
de Séoul
13Victor Hugo et la mer On peut dire quHugo
découvre vraiment la mer en août 1834, au cours
dun voyage dans le Morbihan avec Juliette
Drouet. Ce qui le frappe alors, si nous en
croyons Au bord de la mer des Chants du
crépuscule, cest limmensité, lharmonie de la
terre et de lOcéan, où la proue comme la charrue
trace un sillon, où le ciel prolonge les flots.
Tout se termine sur linfini de lamour. Cette
poésie retentit encore des accents lamartiniens
lyriques et mystiques, elle est floue et
irréelle, elle fait entendre une musique des
flots qui louent le Seigneur. Deux ans plus tard,
en juin 1836, à St Valéry en Caux, il assiste à
une vraie tempête que lon retrouvera dans Une
nuit quon entendait la mer sans la voir dans
les Voix intérieures. De ses premières approches,
Hugo sent la mer comme une présence hostile. Il
éprouve un malaise. Aucun des poèmes écrits entre
1834 et 1836 ne la révèle comme une présence amie
et riante. Elle est à la rigueur un spectacle
neutre, elle est plutôt celle qui attaque. Hugo,
fasciné, reviendra plusieurs fois vers elle.
Malgré linimitié, il éprouve un sentiment
dimmensité Il éprouve une impression de
mouvement continuel qui le pousse à la
personnifier, à la croire consciente, à voir en
elle Dieu. Hugo connaît aussi la mer dune
manière scientifique, du moins à ce quil dit
dans Le discours sur la consolidation et la
défense du littoral, mais il y a déjà là le point
de vue dun visionnaire et dun mystique. À cette
époque, la mer lui sert de comparaison lÉtat
est un navire le progrès, un voyage les
émeutes, les foules sont des mers le peuple, la
révolution, un flot qui monte Dieu, le port à
atteindre. Plus tard, ces thèmes se poursuivront
dans son œuvre, mais se révéleront tout à fait
secondaires. Hugo va donc imaginer que lhomme
est un esquif embarqué sur la mer agitée du monde
et du sort. Le port et le calme seront pour plus
tard en attendant lhomme est isolé, mal équipé
au milieu du déchaînement de la vie. Ce qui doit
guider, étoile ou boussole, cest lamour, la
poésie, le progrès en un mot Dieu. En effet
Hugo a senti que le destin océan, cette force
incoercible qui vient dans son flux emporter les
âmes ( Je suis lalgue des flots sans nombre 2,
dit-il) avait un sens, que toute cette agitation
du monde avait un but. Voilà le mot final de
cette allégorie de la mer du monde Nanou et
Stan le 29/04/2017