Title: Douleurs Neuropathiques de l
1Douleurs Neuropathiques de ladulte en
Rhumatologie
- Dr Jean-François MARC
- Mai 2008
www.labrha.com
2 QCM pré-test
- Q1 Définition DN ?
- Q2 Quel Outil pour identifier les DN ?
- Q3 DN en Rhumatologie 4 exemples
- Q4 Traitements de 1ère intention ?
3Définitions ET commentaires
4Définition Douleur IASPInternational Association
for Study of Pain
- Expérience sensorielle et émotionnelle
désagréable associée à une lésion tissulaire
réelle ou potentielle ou décrite en des termes
évoquant une telle lésion. - ANAES ( douleur chronique) et susceptible
daffecter de façon péjorative le comportement ou
le bien être du patient.
5Commentaire 1
- Lintérêt de cette définition est de rendre
légitime les douleurs sans lésion décelable,
alors que, dans un modèle classique, les douleurs
sans substratum anatomique sont assimilées à des
douleurs imaginaires voire simulées. -
6Commentaire 2
- La définition de lIASP met sur un même plan les
dimensions sensorielle et affective. On admet en
effet que le traitement de linformation
douloureuse seffectue en parallèle dans
différents types de structures cérébrales (le
thalamus pour la composante sensori-discriminative
(type, topo, intensité), les systèmes
réticulaire et limbique pour la composante
affective) appartenant à la matrice neuronale de
la gestion douloureuse. - Ce décodage complexe par des structures
distinctes donne à la douleur une place
particulière du fait de limportance de la
composante émotionnelle et cognitive. -
-
7- On distingue la douleur aiguë, symptôme dont la
signification est le plus souvent un signal
dalarme pour lorganisme, - de la douleur chronique, qui est une maladie à
part entière sans valeur ajoutée pour
lorganisme. On parle de douleur chronique à
partir dune durée dévolution de 6 mois.
8Différents types de douleursnon étudiées dans
cet exposé
- Douleurs nociceptives Activation des voies de la
douleur à partir des récepteurs périphériques ou
des terminaisons libres par une lésion tissulaire
(stimulation nociceptive mécanique, thermique,
chimique), maladie inflammatoire ou infectieuse)
engendrant une libération de substances
algogènes. Le
système nerveux reste intact. - Douleurs psychogéniques douleurs sans
substratum lésionnel anatomique (sine materia) en
relation avec une problématique psychologique
avérée , mode de résolution inconscient de
certains conflits organisant la vie du patient
et de son entourage autour du symptôme. Notion de
douleur refuge, Il ne sagit nullement de
douleurs imaginaires ou simulées, la personne
souffre réellement. - Douleurs idiopathiques douleurs chroniques
médicalement inexpliquées mais suffisamment
stéréotypées cliniquement pour évoquer un cadre
seméiologique voire un diagnostic . (sd
myofascial, fibromyalgie, céphalées de tension,
glossodynie, stomatodynies) - Douleurs mixtes
9Douleurs liées aux professionnels de santé
- Douleur provoquée se dit dune douleur
intentionnellement provoquée à lexamen clinique
par le médecin (ou un soignant) dans le but
dapporter des informations utiles à la
compréhension de la douleur. - Douleur iatrogène se dit dune douleur causée
par le médecin (ou son traitement) de façon non
intentionnelle et nayant pu être réduite par les
mesures de prévention entreprises. - Douleur induite se dit dune douleur, de courte
durée, déclenchée par un soignant, infirmière,
médecin ou une thérapeutique dans des
circonstances de survenue prévisibles
(injections, gestes techniques) et susceptibles
dêtre prévenues par des mesures adaptées.
10Définition douleur neuropathique ex douleur
neurogène, douleurs de désafférentation
- Hyperactivité spontanée des voies de la douleur
sans stimulation nociceptive, consécutive à une
lésion ou dysfonctionnement des voies de la
sensibilité du système nerveux périphérique ou
central. - Prévalence d'après la communication présentée
par Anne Coutaux, Rachida Inaoui R, Pierre
Bourgeois 53èmes Journées annuelles du centre
Viggo Petersen et du Service de Rhumatologie de
Bichat . Paris, 13-14 mars 2008 - Population générale 37 douleurs quotidiennes
dont 6,9 DN (Q 27712) - Centre antidouleur 30, 34 Dg non fait
11Commentaires
- L'origine neuropathique dune douleur est
aisément identifiée dans un contexte connu
d'atteinte neurologique, elle est souvent mal
identifiée au cours des rhumatismes, cancers,
dans les séquelles traumatiques ou
post-chirurgicales. - Notion de composante DN dans un tableau
douloureux complexe (70 vs 30 DN pure).
12DN caractéristiques séméiologiques
13description
- Expression de la douleur spontanée évocatrice si
- Typiques
- -Paresthésies (Sensations indolores )
fourmillements, picotements, engourdissements,
démangeaisons, - -Dysesthésies( S douloureuses) brûlures,
décharges électriques, froid/chaud, broiement - -Continues ou paroxystiques,
- -Topographie correspondante à un territoire
nerveux lésé ou irrité. - Difficultés dexpression de la douleurs par le
patient douleurs étranges , différentes des
douleurs habituelles . - Douleur peu sensible aux antalgiques,
morphiniques et ains .
14Signes objectifs cliniques
- Signes sensitifs (pfs discrets) dans le
territoire douloureux - signes d'hyposensibilité , déficitaires
hypoesthésie (test au filament), anesthésie
globale anesthésie douloureuse , dissociée
thermoalgique - signes d'hypersensibilité
- -allodynie réponse douloureuse à une
stimulation normalement indolore - Seuil Douloureux abaissé
(p ex effleurement cutané) - -hyperesthésie réponse anormalement intense à
une stimulation douloureuse - Seuil de Perception de la Douleur abaissé
(sensibilité exagérée) - -hyperpathie réponse douloureuse extrêmement
intense, qui se prolonge après larrêt du
stimulus, de territoire débordant largement la
zone stimulée. - En général en relation avec une atteinte SNC (p
ex Sd thalamique)
15- Notion dintervalle libre ou douleur retardée/
lésion - Dysfonctionnement SNA associé
- troubles vasomoteurs, troubles des phanères
16DN étiologies
17DN étiologies
- Périphériques
- radiculalgies nsc, ncc, ncb
- sd canalaires
- Lésions nerveuses traumatiques
- Lésions générales métaboliques ( diabète sucré)
toxiques, virales (DPZ), autoimmunes,
médicamenteuses - Lesions nerveuses chirurgicales, radiques
- Centrales
- médullaires Myélopathies cervicarthrosiques,
tabès, syringomyélie - cérébrales Tumeurs, AVC , SEP
18DN en Rhumatologie
- Radiculalgies
- Sd canalaires
- Mono, polynévrites Lyme, zona, chikungunya
- Multinévrites des MAI vascularites, sd Gougerot
Sjögren - Myelopathies médicales et chirurgicales
- Neuropathies des Métastases
- Envahissement plexique tumoral
- Neurinomes
- Membres Fantômes des amputés
19DN en Rhumatologie
- Lomboradiculalgiques chroniques (D mixtes)
- Algodystrophie SDRC 1, Causalgies SDRC2
- Fibromyalgie 40 de DN ?
- Fibrose épidurale postopératoire
20Examens complémentairesoutils dévaluation
21Explorations complémentaires
- Inutiles au Dg de DN
- Bilan étiologique selon le contexte
- Biologie NFPS VS CRP ACAN VitB12 TSH Fer Gly
CPK EPP Creatinine GGT ALAT Cryoglb sérologies
hépatite, BB - EMG, PES
- Rx, TDM, IRM
- exceptionnellement BNM
22Outils dévaluation DN
- Interrogatoire
- Examen clinique zones douloureuses ( schéma)
mais aussi général bilan articulaire ,
neurologique complet - Questionnaires
- DN4 (10 items, 7 patient, 3 examen) (4 /10
identifient 86 DN) - Autoévaluation
- - EVA douleur, EVerbale, EN
- - Echelles multidimensionnelles (CAD) QDSA
- Hétéroévaluation
- retentissement comportemental de la douleur
chronique, Doloplus, ECPA, DEGR - Évaluation psychologique et socioprofessionnelle
23Traitements
24- Traitements étiologiques , chaque fois que
possible - Traitements de fond des DN
- diminuer lhyperexcitabilité neuronale
(antiEpileptiques) - stimuler les mécanismes dinhibition
- (antidépresseurs)
- Traitements associés
- Neurostimulation
- Neurochirurgie
25TRAITEMENTS LOCO-RÉGIONAUX
- Blocs anesthésiques, périphériques ou
sympathiques qui ont un effet limité dans le
temps. - infiltrations de corticoïdes et/ ou
d'anesthésiques notamment dans les syndromes
canalaires . - Patchs de Lidocaïne (Versatis)
LidocaïnePrilocaïne ( Emla, - Mélange gazeux (O2Protoxyde N) MEOPA en
complément du patch de Lidocaïne - Pommade capsaïcine (Zostrix)
- Acupuncture ?
26Traitements généraux des DN
- Dans les DN, les Antalgiques sont peu efficaces
sauf Tramadol , idem pour les
Anti-inflammatoires. - Les traitements de première intention sont
daction centrale - AntiDépresseurs TriCycliques qui agissent sur
les douleurs permanentes de type brûlure - AntiEpileptiques ou anticonvulsivants qui
agissent sur la composante décharge
électrique.
27Antalgiques opioïdes
- Tramadol
- efficacité démontrée dans les DN
- effet opioïde et IRSN
- effets secondaires Tr Digestifs, vertiges
- avec imipraminiques risque Sd
Sérotoninergique - Morphine
- efficacité controversée
- classiquement inefficace
- effet à forte dose et longue durée
- risque de dépendance
28ADTC et AEp
- Les patients sont souvent surpris et ne
comprennent pas pourquoi ils doivent prendre ce
type de médicaments seuls efficaces dans ces
douleurs. Information indispensable des patients. - Traitements souvent en association avec des
thérapies non médicamenteuses relaxation,
sophrologie ce sont les thérapies
cognitivo-comportementales (TCC)
29AD en Rhumatologie,composante douleur continue
recommandations ADER
- ADTC AMM algies rebelles, pb Tolérance,
échappement amitrityline (Laroxyl)
clomipramine (Anafranil) imipramine (Tofranil)
ci glaucome à angle fermé, adénome prostate - IRS paroxétine (Deroxat), citalopram(Seropram)gt
fluoxétine (Prozac) posologie traitement
dépression - ISRSN venlafaxine (Effexor)
- ISRND bupropion ,duloxétine (Cymbalta,
Yentreve)
30Règles dusage des AD et Aep dans les DN
- Pas de supériorité AD vs AEp
- NNT 3-4
- Rapport Bénéfice/Risque individuel non prédictif
- Pas efficacité différentielle selon étiologie
- Eduquer le patient effet antalgique intrinsèque,
effet retardé , titration , observance
31- Titration paliers de 7 j (5-10 mg/ADTC,
300-400mg/GBP, 150 mg/PréGBL) - C S2-S4 après initiation
- Objectif Thérapeutique Réduction intensité
Douleur - 30 à 50 - Décroissance après 6 mois efficacité, lente
32AntiEp et DN (composante paroxystique)
- Action sur les canaux calciques et sodiques
voltage dépendants - 3 ont lAMM
- -carbamazépine ( Tegretol) / névralgies du V et
DN mais effets secondaires - -gabapentine (Neurontin)
- -prégabaline (Lyrica)
- DN centrales et périphériques, pas de
surveillance biologique, peu interférences
médicamenteuses, pas de contre indication,
tolérance variable.
33Algorithme PEC médicamenteuse des DNAttal et al
2006 EJNeurology
- 1AD ou AEp
- 2Changer de classe médicamenteuse
- 3 Association des 2 classes
- 4ajouter Opioïdes M ou T
- 5 tjs associer des thérapies non médicamenteuses
TENS - 6 tjs PEC globale et pluridisciplinaire DN C
34En deuxième intention (CAD) techniques de
neurostimulation
- La théorie du Gate control est à l'origine des
traitements modernes de stimulation. La mise en
évidence d'une inhibition possible du message
nociceptif par la stimulation des afférences
myélinisées de gros calibre (voies du tact) a
permis la mise au point d'appareils de
neurostimulation électriques transcutanés .Il
existe un post-effet à ces stimulations
(libération dendo-opioïdes) - 4 types
- - neurostimulation transcutanée TENS, facile à
mettre en œuvre. Indications uniquement
périphériques. CI allodynie.
Remb CPAM TIPS si CAD - - neurostimulation médullaire, par implantation
d'électrodes épidurales reliées à un stimulateur
implanté sous la peau qui peut parfois être
indiquée dans les douleurs de type sciatique
chroniques ... Médiocre résultat sur les lésions
médullaires (lésions des voies lemniscales) - - neurostimulation du cortex moteur (repérage
stéréotaxique et neurophysiologique) - - neurostimulation thalamique
35Dans certains cas rebelles des chirurgies de la
douleur.
- Attention, la chirurgie de section est
susceptible d'aggraver le processus de
déafférentation. - 6 types - la chirurgie de décompression
rachidienne. - les cordotomies spinothalamiques - - les rhizotomies sont abandonnées
- - la tractotomie pédonculaire postérieure
stéréotaxique - thermocoagulation du ganglion
de Gasser dans la névralgie du V - Drezotomie
thermo-coagulation de l'entrée de la corne
postérieure (DREZ Dorsal root entry zone) -
radicellotomie postérieure sélective section
sélective des radicelles nociceptives à l'entrée
de la moelle
36Traitements associés
- La DN est un symptôme dans lequel interviennent
les émotions, la cognition, mais aussi les
facteurs familiaux, sociaux, culturels,
environnementaux. Il faut donc penser à prendre
en compte le contexte de la douleur - penser à
traiter une anxiété (Clonazépam Rivotril
myorelaxant, hypnotique gt antalgique) ou un
syndrome dépressif larvé, générés par cette
douleur. - penser à l'adaptation de
l'environnement, au retentissement familial,
social ... - La prise en charge devrait faire intervenir une
équipe pluridisciplinaire coordonnée autour du
malade. C'est le rôle spécifique des structures
de prise en charge de la douleur (CAD)
37Antagonistes récepteurs NMDA
- Action sur lhyperexcitabilité centrale
- Kétamine perfusion sous-cutanée continue (PSSC) gt
IV gtgt IM SC , po - doses sub-anesthésiques pour son action
analgésique , en PSCC, la dose de départ est
souvent de 0,1 à 0,15 mg/kg/h et ajustée selon
lefficacité et les EI. - effet antagoniste non compétitif des récepteurs
NMDA (anti wind up)
38Kétamine Les effets indésirables (EI)
- Les effets indésirables sont trop souvent une
limite psychologique à son usage - Rarement EI à doses sub-A hallucinations ou
sensation dirréalité, de la sédation, de la
confusion et lhypersécrétion salivaire ou
bronchique. douleur au site dinjection - Prophylaxie adéquate EI
- benzodiazépine, halopéridol,
anti-cholinergique, - augmentation progressive de la dose
- diminution des autres analgésiques
39Kétamine
- la pratique actuelle ne peut sappuyer sur une
riche documentation et il reste de nombreuses
interrogations quant aux indications, aux doses
et aux voies dadministration à choisir .
40- techniques de kinésithérapie sur les phénomènes
de spasticité douloureuse , physiothérapie - Hypnose
- Groupe de paroles patients
- Réentrainement à leffort
-
41Synthèse
- Longtemps négligées et mal traitées, les DN
constituent une entité de plus en plus
individualisée et prise en compte par les
cliniciens . - Les médecins restent souvent embarrassés pour
traiter les DN qui ont la réputation de
résister aux traitements proposés et notamment
aux opiacés. - La première démarche consiste à reconnaître les
douleurs neuropathiques. - La généralisation du score DN4 dans la pratique
clinique devrait permettre une reconnaissance
rapide des douleurs neuropathiques dans la
pratique quotidienne
42- Le diagnostic de douleur neuropathique ne
requiert aucune investigation sophistiquée - Les DN ne sont pas soulagées par les traitements
antalgiques habituels. Ceci conduit à des
retards thérapeutiques préjudiciables aux
patients, soit aux effets secondaires dune
escalade thérapeutique inadaptée. - Les données de la médecine factuelle montrent que
tout repose encore essentiellement sur 3
catégories de substances les antidépresseurs
tricycliques, les antiépileptiques et les fortes
doses dopiacés mais aussi de tramadol .
43Quelles sont les avancées récentes?
- La substitution progressive de la venlafaxine
(Effexor) aux autres antidépresseurs ,non pas du
fait dune meilleure efficacité mais dune
meilleure tolérance. - lutilisation largement répandue de la
gabapentine (Neurontin) et plus récemment de la
prégabaline (Lyrica), dont la supériorité nest
pas démontrée . - lutilisation en deuxième intention de doses
croissantes dopiacés qui démontrent une certaine
efficacité. - lutilisation de thérapeutiques non
médicamenteuses telles que la stimulation
médullaire (Medtronic) ou corticale dans des
indications très spécifiques.
44Conclusion
- Il faut reconnaître que les douleurs
neuropathiques restent globalement assez mal
identifiées en dehors de situations contextuelles
typiques, mal évaluées dans la vraie vie de
la pratique quotidienne et trop souvent encore
mal traitées, du fait dun traitement retardé
voire inadapté. - De nombreux progrès sont encore à réaliser dans
la prise en charge des DN alors quil existe des
solutions thérapeutiques.
45QCM post-test
46Bibliographie
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lettre du rhumatologue, 2008 340 (suppl.) - Bonnet F. Douleurs neuropathiques une entité
négligée quil faut prendre en charge. La Presse
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rhumatologie. Les objectifs denseignement FMC en
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47Bibliographie
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Editions, 2001 -
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- SFR CEDR www.rhumatologie.asso.fr
- IASP www.iasp-pain.org
- HAS www.has-sante.fr
- Upsa www.institut-upsa-douleur.org
- Cofer www.cofer.univ-lille2.fr
- CAD www.reseau-lcd.org CD freeware
- P.A.IN. Grünenthal www.douleur-online.fr
- Cimpppa www.cimpppa.com