Title: Les troubles de lapprentissage de la lecture 1' sources de difficult 2' dyslexie 3' rducation
1Les troubles de lapprentissage de la
lecture1. sources de difficulté2. dyslexie3.
rééducation
2Sources de difficultés(elles peuvent se
cumuler)handicaps socioculturelsproblèmes
affectifs et motivationnelshandicap sensoriel ou
articulatoiredéficience cognitive (y compris de
mémoire et dattention)pédagogie
inappropriéeanomalie génétique
3DYSLEXIE
4Dyslexie a persisting disturbance in the
coding of written language, which has its cause
in a deficit in the phonological system (Hoien
Lundberg, 2000, p. 9)Il est judicieux de
distinguer entre définition (fondée sur
lobservable) et théorieDyslexie déficit
spécifique dans lidentification des mots écrits
5Conseil de Santé des Pays-Bas, 1995 La dyslexie
est présente lorsque lautomatisation de
lidentification des mots ne se développe pas ou
se développe de manière très incomplète ou
difficilement (Gersons-Wolfensberger
Ruijsseenaars, 1997) Le même rapport considère
aussi que la dyslexie ne devait pas être
associée de manière irréfléchie à des troubles de
lattention, des troubles neurologiques, des
problèmes darithmétique, des problèmes de
motivation, des troubles visuels, des déficits
dans les habiletés visuo-spatiales, des problèmes
de coordination motrice, des difficultés
darticulation, ou des problèmes de langage.
Dautre part, on pense quil ny a aucun lien
entre la dyslexie et lintelligence.
6Conseil de Santé des Pays-Bas, 1995a aussi
estimé que le principal facteur de risque est le
manque de développement des capacités
phonologiques, nécessaires pour discriminer,
reconnaître et utiliser la structure phonétiques
des mots
7Lexamen des performances montre des déficits
très importants dans la lecture et lécriture de
pseudo-mots chez la grande majorité des lecteurs
déficients. Cest le cas même lorsquon compare
les lecteurs déficients à des lecteurs normaux
plus jeunes, appariés aux premiers en termes de
performance de reconnaissance des mots. En
dautres termes, lorsquon est mauvais pour
reconnaître des mots, très souvent on est encore
plus mauvais pour lire des pseudo-mots.
8Une méta-analyse publiée en 1992 a montré que
parmi 16 études, 10, portant sur un total de 428
lecteurs déficients et un nombre comparable de
lecteurs normaux appariés en reconnaissance des
mots, ont montré une infériorité des lecteurs
déficients en lecture de pseudo-mots oscillant
entre des différences moyennes de 9 à 45.
Aucune étude na révélé une supériorité des
lecteurs déficients en lecture de pseudo-mots
(Rack, Snowling et Olson, The nonword reading
deficit in developmental dyslexia A review,
Reading Research Quarterly, 1992, 27, 29-53).
9Dans lune de ces études, de Siegel et Ryan
(Developmental Psychology, 1988, 24, 28-37), des
enfants de 13 et 14 ans présentant des
difficultés sévères dapprentissage de la lecture
avaient un score de lecture de pseudo-mots
comparable à celui dun groupe de lecteurs
normaux de sept à huit ans. En dautres termes,
les premiers ont mis sept ou huit ans à acquérir
un degré dhabileté que les seconds ont atteint
en moins de deux ans.
10Linfériorité des lecteurs déficients et plus
spécifiquement des dyslexiques en décodage
phonologique semble donc bien être au moins lune
des sources de leur déficit de lecture. Comme
lont montré Happé, Briskman et Frith (Journal of
Child Psychology and Psychiatry, 2001, 42,
299-307), les enfants dyslexiques lisent moins
bien les pseudo-mots que les enfants autistes
(respectivement, 13.4 et 20.6/30), bien que leurs
QIs soient plus élevés (103 et 90).
Linfériorité en lecture de pseudo-mots se
vérifie dailleurs aussi pour les pères des
dyslexiques comparés aux pères des autistes (25.8
et 28.5).
11Quelle est lorigine immédiate de linfériorité
des dyslexiques en décodage phonologique ?Beauco
up de données prises sur des enfants dyslexiques
montrent leur difficulté à prendre conscience de
la structure phonémique de la parole et à opérer
de manière consciente sur des représentations de
phonèmes. Les scores de lecture de pseudo-mots
sont hautement corrélés avec les mesures
dhabileté danalyse phonémique intentionnelle.
Dans une étude de Juel (1988), les mauvais
lecteurs avaient, à la fin de la 3e année
primaire, des scores danalyse phonémique
inférieurs à ceux des bons lecteurs de 1e année.
Des retards similaires étaient observés dans la
lecture de pseudo-mots.
12Les difficultés très sévères des jeunes
dyslexiques en analyse phonémique intentionnelle
sont hautement sélectives, par exemple elles ne
se manifestent pas pour des séquences musicales.
Utilisant une tâche de soustraction du phonème
initial, nous avons observé que des enfants
dyslexiques étaient nettement inférieurs à des
enfants lecteurs normaux de première année
primaire (respectivement, 14 et 71 de réponses
correctes). En revanche, ils ont été meilleurs
que les non-dyslexiques pour reproduire, au
xylophone, une courte séquence de notes en
omettant la première note (29 contre 17)
(Morais et al., 1984).
13Cette spécificité ne se manifeste pas uniquement
en ce qui concerne lanalyse consciente, elle se
manifeste aussi en ce qui concerne labstraction
de règles et leur application à des nouveaux
cas.Benson et al. (1997) les enfants ont reçu
une instruction sur des correspondances
graphème-phonème et sur des correspondances
symbole-note musicale. Les lecteurs normaux de
1e année ont transféré leur apprentissage sur des
nouvelles paires pour les deux types de
correspondance, tandis que les dyslexiques nont
pu le faire que pour les correspondances
symbole-note. Les dyslexiques ne sont donc pas
incapables de toute extraction de règle sur les
relations entre des stimuli auditifs et des
stimuli visuels mais uniquement lorsquil faut
analyser la parole en phonèmes.
14(No Transcript)
15Hatcher et al. (1994) sur lecteurs faibles de 7
ans. Groupe témoin apprentissage habituel en
classe les autres entraînement (40 séances de
30 min. sur 20 sem.) Groupe phonologie
entraînement phonologique sur la rime, la syllabe
et le phonème. Groupe phonologie lecture
cet entraînement, moins intense, et un
entraînement qui incluait la mise en application
des correspondances et lutilisation de
stratégies phonologiques dans la lecture et
lécriture. Enfin, le groupe lecture
pratiquait la lecture et lécriture pendant toute
la durée du programme mais sans aucune référence
à la phonologie.Seul phonologie lecture a
plus progressé en lecture de pseudo-mots, de mots
isolés, de mots en contexte et en compréhension
de textes que le groupe témoin.
16Lentraînement phonologique sur des enfants
présentant un risque de dyslexie (parce que lun
des parents au moins était dyslexique) a permis
de faire diminuer le taux doccurrence de
difficultés sévères en deuxième année primaire
17 et 40 pour les groupes entraîné et non
entraîné, respectivement (Borstrom et Elbro, 1997)
17Une habileté de discrimination phonétique
inférieure à celle des lecteurs normaux est
souvent rencontrée chez les enfants dyslexiques
et pourrait conditionner le développement chez
ces enfants de lhabileté danalyse phonémique
intentionnelle. Si cest le cas, on sattend à
ce quune rééducation de la discrimination
phonétique ait des effets positifs sur lanalyse
phonémique intentionnelle. Cette prédiction a
Hurford et Sanders (1990) et Hurford (1990) Par
entraînement progressif de la discrimination de
voyelles, de consonnes liquides et de consonnes
occlusives, ils ont pu améliorer, dabord cette
discrimination et ensuite les performances à des
épreuves danalyse phonémique intentionnelle chez
des enfants de 2e et 4e années primaires qui
présentaient des difficultés dans lapprentissage
de la lecture.
18Les déficits dans les capacités phonologiques
sont, malheureusement, relativement durables.
Ceci est démontré par les études de dyslexiques
de développement, examinés à lâge adulte. Leurs
habiletés de manipulation de représentations
phonémiques restent pauvres.Bruck (1992) des
dyslexiques adultes lisant au niveau de la 2e
année du collège ont obtenu des scores de
manipulation phonémique inférieurs à ceux des
enfants de 3e primaire. Gallagher, Laxon,
Armstrong et Frith (1996) sur des jeunes
préparant lexamen dentrée à luniversité ceux
qui étaient diagnostiqués comme dyslexiques ont
fait plus derreurs en lecture et écriture de
pseudo-mots et ont été plus lents en manipulation
intentionnelle de phonèmes que leurs témoins
appariés en termes de reconnaissance de mots.
19Greenberg, Ehri et Perin (1997) des adultes
dyslexiques qui suivaient des cours de
rééducation de la lecture et dont les
performances en lecture étaient comparables à
celles denfants normaux de 3e et 4e primaires
ont été beaucoup moins bons que ces derniers en
lecture de pseudo-mots et en analyse phonémique.
Il ne sagit pas dun retard au niveau des
capacités phonologiques qui se résorberait peu à
peu avec lâge, mais bien dune vraie anomalie.
20Si les dyslexiques sont inférieurs en lecture de
pseudo-mots par rapport à leurs témoins appariés
en lecture de mots, alors ils doivent posséder
dautres connaissances qui leur permettent de
compenser la faiblesse de leur décodage
phonologique afin de lire les mots.En effet,
leurs habiletés orthographiques sont souvent
supérieures. Comparés à des lecteurs plus jeunes
du même âge de lecture, les dyslexiques
reconnaissent plus vite et de manière plus
précise les lettres présentées dans un texte
(Teinhauser et Guthrie, 1974), montrent une
meilleure mémoire visuelle pour des formes qui
ressemblent à des lettres (Beech et Awaida,1992)
et sont plus rapides pour sélectionner
lorthographe correcte dun mot lorsquon leur
présente ce mot avec un pseudo-homophone (par
exemple, gâteau et gâtot ) (Olson, Wise,
Conners, Rack et Fulker, 1989).
21Les dyslexiques sont aussi supérieurs à leurs
témoins pour la reconnaissance des
caractéristiques orthographiques des mots de leur
langue ( conscience orthographique ). Etude
sur 257 enfants dyslexiques, comparés à des
lecteurs normaux à travers 8 âges de lecture (de
la 1e à la 8e année) les dyslexiques étaient
supérieurs pour juger lequel parmi deux
pseudo-mots pourrait être un mot ou
ressemblait le plus à un mot , et inférieurs
pour lire des pseudo-mots (Siegel et al., 1995).
La tâche de conscience orthographique impliquait
de reconnaître les combinaisons de lettres qui
peuvent avoir lieu en anglais (par ex., filk
est plus acceptable que filv , parce que
lv na jamais lieu à la fin dun mot sans
être suivi de e ). Les dyslexiques ont donc
appris, par leur expérience de la lecture, à
porter attention aux séquences de lettres des
mots de la langue.
22De toute manière, lorsque nous examinons, par
exemple, la supériorité des dyslexiques en
conscience orthographique par rapport aux
témoins, nous ne devons pas en conclure quils
possèdent de meilleures habiletés que les enfants
lecteurs normaux. Cette supériorité-là ne se
manifeste que par rapport à des lecteurs beaucoup
plus jeunes, présentant le même âge de lecture de
mots et non le même âge chronologique
23Elbro et Arnbak (1996) Adolescents dyslexiques
(moyenne dâge 13 ans) comparés à lecteurs
normaux (8 ans) de même âge de lecture. Les
sujets, devant lécran, décidaient eux-mêmes de
la présentation par unités successives (soit par
mot, soit par syllabe, soit par morphème) dune
phrase. Après la présentation du dernier
morceau , 5 phrases exposées à lécran dont la
phrase cible. Les auteurs ont dabord apparié
dyslexiques et témoins daprès leurs scores en
présentation mot par mot. Les dyslexiques étaient
inférieurs aux témoins en présentation syllabe
par syllabe (infériorité en décodage) mais
supérieurs en présentation morphème par morphème.
Les dyslexiques feraient donc une meilleure
analyse morphologique que les lecteurs normaux
qui leur sont équivalents en identification
lexicale.
24Prédiction de la réussite ou échec en 2e
primairePicquard-Kipffer (2003)
GR (à risque) GT
(témoin)Discrim. Phonét. 20.3
30.7Niv. Cogn. Verbal
39.4 39.5Niv. Cogn. Non V.
17.8 18.8
25Prédiction de la réussite ou échec en 2e
primairePicquard-Kipffer (2003) variables les
prédictives du niveau de lectureEntre 3,8 ans
et 4,4 MCT phonol. (répét. PM)et MCT
phrasesVers 5, 2 Discrim. Phonét., Conn. nom
des lettres et Conn. Vocabul.Vers 5,8 Dénom.
Rapide, Seg. Syll., Seg. Phoném., MCT phonol.
Non prédictives fin maternelle MCT visuelle,
hab. Musicales, Cap. Compréhension orale
26Prédiction de la réussite ou échec en 2e
primairePicquard-Kipffer (2003)les épreuves de
discrimination phonétique les temps de
dénomination dobjets et couleursont permis de
classer correctement 83,5 des enfants en fin de
2e primaire comme faisant partie des lecteurs
normaux ou des lecteurs en difficulté(86.7 dans
le groupe G à risque et 76 dans le groupe
témoin)
27Entraînement phonémique combiné avec enseignement
phonique de la lecture aide les enfants à risque
de difficultés en lectureHatcher, Hulme
Snowling (2004)410 enfants de 4 ans provenant
de 20 classes ont été divisés en 4 groupes
Lecture, Lecture rime, Lecture phonème
Lecture rime phonèmeContenus de
Lecture concepts sur lécrit, identification
de lettres, lecture de mots, phonics ,
écriture, épellation, lecture de textes,
association de sons en correspondance avec des
lettresChaque programme pendant 14.5 mois
28 Hatcher, Hulme Snowling
(2004)Enfants à risque le tiers plus mauvais
vocabulaire, identification de lettres
et habiletés de rime et phonémiques
Résultats (comparativement à la moyenne)
t4 - t1 LRPh
LR LPh LLecture M
-3 -5.5 -3.7
-10.7Lecture PM -4
-5.8 -1.4 -9.4
29 Hatcher, Hulme Snowling
(2004)Enfants à risque taille de leffet
damélioration par rapport au groupe L X - L /
sL (à t4) LRPh LR LPhLecture M
.59 .41
.53Lecture PM .77 .56
1.06
30 Hatcher, Hulme Snowling
(2004)Les enfants normaux de 4 ans et demi
nont pas bénéficié de lentraînement sur rimes
et/ou phonèmes par rapport à un programme de
lecture qui était déjà phonique et hautement
structuré donc celui-ci est suffisant pour la
découverte du principe alphabétique et un
apprentissage effectifLes enfants à risque ont
bénéficié à partir de t3 de lentraînement
phonémique, ceux-ci arrêtent la tendance de chute
par rapport aux normaux et rattrapent même
une partie de la perte (que ce soi en lecture de
M ou de PM). Le groupe L continue à chuter
fortement.
31 Hatcher, Hulme Snowling
(2004)Donc, un entraînement phonémique en 2e
maternelle (combiné avec enseignement phonique)
est très utile pour les enfants à risque de
difficultés de lectureHypothèse Le même
entraînement pendant un temps plus court et dans
des groupes plus petits (plus de 20 dans létude)
pourrait rendre leffet plus importantCet
entraînement a été réalisé via les professeurs et
sans ressources additionnelles dans les
écolesProblème 1/3 des enfants à risque
continuaient à lire à un niveau inférieur à celui
de leur âge
32 Bhattacharya Ehri
(2004)Entraînement de la segmentation de mots
multisyllabiques en unités graphosyllabiques (sur
base dun seul critère un noyau par syllabe)
chez des adolescents dyslexiques fréquentant
grades 6 à 10Progrès en décodage de
nouveaux mots, rappel dans la lecture de mots
entraînés et de lécriture de mots,surtout chez
ceux ayant un niveau de lecture équivalent à la
3e primaire, moins important pour équivalents à
4e et 5e
33 Elbro Petersen
(2004)35 enfants de 3e maternelle, de 20
classes différentes, considérés à risque car lun
des parents était dyslexiqueprogramme
phonémique intensif pendant 17 semaines ces
enfants ont eu de meilleurs scores en lecture de
M et de PM que 47 enfants à risque non entraînés
(effets significatifs jusquen grade 7 en
compréhension en lecturecependant, toujours en
retard dans beaucoup daspects de la lecture par
rapport à un groupe témoin de 41 enfants pas à
risque de 2e primaire
34Types de dyslexie
35Exemple dargument pour lexplication 1
lactivation du cervelet pendant un
apprentissage moteur est plus faible chez les
dyslexiques que chez leurs témoins (Nicolson et
al., 1999)Exemple dargument contre Wimmer et
al. (1998) nont observé aucune infériorité chez
des enfants dyslexiques dans une tâche classique
déquilibrage ou de stabilité posturale sur une
jambe mais bien des déficits dans des tâches
phonologiques, limités cependant à la répétition
et au rappel de pseudo-mots.Analyse réalisée
par F. Ramus
36Dyslexie de surface
phonologique
37Castles et Coltheart (1993)On calcule des
droites de régression à partir des mesures
interdépendantes de lhabileté à lire des
pseudo-mots et de lhabileté à lire des mots
irréguliers et ensuite on calcule des intervalles
de confiance autour de ces droites de
régression.
38Les mesures interdépendantes relatives aux mêmes
habiletés qui sont obtenues chez les sujets
dyslexiques sont alors estimées par rapport à ces
intervalles de confiance et celles qui se situent
en dehors sont considérées comme reflétant un
patron atypique de lecture. 85 des dyslexiques
pouvaient être considérés atypiques (55
présentaient une dyslexie phonologique et 30 une
dyslexie de surface).
39Stanovich, Siegel et Gottardo (1997) nont
enregistré que 47 de patrons atypiques (25 de
dyslexiques phonologiques et 22 de
surface)Manis et al. (1996), pour un intervalle
de confiance de 95, ont observé 33 de
dyslexiques phonologiques et 29 de dyslexiques
de surface.Bruck (1998) sur 40 dyslexiques
adultes, seulement 23 étaient atypiques (15
étant des dyslexiques phonologiques et 8 des
dyslexiques de surface).Griffith (1999) sur
59 dyslexiques, seulement 16 et 1 ont été
respectivement caractérisés comme phonologiques
et de surface.
40Samuelson et al. (2000)dans une cohorte de 60
enfants suédois nés avec un poids inférieur à 1,5
kg et donc présentant un risque de retard de
développement, 12 avaient un profil de dyslexie
de surface et 1 seul un profil de dyslexie
phonologique.Comparaisons avec lecteurs
normaux de même âge de lecture les dyslexiques
de surface cessent de lêtre mais les dyslexiques
phonologiques se maintiennentProblèmes
caractère artificiel de la classification et son
instabilité
41Genard, Mousty, Content, Alegria, Leybaert et
Morais (1998) ont utilisé, comme critère du
niveau de lecture pour le choix du groupe témoin,
le niveau de compréhension de phrases au lieu du
niveau didentification de mots
réguliersJustification pour utiliser le niveau
de compréhension de phrases comme critère
prendre en considération la plus longue
expérience linguistique et la plus grande
maturation cognitive des dyslexiques qui auraient
pu compenser des déficiences en identification de
mots. En choisissant comme critère la
compréhension de phrases, les dyslexiques sont
peut-être un peu inférieurs à des lecteursins en
identification de mots.
4275 enfants dyslexiques fréquentant des écoles
spéciales. La comparaison avec des lecteurs
normaux de même âge chronologique a montré que
60 présentaient un patron atypique (4
seulement 3 sujets phonologiques et 56 de
surface). Proportion très différente de celle des
études anglophones. Due probablement à la plus
grande transparence du code du français et à une
plus grande insistance sur lenseignement
phonique Lorsque le groupe témoin est constitué
denfants ayant le même âge de lecture, tous les
surface sont à lintérieur des limites de
lintervalle de confiance, mais pas les 3
phonologiques
43Deux études francophones ont mis en évidence des
déficits phonologiques chez les dyslexiques des 2
types et pas seulement chez les
phonologiquesSprenger-Charolles, Colé, Lacert
et Serniclaes (2000) les dyslexiques de surface
étaient inférieurs à leurs témoins (critère
identification de mots) en mémoire phonologique à
court terme Genard les habiletés de
segmentation et fusion requises par la tâche de
production dacronymes étaient beaucoup plus
faibles chez les surfaces que chez leurs
témoins
44Il semble donc que nous ne sommes pas en présence
de 2 types de déficit distincts et que lorigine
de la dyslexie soit unique - en loccurrence
phonologiqueDes degrés différents de sévérité
du trouble, combinés à dautres variables comme
la quantité dexposition à lécriture et le
contenu des méthodes denseignement, pourraient
rendre compte de lapparition de profils opposés
45Idée que les enfants(ou adultes) dyslexiques
manifesteraient des talents spéciauxà
considérer avec grande prudence mode (surtout
aux USA) que les dyslexiques seraient des génies
méconnus ou non reconnus par la société Le
dyslexique serait lhomme du future, fondé sur
des capacités visuo-spatialesdonc, il faudrait
cultiver la dyslexie
46New York Dyslexia Orton Society (1994)Learning
Disabilities Association da Virginia (1997)
Connecticut Association for Children with
Learning Disabilities (1994) ont essayé
dinclure parmi les dyslexiques des
personnalités célèbres comme Einstein et Hans
Christian AndersenNew York Dyslexia Orton
Society (1994) a mis sur le marché un tee-shirt
avec logo Einstein, Edison and me Tendance
explorée par des firmes comerciales américaines,
comme lAGS, socité qui vend du matériel éducatif
aux professeurs et qui a fait en 1991 une
campagne publicitaire affirmant que Even
Einstein had a learning disability
47Etudes récentes montrent que A.E. et H.C.A.
nont pas souffert de dyslexie Le cas de
Einstein (Marlin Thomas, Journal of Learning
Disabilities, 2000)Examine les évidences
objectives sources biographiques,
autobiographiques et manuscrits de
EinsteinEinstein présentait un comportement
atypique en ce sens que depuis très tôt sisolait
du monde et semblait peu adapté à lécole, en
réalité était très différent des autres enfants
notamment par sa capacité à penser
visuellement
48Einstein, dans ses notes autobiographiques, a
commenté le fait our thinking goes on for the
most part without use of signs (words) (p.
4)Il distinguait clairement cette forme de
pensée de la communication qui, selon lui, passe
par le langage
49When, on the reception of sense ipressions,
memory pictures emerge, this is not yet
thinking . And when such pictures form
sequences, each member of which calls for
another, this too is not yet thinking .
Whenever, however, a certain picture turns up in
many such sequences, then - precisely by such
return- it becomes an organizing element for such
sequences, in that it connects sequences in
themselves unrelated to each other. Such an
element becomes a tool, a concept. I think that
the transition from free association or
dreaming to thinking is characterized by the
more or less preeminent role played by the
concept . It is by no means necessary that a
concept be tied to a sensorily cognizable and
reproducible sign (word) but when this is the
case, then thinking becomes thereby capable of
being communicated (p. 7)
50Il ny a dans lhistoire de A.E. aucune évidence
dun retard de lacquisition de la parole ni de
dyslexie Le cas de Hans Christian
Andersen a été encore plus minutieusement
examiné, par Kihl, Gregersen Sterum, Journal
of Learning Disabilities (2000)Ils ont montré
que les affirmations de dyslexie se fondaient en
analyses anecdotiques et incomplètes des
manuscrits de lauteur
51Ils ont re-analysé tout un corpus de manuscrits
de HCA, en particulier son journal constitué de
10 volumes et un total de 4400 pages écrites de
20 à 70 ans, et des lettres et poèmes écrits
entre 11 et 19 ans Ils ont calculé le
derreurs et leur nature et les ont comparées
auet nature des erreurs commises par dautres
écrivains danois contemporains de HCA ainsi que
par des danois de notre époque, soit dyslexiques
soit lecteurs normaux (de 11 à 70 ans)
52Ont trouvé une moyenne de 1.7 erreurs, pas plus
(et pas de nature différente) que celles des
lettrés normaux.Cest donc un mythe,
probablement dû au contexte social du début du
XIXe siècle. Quand HCA a déménagé à 14 ans de
Odense à Copenhague, il était inconnu mais
ambitieux et son talent et son charisme lont mis
en contact avec lélite culturelle danoise. Il
était hautement productif et présentait ses
manuscrits, y compris ses erreurs dorthographe,
à tout le monde. Plusieurs personnes de la haute
société danoise ont reconnu son talent et lont
appuyé financièrement, mais son manque
déducation sociale les ont amusé et ses erreurs
ont commencé à être objet de moquerie et de
laccusation davoir un langage agrammatical
(ils ne possédaient pas le concept de dyslexie)
53Un autre cas célèbre est celui de de
VinciLeonardo avait indiscutablement des
habiletés visuo-spatiales extraordinaires (par
ex., lécriture en miroir)et commettait beaucoup
derreurs en écrivant Mais ses difficultés
décriture étaient sélectives, présentant une
insuffisance au niveau des patrons
orthographiques des mots,Il ny avait aucune
indication dun déficit de nature phonologique
54De manière générale, lidée que lexcellence dans
une capacité doit saccompagner de médiocrité
dans une autre ( compensation des dons , sorte
datteinte déquilibre ou de justice
distributive) nest pas fondée
55Est-ce que les dyslexiques ont de plus grandes
habiletés visuo-spatiales?Ils sont très
représentés dans les métiers visuo-spatiaux
(écoles dart, sciences appliquées,
architecture) Mais (cf. Winner et al., 2001),
chez 60 dyslexiques, sur une vingtaine de testes
différents, il ny a aucune évidence de
supériorité.Donc le choix peut être la
conséquence dun évitement
56Les dyslexies dans les systèmes orthographiques
transparents
57Quelques études
- Landerl, Wimmer Frith (1997) allemand
- Frith, Wimmer Landerl (1998) allemand
- Wimmer, Mayringer Landerl (1998) allemand
- Nikopoulous (1999) grec
- Jimenez Gonzalez et al. (2000) espagnol
- Zocolotti et al. (1999) italien
- Paulesu et al. (2001) italien, français et
anglais (Science)
58- Dans les langues plus transparentes, moins de
difficulté en lecture de M et PM et dans les
tâches de manipulation de phonèmes - Mais lenteur dramatique en lecture
- Mayeringer Wimmer (2000) à 9 ans, les
dyslexiques lisent les mots familiers 3 fois plus
lentement en comparaison avec les lecteurs
normaux (et 2 fois pour les PMs)
59- Dans la même étude, les dyslexiques présentaient
aussi des erreurs en écriture qui démontrent une
faible connaissance de lorthographe 44
derreurs phonétiquement acceptables vs 3 chez
les lecteurs normaux
60- Il y a aussi plus derreurs en lecture de PM chez
les dyslexiques que chez les lecteurs normaux,
par exemple en espagnol Jiménez Gonzalez
Hernandez Valle, 2000. - Donc la lecture de PM est aussi un signe
approprié de la dyslexie chez les enfants qui
apprennent à lire dans un système orthographique
transparent - Et ils présentent aussi plus derreurs de
segmentation et inversion de phonèmes
61Paulesu, Démonet et al. (2001)
- Dyslexiques de développement à lâge adulte
(élèves duniversité) de langue italienne,
française ou anglaise Même si les dyslexiques
italiens font moins derreurs que les français ou
les anglais, ils sont inférieurs à leurs témoins
(montrant en particulier une grande lenteur) en
lecture (surtout de PM) ainsi que dans les tâches
phonologiques (spoonerism Bill Clinton -gt Kill
Blinton) - Pour la lecture de PM, la différence entre les
dyslexiques italiens et leurs témoins est la même
que la différence entre les dyslexiques anglais
et leurs témoins. - Donc, même dans les systèmes orthographiques
transparents, la dyslexie est associée à un
déficit phonologique
62Et la dyslexie de surface, existe-t-elle dans les
systèmes transparents?
- Zocolotti et al. (1999) oui !
- Bien quil ny ait pas de mots homophones non
homographes, les dyslexiques italiens avaient un
déficit très important dans des tâches où lon
présentait des approximations de mots homophones
dans des phrases. - Lago é fatto di .. acqua/legno/terra/fer
ro - (rc ferro cf. lago agulha si lenfant
confond avec lhomophone lago - lagoa - il va
répondre acqua) - I monaci abitano nel convento frase correcta
ou não? - I monaci habitano nel con vento
63Zocolotti et al. (1999)
- Les mêmes enfants présentaient une lenteur
dramatique dans la lecture de Mots (avec une
augmentation très forte du temps de lecture en
fonction de la longueur du mot) ainsi quun
déficit dans la lecture de PM
64Lorigine des difficultés des dyslexiquesprédisp
osition génétique, cest-à-dire le substrat
biologique
65- Familles de dyslexiques
- Szeszulski Manis (1990) 40 enfants dyslexiques
- Au moins lun des parents présentait un déficit
en décodification graphophonologique. - Lanalyse du type de déficit a montré
( phonologique ou orthographique ) a montré
un degré élevé dassociation familiale en ce qui
concerne le déficit phonologique mais non le
déficit orthographique
66Scarborough, 1991 accompagnement, depuis lâge
de 2 ans, denfants en risque de développer
dyslexie (pour raison familiale)
- 65 de ces enfants sont devenus des mauvais
lecteurs à la fin de 2e année, tandis que chez
des témoins (parents sans dyslexie) seulement 2
ont lu aussi mal. - A 5 ans, ces enfants connaissaient moins de
lettres et moins de correspondance
graphème-phonème - A 30 mois ils avaient déjà des déficits
phonologiques et syntaxiques, bien quayant un
vocabulaire normal pour leur âge
67En outre, le génotype de lenfant influence la
réaction familiale et sociale (observable depuis
lâge dau moins 2 ans et demi)A distinguer
soigneusement de la privation de stimulation
sociale et culturelle adéquate qui ne résulte pas
dune origine génétique
68Olson, DeFries, Pennington et dautres
- Méthode des jumeaux comparer le degré de
similitude en niveau et patron de lecture entre
jumeaux monozygotes (qui partagent les mêmes
gènes) et dizygotes (qui partagent en moyenne 50
des gènes) , comme dautres frères et /ou soeurs
69- La différence de performance en identification
des mots écrits entre le meilleur et le plus
mauvais lecteur dans une paire était, en moyenne,
plus petite pour les monozygotes que pour les
dizygotes - Donc, cette habileté a au moins en partie une
origine génétique
70- Les plus grandes différences entre les jumeaux
monozygotes et dizygotes ont été observées pour
les habiletés phonologiques conscience
phonémique et fluence phonémique (produire
autant de mots que possible commençant par un
certain phonème, en 1 minute) - Important, car possibilité de critique le
comportement de la famille et des professeurs
vis-à-vis des jumeaux peut être plus semblable
pour les monozygotes
71- Si la similarité de la performance est plus
grande pour les monozygotes dans une tâche que
dans une autre, alors certains des processus
impliqués dans la première tâche ont
vraisemblablement une origine génétique - Bishop, Bishop, Bright, James, Delaney Tallal
(1999) ont utilisé le Auditory Repetition Test
(ART) et un test de répétition de PM - Au ART le S entendait une séquence de 2 à 7
éléments constituée de 2 sons différents (F0 100
e 300 Hz) et devait la reproduire en poussant sur
2 boutons. La corrélation génétique entre les
deux jumeaux a été pareille pour les 2 types de
jumeaux. - En revanche, pour les PM, la corrélation fut plus
élevée pour les monozygotes (.64) que pour les
autres (.28)
72- Donc, le déficit de traitement phonologique
semble être fortement héréditaire, tandis quun
déficit de traitement auditif non linguistique ne
le serait pas. - Comme il ny avait pas de corrélation entre les
scores obtenus aux deux tâches, il ne semble pas
que le déficit phonologique résulte dun déficit
auditif non verbal, contrairement à ce que
prétend Tallal
73- Espoir pouvoir cloner des gènes sains
responsable des habiletés phonologiques - Pour déterminer les gènes critiques on utilise
une procédure statistique (mapping génétique) - On a identifié des loci dans le chromosome 6 (6p,
qui nest pas associé à des mesures
dintelligence générale, Cardon et al., 1994) et
dans le chromosome 15 (ainsi que dans les
chromosomes 2 et 3)
74Taipale et al. (2003) gène DYX1C1 dans le
chromosome 15, qui encode une protéine avec 420
acides aminés au moins deux changements dans sa
structure sont corrélés avec la dyslexie
(pourrait être en rapport avec des mécanismes
plus généraux dapprentissage)Chez la souris,
78 de recouvrement avec lhomme chez 2 types de
chimpanzé la différence est de seument 2 et 3
acides aminés (0.5 et 0.7)Détecté dans le
cerveau, poumons, reins et testicules
75Il semble par ailleurs que ce gène soit impliqué
dans la migration neurale,et ici intervient une
autre histoire8 cerveaux de dyslexiques ont été
examinés et on y a trouvé des anomalies de
migration neurale (ectopies 50 à 100 neurones
et cellules gliales (comme des petites verrues )
qui au cours de la migration neurale ont manqué
leur cible dans le cortex et ont trouvé une
brèche dans la membrane gliale externe et sont
passés dans une couche plus périphérique et
microgyri focaux des perturbation splus sévères
de plusieurs couches) (Galaburda et al., 1985)
76Des rats avec des anomalies corticales
(frontales, pariétales ou occipitales)
développent ensuite des anomalies dans le réseau
magnocellulaire (thalamus) plus de neurones
petits et moins de grands, comme dans les
cerveaux de dyslexiquesDonc, la direction de
causalité pourrait être top-down de
structures responsables de déficits cognitifs
(représentation de la phonologie) vers des
structures responsables de déficits auditifs et
visuo-spatiauxLa base neurale du déficit
phonologique pourrait être primaire et la base
neurale des déficits sensoriels secondaire
77Des rats avec des ectopies et microgyri spontanés
ou induits ont des problèmes dapprentissage et
de mémoire de travail, la localisation de
lanomalie corticale influençant le type
particulier de déficit dapprentissage exhibé par
lanimalLa distribution des anomalies dans les
cerveaux de dyslexiques couvre les régions
corticales responsables des 3 fonctions affectées
chez les dyslexiques conscience des phonèmes,
récupération lexicale (lente) et mémoire
phonologique (mauvaise répétition de pseudo-mots)
78Co-morbidité (ou troubles associés)
fréquentetroubles sensoriels, attentionnels et
aussi syntaxiques (SLI - Specific language
impairment, troubles spécifiques du langage)
79Causes immédiates de la dyslexie
80Lexplication phonologique
81Hypothèse dune dégradation ou distorsion du
signal dentrée
- Travaux sur les enfants souffrant dotite moyenne
récurrente ou chronique - Nittrouer (1996) effets de OM et du niveau
socio-économique qui provoquent des retards dans
le développement des représentations
phonologiques (perceptives et de conscience des
phonèmes) - Mais une diminution de lentrée auditive ne
conduit pas nécessairement à un déficit
phonologique
82Le déficit de discrimination phonétique est
observé chez les dyslexiques phonologiques mais
aussi, dans une moins grande mesure, chez les
dyslexiques de surface
- Genard (2001) performance intermédiaire des
dyslexiques de surface (8.1 derreurs vs. 1.1
pour les témoins et au moins 25 pour les
phonologiques) à une tâche de discrimination de
paires minimales construite avec des PM présentés
oralement (gipu-kipu)
83- Il faut savoir que, au moment où lenfant
commence lapprentissage de la lecture,
lutilisation perceptive des différents indices
acoustiques (plus exactement, leur poids relatif)
nest pas encore la même que chez ladulte - Théorie Developmental Weighting Shift de
Nittrouer (cf., e.g., Nittrouer 1996), selon
laquelle, de 3 à 7 anos environ, les enfants
attribuent de moins en moins de poids aux
transitions de formant et de plus en plus aux
indices segmentaux comme lexplosion des
coclusives ou le bruit de friction des fricatives
84Nittrouer (1999)
- Les enfants qui avaient de mauvaises performances
aux tâches de conscience phonémique étaient
capables didentifier des stimuli de parole
fondés sur des propriétés transitionnelles du
signal mais ressemblaient aux enfants plus jeunes
quand ils devaient se fonder sur les spectres du
bruit de la fricative - Cette incapacité peut être expliquée dans le
cadre da théorie du Developmental Weighting
Shift - Les dyslexiques, ou du moins un certain nombre
parmi eux, auraient été bloqués au cours de ce
développement
85Caravolas Bruck, 2000
- Ont examiné (en Français canadien) lhabileté
denfants de 6 ans à catégoriser des mots sur la
base de catégories de voyelles au début de la 1e
année primaire (encore pré-lettrés) et ensuite
après 6 mois dinstruction - Les effets potentiels de proximité relative des
voyelles dans lespace vocalique et de la
structure syllabique ont été évalués, de même que
leffet de lenseignement de la lecture sur la
catégorisation des voyelles et la relation de
catégorisation des voyelles avec lhabileté de
lecture et décriture des voyelles
86Caravolas Bruck, 2000
- Les résultats ont montré que lhabileté à
catégoriser les voyelles ne se développe pas de
manière uniforme mais est influencée par le degré
de proximité spectrale/articulatoire entre les
voyelles - Les analyses ont montré que les enfants avaient
des frontières de catégorie floues entre les
voyelles adjacentes sur le continuum de hauteur - Le patron de résultats en catégorisation orale et
dans les tâches de litéracie suggère que les
voyelles que les enfants ont eu le plus de mal à
catégoriser étaient aussi les plus difficiles à
lire et à écrire
87Expérience de perception catégorielle de consonnes
identification
88Identification discrimination
89Déficiences en perception catégorielle, plus
précisément une distinction moins abrupte entre
les catégories phonétiques au niveau de leur
frontière
- Fréquemment rencontrées chez les dyslexiques
- Godfrey et al, 1981
- Werker Tees, 1987
- Joanisse, Manis al 2000
- Chiappe et al, 2001
- Serniclaes, Sprenger-Charolles et al., 2001
- Adlard e Hazan (1998)
90Lidée que la discrimination phonétique est
importante pour le développement de la conscience
phonémique est renforcée par le fait quune
rééducation de la discrimination phonétique a des
effets positifs sur lanalyse phonémique
intentionnelle
- Hurford Sanders (1990) ont entraîné des enfants
de 2e et 3e primaires présentant des difficultés
de lecture de manière progressive, passant de la
discrimination de voyelles à celle des consonnes
liquides et puis à celle des occlusives. Les
résultats ont été positifs. - Dans un deuxième temps, ils ont observé un
transfert positif de cet effet à des tâches
danalyse phonémique intentionnelle, chez des
enfants de la 2e à la 4e année
91Chiappe, Chiappe Siegel, 2001
- Poorer readers ( at risk but resistant to
intervention) have less sharply defined
categorical perception on both the /bif-pif/
/bis-pis/ continua than normal readers of the
same age (7 yrs) - Statistical correction (ANCOVAs) for group
differences in phoneme identification made group
differences in phoneme deletion disappear (but
not the contrary), suggesting that speech
perception may play a causal role in the
phonological core deficit associated with reading
failure (cf also McBride-Chang, 1996 Watson
Miller, 1993 with older dyslexics)
92Chiappe, Chiappe Siegel, 2001
- 7 yrs poor readers ( at risk and resistant to
intervention) vs normal readers of the same age
(7 yrs) - Looked at the classic lexicality effect
- category boundaryshift is at longer VOT for
/bif-pif/ than for /bis-pis/ - normal readers of the same age (7 yrs) category
boundaryshift is at longer VOT for /bif-pif/
than for /bis-pis/, which corresponds to the
classic lexicality effect
93Chiappe, Chiappe Siegel, 2001
- Poor readers did not show the classic lexicality
effect, but lexicality did affect the overall
rate at which phonemes were identified as /b/ or
/p/ at each VOT - This is assumed to reflect the fact that the poor
readers representations of phonemes were
inadequate through the continuum, i.e. they
experimented ambiguity even with clear instances
of /b/ and /p/. The lexicon may thus operate as a
compensatory mechanism for resolving ambiguities
in speech perception throughout the continuum,
whereas it does only at the category boundaries
in good readers
94Perception catégorielleSerniclaes,
Sprenger-Charolles, Carré and Demonet (2001) and
Serniclaes, van Heghe, Mousty, Carré and
Sprenger-Charolles (2004) observed that both
poorer inter-category discrimination and better
intra-category discrimination characterize
dyslexics, compared to normal readers.
95(No Transcript)
96Pourquoi la perception allophonique affecte
spécifiquement le traitement du langage écrit et
pas du langage parlé?Sans doute parce que
dautres unités, plus larges que le phonème,
peuvent être utilisées dans la perception de la
parole
97Serniclaes, Ventura, Morais Kolinsky (soumis)
found heterogeneous results for categorical
perception using place of articulationno
difference between illiterate and literate
subjects on discrimination, but the precision of
the categorical boundary was poorer, on the
average, among the illiterates.
98(No Transcript)
99(No Transcript)
100 the discrimination deficit displayed by
dyslexics might indeed be a cause of dyslexia.
learning to read and write might also have an
effect on speech perception by rendering the
categorical phonetic boundary more precise.
101Morais Mousty (1992) développement de
représentations structurées de la
paroleexpérience, en français, de migration
dunités (consonne, voyelle, syllabe) sur des
dyslexiques de surface (25), phonologiques (3) et
lecteurs présentant un patron typique
(12)migrations de syllabe et voyelle chez les
typiques et les surface , pas chez les
phonologiquescomparaison avec illettrés
portugais
102Sensibilité aux aspects rythmiques de la parole
103Le rôle des caractéristiques rythmiques de la
langue maternelle est crucial dans la
détermination des unités de segmentation
perceptive de la parole
- cf., e.g. Cutler, Norris McQueen 1996
- À 9 mois préférence, chez les bébés de familles
anglophones, pour les patrons strong-weak vs
weak/strong (Jusczyk, Cutler Redanz 1993)
104Wood e Terrell (1998)
- Tâche apparier des phrases filtrées de telle
sorte que seules les fréquences basses étaient
conservées, donc seul le patron rythmique et pas
linformation phonémique (low-pass filtered) - Les enfants dyslexiques ont répondu presque au
niveau du hasard, bien pire que les témoins (même
après que le niveau de vocabulaire ait été
contrôlé par analyse de covariance)
105Autres explications de la dyslexie
106En termes de traitement auditif général
traitement temporel ou de variations auditives
rapidesTallal, Miller Fitch 1993Mais
Mody, Studdert-Kennedy Brady 1997 Nittrouer
1999 Serniclaes et al., 2001ces problèmes ne
sont observés que lorsque les enfants perçoivent
les stimuli comme étant linguistiques
1073. En termes dautomatisation (Nicolson e
Fawcett, 1995, et Nicolson e Maclagan, 2001)
apprentissages moteurs et production de
la parole
108Mais Wimmer, Mayringer e Landerl (1998)
- nont observé aucune infériorité des dyslexiques
à une tâche classique déquilibre ou de stabilité
de la posture sur une jambe, mais bien un déficit
aux tâches phonologiques
1094. Explications en termes de déficit visuel
110Traitement de gauche à droite cf. erreurs
dinvresion de lettres
- 1970 Frank Vellutino les lecteurs normaux
présentent la même proportion derreurs
dinversion que les lecteurs normaux
111Mémoire visuelle?
- Vellutino et al. (1973 1979) dysléxiques et
lecteurs normaux de 10-13 ans. Tâche copie, ou
copie de mémoire de stimuli visuels présentés
brièvement -
- Pour des mots de 3 à 5 lettres infériorité des
dyslexiques - Pour des stimuli inconnus (mots écrits avec
lalphabet hébraïque) pas de différence entre
les groupes - Donc la difficulté des dyslexiques avec les mots
nest pas la cause mais la conséquence de leurs
difficultés de lecture
112Traitement de lorientation gauche - droite chez
les illettrés
- Classification de figures géométriques
113- Origine de la difficulté?
- cf E. Gibson (1969) la discrimination
gauche-droite nest pas très utile dans la vie
quotidienne - Cf la tasse pour gauchers !
- Mais elle devient importante pour le lecteur
débutant qui doit apprendre à discriminer entre
des lettres en miroir - b vs. d ou p vs. q
- Cf Eve Danziger les lettrés dun système qui ne
contient pas de lettres en miroir sont aussi
faibles en discrimination gauche - droite que les
illettrés
114théorie magnocellulaire
- Au delà du cortex visuel, le système visuel se
sépare en 2 voies - dorsale, système magnocellulaire, spécialisé dans
la détection de mouvements (fréquences basses) et
du contrôle des mouvements oculaires, répond très
rapidement - ventrale, spécialisé dans lidentification des
formes (système parvocellulaire)
115Stein et Talcott
- Affirment que le système magnocellulaire est
responsable pour lorganisation temporelle des
événements visuels dans la lecture - Les dyslexiques nauraient pas développé
suffisamment ce système - Donc leur sensibilité au mouvement serait
réduite, la fixation binoculaire instable, et la
localisation visuelle, nécessaire pour déterminer
la position relative des lettres, serait aussi
faible
116Lenfant dyslexique pourrait voir les lettres
bouger et même se croiser et ce manque de
précision perturberait la constitution des
représentations orthographiques
117La théorie magnocellulaire ne nie pas les
difficultés phonologiques des dyslexiques
- Mais celles-ci seraient une conséquence dune
anomalie magnocellulaire perturbant aussi le
traitement auditif général (cf. Tallal) et le
traitement visuel
118Troubles au niveau neurologique rouge cognitif
vert comportemental bleu
Théorie magnocellulaire
119- Stein (2001) un tiers des dyslexiques ne
présente que des problèmes visuels, un tiers que
des problèmes phonologiques et auditifs généraux,
et un tiers les deux
120- Pourquoi la dyslexie proviendrait-elle dune
anomalie dans un système spécialisé dans le
traitement du mouvement et des fréquences basses?
121Données contradictoires
- contrôle oculaire, Goulandris, McIntyre
Snowling 70 des dyslexiques présentent des
réponses stables ( Stein e Fowler 1985), mais
cela arrive aussi chez 70 et 50 des lecteurs
normaux âgés de 8 et 11 ans, respectivement !
122La dyslexie et les habiletés musicales
123Music and language, in either oral or written
form, have features in common. They share
principles of temporal structure,
hierarchical organization of constituents,
including constraints on the order of these
constituents, and recursivity.
124Converging evidence of a role of the left
inferior frontal cortex in processing structure
in oral language (e.g., Poldrack, Wagner,
Prull, Desmond, Glover Gabrieli, 1999) in
sign language (e.g., Petitto, Zatorre, Gauna,
Nikelski, Dostie Evans, 2000) in music
(e.g., Levitin Menon, 2003).
125The representations involved in word reading
(orthographic, phonological, lexical) as well as
in text reading (syntactic structures, working
memory codes, outputs of conceptual integration
and inference) are different from those
activated or elaborated in the course of musical
processing.
126Performance in quite distinct domains may be
indirectly associated. Reading, drawing and
reasoning by analogy are all better in schooled
than in unschooled people, not because they share
common capacities but because schooling
activities usually include all of them. Even in
selective training studies, there may be transfer
effects from one domain to another if, in the
former, people become better in, say, focusing
attention and processing information intensively
for long periods of time.
127Chan, Ho and Cheung (1998) and Ho, Cheung and
Chan (2003) proposed that this is due to music
and language sharing cerebral structures at the
left temporal level. The verbal memory test
used in both studies involved learning of 16
two-character words.
128Figure Ho1
129Ho et al. (2003) ran a second experiment in
which progress in both verbal and visual memory
was traced by comparing performance at baseline
and at a follow-up 9 months later.
130Figure Ho
131The verbal-visual dissociation not only supports
the idea that music training contributes to the
development of cortical structures that are
useful for verbal memory it also argues against
an alternative interpretation based on musical
notation mediation.
132Kilgour, Jakobson and Cuddy (2000), testing
young adults, found that musicians performed
better than non-musicians in the recall of
lyrics, not only when the lyrics were sung but
also when they were spoken.
133Figure Kilgour
134In the particular case of Kilgour et al.s study,
the musicians superiority may be related to the
nature of the material. Poetic lyrics have
peculiar temporal structure and rhyme patterns,
and musicians may be more familiar with them than
nonmusicians.
135In conclusion, musical and linguistic abilities
may be indirectly associated, and it is even
possible that musical training contributes to
enhance performance in some tasks involving
linguistic material, but these are tasks that
concern general cognitive factors of reading, not
its specific abilities.
136Anvari, Trainor, Woodside and Levy (2002)
examined the association between music and
specific abilities of in pre-readers.
Unfortunately, the authors did not present
scores for letter identification and word reading
and only indicated that these children are in
the early stages of letter identification or at
most read a few words (p. 126).
137Anvari et al. (2002) assumed that both speech
and music involve combining small numbers of
elements (phonemes, notes) according to rules
(p. 112). They also assumed that music and
speech may depend on the same basic auditory
processes, and hence, early skill with music
might enhance reading acquisition to the extent
that reading depends on the same basic auditory
analysis skills (p. 113).
138Phoneme awareness is not awareness of sounds
contrary to what Anvari et al. believe
(Phonological awareness requires the listener to
be able to segment speech into its component
sounds, p. 126), but of abstract units. It is
symptomatic of this belief that the authors refer
to auditory sensitivity to speech phonemic
units and to a close link between reading and
auditory analysis skills (italics mine) (p.
112), instead of using the term phonological.
139The results of Anvari et al. (2004) can be
summarized as follows. Phoneme awareness
correlated with reading as well as with musical
ability in both four- and five-year olds. The
regression analyses indicated that musical
performance accounted for reading scores after
phoneme awareness had been entered. The
authors concluded that music perception appears
to be tapping auditory mechanisms related to
reading skill that only partially overlap with
those related to phonological awareness (p.
122).
140Picquard-Kipffer (2003)melody discrimination
tested in kindergarten, thus before literacy
instruction, was not correlated with reading
ability at the end of the second grade. The
test including 6 same and 12 different 3-note
pairs. By contrast, high correlation scores
were found for both letter knowledge and speech
discrimination at kindergarten and reading
ability at the end of the 2d grade.
141Auditory theories of dyslexia. In general, they
recognize that the immediate cause is a
phonological deficit, but they attribute the
phonological deficit an underlying or more
general cause. It may be, for instance, a
deficit in processing brief and/or rapidly
changing acoustic events (e.g. Tallal, 1980), or
a deficit in discriminating certain frequency or
amplitude modulations (e.g., Witton, Stein,
Stoodley, Rosner Talcott, 2002), or even a
deficit in timing skills (e.g., Overy, Nicolson,
Fawcett Clarke, 2003).
142Goswami et al. (2002) proposed recently a highly
specific version of the timing skills theory.
The basic idea is that infants use rhythmic
cues, namely amplitude modulations of the
waveform, to segment speech. The detection of
beats in amplitude modulation sequences
correspond to the detection of perceptual
centers (P centers) in acoustic signals.() (P
centers) constitute a nonspeech-specific
mechanism for segregating syllable onsets and
rhymes (p. 10915).
143According to Goswami et al., the detection of P
centers is a general auditory mechanism. There
is however a second interpretation, which is that
this mechanism is originally proper to speech
acquisition, and that, by exaptation, it can
become useful for other purposes. Exaptation
phenomena are current and highly adaptive. The
fact that the phoneme representations involved
in speech perception become useful for the
written representation of language may also be
considered as an example of exaptation (Morais
Kolinsky, 2001, p. 467).
144Dyslexia and general auditory abilities.To
observe that dyslexics perform worse than
controls in some task is actually to observe a
correlation, not an experimental effect.
However, the relative strength of the
correlation measures and the reliability of the
observed associations may provide useful
information.
145When cognitive deficits that are not causally
related co-occur, they may be expected to present
some variability across different samples, tasks
and testing situations. The relation between
dyslexia and pitch processing is unreliable
Baldeweg, Richardson, Watkins, Foale and
Gruzelier (1999) found an association, but Overy
et al. (2003) did not. Sometimes auditory
processing in dyslexics was found to be poorer at
short than at long intervals, and sometimes it
was the reverse (eg., Share, Jorm, MacLean
Matthews, 2002) or there was no relation with
interval (Chiappe, Stringer, Siegel Stanovich,
2002).
146Ramus (2003) analyzed 12 recent studies and
calculated that o