Title: Traitement numrique du Signal
1Traitement numérique du Signal
- Traitement Numérique du Signal
- Partie 2 Systèmes Numériques
- Pierre Courtellemont
- L3i Université de La Rochelle
- pcourtel_at_univ-lr.fr
2Traitement numérique du Signal
- Les traitements numériques sinscrivent
généralement dans une chaîne complète de
traitements. La partie numérique est dépendante
des autres parties échantillonnage (et donc
connaissance des propriétés spectrales du signal
à traiter) et quantification (engendrant bruit
darrondi et de calcul). - Généralement, le traitement consistera soit
- - à analyser le signal (connaître ses
caractéristiques fréquentielles) - - à filtrer le signal (modifier ses
caractéristiques fréquentielles)
3Traitement numérique du Signal
- Système numérique
- Un système numérique reçoit à son entrée une
suite de valeurs numériques xn et délivre à sa
sortie une suite de valeurs numériques yn. - Par système numérique, on peut entendre
algorithme de calcul, et système physique capable
de réaliser ces opérations. Il s'agit par exemple
d'un micro-ordinateur muni de cartes dES, dun
microcontrôleur ou d'un circuit intégré
spécialisé (DSP). - Dans ce cours, on ne s'intéresse qu'à
l'algorithme de calcul mais il faut tenir compte
de tous les problèmes pouvant découler du fait
que les nombres sont représentés avec un nombre
fini de bits, et donc des erreurs d'arrondi
introduites dans les calculs. - L'algorithme de calcul est défini par une
relation de récurrence qui précise comment
calculer chaque échantillon de sortie yn à partir
des échantillons d'entrée et éventuellement des
échantillons de sortie précédents yn-1, yn-2.... - On se limitera dans cette étude aux systèmes
linéaires invariants (SLI ou LIT)
4Traitement numérique du Signal
- Systèmes linéaires invariants
- - linéaires un système est linéaire lorsque la
propriété suivante est vérifiée - si x1(n) en entrée donne y1(n) en sortie et
si x2(n) donne y2(n) alors a.x1(n)b.x2(n)
donne a.y1(n)b.y2(n). - - invariants temporels la relation de
récurrence ne change pas avec le temps. - De plus, on se limitera à létude des systèmes
causals. - - causals tout échantillon de sortie y(n0) ne
doit dépendre que des échantillons d'entrée déjà
arrivés (n n0) et de sortie déjà calculés
(n lt n0). Tout système travaillant en temps réel
est nécessairement causal.
5Traitement numérique du Signal
- Équation générale de récurrence
Cette équation générale régit les systèmes
récursifs. Le deuxième terme entraîne une
rétro-action (ou bouclage) du système, pouvant
être générateur dinstabilité. Léquation sans le
second terme, régit les systèmes non récursifs,
encore appelés systèmes à réponse impulsionnelle
finie, pour une raison qui sera expliquée ensuite.
6Traitement numérique du Signal
- Réponse impulsionnelle dun système il sagit
de la réponse ( sortie) dun système, soumis en
entrée à limpulsion de Dirac unité dn. - Considérons un système linéaire invariant et non
récursif. La réponse dun tel système à une
entrée xn sécrit
On vérifie aisément que la réponse impulsionnelle
dun tel système est justement la suite des
coefficients an
Le système est causal si ai0 pour tout ilt0 et sa
réponse impulsionnelle sera finie si ai0 pour
tout i gt N-1. Ainsi, léquation suivante définit
un système à réponse impulsionnelle finie (FIR ou
RIF)
7Traitement numérique du Signal
- Appelons filtre RIF, le système décrit par
La transformée en z (TZ) de cette équation
sécrit
Soit H(z) la fonction de transfert en z du
système, définie par Y(z)H(z)X(z). On a alors
Notons que la fonction de transfert H(z) est la
transformée en z de la réponse impulsionnelle
lorsque xndn, alors X(z)1 et donc H(z)Y(z).
8Traitement numérique du Signal
- Notons que dune manière générale (équation de
récurrence complète), la fonction de transfert
présente un numérateur et un dénominateur
H(z)N(z)/D(z). - Les racines de N(z) sont les zéros de H(z), les
racines de D(z) sont les pôles de H(z). - Remarques
- - Les systèmes non-récursifs n'ont pas de pôles
autres que 0. - - les polynômes N(z) et D(z) étant à coefficients
réels, leurs racines sont soit réelles, soit
complexes conjuguées par paires. - - le degré du polynôme N(z) doit être inférieur
ou égal à celui de D(z) pour que le système soit
causal. Ceci peut se vérifier sur un
contre-exemple en partant d'une fonction de
transfert ne vérifiant pas cette condition, on
détermine la relation de récurrence du système et
on constate qu'il y a des termes en x(n1),
x(n2),...et donc que le système n'est pas causal.
9Traitement numérique du Signal
- La TZ permet de passer à la transformée de
Fourier (et donc de connaître le comportement
fréquentiel dun système ou le contenu
fréquentiel dun signal), lorsquon la calcule
pour la valeur de z suivante
Dans cette relation, j est le nombre complexe
défini par j2-1, f représente la fréquence (en
Hertz) et Te est la période déchantillonnage.
Remarquons que f.Te f/fe n, fréquence
réduite, sans dimension. Ainsi, en remplaçant z
par sa valeur dans H(z), on obtient la réponse
fréquentielle du système. Dans le cas du filtre
RIF
Cette équation donne les modifications
fréquentielles (en amplitude et phase) apportées
par le système au signal dentrée xn. Elle est
aussi appelée transmittance ou fonction de
transfert isochrone.
10Traitement numérique du Signal
- On peut remarquer, que sur le cercle unité, la
fréquence nulle correspond au point z 1, la
fréquence réduite f 1/4 au point z j, la
fréquence réduite f 1/2 au point z -1
Cela veut dire que pour calculer la transmittance
du système en continu, il suffit de faire z 1
dans sa fonction de transfert H(z). De même H(-1)
correspond à la transmittance pour f ' 1/2
(fréquence maximum dutilisation du système,
conséquence du théorème de Shannon). On peut
aussi vérifier que le module de T(f ') est une
fonction paire et que son argument est impair.
11Traitement numérique du Signal
Filtre à phase linéaire La réponse
fréquentielle dun filtre à phase linéaire
sécrit
avec
t correspond au temps de propagation du filtre,
cest à dire le retard quengendre le système.
Dune manière générale, il est exprimé par
Dans un filtre à phase linéaire, cette dérivée
est constante, donc le retard est le même pour
toutes les composantes fréquentielles du signal
dentrée le système ne provoque pas de
distorsion fréquentielle.
12Traitement numérique du Signal
Filtre à phase linéaire On montre quun filtre
à phase linéaire possède une symétrie dans les
coefficients. Ainsi, un filtre à 7 coefficients
va sécrire
réduisant ainsi le nombre dopérations
élémentaires à effectuer à chaque période
déchantillonnage.
13Traitement numérique du Signal
Synthèse dun filtre RIF à phase linéaire Il
sagit de trouver les coefficients ci précédents
permettant dobtenir une réponse fréquentielle
définie à partir dun cahier des charges exprimé
sous la forme dun gabarit fréquentiel.
14Traitement numérique du Signal
Synthèse dun filtre RIF à phase linéaire
Plusieurs approches sont possibles. La plus
classique utilise la périodicité de la réponse
fréquentielle. La réponse H(f) souhaitée, idéale,
est ainsi décomposée en série de Fourier. Exemple
du filtre passe-bas idéal
0 fe/2 fe
3fe/2 2fe f
H(f) est périodique de période fe, donc
décomposable en série exponentielle de Fourier
15Traitement numérique du Signal
avec ci, coefficients du filtre
Exemple. On intégrant entre fe/2 et fe/2 dans
le cas dun passe bas idéal de fréquence de
coupure réduite 0.25 (ce qui revient à poser
fe1), cette relation donne
On obtient c00.5, c11/p0.318, c20,
c3-1/3p, c40, jusquà cr avec r(N-1)/2
lorsque N est le nombre impair désiré de
coefficients.
16Traitement numérique du Signal
Les coefficients du filtre correspondent à
léchantillonnage dune fonction en sinus
cardinal, ce qui est logique puisquil sagit de
la transformée dun motif rectangulaire. Les
coefficients ci du filtre étant obtenus, il est
possible de suivre la démarche inverse, appelée
analyse du filtre, pour connaître les
caractéristiques fréquentielles du système
obtenu. On part de
Les coefficients étant symétriques, les termes
complexes de cette relation se simplifient en
17Traitement numérique du Signal
Le premier terme du produit correspond à la
partie réelle de la réponse fréquentielle. Le
second terme permet de connaître le déphasage
introduit par le système
Il sagit bien dun filtre à phase linéaire, qui
introduit un retard général t rTe,
correspondant à la moitié de la longueur du
filtre. Si on trace en fonction de la fréquence
f, le premier terme du produit, on obtient
Ce qui est éloigné du filtre de passe-bas idéal
de départ !
18Traitement numérique du Signal
Les ondulations observées proviennent du
phénomène de Gibbs pour retrouver le filtre
idéal de départ, il aurait fallu utiliser tous
les termes du développement en série de Fourier,
et non se limiter aux r premiers. Essayons de
comprendre lorigine des ondulations. Nous
partons du passe bas idéal
Le développement en série entière de Fourier
fournit les coefficients ci qui se répartissent
sur une courbe en sinus cardinal
19Traitement numérique du Signal
Tronquer à N coefficients revient à multiplier
de manière implicite par une fenêtre
rectangulaire, dans le domaine temporel.
Or, la multiplication directe dans un domaine se
traduit par un produit de convolution dans le
domaine transformé
20Traitement numérique du Signal
Revenons au domaine fréquentiel. Le passe bas
idéal
va être convolué
avec la transformée de la fenêtre rectangulaire
donnant la réponse observée
21Traitement numérique du Signal
On pourrait penser que, puisque le phénomène est
du au nombre limité de coefficients, il suffit
daugmenter celui-ci pour faire disparaître le
phénomène. Il nen est rien car augmenter le
nombre de coefficients conduit à resserrer les
ondulations sans en diminuer lamplitude
N 17
N 71
22Traitement numérique du Signal
Technique du Windowing La solution consiste
à remplacer la fenêtre rectangulaire quon
utilise implicitement lorsquon limite le nombre
de coefficients, par une fenêtre dune autre
forme, dont la transformée présente moins
dondulations. Il existe ainsi de très nombreuses
fenêtres Bartlett, Hamming, Hann, Blackman Le
choix de la fenêtre résulte presque toujours dun
compromis entre diminution des ondulations et
augmentation de la largeur de bande de
transition. Une solution classique est
dutiliser la fenêtre de Hamming définie par gi
0.54 0.46 cos (2 p i / N) (ces coefficients
gi doivent multiplier point par point les
coefficients ci du filtre)
23Traitement numérique du Signal
Technique du Windowing Réponses
fréquentielles de filtres passe-bas obtenus sans
fenêtre (bleu), avec fenêtre de Hamming (rouge)
et Blackman (vert)
24Traitement numérique du Signal
Méthode de léchantillonnage en fréquence
(Utilisation de la Transformée de Fourier
Discrète TFD) Rappel sur la TFD cest loutil
usuel pour létude des signaux échantillonnés.
Elle repose sur une double discrétisation
(temporelle et fréquentielle) et se prête à des
algorithmes de calculs rapides notés FFT Fast
Fourier Transform. Principe de la TFD
Signal continu s(t)
1 - Échantillonnage s(t)
Périodicité du spectre S(f)
25Traitement numérique du Signal
Spectre calculé sur N points successifs
Principe (suite)
période Te
période fréquentielle fe1/Te
2 Échantillonnage du spectre
Le spectre étant périodique, il nest nécessaire
de le calculer que sur une période on
échantillonne S(f) dans 1 période fe.
26Traitement numérique du Signal
La simplification à la base de la TFD consiste à
prendre N points dans une période fe sur le
spectre, donc espacés de fe/N. Ainsi, la TFD fait
correspondre N points sn ( sns(tnTe) ) du
signal temporel à une suite de N points Sk (
SkS(fkfe/N) ) dans le domaine fréquentiel
sn
Sk
3 périodisation implicite de la fenêtre
temporelle Léchantillonnage fréquentiel avec
Dffe/N suppose donc une périodicité temporelle
de période DT 1/DfNte le spectre obtenu
correspond à celui de lensemble du signal si
cette périodicité existe.
27Traitement numérique du Signal
Retour au filtrage utilisation de la TFD pour
le calcul des coefficients du filtre. On part de
la réponse fréquentielle idéale. On
léchantillonne en N points compris entre fe/2
et fe/2 si N est le nombre de coefficients
recherchés. Ces coefficients seront obtenus par
Contrairement à la méthode précédente, il suffit
de connaître les valeurs de Hk aux points
déchantillonnage et non une forme analytique de
H(f). Dautre part, du fait de la symétrie,
lexponentielle se transforme en une expression
trigonométrique. Par exemple, avec le même passe
bas et N9, on obtient ci1/9 2/9 (cos
(2pi/9) cos (4pi/9) )
28Traitement numérique du Signal
Les valeurs obtenues par les 2 méthodes sont
légèrement différentes. Elles deviennent égales
pour N tendant vers linfini. Remarque par
cette méthode, on impose à la réponse
fréquentielle du filtre de passer par les Hk
choisis. La réponse nest pas pour autant idéale
il ny a aucune contrainte entre ces points, et
on retrouve des ondulations. Ces ondulations
peuvent être supprimées par des techniques de
fenêtrage ou par des techniques doptimisation
(moindres carrés, méthode de Remez,). La méthode
de Remez est une méthode itérative donnant une
amplitude constante en fréquence des
ondulations. Généralement, quelques essais
(nombre N de coefficients, fenêtre choisie)
permettent dobtenir un filtre passant dans
le gabarit imposé. Mais attention, la
quantification des coefficients modifiera les
propriétés du filtre en arrondissant les
coefficients et pourra provoquer un dépassement
du gabarit.
illustration
29Traitement numérique du Signal
Filtres à Réponse Impulsionnelle Infinie (RII ou
IIR) ou filtres récursifs Considérons
maintenant léquation de récurrence générale
Comme yn dépend de yn-1 qui dépend de yn-2 ,
cette relation est équivalente à celle dun
filtre RIF qui aurait une infinité de
coefficients ! Comme la suite des coefficients
représente la réponse impulsionnelle, on appelle
ces filtres, filtres à réponse impulsionnelle
infinie. Ils sont donc par nature plus
performants que les RIF, cest à dire, quà
nombre identique de coefficients, ils sont à même
de répondre à des gabarits difficiles. En
revanche, ils ne peuvent plus présenter la
propriété de phase linéaire (qui pourra être
compensé par un correcteur de phase) et la
stabilité ne sera plus garantie.
30Traitement numérique du Signal
Fonction de transfert en z dun filtre RII
Partons de léquation de récurrence et
calculons la transformée en z. On obtient
Soit encore
H(z) comporte un dénominateur et donc la
stabilité nest plus assurée.
31Traitement numérique du Signal
Stabilité On montre que le système est stable
si les pôles de la fonction de transfert (cest à
dire les racines du dénominateur) sont à
lintérieur du cercle unité dans le plan
complexe. Synthèse des filtres RII On part
généralement dune solution analogique, connue
par sa fonction de transfert H(p) et on cherche
une solution numérique H(z) équivalente. La
transformée en z (en posant zepTe) nest pas
utilisée car elle nassure pas le respect du
théorème déchantillonnage. On lui préfère la
transformation bilinéaire obtenue en posant
On choisit généralement k2/Te qui assure le
respect du théorème de Shannon.
32Traitement numérique du Signal
En remplaçant z et p dans cette relation par leur
équivalence en fréquence, on montre que la
transformation produit une déformation de laxe
des fréquences. Le passage entre fréquences
analogiques fa et numériques fn est contrôlable
par la relation
avec k2/Te , tout laxe des fréquences
analogiques se trouve comprimée entre fe/2
et fe/2 assurant labsence daliasing.
-fe/2 fe/2 fn
33Traitement numérique du Signal
- On procède donc ainsi
- - Partant du gabarit imposé, on lui faire subir
une pré-déformation qui compensera la
modification de la fréquence de coupure que va
provoquer la transformation bilinéaire. - - On cherche un filtre analogique qui respecte ce
gabarit par lutilisation de fonctions modèles
(Butterworth, Tchebycheff) - - On applique la transformation bilinéaire.
- - Si le filtre analogique était donné par un
produit de fonctions de transfert élémentaires,
la transformation respecte la forme produit. On
apparie alors les numérateurs et dénominateurs et
on ordonne les termes du produit de manière à
minimiser les risques dinstabilité ou les effets
darrondis. Notamment, les facteurs à risque
seront mis en premier dans une structure cascade,
puisque leurs effets pourront être filtrés par
les modules suivants.