Mieux comprendre le stress lapport de 3 modles

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Mieux comprendre le stresslapport de 3 modèles

• Michel NIEZBORALA
• Médecin du travail
• Forum Santé Travail
• Toulouse, 19 juin 2007

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Quelques définitions

• 1936. Syndrôme général dadaptation (Selye.) Tout
  agent extérieur menaçant lhoméostasie déclanche
  une réaction dadaptation non spécifique quels
  que soit lagent et lindividu.
• 1984. Stress perçu (Lazarus, McGrath.)
  Déséquilibre perçu important entre le besoin et
  la capacité de réponse dans une situation où
  limpossibilité de répondre a des conséquences
  perçues importantes.
• 1984. Stress comme générateur de pathologies
  (Crespy.) Mobilisation de lorganisme tout entier
  pour apporter une réponse à des agressions
  environnementales. Cette mobilisation nest pas
  suivie deffet lorquaucune réponse adaptée ne
  peut être fournie. Cette mobilisation, si elle
  est souvent imposée inutilement à lorganisme va
  engendrer progressivement une usure et une
  dégradation des organes et fonctions concernées

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Les différentes approches

• Pourquoi cette multiplicité dapproches ?

Boite noire
Environnement
Effets mesurables
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Lapproche biologique

• Suite aux travaux de Cannon sur lhoméostasie,
  Selye a développé la théorie du syndrôme général
  dadaptation.
• Pour Selye, tout agent susceptible de
  compromettre lhoméostasie, quelle que soit sa
  nature (physique, chimique ou psychique),
  déclancherait une réponse non spécifique de
  lorganisme visant à rétablir lhoméostasie
• La réponse de lorganisme se déroule en 3 phases
  réaction dalarme, phase de résistance, phase
  dépuisement
• Deux systèmes biologiques principaux sont
  sollicités dans ladaptation le système
  sympathique et médullosurrénalien et le système
  hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien

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Les trois stades du SGA

• Daprès Selye, 1956

Niveau de résistance normale
Phase de résistance
Phase dépuisement
Réaction dalarme
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Les hormones du stress
Catécholamines
Corticoïdes
Augmentation de la vigilance Préparation à
leffort
Augmentation du Catabolisme et de la glycémie
Anxiété
Dépression
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Intérêts et limites du SGA

• Reste valable dans les grandes lignes
• Permet dexpliquer les symptômes de stress
• Intérêt de la notion de phase de résistance
• Modèle stimulus réponse qui ignore ce qui se
  passe dans la  boîte noire 

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Le modèle interactionniste

• Schéma type du modèle interactionniste

Contraintes et facteurs de stress Extrinsèques In
trinsèques
Indicateurs Physiologiques Psychologiques Comporte
mentaux Somatiques
Santé Individu organisation
Stress perçu
Facteurs Individuels Sociologiques Démographiques
Professionnels Psychologiques
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Le modèle  demande-autonomie de Karasek

• Demande
• psychologique
• Autonomie
• décisionnelle

Apprentissage actif Motivation à développer de
nouveaux types de comportement
Faible Elevée
Elevée
Actif
Détendu
Tendu
Passif
Faible
Risque accru de tension psychologique et de
maladies physiques
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Le modèle de Karasek

• Le modèle demande-autonomie repose sur
  lhypothèse quune situation de travail qui se
  caractèrise par une combinaison de demande
  psychologique élevée et dune autonomie
  décisionnelle faible augmente le risque de
  développer un problème de santé physique ou
  mentale.
• Les demandes psychologiques font référence à la
  quantité de travail à accomplir, aux exigences
  mentales et aux contraintes de temps liées à ce
  travail.
• Lautonomie décisionnelle renvoie à la
  possibilité pour le salarié dexercer un certain
  contrôle sur le travail à réaliser mais aussi
  dêtre créatif et de développer ses compétences.
• A la fin des années 80, le concept de soutien
  social au travail a été ajouté au modèle de
  Karasek. De façon générale, le soutien social
  regroupe lensemble des interactions sociales
  utilitaires qui sont disponibles au travail tant
  de la part des collègues que des supérieurs
  hiérarchiques.

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Atteintes à la santé reliées au modèle de Karasek

• 1 phase 2 phase 3
  phase

Réactions psycho- physiologiques et
Comporte- mentales
Pathologies réversibles
Atteintes irréversibles
Demande Élevée Autonomie faible
Comportementales Psycho-physio HTA
Maladies cardio- Sédentarité et tabagisme
Adrénaline Anxiété généralisée
vasculaires Réduction des activités Fatigue
Troubles dadapta. Incapacité Sociales
Irritabilité Dépression
permanente Conso. de médicaments
Réactions TMS Mortalité Violence et
intimidation Anxio-dépressives
prématurée Absentéisme / turn-over
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Exemples dévolution des conditions de travail en
France

• Intensité du travail
• Contraintes de rythme de travail
• Enquête conditions de travail de la DARES de
  1984, 1991, 1998

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Le modèle  déséquilibre efforts/récompenses 
de Siegrist

• Schéma général du modèle de Siegrist

Effort élevé
Faible récompense
Argent
Effort extrinsèque
Estime
Surinvestissement
Statut
Réactions physiologiques et Émotionnelles
pathologiques
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Le modèle de Siegrist

• Le modèle repose sur lhypothèse quune situation
  de travail caractérisée par une combinaison
  defforts élevés et de faibles récompenses
  saccompagne de réactions pathologiques sur le
  plan émotionnel et physiologique.
• Leffort élevé peut provenir de deux sources.
  Leffort extrinsèque est lié aux exigences du
  travail tant sur le plan de la demande
  psychologique que physique. Leffort intrinsèque,
  ou surinvestissement, traduit les attitudes et
  les motivations liées à un engagement excessif
  dans le travail. Cet engagement peut être lié au
  sens du devoir, à un besoin inné de se dépasser
  ou encore à lexpérience autogratifiante de
  relever des défis ou de contrôler une situation
  menaçante.
• Les faibles récompenses peuvent prendre trois
  formes principales un salaire insatisfaisant,
  le manque destime et de respect au travail
  (incluant le faible soutien et le traitement
  injuste) et enfin la faible sécurité de lemploi
  et les faibles opportunités de carrière.

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Atteintes à la santé reliées au modèle de
Siegrist

• Ce modèle étant beaucoup plus récent que le
  modèle de Karasek, les études qui lont validé
  sont beaucoup moins nombreuses.
• Cependant des études prospectives ont montré un
  lien entre une situation de déséquilibre entre
  leffort et la récompense et
• Labsentéisme
• Le divorce, les séparations,
• Les problèmes de sommeil
• La dépression
• Les cardiopathies ischémiques
• Les facteurs de risque cardio-vasculaire HTA,
  IMC, lipides athérogènes, fibrinogène.

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Exemple mortalité cardio-vasculaire

• Résultats dune enquête prospective finlandaise
• Kivimäki et al. 2002. BMJ, 325
• Les 812 employés dune entreprise métallurgique
  finlandaise ont été examinés en 1973 et leur
  mortalité cardiovasculaire a été enregistrée
  jusquen 2001

OR ajustés sur lâge, le sexe, la CSP, le
tabagisme, lactivité physique, la TA
systolique, lIMC et le taux de cholestérol
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Critique du modèle interactionniste

• Modèle linéaire, causaliste qui fragmente la
  situation et lindividu afin disoler les
  facteurs que lon peut incriminer dans la genèse
  des problèmes de santé.
• Les types de personnalité qui peuvent déterminer
  les stratégies, défenses et régulations, mises en
  uvre pour  faire face  ne sont pas ou peu
  prises en compte.
• Il sinscrit dans la perspective des théories
  normatives de lorganisation visant à définir une
  bonne organisation du travail dans labsolu.
• En général le travail et la santé sont
  auto-évalués par les salariés ce qui peut être
  une source de biais

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Conclusion sur lapproche interactionniste

• Cette approche quantitative est un outil précieux
  pour alimenter le débat social dans lentreprise.
  Le témoignage sur la souffrance exprimée dans le
  cabinet de consultation est essentiel mais sa
  qualification au travers dun questionnaire
  permet den objectiver la réalité.
• Avec les modèles de Karasek et de Siegrist, le
  bilan quantitatif peut permettre de transformer
  la vision de la direction de lentreprise sur
  lorigine du problème (modification de
  lorganisation et intensification du travail.)
  Cette approche peut permettre douvrir une
  perspective autre que la négation ou
  lindividualisation du problème.
• Lutilisation de ces questionnaires devrait aider
  à déclancher un processus dengagement de la
  direction menant à la recherche de solutions par
  dautres méthodes (psychodynamique, ergonomie,
  dialogue social)
• Les quelques études dévaluation montrent que les
  approches collectives donnent des résultats plus
  permanents et plus durables que les approches
  individuelles.

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Le modèle transactionnel

• Schéma type du modèle transactionnel

Contraintes Ressources externes
Evaluation Primaire Stress perçu Secondaire Cont
rôle perçu
Stratégies dajustement Coping
Santé
Contraintes Ressources internes
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Le modèle transactionnel

• Le modèle transactionnel intègre les interactions
  complexes entre lorganisation système ouvert,
  lindividu, les groupes et les conséquences du
  stress pour le système et les individus.
• Selon ce modèle, cest la transaction entre
  lindividu et la situation qui détermine les
  processus cognitivo-émotionnels du stress.
• Il y a une notion de double évaluation.
  Evaluation du niveau de contrainte et du niveau
  de ressources.
• Lindividu développe des stratégies actives pour
  faire face (notion de coping.)

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La double évaluation

• Lien stresseur / réaction de stress

Stresseur
Perception dune menace
Pas de Perception Dune menace
Perception dune capacité à faire face
Perception dune incapacité à faire face
Réaction de stress
Pas de réaction de stress
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Le modèle transactionnel

• Ce modèle introduit la notion décart entre les
  ressources / contraintes internes (lindividu) et
  les ressources / contraintes externes
  (lorganisation.)
• Le stress résulterait dun écart entre les
  capacités dune personne et les les exigences de
  sa tâche mais aussi dun écart entre les besoins
  dune personne et les capacités dune
  organisation à les satisfaire.
• Ce modèle introduit lidée dune confrontation
  dynamique et évolutive entre lindividu et la
  situation de travail.
• Lissue de cette confrontation ne dépend pas des
  caractéristiques objectives de lindividu ou de
  la situation de travail mais du contrôle réel /
  perçu que lindividu peut exercer sur la
  situation.

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Les stratégies dajustement oudadaptation ou de
coping (1)

• Les stratégies de coping peuvent être définies
  comme des efforts cognitifs et comportementaux
  pour maîtriser, réduire ou tolérer les exigences
  internes et/ou externes crées par la transaction
  stressante.
• Les stratégies dajustement sont conscientes,
  flexibles, intentionnelles, issues dune réalité
  orientée à la différence des stratégies
  défensives qui sont inconscientes, rigides, non
  intentionnelles et issues dune réalité déformée
  et indifférenciée.
• Le coping et son efficacité sur le bien-être ne
  doivent pas être confondus. Il nexiste pas de
  stratégie  efficace ou inefficace  a priori
  mais des stratégies adaptées pour certains types
  dindividus dans des types particuliers
  denvironnement.
• Chaque individu dispose dun répertoire
  doptions disponibles qui lui permettra de mettre
  en uvre la stratégie quil croit la plus
  efficace dans un contexte précis. Le répertoire
  se définit comme le nombre et la variété de
  coping dont dispose une personne.

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Les stratégies dajustement oudadaptation ou de
coping (2)

• Certains auteurs pensent que certaines
  caractéristiques stables de la personnalité
  prédisposeraient les individus à sajuster aux
  situations stressantes dune certaine manière et
  que certains individus seraient plus aptes à
  faire face, présentant une moindre vulnérabilité.
  Il ne sagirait plus de stratégies mais de
   styles  de coping.
• Toutefois les mesures des traits de personnalité,
  qui réduisent le coping à un aspect
  (unidimensionnel) apparaissent être de faibles
  prédicteurs des stratégies dajustement et la
  question actuellement nest pas tranchée.
• On distingue deux fonctions majeures dans les
  stratégies dajustement, une fonction de
  résolution du problème et une de gestion de la
  détresse émotionnelle.
• La fonction de résolution a pour objet de changer
  la situation qui pose problème. Lautre fonction
  ne modifie pas la situation mais régule la
  détresse que la situation suscite.

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Des visions complémentaires

• La vision biologique permet dexpliquer ce qui se
  passe dans notre corps quand nous sommes stressés
  et dexpliquer les effets nocifs du stress sur
  notre organisme
• Le modèle interactionniste donne des clés pour
  comprendre ce qui dans le contenu du travail peut
  être nocif pour la santé des salariés. Il offre
  des modèles solides permettant lévaluation du
  stress dans les entreprises
• Le modèle transactionnel est une approche de ce
  qui se passe dans notre tête lorsque nous sommes
  exposés à des situations stressantes. Il donne
  une vision dynamique du stress. Il explique le
  côté obligatoirement subjectif du stress et il
  permet de situer les rôles respectifs de
  lorganisation et de lindividu dans les
  phénomènes de stress