Title: Diapositive 1
1Comment mesurer et définir les gains privés de
léducation sur un marché du travail en
concurrence imparfaite ? (Clarisse Baillif,
université de Lille1)
Objectif La théorie du capital humain
considère léducation comme un investissement
permettant daccroître les capacités productives
des individus et donc leur salaire sur le marché
du travail. Dès lors, les gains privés de
léducation sont définis et mesurés par ses seuls
effets sur la rémunération des individus. Or,
léducation, outre son impact positif sur les
salaires, permet également de diminuer les
risques de chômage et facilite laccès aux
meilleurs emplois. Pour la théorie du salaire
hédonique (Lucas, 1977), lemploi a dailleurs
une valeur multidimensionnelle de sorte que ses
caractéristiques comme le degré dautonomie ou la
sécurité de lemploi affectent la satisfaction
des individus. Dans ce cadre peut-on considérer
que le rendement pécuniaire des études donne une
bonne approximation des gains privés de
léducation sur le marché du travail?
Méthodologie Nous utilisons un ensemble de
travaux empiriques et théoriques pour montrer que
la mesure des gains privés de léducation par ses
seuls effets sur le salaire sous-estime les
bénéfices réels de léducation sur le marché du
travail. En articulation avec quelques études
empiriques, nous proposons une nouvelle mesure du
taux de rendement de léducation qui tient compte
de la corrélation positive entre le niveau
éducation des individus et leurs chances dêtre
en emploi et donc de percevoir un salaire.
2Le modèle de gains de Mincer
- Le modèle de gains (Mincer, 1958 et 1974) exprime
le logarithme du salaire (lnY) effectivement
perçu par les individus (en emploi) comme une
fonction croissante du nombre dannées détudes
(S) et de lexpérience professionnelle (exp) - Sous certaines hypothèses, et notamment en
admettant que la durée du temps de travail ainsi
que la probabilité dêtre en emploi ne varient
pas avec les montants dinvestissement en capital
humain, sera une bonne estimation du taux de
rendement marginal de léducation -
Pourtant en 2005 si 9,8 de la population active
est au chômage, ce taux sélève à 15 chez
les non diplômés, 9,3 chez les détenteurs dun
BEP et 6,6 chez les diplômés dun bac2
(Attal-Toubert et Lavergne, 2006) et 1 an après
leur sortie de lécole, plus de 19 des sans
diplômes ont toujours été sans emploi contre
moins de 6 pour les diplômés bac3 et plus
(Givord, 2006)
3Le diplôme un passeport pour lemploi
- Puisque la probabilité dêtre en emploi dépend
positivement du niveau détudes (Marchal et al.
,2004, Bigot et Goux, 2003) la mesure du taux de
rendement de léducation doit tenir compte des
chances de rémunération - La prise en compte de ce double effet de
léducation permet de rehausser le taux de
rendement de léducation (Vigier, 2004 Balsan,
2001) - et pour les bons emplois
- Le diplôme est une condition nécessaire daccès
aux emplois les mieux placés dans la hiérarchie
sociale (Forgeot et Gautié, 1997) qui sont
également ceux pour lesquels les conditions de
travail (précarité, autonomie) sont les
meilleures (Aquain et al. 1994, Hamon-Cholet,
1998) -
4CONCLUSION
- A lheure où le chômage touche environ 10 de la
population active et plus de 15 des personnes
non diplômées, il nous semble primordial
dintroduire, pour mesurer le taux de rendement
de léducation, les effets positifs de
léducation sur les probabilités demploi et donc
de rémunération. - La corrélation positive entre diplôme et
conditions de travail induit que les bénéfices de
léducation sur le marché du travail sont
sûrement beaucoup plus larges que les simples
surplus de salaires.