Title: Introduction
1Introduction à la Psycholinguistique2006-2007
2Ouvrages conseillésElsa Spinelli et Ludovic
Ferrand, Psychologie du langage, Lécrit et le
parlé du signal à la signification, Cursus,
Paris Armand Colin, 2005John Field,
Psycholinguistics. A resource book for students.
Routledge
3I. IntroductionII. Production de la
paroleIII. Reconnaissance des mots parlés (y
compris linfluence exercée par la connaissance
du langage écrit)IV. Reconnaissance des mots
écritsV. Traitement et mémorisation de phrases
4IntroductionPsycholinguistique cognitive
(système de traitement du langage structure et
fonctionnement) et Psycholinguistique appliquée
- Linguistique (description formelle) éléments et
ensemble de règles prédisant les combinaisons
possibles - analogie avec la structure hiérarchique de la
physique
5Relations avec la psychologie cognitive
(perception, attention, mémoire,
apprentissage)et avec la neuropsychologie
- techniques de la psychologie cognitive
expérimentale par ex., habituation-déshabituation
, amorçage...
6ObjectifComprendre le système mental du
langage et la manière dont il structure nos
pensées et contribue à organiser notre expérience
- Traitement du langage (ce que nous faisons
quand nous parlons, écoutons, lisons,
écrivons...) - Comment nous stockons le vocabulaire
- Comment nous y avons accès
- Comment nous construisons une représentation
globale de la signification
7Cas particuliers
- sourds (langage gestuel, LPC)
- bilingues (distinction langage-langue période
sensible) - enfants sauvages (période critique)
- idiots savants, Down, Williams,...
8Langage parlé / langage écritRelations entre
langage, pensée et culture
9Question des origines du langageChomsky
(1980) organe spécialisé, sans
précédentPassingham (1993) développement des
structures frontales permettant la représentation
de règles conditionnelles gt compétence
grammaticaleDébats récents
10Facteurs potentiels
- larticulation
- lasymétrie cérébrale
- les neurones miroir (aire F5 dans le cortex
pré-moteur ventral, liaison neuronale entre
acteur et observateur, à lorigine dun système
de reconnaissance des gestes articulatoires) - N.B. - effets des apprentissages sur le cerveau
(Braille, pianistes, conducteurs de taxi,
lecteurs)
11Développement de la spécialisation hémisphérique
(gauche) pour la perception et la production du
langage pour la perception (Bertoncini, Morais
et al., Brain Language, 1991) pour la
production (Holowka Petitto, Science, 30 août
2002) chez les adultes, asymétrie droite dans
louverture de la bouche pendant les tâches
linguistiques vs gauche ou symétrie pendant les
tâches non-verbales
12- Etude chez les bébés
- observation par vidéo (juges) 5 bébés exposés à
langlais et 5 exposés au français pas deffet
de groupe - babillage (critères sons phonétiquement
possibles, redoublement et organisation
syllabique, sans signification apparente),
non-babillage et sourires
13Tous les bébés ont montré une asymétrie droite
pendant le babillage, symétrie pendant les
non-babillages et asymétrie gauche pendant les
sourires
- si le babillage était simplement un moyen
dexercer le contrôle moteur de la bouche, langue
et gorge, alors on aurait observé une symétrie
au contraire il reflète une sensibilité à la
production de patrons linguistiques - sourires contrôle de lexpression émotionnelle
par lhémisphère droit dès 5 mois (utilisation
du phénomène à des fins de détection précoce
danomalies)
14Le mot une unité mobile de signification qui ne
peut pas être décomposée en dautres unités
libres
- Entrées lexicales quelles informations
stockons-nous à propos dun item lexical? -
formelles (phonologiques, orthographiques),
fonctionnelles et sémantiques (la multiplicité
des significations ex tourner la page / au
coin, la mayonnaise a tourné) - Stockage lexical comment les items lexicaux
sont-ils stockés les uns par rapport aux autres?
(voisinage) - Accès lexical par quels processus
récupérons-nous linformation lexicale? -
conditionné et dirigé par le stockage
15II. Production de la parole(chez ladulte)
163 niveaux
- 1. Conceptualisation
- 2. Formulation (traduction en forme linguistique)
- 3. Articulation (planification phonétique et
articulatoire)
17Formulation sélection des mots (taille du
lexique passif et actif) élaboration dun plan
syntaxique
- beaucoup plus de travail sur la récupération
lexicale que sur la planification syntaxique, et
moins en production quen compréhension
(difficulté de contrôler lentrée du système)
18Méthodes
- analyse de la distribution des hésitations et
des pauses - analyse des erreurs de parole (spontanées ou
non) - études neuropsychologiques
- recherches expérimentales utilisant les temps
de production
19Hésitations et pausespauses remplies
(répétitions, faux départs, remarques
parenthèse alors, nest-ce pas, tu
vois)pauses vides moments de silence 2 types
de difficulté microplanning (recherche
des mots difficiles) macroplanning
(planification de la phrase)
20Pauses avant les mots
- switching pauses, liées au changement de
locuteur - pauses associées à la recherche lexicale plus
fréquentes et de plus longue durée avant les mots
moins prédictibles les répétitions tendent aussi
à suivre ces mots gt vérification elles sont
accompagnées par plus de gestes manuels montrant
quon connaît la signification
21Modèle à 2 stades du processus daccès lexical en
productionsélection dune entrée dans le
lexique sémantique, suivie dactivation dune
entrée dans le lexique phonologique (récupération
phonologique, ou du lexème)
- niveau intermédiaire les unités lexicales sont
représentées sous forme abstraite
(pré-phonologique), le lemma
22Arguments expérimentauxeffets damorçage de
répétition en production (peuvent avoir lieu
après une centaine dessais)
- Wheeldon Monsell (1992) dénomination dun
dessin facilitée par le fait davoir dû prononcer
le nom en donnant une définition ou en le lisant
à voix haute - la production préalable dun homophone
( weight à la place de wait ) na pas
deffetmais entre 2 langues (anglais -
écossais) la répétition du mot na pas deffet
si les formes phonologiques sont différentes
23TOT (mot sur le bout de la langue) reflète
réussite du premier stade avec échec du
secondaccompagné de sentiment de connaissance
(FOK)
24Brown McNeill (1966)William James (1893)
Suppose we try to recall a forgotten name. The
state of our consciousness is peculiar. There is
a gap therein but no mere gap. It is a gap that
is intensely activeWoodworth (1934)
Definition A navigational instrument used in
measuring angular distances, especially the
altitude of sun, moon and stars at sea
25Cible sextant
- confusions sémantiques astrolabe, compass,
dividers, protractorconfusions phonologiques
secant, sextet, sexton - Une entrée incomplète sert à la reconnaissance
mais, si les mots doivent être produits (ou
rappelés), alors ils doivent être stockés
complètement - information partielle 57 des cas incluaient
tant le nombre de syllabes que le phonème initiale
26Support de bois sur lequel un peintre pose sa
cible pour peindre un tableau
27Chevalet
28Petit poisson carnassier des fleuves dAmérique
du Sud
29Piranha
30Harley Bown (1998)les états TOT sobservent
davantage pour des mots de basse fréquence et
pour des mots qui ont peu de voisins
phonologiques (les voisins phonologiques jouent
un rôle de support dans la recherche)
31Fréquence élevée
basse Voisinage N
N- N N-Nb de TOT
137 189 234 455Nb de R.C.
957 728 761 373
TOT/TOTRC 13 21 24 55
32Conclusions
- On peut être conscient de la signification dun
mot sans être conscient de sa prononciation - Les représentations phonologiques ne sont pas des
entités unitaires, tout ou rien
332 théories pour la production de TOT
- 1. Activation partielle mots inaccessibles parce
quils ne sont que faiblement représentés et/ou
parce que les liens entre représentations
sémantiques (ou bien entre unités lexicales
abstraites) et phonologiques sont faibles - 2. Blocage la cible est activement supprimée par
un compétiteur plus fort (Woodworth)
34Meyer Block (1992)retrouver Bibliophile
- mot intercalé entre la définition et la réponse
- 1. sans relation cœur
- 2. associé phonologique barbarisme
- 3. associé sémantique lecteur
- effet de facilitation de 2. (donc activation
phonologique partielle) - 3. na pas deffet (donc information sémantique a
bien été récupérée)
35Neuropsychologiepatients anomiques (ils
comprennent la signification des objets)
- Henaff-Gonon, Bruckert Michel (1989) patient
donnait la signification et le genre grammatical
du nom du dessin sans pouvoir le nommer, dans 60
des cas
36Volière ça commence par V ils peuvent volerça
commence par voi dans les musées quand les
oiseaux peuvent voler à lintérieur cest une,
jen suis sûr ça ressemble à voilier il y a
peut-être un autre mot qui me vient quand je
pense à celui-là
37Pauses dans la planification de la phrase
- les tâches de production plus difficiles
(impliquant de linterprétation plutôt que de la
simple description) mènent à plus de pauses - Les locuteurs peuvent planifier plus dune phrase
en même temps, mais lunité serait le constituant
de phrase - Ils tendent à regarder moins leurs auditeurs
pendant la phase de planification et à maintenir
plus le contact oculaire pendant la phase
dexécution (laquelle inclut aussi plus de gestes)
38Les pauses servent aussi linteraction Elles
peuvent être introduites pour faciliter le
travail de lauditeur, lui donnant des repères
pour lanalyse de la parole
- par exemple, pour le marquage des frontières
syntaxiques(pauses de jonction) - Les pauses reflètent une contrainte du
systèmeBeattie Bradbury (1979) si Ss
punis si pauses gt 600 ms par apparition de
lumière rouge, moins de pauses mais plus de
répétitions
39Erreurs de paroleRévérend Dr. Spooner
(Oxford)spoonerism échange de consonnes
initialesYou have hissed (siffler) all my
mistery lecturesIn fact, you have tasted
(goûter) the whole worm
40slip freudien (lapsus) révèle des pensées
répriméesDans le cas des organes génitaux
féminins, malgré beaucoup de tentations
(Versuchungen) - je vous prie de mexcuser -
Versuche (expériences)Messieurs, je prends
note que le quorum des membres est atteint et par
conséquent je déclare la séance clôturée
41Possibilité dinduire expérimentalement des
erreurs de paroleBaars, Motley Mackay
(1975)lire les mots très vite de gauche à
droiteA. (M) darn bore gt (M) barn doorB.
(M) dart board gt (NM) bart doard A plus
fréquent que B lexicalisation ou préservation
dune reconnaissance lexicale
42Types derreurs en fonction de lunité
linguistique impliquée (trait, phonème,
syllabe, morphème, mot, clause)en fonction du
mécanisme (fusion, substitution, échange,
soustraction)
43Fromkin (1971, 1973)
- persévération de trait turn the knop
- anticipation de phonème the mirst of May
- échange de phonème do you reel feally bad?
- soustraction daffixe the chimney catch fire
- fusion de mots the chunf of today
(childrenyoung) - échange de mots guess whose mind came to name
- échange de morphème I randomed some samply
- des exemples derreurs morphologiques seront vus
dans le cadre de la jargonaphasie néologistique
(Introduction à la Neuropsychologie)
44Modèle de Levelt (1989)modèle généralmodèle
de lencodage phonologique
- récupération de linformation métrique et de
linformation segmentale indépendantes lune de
lautre cf. TOT - information métrique nombre de syllabes et
structure accentuelle
45Cette indépendance fait que les frontières
lexicales soient ignorées mon avion (mot
phonologique navion) gt mo.na.vion (par
syllabification)
- étapes
- 1. formation phonologique des mots (trames)
- 2. association de linformation segmentale à la
trame du mot - 3. Encodage phonétique, récupération des gestes
articulatoires
46Facteurs qui jouent un rôle dans la rapidité de
la dénomination dobjetsle début des mots
(phonème ou syllabe)Meyer Schriefers
(1991)dessin (bateau) à dénommer un mot
auditif (balais, poteau)ou bien bus (but,
puce)réponses plus rapides pour balais et but
47Rôle de la syllabeFerrand, Segui Grainger
(1996)BAL BALCONBA BALADEdénommer (1)
des mots écrits, (2) des suites de lettres sans
signification (BALDON BALODE) et (3) des
dessins (cartable carotte)or, en décision
lexicale (qui ne demande pas de production) pas
deffet syllabique gt leffet concerne la
production
48Levelt Wheeldon (1994)effet de fréquence des
syllabes, indépendant de leffet de fréquence des
motscet effet est dû à la dernière syllabe (gt
on attend davoir complété le codage phonétique
avant de prononcer le mot)
49Effet de la structure phonologique
abstraiteSevald, Dell Cole (1995)répéter
des paires de mots aussi vite que possible KEM
TIL.FERTIL TIL.FER
- Ferrand Segui (1998)
- lire Victoire-Nuptiale-Lectrice-Rustine-Discours
- gt dénomination du dessin cartable plus rapide
que si pas de partage de la structure abstraite
50Amorçage phonologique dans la dénomination de
dessins, comparant adultes et enfants
- Brooks MacWhinney (2000) situation
inter-modale dinterférence dessin-mot
(auditif)mot interférant MIMI peut être (1)
associé phonologique, (2) non associé, (3) neutre
(go), ou (4) identique - Exp. 1 MI associé même attaque MI associé lt MI
non associé - Exp. 2 MI associé même rime effet de
facilitation uniquement pour les enfants de 4 ans
11 mois à 5 ans 11 mois(émergence graduelle de
lattaque?) (ou décroissance du rôle de la rime?)
51Ventura et al. (soumis)
- Participants illettrés
- MI partage uniquement consonne initiale
(distinction entre attaque simple et complexe) - Résultats montrent la représentation
(inconsciente du phonème consonantique dans les
processus de production de la parole de
lillettré)