Title: Diapositive 1
1Financement des PME au Maroc Contraintes,
enjeux et perspectives
Mohamed BOUSSETTA Professeur à la faculté des
sciences juridiques, économiques et sociales
Rabat-Agdal
Journées de léconomie gestion Management des
organisations et PME
Mohammedia Les 12-13 Mai 2006
2Définitions et importance des PME
Contraintes de financement des PME
Appuis financiers aux PME
Perspectives de promotion des financements des
PME
31- Définitions et importance
Pas de définition légale
- Critères quantitatifs nombre demployés, CA,
total bilan. - Critères qualitatifs mode dorganisation,
système de gestion
- Pour la BM la PMI est toute entreprise dont
lactif net est inférieur ou égal à 8millions de
dh - Pour le MCI, la PME est toute entreprise qui
- emploi moins de 200 personnes
- réalise un CA de moins de 50 millions de dh.
- dispose dun total bilan de moins de 40 millions
de DH. - réalise un coût de linvestissement de lordre de
75000 DH par emploi - na aucune participation dun groupe dans son
capital
4Les PME jouent un rôle essentiel en matière de
création de richesse, de lutte contre le chômage
et la pauvreté, de développement régional
Cette population dentreprises représente plus de
95 du tissu entrepreneurial national,
contribuent à 46 de lemploi, à 28 du PIB
Numériquement importante, la contribution
socio-économique des PME reste cependant
largement en deçà des potentialités que peuvent
faire valoir ce genre dentreprises.
Beaucoup de contraintes se dressent toujours
devant la promotion de ces entreprises en raison
de la fragilité de leurs structures et de la
faiblesse de leurs moyens humains, techniques et
financiers.
Ce qui se traduit par une insuffisance de leurs
performances, une érosion de leur compétitivité
et par leur taux de mortalité élevé
52- La problématique de financement de la PME
Le problème de financement constitue la
principale contrainte de développement des PME et
un important élément de blocage de leur
croissance.
Les PME rencontrent de grandes difficultés pour
disposer de services financiers appropriés et
adéquats. En effet les enquêtes menées (MOURJI
1998, MADI 1999, BOUSSETTA 2002, ) ont démontré
que le rôle du système bancaire dans le
financement de ce type dentreprise est très
faible.
Elles recourent généralement à leurs fonds
propres et au secteur financier informel.
Deux contraintes essentielles expliquent la
répugnance des établissements de crédit à
financer ce genre de PME
61ere contrainte dordre externe liée à la nature
et aux caractéristiques des banques. Les
établissements de crédit évitent de prendre des
risques excessifs en matière de distribution de
fonds.
Cette préoccupation saccentue bien entendu quand
il sagit de la PME. Pour ce prémunir contre ce
risque supposé élevé, les banques exigent des
garanties réelles que la quasi-totalité de ces
MPE est dans lincapacité doffrir. Ce qui les
exclut tout naturellement des financements
bancaires.
Les établissements du crédit ont très peu
dexpérience dans le domaine des prêts à la PME
en générale. Ils apparaissent souvent incapables
et non outillés pour faire la distinction entre
les bonnes et les mauvaises emprunteuses.
7Pour contourner les difficultés quelles
rencontrent pour évaluer les risques courus au
niveau de ces PME, Les banques leur
alourdissement les procédures et exigent delles
dimportantes garanties le nantissement du
fonds de commerce, du matériel de production,
diverses assurances (incendie, vol) et même
souvent une garantie hypothécaire.
La méconnaissance du milieu de la PME par les
banques ainsi que les frais élevés inhérents aux
crédits à ce type dentreprise (faibles montants,
coût de linformation) font que le coût de
traitement, de gestion et de suivi des dossiers
de crédit pour ces entreprises est extrêmement
onéreux.
82eme contrainte dordre interne relative à la
structure financière de ces entreprises et à leur
organisation interne.
Une structure financière déséquilibrée, une
organisation centralisée et personnalisée, le
manque de transparence, un très faible
encadrement ne font que renforcer les réticences
des banques à financer cette population de PME.
Celles ci se caractérisent tout dabord par la
grande faiblesse de leurs fonds propres, ce qui
constitue une contrainte majeure pour lobtention
de financements bancaires.
9Les dirigeants propriétaires sont très réticents
quant à louverture de leur capital à dautres
personnes étrangères en raison du caractère
familial de ces entreprises et du souci de
préserver lautonomie financière en matière de
gestion et de décision.
De plus labsence de transparence dans la gestion
à travers notamment la manipulation des documents
comptables et financiers, voire leur inexistence,
ne fait queffriter leur crédibilité et altérer
leur image de marque auprès des établissements du
crédit.
Un déficit de confiance qui affecte sérieusement
les relations banque PME et une grande
incompréhension mutuelle.
103- Appuis financiers aux PME
Appuis financiers
Le financement par le marché boursier
- Le financement des PME par le marché financier
marocain est pratiquement inexistant en raison
de létroitesse de ce marché et des conditions
exigées pour y accéder. - La création dun nouveau marché réservé aux PME
en 2001 et les incitations fiscales et
financières adoptées, nont pas encore permis
une certaine mobilisation des fonds sur ce marché
par ne genre dentreprises. - Le facteur institutionnel constitue aussi une
importante barrière de ces entreprises dans le
marché boursier en raison notamment de la
complexité des règles boursières et de
linsuffisance du dispositif mis en place.
11Le financement bancaire des PME
Les PME font appel au système bancaire qui
représente leur premier partenaire financier en
dépit de ces réticences à assurer leur
financement.
- Les financements bancaires dédiés à la PME ont
enregistré au cours des dernières années un recul
assez net. Ainsi entre 1996 et 2004, les crédits
à moyen terme octroyés par les établissements de
crédits aux PME ont chuté de 14.890 millions de
dirhams à seulement 13.219 millions de dirhams, - Ceci qui représente une baisse de plus de 23
alors que la distribution des crédits à moyen
terme par le système bancaire durant la même
période a progressé de 6,8 par an en moyenne.
12Ce dangereux recul apparaît plus significatif en
termes relatifs puisque la part des crédits à
moyen terme accordés aux PME ne constituait en
2004 que quelque 7,5 de lencours total des
crédits à moyen terme distribués par les banques
contre 49,4 en 1996.
Cette érosion sans précédant du financement
bancaire des PME sexplique notamment par
- - La prépondérance très nette des liquidités dans
la structure financière des banques. Les avoirs
liquides et les placements à court terme
constituaient environ 71,1 de tous les actifs en
2004 contre 40,1 en 1996 - - Laccroissement des créances en souffrance qui
sélevaient à 17,9 en 2004 contre 11,5 en 1996
ainsi que les grandes difficultés rencontrées de
plus en plus au niveau des tribunaux quant au
règlement des contentieux - - Le durcissement des conditions financières
appliquées surtout en matière de taux dintérêt
appliqués aux PME qui dépasse 12 TTC
13-Le financement par les lignes internationales
bilatérales
Les lignes de crédit européennes réservées au
PME/PMI se caractérisent par leur sous
utilisation manifeste. Ainsi par exemple, en 2004
la ligne PME/PMI française na été engagée quà
hauteur de 53, la ligne espagnole nà été
décaissée quà 37 et la ligne italienne quà
26
Cette sous utilisation sexplique
essentiellement par la méconnaissance de ces
mécanismes de financement par la plupart des PME
marocaines. Un grand effort dinformation et de
communication savère nécessaire dans ce
domaine. Dans ce cadre que la Banque Islamique
de Développement a contribué au financement des
PME marocaines pour un montant de 1.897,45
millions dEuros pour la période 1976 2004.
14Le financement alternatif des PME
Les capitaux à risque ont été introduits au Maroc
en 1989 à linitiative de la Banque Européenne
dInvestissement (BEI).Celle ci a accordé au
système bancaire national 81 millions dEuros
sous forme de concours sur capitaux à risque
financés grâce aux ressources budgétaires de
lUE.
Depuis, plusieurs sociétés se partagent le marché
du capital- risque marocain qui connaît toujours
un faible développement. Jusquà fin 2004, le
capital risque na contribué au financement que
de quelque 85 participations dont 20 sont
réalisés par le trésor public et les
décaissements au titre de ce type de financement
nont atteint quenviron 31 millions dEuros.
15Lactivité du capital risque au Maroc est encore
liée à la finance traditionnelle. De ce fait, il
reste un sous produit de lactivité commerciale
des banques.
Du coté des PME, ce dispositif financier apparaît
peu adapté pour au moins deux raisons
principales
- Les critères déligibilité des sociétés de
capital risque sont rigides. Leur prise de
risque est limitée souvent à laccompagnement du
développement des PME - - La part des PME éligibles pour lobtention dun
financement capital risque est très faible
.Ceci sexplique par linsuffisance de leur
encadrement financier et technique qui limite
leur accès à ce type de financement.
16Quant aux micros crédits, depuis leur
introduction par le professeur Muhammad Yunus et
la création de la Gramen Bank en 1980, ce
financement solidaire a connu un grand essor à
travers le monde.
Au Maroc, les 12 associations de micro crédit
agrées ont réalisé, depuis leur création plus de
2 millions de prêt totalisant 5,5 milliards de
DH. Elles servent plus de 450.000clients actifs
dont 75 de femmes avec un taux de remboursement
de 99
Ce type de financement reste encore en dessous
des attentes et des besoins des PME en raison
notamment
17- Dune certaine rigidité des conditions
déligibilité puisque la présence dune activité
génératrice de revenu stable est de plus en plus
exigée
- De la cherté de ce mode de financement dans la
mesure où les taux dintérêt varient entre 15 et
30 et même plus
- Des contraintes imposées par la loi sur le
micro crédit qui limitent les possibilités de
diversification de loffre des institutions de la
micro finance telles que la micro assurance, le
financement de projets nécessitant un financement
dont le montant dépasse 5000 dollars.
18Lappui financier indirect aux PME Les fonds et
mécanismes de garanties
Dans lobjectif de desserrer la contrainte de
financement des PME, lEtat a mis en place un
ensemble de fonds et mécanismes visant la
garantie des crédits octroyés à cette population
dentreprises.
Cet appui sest concrétisé par la création et le
déblocage de fonds de garantie à caractère
général FOGAM, FOMAN et sectoriel FODEP,
FORTEX
- La Caisse Centrale de Garantie (CCG) a été crée
à cet effet. - Les garanties de financement des
investissements accordées par la Caisse Centrale
de Garantie (CCG). - Fonds de Garantie pour la
Mise a Niveau FOGAM - Fonds de dépollution
industrielle (FODEP)
194 - Perspectives
- Réflexion globale sous légide de BAM -
Enquête de terrain qui est en cours de
finalisation. - Convention signée entre GPBM et
la FPME au cours des 3eme assises des PME en
novembre 2005
- Transparence réciproque système dinformation
et comptable et tarification des services
financiers, conditions doctroi des crédits - Services de proximité et décentralisation
- Canevas type de demande de crédit, garanties
liées au projet. - Réflexion sur une procédure efficace et des
modalités simples et pratiques de résolution des
litiges. - Alléger le coût de financement des PME
- Réflexion sur les modalités et les moyens du
renforcement des fonds propres des PME. - Application dun comportement managérial des
banquier mutation dans leur approche vis-à-vis
des PME.