Title: Les r
1Les résistances de Neisseria gonorrhoeae aux
antibiotiques
- Dr Patrice Sednaoui
- Institut Alfred Fournier
- Paris
2Résistances
- Les résistances naturelles
- Les résistances acquises plasmidiques
- Les résistances acquises chromosomiques
3Les résistances naturelles
- Rares
- Déterminisme génétique chromosomique
- Principaux antibiotiques concernés
- Vancomycine
- Lincomycine
- Triméthoprime
- Application milieux sélectifs
4Résistance acquise plasmidique à la pénicilline
(NGPP)
- Apparition en 1976 dans 2 foyers
- Afrique
- Asie
- Résistance de haut niveau (2 mg/l à 128 mg/l)
- Beta-lactamase de type TEM-1
- Constitutive, périplasmique
- Facile à mettre en évidence
5Epidémiologie moléculaire des NGPP
- Plasmide cryptique de 2.6 MDa
- Plasmide de transfert de 24.5 MDa
- Plasmide codant pour la beta-lactamase
- 2.3 MDa Africain
- 4.5 MDa Asiatique
- 3.05 MDA Toronto
- 2.9 MDa Rio
- 4.0 MDa Nîmes
- 6.0 MDa Nouvelle-Zelande
- Le plasmide de transfert est retrouvé dans plus
de la moitié des cas.
6Evolution de la résistance des NGPP
- Dès 1976, diffusion mondiale rapide
- Fréquence variable en fonction des pays
- Asie de 30 à 70
- Afrique de 30 à 70
- Europe de 10 à 20
- Tendance à la décroissance pour la France et les
autres pays européens depuis quelques années.
7- Instauré en 1986, le réseau RENAGO (Réseau
National des gonocoques) repose sur un réseau de
laboratoires de microbiologie volontaires
répartis dans toute la France métropolitaine. - Lobjectif de ce réseau est destimer les
tendances évolutives des gonococcies en France et
détudier la sensibilité des souches de Neisseria
gonorrhoeae à 6 classes dantibiotiques. - Chaque laboratoire participant envoie à
lInstitut de Veille Sanitaire une fiche
épidémiologique mensuelle où sont notifiés le
nombre de gonocoques isolés et certaines données
épidémiologiques comme le sexe, lâge du patient,
le site de prélèvement ou la région du
laboratoire
8Laboratoires participants
- En 2004, 231 laboratoires de microbiologie (74
privé 26 publics) ont participé au moins 6
mois au réseau RENAGO. - Parmi ces 231 laboratoires, 226 (98) ont envoyé
toutes les fiches mensuelles. - La moyenne de participation de ces laboratoires
sélève à 11.2 années (1-19). Parmi ces
laboratoires 163 (70.5) ont participé depuis
1997. - En 2004, 20 nouveaux laboratoires (33 public
10 en Ile-de-France) ont intégré le réseau
RENAGO. - Toutes les régions sont représentées à
lexception de la Corse (Tableau 1). - Les laboratoires situées en Ile-de-France
représentent 17.75 (n41) des laboratoires
participants.
9Renago 1986-2004 nombre de gonocoque isolé par
an et par laboratoire (Ng/lab/an) en fonction du
sexe du patient
10(No Transcript)
11(No Transcript)
12Résistance acquise plasmidique de N. gonorrhoeae
à la tétracycline (NGRT)
- Résistance de haut niveau à la tétracycline (CMI
gt 16 mg/l) - Apparition en 1985 aux USA
- Depuis diffusion mondiale
- Transposon Tet M
- Associé au plasmide de transfert dans plus de la
moitié des cas.
13Résistance acquise plasmidique de N. gonorrhoeae
à la tétracycline (suite)
- Les souches portent un plasmide de 25.2 MDa
dérivé du plasmide de transfert de 24.5 MDa qui a
acquis le déterminant Tet M initialement décrit
chez Streptococcus faecalis. - Association fréquente de ce plasmide avec celui
codant pour la beta-lactamase (4.5 MDa ou plus
rarement 3.2 MDa). - Taux variables en Europe, de 2 à 20
14(No Transcript)
15Incidence des résistances chromosomiques acquises
chez N. gonorrhoeae
- Mal connues, car plus difficile à détecter sur
les antibiogrammes classiques. - Mieux détectées par létude des CMI.
- Il sagit le plus souvent dune diminution de
sensibilité plutôt que dune vraie résistance.
16Incidence des résistances chromosomiques acquises
(suite)
- Mutations spontannées, rares, stables
- Propagation verticale
- Apparition lente, par petits bonds successifs,
avec un effet additif - Apparition dès 1944 pour la pénicilline
- Répartition mondiale
- Touche un ou le plus souvent plusieurs
antibiotiques en même temps.
17Résistance chromosomique acquise de N.
gonorrhoeae à la pénicilline
- Souches très sensibles (CMI lt 0.0625 mg/l)
- De 30 à 50 des souches
- En diminution
- Souches de sensibilité diminuée (0.0625 gtCMIlt2
mg/l) - De 30 à 50 des souches
- En augmentation
- Souches résistantes de bas niveau (gt 2 mg/l)
- De 0 à 20 des souches
- En augmentation
18(No Transcript)
19Résistance chromosomique acquise de N.
gonorrhoeae à la tétracycline
- Souches très sensibles (CMI lt 0.0625 mg/l)
- De 30 à 50 des souches
- En diminution
- Souches de sensibilité diminuée (0.0625 gtCMIlt2
mg/l) - De 30 à 50 des souches
- En augmentation
- Souches résistantes de bas niveau (gt 2 mg/l)
- De 0 à 20 des souches
- En augmentation
- Associée habituellement à la résistance
chromosomique à la pénicilline
20(No Transcript)
21Définition des résistances chromosomiques et
plasmidiques à la pénicilline et à la
tétracycline
Type de résistance Critères de définition
Souche PPGN ß lactamase positive et CMI tétracycline lt16 mg/l
Souche TRGN ß lactamase négative et CMI tétracycline gt16 mg/l
Souche PPGN-TRGN ß lactamase positive et CMI tétracycline gt16 mg/l
Résistance chromosomique à la pénicilline Souche PenR ß lactamase négative et CMI pénicilline gt2 mg/l et CMI tétracycline lt 2 mg/l
Résistance chromosomique à la tétracylcine Souche TetR ß lactamase négative et CMI pénicilline lt2 mg/l et CMI tétracycline comprise entre 2-8 mg/l
Résistance chromosomique à la pénicilline et à la tétracycline Souche CMRGN ß lactamase négative et CMI pénicilline gt 2 mg/l et CMI tétracycline comprise entre 2-8 mg/l
22(No Transcript)
23(No Transcript)
24(No Transcript)
25Résistance chromosomique de N. gonorrhoeae aux
fluoroquinolones
- Les premières souches présentant une sensibilité
diminuée à la ciprofloxacine (0.125 gt CMI lt
1mg/l) ou une résistance (CMI gt 1 mg/l) ont été
isolées dans les années 90 en Asie, puis aux USA,
puis plus récemment en Europe. - Résistance croisée à toutes les fluoroquinolones
- Caractère épidémique de ces résistances en Asie
- 60 des souches isolées aux Philippines
présentent une CMI gt 1 mg/l
26- Ces dernières sont associées à un risque élevé
déchec clinique, en particulier avec les
traitements à dose unique et lorsque les CMI sont
très élevées (plus de 50 déchecs si les CMI
sont gt 4 mg/l). - Ces souches résistent également aux autres
fluoroquinolones comme lofloxacine, la
lévofloxacine ou la moxifloxacine, les
résistances étant croisées entre toutes les
fluoroquinolones.
27(No Transcript)
28(No Transcript)
29Résistance chromosomique acquise de N.
gonorrhoeae à la ceftriaxone
- Céphalosporine de 3ème génération qui résiste
très bien à la pénicillinase du gonocoque - CMI 90 située habituellement entre 0.002 et
0.008 mg/l - Résistance si CMI gt 0.25 mg/l
- Quelques souches résistantes décrites en Asie.
30Résistance à la ceftriaxone en France en 2004
(réseau RENAGO)
- Aucune souche ne présente de sensibilité diminuée
à la ceftriaxone (MICgt 125 mg/l). - Près de 82 des souches ont une CMI inférieure ou
égale à 0.006 mg/l. - A linverse, 7 souches ont des CMI comprises
entre 0.032 et 0.064 mg/l.
31(No Transcript)
32Résistance chromosomique acquise de N.
gonorrhoeae à la spectinomycine
- Premières souches à haut niveau de résistance à
la spectinomycine (CMI gt 128 mg/l signalées au
Danemark, aux USA et au Canada dans les années
80. - Isolements sporadiques et rares en Europe
- En France, présence de rares souches ayant une
CMI à 64 mg/l. Absence de souches résistantes.
33- Le traitement minute est indiqué si
- Le diagnostic microscopique direct est positif
- La culture est positive à N. gonorrhoeae
- Le test damplification génique est positif à N.
gonorrhoeae - Un partenaire sexuel récent est infecté par du
gonocoque.
34- Le traitement antibiotique doit être choisi en
fonction de son efficacité potentielle et doit
être prescrit à dose adéquate et le plus
précocement possible afin de rompre la chaine de
transmission. - Les traitements probabilistes des urétrites et
cervicites non compliquées reposent
préférentiellement sur le traitement-minute car
ils permettent dinterrompre rapidement la
contagiosité.
35- Le traitement-minute nest pas indiqué dans les
formes compliquées ou disséminées. - Compte-tenu de la résistance actuelle du
gonocoque à la ciprofloxacine en France, la place
des fluoroquinolones qui était hier le traitement
de choix des infections basses non compliquées,
nest plus dactualité
36- Le principe du traitement antibiotique de la
gonorrhée est basé sur le résultat dune guérison
dau moins 95 des patients après une dose
unique. La dose unique améliore la compliance et
diminue les coûts de traitements. - Il faut rappeler que lOMS a retenu le taux
critique de 5 de résistance pour limiter
lutilisation dun antibiotique, ce qui est le
cas actuellement des fluoroquinolones en France.
37- De part son spectre dactivité, ses propriétés
pharmacologiques, et les réponses cliniques
observées, la ceftriaxone à la dose unique de 250
mg en IM est recommandée en traitement de
première intention. Son administration
intra-musculaire en fait un avantage pour
lobservance. - Ses performances moins bonnes que la ceftriaxone,
positionnent le céfixime à la posologie de 400 mg
en dose unique, antibiotique administrable que
par voie orale, comme un traitement de seconde
intention.
38- Les échecs cliniques observés sous spectinomycine
(localisations pharyngées surtout) feront de ce
produit administrable que par voie
intra-musculaire, un traitement recommandé en cas
dallergie aux bêta-lactamines à la dose unique
de 2 g en IM.
39- Même si lépidémiologie est préoccupante,
certaines situations pourraient encore justifier
de lutilisation en France de la ciprofloxacine
cas très particuliers, allergie à dautres
familles dantibiotiques recommandées dans la
stratégie anti-gonococcique. - Ce ne sera quaprès avis de spécialiste que la
ciprofloxacine pourra être prescrite à la
posologie de 250 ou 500 mg en dose orale unique.
40- Il convient aussi dassocier systématiquement un
antibiotique actif sur Chlamydia - - azithromycine en traitement monodose (1g/jour),
- ou doxycycline en traitement de 7 jours (200
mg/jour en deux prises). - Le ou les partenaires doivent être traités
conjointement.