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La Philosophie de l

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Ce contr le volontaire passe par un 'acte mental' qui a pour fonction de: ... Si une volition est un acte de volont , cela n'implique pas que la ... – PowerPoint PPT presentation

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Title: La Philosophie de l


1
La Philosophie de lAction III
Joëlle Proust Institut Jean-Nicod
2
Le problème de Wittgenstein
  • Que reste-t-il si lon soustrait le fait que mon
    bras se lève du fait que je lève le bras ? En
    dautres termes, quest-ce qui distingue laction
    de lever le bras du résultat auquel elle aboutit,
    à savoir que mon bras soit levé ?
  • Recherches Philosophiques (1953), 621.
  • Cette question visait à souligner labsurdité de
    lidée dune entité mentale qui causerait lagir,
    comme lintention ou la volition. Elle a pourtant
    été prise au sérieux par de nombreux théoriciens
    de laction, philosophes ou non.

3
  • Les deux manières étudiées précédemment de
    comprendre ce quest une action échouent à
    répondre à la question de Wittgenstein.

4
  • Dans les deux cas, les théories avancées ne
    réussissent pas à distinguer lexécution
    volontaire de lintention datteindre un
    résultat, parce quelles sont trop libérales
  • elles conduisent à considérer comme actions des
    cas où aucune action na, en réalité, été
    accomplie
  • il suffit que lagent croie quil peut agir,
    quil ait des raisons de le faire,et quil
    obtienne le résultat attendu (par des moyens qui,
    on la vu, peuvent être déviants), pour quil y
    ait eu action.

5
Hugh McCann, 1974
  • Réfléchit sur lexemple dun homme qui croit à
    tort quil peut accélérer ses propres battements
    cardiaques.
  • Or létat involontaire dexcitation où il se
    trouve plongé à lidée dy parvenir lui fasse
    battre le coeur plus vite.
  • Faut-il admettre avec lui quil sagit bien
    dune action ?

6
Hugh McCann, 1974
  • Davidson le doit, puisque le sujet a une raison
    dagir (il croit pouvoir le faire, il désire le
    faire, et il obtient ce résultat parce quil a
    cette croyance et ce désir).
  • Searle le doit aussi le sujet a lintention
    daccélérer ses battements cardiaques, et cette
    intention préalable cause lexpérience
    correspondante (lintention en action, ici
    illusoire), quoique dune manière indirecte et
    déviante.

7
  • Le volitionniste en revanche nest pas forcé de
    donner raison au sujet celui-ci na pas exécuté
    laction, parce quil na exercé aucun contrôle
    volontaire de son battement cardiaque (il ne sait
    pas le faire, et ne pourrait pas reproduire le
    résultat à volonté).

8
condition supplémentaire dans la définition de
laction
  • Lagent doit exercer un contrôle volontaire sur
    le changement qui résulte de laction, celui
    précisément qui constitue la condition de
    satisfaction de laction.
  • Ce contrôle volontaire passe par un acte mental
    qui a pour fonction de
  • lancer lexécution,
  • den effectuer le suivi
  • dévaluer si oui ou non, le résultat a été
    atteint de manière satisfaisante

9
  • Une chose du moins qui est évidente, à mon avis,
    cest que nous trouvons en nous-mêmes la
    puissance de commencer ou de ne pas commencer, de
    continuer ou de terminer plusieurs actions de
    notre esprit, et plusieurs mouvements de notre
    corps, et cela simplement par une pensée ou un
    choix de notre esprit, qui détermine et commande,
    pour ainsi dire, que telle ou telle action
    particulière soit faite, ou ne soit pas faite.
    Cette puissance que notre esprit a de disposer
    ainsi de la présence ou de labsence dune idée
    particulière, ou de préférer le mouvement de
    quelque partie du coprs au repos de cette même
    partie, ou de faire le contraire, cest ce que
    nous appellons Volonté. Et lusage actuel que
    nous faisons de cette puissance, en produisant ou
    en cessant de produire telle ou telle action,
    cest ce quon nomme Volition. (J. Locke,
    1690, II, XX1, 5, 182).

10
ARGUMENTS TIRÉS DE LA NEUROPSYCHOLOGIE ET DE LA
PSYCHOPATHOLOGIE
  • létude des perturbations de la volonté, et des
    structures cérébrales qui sous-tendent laction
    volontaire, conduit à reconnaître lexistence
    dun niveau fonctionnel proprement exécutif qui
    justifie que lon parle de volitions
    individuelles, et plus généralement dune faculté
    du vouloir.

11
Ribot (1922)
  • Certains patients éprouvent un défaut
    dimpulsion ils échouent à entamer lexécution
    de ce quils jugent eux-mêmes souhaitable de
    faire.
  • Certains de ces patients parviennent à décrire
    verbalement la conduite à tenir sans être
    pourtant capables de vouloir la tenir.

12
  • Les enfants atteints dautisme, les grands
    déprimés et les gros consommateurs dopium et de
    cannabis présentent eux aussi couramment ce
    défaut dimpulsion.
  • Les patients atteints de schizophrénie, de même
    que la plupart des sujets atteints dautisme et
    que certains sujets frontolésés présentent en
    outre un trouble général du pilotage endogène de
    laction

13
Autres troubles de la volonté
  • Le suivi de laction nest pas assuré
  • La fin de laction nest pas enregistrée
    persévération
  • Laction nest pas choisie Troubles
    obsessionnels compulsifs ( les volitions peuvent
    prendre le contrôle des actions non pas à
    cause, mais en dépit des préférences et des
    connaissances de lagent).

14
Argument tiré de lingénierie neuronale
  • Les volitions sont en amont de leffectuation
    musculaire, et peuvent de ce fait si la volonté
    est intacte - lancer et accompagner laction
    même si les membres sont paralysés ou absents.

15
Argument tiré de lingénierie neuronale
  • Miguel Nicolelis et ses collaborateurs, de
    luniversité de Duke (Nicolélis et al., 2000) ont
    montré quun singe macaque pouvait apprendre à
    contrôler un robot auquel il était corticalement
    connecté (régions frontales et pariétales) par
    un jeu délectrodes
  • ce dispositif constitue une interface
    cerveau-machine en boucle fermée ICMf

16
Argument tiré de lingénierie neuronale
  • Des travaux en cours pourraient permettre aux
    patients tétraplégiques ou partiellement
    paralysés, dagir mentalement pour stimuler
    électriquement à la demande leurs propres muscles
    à laide dune interface cerveau- machine.
  • Cf. Birbaumer et al., (1999).
  • Serruya et al., (2002).

17
Difficultés du volitionnisme
18
Problèmes de la théorie volitionniste action
indéfinissable
  • Dans lapproche volitionniste laction dite
    corporelle (celle qui suppose une intervention
    musculaire, des déplacements, etc.) implique une
    forme mentale daction, ce qui semble
    réintroduire ce qui est à définir dans la
    définition.
  • Faut-il conclure avec McCann (1974) que laction
    ne peut pas être définie ?

19
Les volitions ne sont pas identifiées comme
telles par lagent
  • le volitionniste invoque lexpérience de
    lagir volontaire
  • Mais lexistence des volitions semble plutôt
    spéculative. On ne peut pas dire que lagent
    soit conscient de former des volitions, encore
    moins de produire des actes mentaux.

20
Le problème de la régression à linfini des
volitions
  • Les volitions sont-elles des actes volontaires
    ou involontaires de lesprit ? Répondre
    affirmativement ou négativement à cette question
    mène, assurément, à des absurdités. Si je ne peux
    mempêcher de vouloir appuyer sur la gâchette, il
    est absurde de décrire mon action comme
    volontaire. Mais si ma volition dappuyer sur
    la gâchette est volontaire, au sens de la
    théorie, elle doit résulter dune volition
    antérieure, et ainsi de suite à linfini.
  • (Ryle, 1949, 67, trad. p. 66).

21
Le problème de la régression à linfini des
volitions
  • réponse 1
  • Si une volition est un acte de volonté, cela
    nimplique pas que la propriété dêtre volontaire
    relève dun acte antérieur
  • dire quune volition est présente revient à dire
    quune forme de contrôle par le sujet peut être
    exercée sur laction ce contrôle ne requiert pas
    à son tour un contrôle.

22
Le problème de la régression à linfini des
volitions
  • réponse 2
  • récuser lanalyse de la relation sémantique entre
    la volition et son contenu proposée par Ryle
  • en lui substituant une analyse qui bloque le
    traitement itératif.

23
Le problème de la régression à linfini des
volitions
  • La volition relative à laction A est lessai
    dobtenir les effets typiques de A en vertu de
    cette volition
  • En dautres termes, la volition est leffort de
    réaliser un changement en vertu même de cet
    effort.
  • (1) volition v (cette v cause changement c) CAUSE
    CHANGEMENT C

24
La volition action ou opération mentale ?
  • Objection Pourquoi la volition ne serait-elle
    pas du même type que la croyance?
  • Pourquoi la volition, même si elle conduit à
    un mouvement actif et contrôlé, ne pourrait-elle
    pas aussi être formée passivement ?

25
La volition action ou opération mentale réponse
  • La structure de la volition engage une
    représentation de laction qui
  • non seulement représente le monde et au premier
    chef, le sujet agissant lui-même, comme modifié
    par laction,
  • mais en outre modifie véritablement lun et
    lautre le monde, certes, mais dabord lagent
    qui, de passif, devient agissant.

26
La volition action ou opération mentale ?
  • Il y a action mentale parce que cest en
    manipulant ses propres états internes
    conformément aux contraintes portant sur les
    moyens, que lagent se met en mesure dobtenir la
    réalisation du but.
  • la volition est la dimension où se manifeste la
    capacité dun organisme de sauto-affecter.

27
Les volitions inconscientes ne sont-elles pas
plutôt des opérations que des actions?
  • Cette objection présuppose que la dichotomie
    action/opération mentale recouvre la dichotomie
    état mental conscient/conscient. Or il nexiste
    pas de recouvrement de ce genre.
  • On a vu, dans le cas de lintention, que des
    problèmes analogues se posent pour les actions
    impulsives, quaucune représentation
    intentionnelle consciente ne semble précéder.
    Lagent se découvre en train dagir sans avoir
    prévu ce quil allait faire.

28
Pb des volitions inconscientes
  • En réalité, ce que ces éclipses de la conscience
    de laction démontrent, cest quon ne peut pas
    comprendre laction comme le déploiement linéaire
    dun événement conscient
  • La temporalité de laction nest pas le présent
    où elle sexécute, mais le cycle où elle se
    répète.

29
Vers une définition volitionniste de laction
30
Le principe de laction-effet(William James,
Hermann Lotze, Wolfgang Prinz)
  • pose que lagent retient (sélectionne) les
    actions qui ont eu, dans le contexte où elles se
    sont déroulées, un effet positif, cest-à-dire
    des conséquences favorables (et réciproquement
    écarte celles qui ont eu un effet négatif).
  • Laction est sélectionnée sans que lagent ait à
    sinterroger sur la source dernière de la
    satisfaction il lui suffit didentifier laction
    à faire sur la base de ses conséquences
    observables, cest-à-dire par des indices
    perceptifs réafférents.

31
Intérêt philosophique
  • Le principe de laction-effet met en évidence
    la structure téléologique de laction ainsi que
    de son noyau volitionnel
  • Une analyse téléologique est une forme
    dexplication causale qui permet de rendre compte
    de lapparition de fonctions, de buts, ou de
    comportements finalisés, sans avoir à invoquer de
    providence divine, ni domniscience humaine.

32
Analyse téléologique de la volition
  • D1 (définition préliminaire)
  • Pour vouloir X avec ses conséquences recherchées
    P, il faut que
  • (1) dans le passé, une ou plusieurs occurrences
    de X aient produit par hasard P dans des
    contextes motivants
  • (2) que la production antérieure de P par ces
    occurrences de X cause lactivation dune
    nouvelle occurrence de X dans le contexte
    motivant approprié.

33
Analyse téléologique de la volition
  • La représentation de leffet dans un contexte
    donné sert de lien entre la motivation présente
    et lexécution passée.
  • La représentation devient exécutive elle forme
    le contenu dune volition - parce que
  • elle sélectionne une commande sur la base de ses
    effets antérieurs,
  • ces effets sont ceux que lagent souhaite
    maintenant obtenir

34
Problème résiduel
  • En dépit de sa valeur heuristique, le principe de
    laction-effet est encore un peu sommaire
  • aucun environnement externe nest parfaitement
    stable
  • lagent lui-même nest plus dans la même
    posture, et doit mettre en jeu des groupes
    musculaires à chaque fois distincts).
  • Le principe de lA-E explique pourquoi un type
    daction est reproduit, mais pas comment le
    mouvement peut être chaque fois ajusté et modifié
    pour répondre aux contraintes présentes, qui ne
    coincident pas exactement avec les contraintes
    passées.

35
Généralisation de lanalyse cyclique la théorie
du contrôle
  • De manière générale, les systèmes de contrôle
    impliquent une boucle (ou une hiérarchie de
    boucles) dans laquelle linformation circule dans
    les deux sens.
  • Dans le sens descendant, une commande est
    sélectionnée et envoyée vers un exécutant.
  • Dans le sens ascendant, du feedback est
    renvoyé par lexécutant vers le centre de
    commande il rapporte les transformations qui se
    sont produites par suite de la commande.

36
Quest-ce que la théorie du contrôle ?
37
Théories du contrôle vs modèles ff et fb
  • Sont issues de la première et de la deuxième
    cybernétique
  • Les modèles feedforward/feedback ont été utilisés
    en robotique avant dêtre utilisés pour modéliser
    le mouvement humain.

38
Conant Ashby (1970)
  • Any system controlling a dynamic process must
    contain a dynamic model of the object (process)
    level.

MONITORING
CONTROL
39
Conant Ashby (1970)
  • Le meilleur régulateur dun système est celui qui
    dispose dun modèle de ce système.
  • Dans un système de controle optimal, les actions
    du régulateur sont simplement celles du système,
    obtenues par un mapping particulier (as seen by
    a specific mapping).

40
Deux flux informationnels
  • descendant
  • Une commande est envoyée vers les exécutants
  • ascendant
  • Les réafferences informent le contrôle de la
    correction/adéquation de la commande (ce qui
    entraîne éventuellement une révision des
    commandes).

41
CONTROLE
  • Le cerveau sélectionne un modèle dynamique sur la
    base de lexpérience acquise
  • Certaines valeurs sont pre-attributées aux
    variables pour orienter la perception, , la
    pensée et l action vers les cibles pertinentes

42
MONITORING
  • Les valeurs attendues sont comparées avec les
    valeurs observées.
  • En cas de conflit, les différences sont envoyées
    au contrôle pour révision du modèle et nouvelles
    commandes.

43
Deux types de flux dinformation interagissent
dynamiquement
44
Lesprit comme système de contrôle adaptatif.
  • Ce type de contrôle opère dans des environnements
    qui ne sont quimparfaitement connus.
  • Il permet
  • deffectuer des couplages entre entrées et
    sorties dans des situations variables et
    incertaines.
  • de modifier les objectifs en fonction de
    motivations internes.

45
Lesprit comme système de contrôle adaptatif.
  • Une classe particulièrement importante de ces
    systèmes de contrôle adaptatif est constituée par
    ceux qui utilisent le feedback des cycles
    antérieurs pour déterminer une ligne daction.

46
Modèle interne
  • deux types de données cruciales pour le
    contrôle adaptatif avec feedback
  • les objectifs à atteindre en fonction du
    contexte motivationnel,
  • la variété des procédures disponibles pour
    chaque type dobjectif.
  • La représentation dynamique de ces deux types de
    données est fournie par ce quon appelle une
    modèle interne des événements qui doivent être
    contrôlés.

47
Modèle interne
  • Un modèle inverse doit être disponible pour
    transformer une conséquence sensorielle désirée
    en commande motrice susceptible de la produire
    dans une situation nouvelle.
  • Un modèle direct permet en outre de mémoriser
    et de recombiner les relations causales entre les
    commandes motrices et leurs conséquence
    sensorielles ( forward models).

48
  • Nous pouvons donc proposer la définition
    révisée D2 de ce quest une volition
  • Pour vouloir X avec ses conséquences recherchées
    P, il faut que
  • (1) lagent dispose de la représentation des
    moyens de la production occurrente de P
    (conjuguant des modèles directs et inverses) dans
    un contexte motivant donné (condition de contrôle
    existant)
  • (2) quun présent contexte motivant rende le but
    P saillant (condition de saillance).
  • (3) que la motivation présente soit causalement
    suffisante pour que lagent se mette en état de
    produire P de manière contrôlée (condition
    quantitative)

49
Pour vouloir X avec ses conséquences recherchées
P, il faut que
  • D1 (définition préliminaire)
  • (1) dans le passé, une ou plusieurs occurrences
    de X aient produit par hasard P dans des
    contextes motivants
  • (2) que la production antérieure de P par ces
    occurrences de X cause lactivation dune
    nouvelle occurrence de X dans le contexte
    motivant approprié.
  • D2 (définition révisée)
  • 1) lagent dispose de la représentation des
    moyens de la production occurrente de P
    (conjuguant des modèles directs et inverses) dans
    un contexte motivant donné (condition de contrôle
    existant)
  • (2) quun présent contexte motivant rende le but
    P saillant (condition de saillance).
  • (3) que la motivation présente soit causalement
    suffisante pour que lagent se mette en état de
    produire P de manière contrôlée (condition
    quantitative)

50
Réponse aux objections
51
circularité vicieuse ?
  • La définition ne comporte aucune référence à
    laction, parce que le concept de contrôle est
    plus général que celui daction.

52
circularité vicieuse ?
  • Mais dire que lagent se met en état de
    produire P nimplique-t-il pas quil agit sur
    lui-même pour produire P ?

53
Réponse
  • lagent nest pas lauteur de la réorganisation
    dynamique de son cerveau conformément à la loi de
    leffet. Le cerveau de lagent exploite les
    régularités dont il dispose pour faire basculer
    lagent dans létat dexécution.

54
Réponse
  • Or ce basculement nest pas décidé par un vouloir
    antérieur, il constitue le vouloir.
  • Ce basculement entièrement causé et donc
    passivement opéré, est source du vouloir et du
    sentiment dagir qui lui est associé.
  • Ce nest pas dire que le sentiment de vouloir
    soit une illusion. Car du fait même de la
    circularité du temps de laction, lagent peut
    sélectionner a posteriori les classes daction,
    et faire porter son vouloir plus loin vers le
    futur sur la personne quil souhaite être et non
    seulement sur les résultats quil veut accomplir
    au présent.

55
En résumé
  • Ce que veut lagent à proprement parler, cest
    atteindre le résultat P, et non exécuter laction
    qui conduit à ce résultat.
  • Le vouloir dun niveau donné concerne ses effets,
    et non laction comme telle.

56
En résumé
  • Comme la volition lance lexécution dune
    transformation, elle peut rester simplement
    mentale si la transformation recherchée est
    endogène ( si elle concerne une transformation
    interne à lesprit du sujet, comme la volition
    qui conduit à mémoriser une date).

57
Les origines de la conscience volitive
perception ou inférence ?
58
La conscience dagir
  • Une théorie qui se borne à analyser en
    troisième personne la structure fonctionnelle,
    sémantique ou téléo-sémantique - de laction
    comporte deux lacunes importantes
  • elle manque la dimension attributive de lagir
    (elle ne répond pas à la question comment
    lagent sait-il quil agit et ce quil a fait)
  • elle omet de rendre compte de ce qui distingue
    une action menée inconsciemment dune action
    consciente

59
La conscience de laction comprend deux dimensions
  • Lune a trait au fait général de sentir que
    lon agit (par opposition à limpression dêtre
    passif devant une scène),
  • lautre à lexpérience dêtre en train dexécuter
    telle action (par opposition à telle autre).

60
3 conceptions de la conscience dagir
  • Cest une forme non-observationnelle mais directe
    de connaissance (Anscombe)
  • Cest une forme dinférence (Wegner).
  • Cest une forme de perception, la perception en
    action de ses intentions/volitions (Haggard,
    Proust)

61
3 conceptions de la conscience dagir
  • il est possible de déterminer expérimentalement
    si le contenu volontaire de laction est
    uniquement affaire de rationalisation après-coup,
    ou sil joue un rôle dans le pilotage de
    laction, en explorant la dynamique temporelle de
    la prise de conscience de la volonté dagir.

62
  • Benjamin Libet a établi que, lors dun acte
    simple de flexion délibérée du doigt, lagent
    devient conscient de sa volition
  • 200 millisecondes avant que le muscle se
    contracte,
  • mais 350 millisecondes après que son cerveau ait
    engagé la planification de cette action
  • Le cerveau prépare donc laction avant même que
    le sujet ait conscience de la vouloir

63
  • Benjamin Libet a établi que, lors dun acte
    simple de flexion délibérée du doigt, lagent
    devient conscient de sa volition
  • 200 millisecondes avant que le muscle se
    contracte,
  • mais 350 millisecondes après que son cerveau ait
    engagé la planification de cette action
  • ? Le cerveau prépare donc laction avant même que
    le sujet ait conscience de la vouloir

64
Critique des inférentialistes
  • les sujets de Libet percevaient-ils le moment
    où ils devenaient conscients de vouloir agir, ou
    bien linféraient-ils ?
  • dans ce dernier cas, ils se bornaient à suivre
    les instructions qui leur étaient données pour
    trouver le moment décrit comme lintervention de
    la conscience de leur volonté.
  • Mais un tel moment existe-t-il vraiment ? La
    simple préséance de la préparation de laction
    sur la conscience dagir ne nous dit pas grand
    choses sur la nature de cette dernière.

65
Réponse 1 à lobjection
  • Patrick Haggard et son groupe londonien ont
    distingué deux types dondes cérébrales qui
    accompagnent la préparation de laction.
  • le potentiel de préparation motrice précoce
    indique une activité prémotrice médiane dans les
    deux hémisphères qui correspond à la décision de
    répondre
  • lautre le potentiel de préparation motrice
    tardif ne fait intervenir que le cortex moteur
    de lhémisphère contralatéral au membre qui sera
    utilisé lactivité tardive correspond à la
    sélection du mouvement qui sera utilisé pour
    agir.

66
Réponse 1 à lobjection
  • les deux formes dactivité neuronale relèvent de
    la volition il sagit dans les deux cas de la
    préparation de laction, et non de la seule
    intention dagir.
  • Il est philosophiquement intéressant de
    décomposer la volonté dagir en deux moments
    (préparation globale puis choix du mouvement).

67
Réponse 1 à lobjection
  • . Apparemment cest lexécution motrice qui
    détermine la conscience volontaire et lui est
    temporellement reliée, et non la planification en
    vue datteindre un résultat donné.
  • La préparation précède la conscience de décider
    dagir de 500 ms.

68
Conclusion
  • la conscience de la volonté est un phénomène
    qui est dorigine centrale et non périphérique.
  • On ne devient pas conscient dagir parce quon a
    exécuté des mouvements, et quon les observe,
    mais parce quon a sélectionné le programme qui
    va les exécuter, et quon anticipe ses effets
    attendus.

69
Réponse 2 à lobjection
  • Si les inférentialistes avaient raison, les
    sujets devraient localiser le début de leur
    action leur volition - indépendamment du fait
    que le résultat observé est celui quils
    voulaient obtenir. Or tel nest pas le cas.

70
Temporalité de la conscience dagir
  • Patrick Haggard et coll. (2003) ont découvert
    une relation temporelle surprenante entre la
    conscience dagir et la conscience davoir
    produit un effet déterminé.
  • Il existe une force dattraction réciproque
    ou binding intentionnel - entre le temps de
    laction (le moment où le sujet a conscience de
    vouloir agir) et celui des effets de laction (le
    moment où le sujet prend conscience des
    changements présents dans lenvironnement.

71
(No Transcript)
72
Nous pouvons maintenant répondre à notre question
de départ la conscience dagir est-elle de type
perceptif ou de type inférentiel ?
  • la conscience dagir joue bien un rôle
    constructif, cest-à-dire quelle sinsère dans
    le processus de lagir et y joue un rôle causal
  • . Son rôle nest pas seulement social et
    attributif, comme le propose Dan Wegner.

73
Conclusions générales
74
Ce qui est propre à toute pensée de laction
  • nest ni la raison dagir car il y a des
    circonstances où lon agit sans raison
  • ni lintention car il arrive quon lance une
    action avec lintention de montrer quon ne peut
    pas laccomplir.
  • On ne peut en revanche agir sans avoir formé la
    volition correspondante.

75
Ce qui est propre à toute pensée de laction
  • Lintérêt théorique que représente la volition
    est de conjoindre
  • la dimension sémantique de lintention et
  • la dimension exécutive du lancement de laction.

76
Solution du problème de Malebranche
  • cest la sélection inconsciente de modèles
    internes, leur stockage et leur activation dans
    les contextes motivants correspondants qui
    permettent à lagent de bouger ses membres en
    réponse à des situations connues ou non.

77
Solution du problème de Wittgenstein.
  • La volition est ce qui distingue laction de
    lever le bras du fait que le bras soit levé.
  • nature dynamique de la conscience de laction 
    cest en effet parce que les suivis antérieurs de
    laction ont conduit lagent à fixer des éléments
    perceptifs (visuels et proprioceptifs) qui
    marquent la progression de laction vers le but
    quil peut maintenant reconnaître consciemment
    son agir comme conforme ou non à ce quil
    souhaite faire.

78
Les rapports entre lagent et son action sont
ainsi complexes et contre-intuitifs.
  • Certes le vouloir a une direction dajustement
    qui va du cerveau au monde, et nest donc pas du
    point de vue sémantique un constat (dont la
    direction dajustement va du monde au cerveau)
  • . Mais la volition ne fait pas exception dans la
    nature et constitue un fait déterminé comme les
    autres. En ce sens, lagent reçoit ses propriétés
    actives, il ne les institue pas.
  • Il nest pas en amont de laction, parce quil
    ne domine pas ses propres états mentaux.

79
Lactivité volitive et sa prise de conscience
  • est la pierre dachoppement de tous les autres
    états intentionnels
  • Forme le substrat de lidentité personnelle
  • Pose le problème de la liberté du vouloir
    (distinct du problème de la liberté de laction).

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Pour en savoir plus
  • Pierre Livet Quest-ce que laction ? Vrin, 2005
  • Joëlle Proust La nature de la volonté,
    Folio-Gallimard, Octobre 2005.
  • http//joelle.proust.hautetfort.com

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http//joelle.proust.hautetfort.com
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